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Formats de fichiers : propriétaires ou ouverts ?
13/02/2004 à 14h33
Un texte pour ne pas mourir idiot au pays merveilleux de Microsoft.
Bonne lecture !
Extrait de :
Migrer vers une solution logicielle libre.
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Pierre LO CICERO ([email protected]) et Yoann LE BARS ([email protected])
Copyright (c) 2003 Pierre LO CICERO and Yoann LE BARS.
Pierre LO CICERO, Conseil en informatique, analyste-programmeur, administration de parcs informatiques.
Yoann LE BARS est étudiant en DEA -- Diplôme d'Études Approfondies, diplôme universitaire de niveau bac +5, préliminaire au doctorat -- d'analyse numérique et contributeur occasionnel à OpenOffice.org.
Cas des formats de fichiers propriétaires.
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Les formats propriétaires sont produits par des logiciels utilisant une méthode et une structure occulte. Il est donc absolument nécessaire de posséder le logiciel créateur afin de pouvoir relire le document.
Il va de soi que si l'on veut diffuser ce document, on ne peut le diffuser qu'à des personnes possédant le logiciel original. Cependant, les problèmes que cela induit sont bien plus importants :
Les formats de fichiers peuvent évoluer d'une version à l'autre du logiciel les produisant. Pour peu que nous possédions une version postérieure à celle de nos interlocuteurs, ceux-ci ne pourront lire le document qu'à la condition expresse d'avoir acquis la nouvelle version du logiciel.
La société éditrice de ce logiciel peut décider de ne plus assurer le support du format. On peut citer le cas de Microsoft Publisher, dont le format n'est pas compatible d'une version à l'autre; ou encore celui Microsoft Quick Basic, un environnement de développement, pourtant un produit phare des années 80, qui plus est très utilisé professionnellement dont le format n'est plus lisible actuellement.
À tout moment, une entreprise peut décider d'arrêter la production d'un logiciel, notamment pour des raisons de rentabilité ou d'évolution de la technologie.
Il peut même arriver que la société, aussi importante soit-elle, disparaisse -- le cas récent d'ENRON montre qu'une entreprise a priori prospère peut être démantelée du jour au lendemain.
Une société peut être rachetée et, restructuration aidant, il est certain qu'une part de leur production sera abandonnée. Exemple Ami Pro, un traitement de texte qui fut très utilisé mais qui n'est désormais plus développé.
Quelles en sont les conséquences ?
Dans tous ces cas de figure, il est évident que le format diffusé ne sera plus supporté, et donc que les fichiers produits ne seront plus lisibles.
L'utilisation de formats propriétaires induit une dépendance forte envers les entreprises productrices de ce type de logiciels. Conserver l'accès aux fichiers dépend du bon vouloir voire de la bonne fortune de ces sociétés.
Quelques exemples de formats propriétaires : le format de Microsoft Publisher, celui de Quark X-Press, de Microsoft Word, de Microsoft Excel, de Quattro Pro.
La suite bureautique OpenOffice.org (voir section 7 page ) par exemple est capables de lire les formats propriétaires de la suite Microsoft Office. Ceci, pourtant, n'est rendu possible que grâce à une phase d'ingénierie inverse, technique qui doit être ré-appliquée à chaque nouvelle version du logiciel.
Cas des formats de fichiers ouverts.
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L'accès aux spécifications d'un format libre, permet l'interopérabilité, c'est-à-dire la possibilité, pour des logiciels différents de celui qui a produit le document, d'exploiter ce même document. Cela va au-delà d'un simple lecteur, il s'agit aussi de la possibilité offerte à n'importe quel organisme ayant un accès autorisé aux données contenues dans ces fichiers d'utiliser un logiciel différent du logiciel producteur.
Un format ouvert permettra à tous développeurs, à toutes entreprises, de concevoir et d'écrire un programme spécifique pour tirer parti de ce format de fichier. Créer des interactions entre les différents logiciels ou applications spécifiques, se fera de manière simple, rapide et efficace.
Même si dans le cas extrême où un format évolue de façon à ce que la compatibilité ascendante ne puisse plus être garantie, l'ancienne structure sera toujours accessible, et par voie de conséquence les données contenues dans la structure de ce format, aussi.
Quelques exemples de formats ouverts : HTML et XML (qui est un format structuré)(dans la mesure où le document respecte les spécifications W3C), PDF (Portable Document Format), PostScript (PS), rtf (Rich Text Form) lorsque le document respecte les normes, texte brut (txt), SGML (qui est un format structuré), TEX ou LATEX(qui sont des formats structurés), JPEG (compressé), MPEG (compressé), OGG (compressé), WAVE, TIF, AVI.
Conclusion.
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Il est essentiel de comprendre qu'un logiciel propriétaire peut tout à fait utiliser des formats ouverts.
Mais une question se pose : pourquoi ces logiciels utilisent-ils exclusivement des formats qui sont propriétaires ?
La réponse est simple et semble unique : pour se rendre indispensables. C'est-à-dire obliger l'utilisateur à toujours acheter les nouvelles versions de ces mêmes logiciels pour pouvoir profiter de son travail passé, et ainsi s'assurer que tout un chacun doit obligatoirement utiliser leurs services.
Pourtant ce n'est pas la seule réponse :
En agissant ainsi, certaines entreprises produisant ces logiciels cherchent à s'assurer le contrôle des formats d'information. Non pour effectuer une censure -- de toute façon assez hypothétique -- mais bien pour le contrôle de l'information, par l'intermédiaire de ses vecteurs.
Sans forcer le sens de ce qui est dit plus haut, il s'agit bel et bien d'un piège dont la partie visible est purement économique et dont la partie invisible représente un réel danger.
Il faut rajouter ceci :
s'arroger le droit exclusif d'une technique (la structure du fichier), alors que celle-ci ne dépend que de l'intelligence humaine au service d'une conception rationnelle et pratique, est une erreur. Une structure n'est en général qu'une spécification pensée par rapport à un but donné. Dans la majorité des cas ces spécifications sont du domaine public parce que fondamentalement susceptibles d'améliorations. A bien y penser, le format de fichier fermé est même dangereux économiquement car cela n'aboutit qu'à construire une cage qui enferme ce type de format en le rendant incapable d'évoluer. L'incompatibilité des formats au fur et à mesure des évolutions logicielles, la dépense exagérée des énergies humaines ou financières trouvent, toutes, leurs sources dans une aberration de ce type.
13/02/2004 à 19h09
Il est clair que le logiciel libre est devenu incontournable,
peut-être que son utilisation est possible dans le milieu dentaire.
Mais en janvier 2004, la position de Julie par exemple,
spécialiste de logiciel propriétaire, a le mérite d'être claire:
on peut améliorer la fonction courrier et devis en achetant une licence Word,
mais pas en utilisant OpenOffice (en fait, je n'ai pas essayé, il est possible
que cela fonctionne, mais Julie n'en parle pas, ni Logos, les autres je ne sais pas)
Par ailleurs Julie et d'autres font la promo commerciale de Vidal, autre logiciel propriétaire,
pour améliorer la fonction "ordonnances"
Personnellement je n'y vois aucun intérêt; pour un nouvel antibiotique,
je consulte dans tous les cas un spécialiste du CHU.
A mon avis, la communauté des chirurgiens-dentistes a peu de pouvoir d'influence,
ce n'est pas notre métier, comme le fait remarquer un un intervenant du forum.
seul Kodak peut décider de choisir une base de données libre au lieu d'un logiciel propriétaire.
On verra bien.
13/02/2004 à 20h04
Et oui, on se prendrait presque à rêver d'un logiciel simple , avec une imagerie sans visualisation de la dent en 3D et technicolor , une gestion sans 25 types d'histogrammes et camemberts permettant de visualiser les 12 dernières années de compta une fiche patient-acte qui tiendrait en moins de 10 fenêtres et 20 boutons , tout cela sous Linux , même pas gratuit mais juste honnête .
On peut rêver
Frank