Cas de conscience

Pépé

21/06/2007 à 16h11

Hier un de mes patients se pointe à 15h, je ne l'ai pas vu c'est mon assistante qui me l'a dit. Elle me dit: il est bourré ! Ce qui ne m'étonne pas puisque les 2 dernières fois qu'il est venu il reniflait du goulot et tenait des propos plus ou moins cohérents.
En fait il s'était trompé d'une semaine sur son RV il a RV mercredi prochain.
Je le regarde partir par la fenêtre et il titube, il a du mal a traverser la route et se tient aux murs pour avancer.
Il a 62 ans peut-être a-t-il du mal à marcher. Je ne suis pas sûr à 100% qu'il soit ivre. Mais le problème c'est qu'il vient et repart en voiture !!!
Que faire ? prévenir les gendarmes la prochaine fois, ne pas m'en mêler, je me vois mal lui dire monsieur vous êtes ivre vous ne devriez pas conduire, il a un caractère de cochon.
Petite précision ce patient est un confrère à la retraite que je ne connaissais pas avant.
Merci de me dire ce que vous feriez à ma place.
Je n'ai pas envie d'apprendre qu'en sortant de chez moi il a eu un accident de voiture et tuer quelqu'un.

Pépé Ecrivait:
ce patient est un confrère à la
> retraite



t'inquiète pépé, grâce à la cnsd, on ne sera plus obligé d'attendre la retraite....


ceci dit, tu as raison, c'est délicat...

annie

21/06/2007 à 16h24

finis ses soins et tu lui diras apres ,en espérant qu'il n'arrive rien de facheux d'ici là!
Plus sérieusement s'il titube chez toi,tu peux le lui faire remarquer et lui lancer" vous êtes venu en voiture? est-ce vraiment raisonnable?"

D'accord avec Annie....Et pas avec Narik....

annie

21/06/2007 à 16h45

docdent Ecrivait:
-------------------------------------------------------
> D'accord avec Annie....Et pas avec Narik....

Narik a écouté mes conseils il a arreté de poster des bêtises donc il ne poste plus du tout!

humator

21/06/2007 à 17h00

envois lui la vérité en face à ce vieux con!
s'il est assez inconscient pour risquer sa vie, ça ne lui autorise pas de risquer celle des autres!
s'il est pas jouasse, il va picoler ailleur, l'atmosphère de ton cab n'en sera que meilleure!

Pas évident mais à mon avis il faut lui dire, peut importe si il se casse.
Tu imagines si en sortant de chez toi il écrase un gosse, tu t'en voudras à vie.
Je ne pense pas que ça en vaille la peine et le fait que ce soit un confrère à la retraite ne constitue certainement pas une circonstance atténuante.
Le fait de prévenir la gendarmerie ne me parait utile que si il continue malgré tes remarques.
Et d'un point de vue purement légal je me demande si tu ne pourrais pas être inquiété en cas de problème car tu étais bien placé pour évaluer son état...
Et un dernier conseil....planque les flacons de bains de bouche...

kaol

21/06/2007 à 17h12

il est peut être diabétique, et la fatigue générée par son train de vie de retraité le fait tituber ;0)
Envoie le chez son medecin traitant.

Il y a eu un cas d'un cafetier qui a été condamné pour avoir servi de l'alcool jusqu'à plus soif à un client (c'est le cas de le dire!!!), et celle ci s'est tuée en voiture......mais là dans ton cas..c'est juste un cas de conscience

Rick

21/06/2007 à 17h20

Tu as une femme, des enfants, de la famille, des amis respectueux et chéris, que penserais tu apprenant que l'un deux a été fauché par un saoulard qui sortait de chez le dentiste?
C'est dur si l'on a un doute, facile la dénonciation, prévention ou répression?
Et la responsabilité?

> Je n'ai pas envie d'apprendre qu'en sortant de chez moi il a eu un accident de voiture et tuer quelqu'un.

Si l'éventuel accident est du à l'alcool, et si tu avais pu faire quelque chose, tu peut être reconnu comme co-responsable.
Non, je ne plaisante pas.
La vérité, c'est que tu n'as pas regardé par la fenêtre, et il t'a assuré qu'il rentrait par le métro (ou à pied).
Triste.

Délicat mais primum non nocere. Imagine qu'un de tes patients se fasse faucher par ce pochtron et que tu n'aies rien dit sous prétexte de confraternité... Prévenir le commissariat ou la gendarmerie pour leur demander conseil et si tu es très courageux lui parler de tes réserves.

annie Ecrivait:
-------------------------------------------------------
> docdent Ecrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > D'accord avec Annie....Et pas avec Narik....
>
> Narik a écouté mes conseils il a arreté de poster
> des bêtises donc il ne poste plus du tout!
>


Tiens... Pip et Pop le duo gagnant... docdent-annie de belles têtes de vainqueurs...

Tu le prends entre 4 zieux et tu lui expliques qu'il est en infraction et que comme il est entré dans ton cab, il a entrainé ta responsabilité sur les conséquences des éventuels actes qu'il pourrait commettre, donc dernier avertissement (sauf si complétement torché tu appels chez lui pour qu'on vienne le chercher...) Sinon soit tu le fout dehors ou tu appels les flics... S'il écrase un pauvre gamin, outre le fait d'avoir un futur chomeur en moins, tu risque d'avoir ta responsabilité engagée et ta conscience pour toi...

jeff2

21/06/2007 à 19h25

la premiere chose a faire c'est telephoner a son medecin traitant et en discuter avec lui..

experience vecu personnellement avec un patient
car effectivement ca peut etre l'alcool mais autre chose..on peut sentir la vinasse en ayant vu un la moitie d'un verre et renverser l'autre moitié

offre-lui un verre, comme ça il partira pas tout seul bourré...
bon ,je sors, a plus tard...

fais gaffe quand même , une SEP fait parfois tituber les gens

je le tiens d'une patiente qui recevait des remarques des passants alors qu'elle était évidemment a jeun ...

Alain

21/06/2007 à 21h52

fastoche!

tu lui donne ses rendez-vous tôt le matin, avant qu'il soit plein.

si certains ne le savent pas encore, j'ai fait de l'alcoologie et travaillé avec des alcoologues pendant des années.Mon conseil
1- appeler le médecin traitant OBLIGATOIREMENT et lui demander si le patient lui a parlé de son addiction,s'il a en plus (c'est souvent le cas) des antidépresseurs et anxyolitiques, en tout cas que le médecin soit prévenu, éventuellement par lettre, de l'état de votre patient commun.
2- PARLER, gentiment mais sans hésitation, avec le patient et hors de la présence d'un tiers, du "régime" alcoolisé qu'il arbore
3- traiter l'urgence et lui faire part des dangers à se déplacer et à subir des soins dans un état incompatible avec les règles de sécurité.
Souvent, le patient est heureux, voire délivré qu'on lui parle franchement de son problème, bien souvent plus mal vécu qu'on imagine.
Etre humain et FERME

j appelle la gendarmerie pour qu elle le raccompagne chez lui : il ne risque rien penalement (sauf si il se met a insulter les gendarmes).
Les gendarmes vont gentillement le ramener chez lui. Je pense qu il t en sera reconnaissant.
Ca me fait penser a gainsbourg qui appelait la police pour se faire raccompagner les soirs ou il etait bourré. Et biensur Mr exigeait des gradés !

giani

21/06/2007 à 23h49

j'ai eu cas similaire....
problème de conscience.... également.... refu de soins pour ma part quand le patient ne savait plus comment il s'appelait...
Finalement ce qui devat arrivé arriva.... les gendarmes, retrait de permis non immédiat, là le patient m'explique qu'il pourra difficillement venir car il va remettre son permis à la gendarmerie.

J'oubliais, comme le transport des bouteilles c'est lourd à vélo,, ;-) mon patient avant de rendre son permis, à fait le plein de rouge et de blanc ,200 de chaque pour 6 mois de suspension de permis...je ous laisse faire le calcul.

j'en avais mare de boire tout seul envoies le moi!

Pépé

22/06/2007 à 17h17

Merci à tous, j'attends de voir mercredi et déciderai ou pas d'appeler le médecin.

gai-luron

22/06/2007 à 17h22

annickromand Ecrivait:
-------------------------------------------------------
> si certains ne le savent pas encore, j'ai fait de
> l'alcoologie et travaillé avec des alcoologues
> pendant des années.Mon conseil
> 1- appeler le médecin traitant OBLIGATOIREMENT et
> lui demander si le patient lui a parlé de son
> addiction,s'il a en plus (c'est souvent le cas)
> des antidépresseurs et anxyolitiques, en tout cas
> que le médecin soit prévenu, éventuellement par
> lettre, de l'état de votre patient commun.
> 2- PARLER, gentiment mais sans hésitation, avec le
> patient et hors de la présence d'un tiers, du
> "régime" alcoolisé qu'il arbore
> 3- traiter l'urgence et lui faire part des dangers
> à se déplacer et à subir des soins dans un état
> incompatible avec les règles de sécurité.
> Souvent, le patient est heureux, voire délivré
> qu'on lui parle franchement de son problème, bien
> souvent plus mal vécu qu'on imagine.
> Etre humain et FERME




j'ai fait tout comme ça avec un patient que je soupçonnais fermement d'être alcoolique. Il est arrivé un jour tenant à peine debout.
Je lui ai dit tout ce que tu mentionnes comme tu le mentionnes. (sauf appeler son mèdecin)
et je lui ai refixé un rendez-vous.
Il n'est jamais revenu, alors qu'il n'avait auparavant jamais raté un rendez-vous. Plus de nouvelles. Il a certainement eu honte je suppose.

Pas de nouvelles, bonne nouvelle...

bon ,après mûre réflexion ,je pense que ce n'est pas une bonne chose que tu fasses raccompagner ton patient-ex-confrère par les gendarmes.
pour lui, tu n'es (et ne seras jamais) qu'un petit jeune qui ne connait rien de lui, sa carrière, sa vie et ses malheurs. donc c'est tres vexant et presque humiliant si tu previens la gendarmerie. imagines toi à sa place! pense a son voisinage, même si ça se sait deja, c'est pas la peine d'en rajouter. ça ne pourrait que le miner et l'enfoncer davantage (dans le fond de la bouteille).
je serais toi, je serais tres mal a l'aise mais 1) je verrais avec son medecin car il y a des choses que tu ignores surement et qui te seraient utiles à son sujet 2) je tenterais d'abord une approche douce ,avec humour pour voir un peu et 3) je lui en parlerais directement.
voilà , si ça peut t'aider...