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Devoir conjugal
03/10/2007 à 03h06
Le titre, c'est juste pour attirer le chaland.
Le Verbe, c'est Dieu.
L'initiale a beau se décorer d'une majuscule, son audience se réduit, son usage se limite, et ça me navre. le Diable prend le dessus. La majuscule se perd, et la richesse du verbe aussi. Il eût fallu que j'eusse travaillé et que j'eusse appris mes verbes.
Le passé simple est passé de mode. Si j'affirme que, le Directeur et moi, nous bûmes l'apéro ensemble, et lorsque nous eûmes déjeuné, nous nous rendîmes en réunion, ce n'est pas crédible.
L'usage du passé simple est amusant, parfois périlleux. Draguer au passé simple est risqué : "lorsque nous nous vîmes, nous nous plûmes, mais lorsque vous me parlâtes, vous m'épatâtes". Ca va faire un four, c'est sur !
Rien n'est plus poétique que l'imparfait du subjonctif, quand on rencontre par hasard des administrateurs de la caisse :
Que fussions-nous devenus si l'on n'eût inventé la bière à pression ? N'eût-il pas fallu que vous vous résolussiez à boire tout seul si vous n'eussiez pas eu l'avantage de nous rencontrer ? Qu'il se produisît que ces deux rats se refusassent à payer chacun sa tournée, il faudrait que je me contraignisse, dussé-je courir le risque qu'ils ne m'invectivassent, à affirmer que ce sont de rudes salauds.
Mais la mode est au coca light. C'est contrariant.
L'imparfait du subjonctif est pompeux, mais léger, élégant.
Je douterais que vous pussiez rester huit jours au lit. Oui, ce sirop fait des taches, il faudrait enfin que vous le sussiez. Je regretterais que les putes pétassent plus haut que leur minijupe. Ma copine est clouée au lit, j'aimerais que vous la vissiez.
A Capbreton, une eugénolienne m'a dit : J'ai appris qu'amibien m'a aimé 2 ans sans que je le susse.
La classe, non ?
Et efficace ! Si un importun m'ennuie pour une erreur supposée, je lui coupe le sifflet : "j'eusse été contrarié que vous m'imputassiez cette connerie". Le gêneur reste pantois.
Que serait la vie sans l'imparfait du subjonctif ? La haine de l'imparfait du subjonctif ne peut exister que dans le coeur d'un imbécile. On ne le connait pas bien, mais on l'admire en cachette... à condition de ne pas le placer à l'envers, comme après "après que", qui invite l'indicatif. Inutile de se tordre la glotte, l'épiglotte, la luette et les neurones après "après que". Après que j'eusse mangé les crudités est faux. Une fois les radis bouffés est juste.
Le subjonctif est parfois imparfait, mais faisons lui confiance.
Défendons la langue française. Elle est belle. Il serait dommage qu'à force de se goinfrer de gateaux et d'indicatifs, vous en pâtissiez.
03/10/2007 à 04h01
que j'eusse aimé,ameli,ecrire ce post
las,il vaut mieux que j'en fasse l'impasse
mon verbe que certes j'eusse pu travailler, ne peut rivaliser avec le tien,et pour cela je continuerai à utiliser le present qui reste le temps de la verité,de l'habitude et de l'actualité
je craindrais de plus qu'il ne manquât un zeste de spontaneité ds nos echanges et pour se faire, afin aussi de ne pas risquer de lasser ton auditoire de la soirée à trop chercher le parfait, je te propose de conserver ce present dans le futur:
samedi ,il faut que la soirée soit réussie
:)
03/10/2007 à 11h20
Merci, mais je viens de prendre une grande claque, me demandant dans quelle classe je devais retourner pour retrouver tout cet algèbre grammérien.
03/10/2007 à 13h25
eh oh que j'eusse aimé une gonzesse deux ans sans qu'elle me suçât, c'est impossible... elle t'a raconté des conneries !
03/10/2007 à 14h26
jeff2 Ecrivait:
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> Merci, mais je viens de prendre une grande claque,
> me demandant dans quelle classe je devais
> retourner pour retrouver tout cet algèbre
> grammérien.
Bonjour,
Voici peut-être venu le moment de s'offrir et de compulser la toute nouvelle édition (la quatorzième !) du "Bon Usage", grammaire vivante de feu Maurice Grevisse, revue et corrigée par son beau-fils André Goose. La langue française vit. Elle bouge, et une langue qui bouge bien...
Dès lors, pratiquons-la, avec toute la science nécessaire, pour le plus grand plaisir de chacun !
05/10/2007 à 19h08
Je regretterais que les pétasses pétassent plus haut que leur minijupe aurait été moins vulgaire.
Je profite de ce que tu remontes le fil pour corriger. Je n'aime pas être pris en flagrant délit de grossièreté.