Mes patients les plus mémorables... et les vôtres?

Bon, allez, je réanime prestement ce vieux sujet moribond:

la semaine dernière, un patient prévu de longue date se pointe: quadra flippé, l’œil un peu halluciné, le cheveu en pétard, le verbe rapide:

« Euh, j’voulais d’abord vous parler de mon cas … »
« Ben, allez y, je vous écoute… »
« Voilà, j’ai eu un très gros accident de voiture, j’ai fait plusieurs mois de coma… »
« Ah ? Oui, c’est malheureux, ça.  Bon, installez vous… »
« J’ai des broches dans les mâchoires… »
« Oui ? »
« Je me suis drogué pendant des années! »
« Ouuui ?? »
« J’ai l’hépatite C… »
« Mhh ? »
« Je viens d’arrêter de boire le mois dernier… »
« … »
« Je suis au chômage… »
« … ! »
« Et je pourrais pas vous payer avant le mois prochain… »
« …!! »
« Je suis très stressé chez le dentiste en plus ! Et je peux pas trop ouvrir la bouche…Aïe, pas trop en arrière le fauteuil !! »

Derrière la cloison, mon confrère pouffe de rire: tous les RV qu’il me note sont des cas (et il le fait même pas exprès). Je ne compte plus ceux qui arrivent en déambulateur, la perf à la main….
Rien qu’au bruit dans le couloir, je sais que c’est pour moi…
Le dernier en date: un vieux paysan qui n’entend plus rien et chante à tue-tête sur le fauteuil… A chaque fois que je tente de lui parler, il me crie « Késako ?» en rigolant et se remet à chanter.
Maudit je suis…

adhoc

13/04/2010 à 11h42

Notre naubru est le Francois Villon de la dentisterie:-))

Il est pas 1° ministre celui là plutôt ? :))

Hier, c'était la journée qui était mémorable: 10 RV manqués sur 18 prévus, 9 CMU sur 10...
Et après on s'étonne que l'on soit obligé de travailler vite sur les CMU quand on les tient...:))
Deux ont retéléphoné aujourd'hui, pas un pour s'excuser...

Bon allez je me lance. A la fac j'ai fait 2 ans à l'hôpital psychiatrique (en option).
Un jour, une patiente se pointe, abcès sur une 16 qu'il fallait extraire. Je lui explique donc qu'on va enlever ça...

- "ah non c'est hors de questions"
- moi: et pourquoi donc?
- Parce que c'est la dent de l'amour
- Mmmh, intéressant! Racontez-moi donc ça!
- Oui, parce que quand la dent me fait pas mal, je garde mon copain, quand elle me fait mal, c'est qu'il faut que je le largue!
- Là, la dentiste titulaire et moi, on n'a pas pu s'empêcher de se marrer...

vitalic

27/04/2010 à 21h22

aquarium écrivait:
------------------
quand la dent me fait pas mal, je garde mon copain, quand elle
> me fait mal, c'est qu'il faut que je le largue!
> - Là, la dentiste titulaire et moi, on n'a pas pu s'empêcher de se marrer...

Tu lui a bien expliqué j'espère !
hein ?
Tu lui a dit quoi avant d'extraire la dent ?

Si je me souviens bien on lui a expliqué en long, en large et en travers, mais ça a été très compliqué de la convaincre.
Et puis ben pendant l'extraction, elle a chanté tout le long! ;o)

adhoc

28/04/2010 à 10h25

>Et puis ben pendant l'extraction, elle a chanté tout le long! ;o)<

sympa, aquarium, p'têt bin qu'elle a TOUT pigé....

vitalic

28/04/2010 à 11h37

aquarium écrivait:
------------------
> Si je me souviens bien on lui a expliqué en long, en large et en travers,

elle a surement rien compris
ah ah !
pourtant il suffisait de lu expliquer qu'après l'extraction, elle n'aurait plus jamais mal à cette dent, et ainsi, elle pourrait garder son copain....pour la vie.

Alain

28/04/2010 à 15h35

pour la vie?

c'est pour çà qu'elle veut garder sa 16, tu m'étonnes!

...pas si dingue que sa finalement.

mark

30/04/2010 à 12h47

Ce matin, une patiente, charmante jeune et frêle marocaine.
Un coup d'oeil sur sa fiche administrative.
" Vous êtes mariée?
- Vous avez trouvé un mari avec un nom de jeune fille pareil?
- Oh nooon! (en éclatant de rire)"


... elle s'appelait Salami.

hop

30/04/2010 à 13h40

donc avec ta super blague, vous avez fait ami-amie ?

Il s'en est tapé une tranche ? ;))

Allons! Une jeune mère!
Et avec le sens de l'humour, en plus... j'aurais eu trop peur de la décevoir. :)

Urgence ce matin: un jeune de 19 ans qui a éternué et s'est claqué la gueule sur le lavabo...
11 pété...
Quel con...

--
http://soundcloud.com/narik/tracks
d-.-b

ʞıɹɐu écrivait:
---------------
> Urgence ce matin: un jeune de 19 ans qui a éternué et s'est claqué la gueule sur
> le lavabo...
> 11 pété...
> Quel con...
>
D'où le danger d'une motivation à l'hygiène trop poussée..:)
Et maintenant on rentre dans la période des rebords de piscine dans la tronche...

naubru340 écrivait:
-------------------
>
> Et maintenant on rentre dans la période des rebords de piscine dans la
> tronche...

où l'incisive explosée sur le fond... (2 cas à mon actif)

En collabo, il y a une bonne dizaine d'années, dans un petit patelin. Le véto du coin (sympa) est toujours en retard à ses rdv. Je lui fait amicalement la remarque.

Un jour il arrive à l'heure à son rdv. Je vais le chercher en salle d'attente. Putain! Il dégoulinait du sang partout dans le couloir!
Il me regarde et me dit:

-T'as vu, je suis à l'heure. Pourtant je viens juste de finir une césarienne sur une vache".

-...

bill

30/04/2010 à 23h50

Il y a qq années, un vieux monsieur légèrement hypocondriaque et qui venait me voir pour un oui, pour un non, pour suspicion de cancer de la joue, de la langue, de la lèvre, de la dent... le nez c'est pas vous, si ?
A chaque visite il arrivait avec son dossier médical au complet (les 2 ou 3 dernières années seulement) : un énorme classeur avec radios, examens sanguins, etc... et me faisait l'historique. Je me marrais tellement que j'avais fini par l'enregistrer avec un dictaphone.
Donc j'avais droit à l'historique complet et ce qui le désespérait c'est que, bien que gravement malade, on ne lui trouvait jamais rien.
Moi il m'aimait bien et j'étais très compétent car je lui avais trouvé, et soigné, des caries, une gingivite, des aphtes...
Le pauvre, il est finalement mort dans son élément: un jour à l'hosto, après un ènième scanner cérébral qu'il avait obtenu de haute lutte ( personne ne voulait plus l'irradier...) il s'est tellement mis en rogne que le médecin ne trouve rien alors qu'il était persuadé d'avoir une tumeur, qu'il a claqué d'un arrêt cardiaque et ils n'ont pas réussi à le réanimer.

Un patient me raconte avant de commencer de la prothèse:
"la dernière fois que je suis allé chez mon dentiste. Il ma dit que quand je reviendrai, il serait a la retraite"
-je lui demande pourquoi.
Il me répond :
"je dois vous dire que j'y allais que tous les dix ans..."

Et ça continue...
Mardi, patient prévu à 16h00.
Sa femme de ménage appelle à 11h00 pour annuler à cause de la pluie.
A 16h00,...le vioque se pointe quand même: vieux glaireux à moitié sénile, nonagénaire poussiéreux au verbe poussif qui me déclare: "Je sais pas pourquoi je viens...".
Je l'installe derechef sur le fauteuil et lui fait ouvrir le clapoir à glaviots: beuark, rien à sauver, tout pourrave dans la cave, faudrait tout extractionner, mais voilà j'ai la flemme et le Big Tasty de Midi qui commence à remonter me titiller les amygdales.
"Bon, z'avez pas mal, là, maintenant, hein?"
"Hé ?" Me répond très intelligemment le cala-miteux
"Z'avez mal ?"
"Ben non..."
"Bon, ben revenez quand vous aurez mal"
"Ah, bon?"
Et zou, à la porte...
Dans le couloir, il croise un autre patient.
Celui ci se tourne vers moi: "Ah, vous soigniez monsieur Sacripan; la dernière fois que j'en ai entendu parler, il avait tenté de flinguer son fils au fusil de chasse; il l'a poursuivi dans tout le village en tirant comme un malade..."
Bigre...

Aujourd'hui: pose d'implant prévue à 14h00.
A 14h05: un patient sonne:
Lui:"C'est pour poser des dents..."
-"C'est à dire que là, on va commencer une intervention, téléphonez plutôt après 17h00."
Lui:"Je passe dans une heure?"
-"NON, téléphonez à partir de 17h00!"
Lui:"Dans deux heures, je passe ?"
-"NOOOON, A 17H00"
A peine le patient installé sur le fauteuil d'implanto que le téléphone sonne, et...resonne plusieurs fois jusqu'à 16h00...
A 16h30, implant posé,le même gars revient et rentre directement dans le cabinet...
"C'est pour poser les dents, j'ai rappelé plusieurs fois, mais ça répondait pas ..."
Grmleleubeleu, dix minutes pour comprendre que le gars a un appareil fracturé. Je lui explique que je vais lui garder et l'appeler dès qu'il sera réparé...
Lui:"Ah, mais il me le faut ce soir, j'ai un repas..."
- "Si vous voulez je vous le recolle juste pour ce soir, et on le fera réparer demain ou un autre jour..."
Lui: "Mais ça va être bricolé alors..."
- "Ben alors, vous me le laissez..."
Lui: "Mais vous pouvez pas me le recoller juste pour ce soir ?"
-"C'est ce que je viens de vous proposer !!!"
Lui:"Oui, mais ça va être bricolé alors"...
Dix minutes d'un dialogue de fous et finalement, il comprend et nous laisse son appareil mais pas son numéro de téléphone qu'il ne connaissait pas...
Et il oublie sa carte Vitale et sa carte de mutuelle...
Sa femme passe dix minutes après...Et reprend la discussion là où il l'avait laissée:
Elle: "Vous pouvez pas lui recoller pour ce soir, on a un repas..."
-"Ouiiii, mais il faudra qu'il revienne faire une VRAIE réparation..."
Elle: "Ah, mais si c'est un bricolage, alors non..."
Et ainsi de suite pendant 10 minutes.
Et elle termine par:
"Finalement le repas, c'est demain à midi. Je peux vous apporter l'appareil après et le récupérer le soir, mais pas bricolé, hein? "
" NNNNNNOOOONNNNNN !"

J'adore ta chronique "fil rouge"!

Dentair'Adam

06/05/2010 à 23h27

Aujourd'hui au cabinet, avant dernière patiente, pose d'une couronne et réglage en occlusion :
Claquez des dents...
ouvrez...
claquez...
Ouvrez...
Grincez...
Et là, les dents sérrées en force, elle me fait un "GrrrrrRRR"!
J'explose de rire, en lui expliquant que j'avais dit grincer et non grogner.
La patiente morte de rire, rouge écarlate jusqu'à la fin de la séance.
J'ai jamais réussi à lui redemander de grincer, tellement le rire me venait dès que je pensais à sa tete quand elle grognait!

Il y a... très longtemps, j'étais encore jeune et fringant, et marié à la première, c'est dire que ça fait longtemps.
Je soignais une jeune femme brune italienne, très belle, et qui le savait. Décolleté en avant, elle venait pour un oui ou un non, toujours en urgence, toujours pour rien.
Forcément, des liens se créent, et les yeux s'attardent, au point que je me demandais si une légère entorse à ma légendaire fidélité serait si grave que ça.
Un jour, elle arrive, en urgence, et me dit "c'est mon mari dans la salle d'attente, il a mal".
OK, voyons le futur cocu.
Petit, rablé, des épaules de déménageur, et la mine mauvaise, sans un mot, il s'installe sur le fauteuil et d'un doigt raide, il montre en bas à droite.
Oh que voila une belle pulpite !
Monsieur, une anesthésie, et je vous enlève le bobo, la science et moi faisons des miracles.
J'approche avec la seringue dans la main droite, il me saisit l'avant bras gauche, et serre, et serre, me regardant droit dans les yeux, sans un mot. J'étais immobilisé dans un étau pendant une durée interminable, mes doigts devenaient blancs et gourds.
Tout en me fixant, il m'annonce : tu me fais mal et je te pète le bras.
L'intérêt pédagogique de la méthode est évident : je n'ai jamais travaillé avec autant d'attentions et de prévenance.
J'ai également décidé que la fidélité à mon épouse provisoire présentait quelques avantages.
J'ai appris plus tard que ce charmant monsieur sortait d'un stage longue durée dans un hopital psy.

ameli écrivait:
---------------
> Il y a... très longtemps, j'étais encore jeune et fringant, et marié à la
> première, c'est dire que ça fait longtemps.
> Je soignais une jeune femme brune italienne, très belle, et qui le savait.
> Décolleté en avant, elle venait pour un oui ou un non, toujours en urgence,
> toujours pour rien.
> Forcément, des liens se créent, et les yeux s'attardent, au point que je me
> demandais si une légère entorse à ma légendaire fidélité serait si grave que ça.
> Un jour, elle arrive, en urgence, et me dit "c'est mon mari dans la salle
> d'attente, il a mal".
> OK, voyons le futur cocu.
> Petit, rablé, des épaules de déménageur, et la mine mauvaise, sans un mot, il
> s'installe sur le fauteuil et d'un doigt raide, il montre en bas à droite.
> Oh que voila une belle pulpite !
> Monsieur, une anesthésie, et je vous enlève le bobo, la science et moi faisons
> des miracles.
> J'approche avec la seringue dans la main droite, il me saisit l'avant bras
> gauche, et serre, et serre, me regardant droit dans les yeux, sans un mot.
> J'étais immobilisé dans un étau pendant une durée interminable, mes doigts
> devenaient blancs et gourds.
> Tout en me fixant, il m'annonce : tu me fais mal et je te pète le bras.
> L'intérêt pédagogique de la méthode est évident : je n'ai jamais travaillé avec
> autant d'attentions et de prévenance.
> J'ai également décidé que la fidélité à mon épouse provisoire présentait
> quelques avantages.
> J'ai appris plus tard que ce charmant monsieur sortait d'un stage longue durée
> dans un hopital psy.
cela ressemble au sketchde magdane sauf que le patient lui serre les testicules.., finalement le bras c'est peut etre mieux non????