que faire si patient qui ne nous informe pas de sa séropositivité?

Un soir , un patient que je suis depuis l'age de 15 ans (il en a 30)vient en "urgence" pour une énorme excroissance au niveau de la zone palatine de 21-11.
Ne sachant pas trop de quoi il 'agissait, je l'adresse en urgence à un confrère qui fait beaucoup de chir et de paro.Ce confrère m'appelle une heure plus tard en me disant: "tu es au courant pour ton patient? Je l'ai envoyé à l'Hosto c'est surement en rapport avec son S.I.D.A. "
Mon sang n'a fait qu'un tour,pourquoi ne me l'a til pas dit????
Bref , il est allé faire son prélèvement (résultat papillomavirus) puis reprend rendez vous pour un autre problème. Lors de la consultation, je m'attendais à ce qu'il m'en parle mais non... rien. C'est donc moi qui ai provoqué la discussion. Il a fini par cracher le morceau. Il a rajouté, "je comptais vous le dire u jour mais comme vous portez des gants, je pensais que ça n'était pas nécessaire???"Je rêve éveillée. Inutile de vous dire que je lui ai remonté les bretelles estimant que c'est son devoir et sa responsabilité d'informer tous les soignants qui s'occupent de lui de sa pathologie comme il le ferait pour un diabète, une allergie ou autre...
Alors doit on faire signer un interrogatoire médical à chaque consult???
Pour la petite histoire, il m'a avoué ne pas me l'avoir dit car il avait peur que je le répète à.....sa mére.
à méditer

je considere que chaque patient est potentiellement seropositif , ou atteint d'hepatite...
Et c'est le meilleur conseil que je puisse donner !

rapelapente

25/04/2008 à 15h12

+ 1 ATTILA.
Toutefois il faut comprendre un peu ce patient, n'en avez vous pas eu qui vous ont dit s'être fait virer de plusieurs cabinets quand ils annoncaient leur séropositivité?

chabit

25/04/2008 à 15h15

Sur la vingtaine de patient HIV+, seul un seul me l'a dit avant les soins. Tous les autres ont été "trahis" par la carte vitale. "C'est quoi votre ALD ? ".
Evidement, je leur fais comprendre et admettre de toujours l'annoncer aux personnels soignants présent et avenir, mais chaque fois que j'ai pu c'est à leur médecin traitant que j'ai passé un savon bien velu !

Oui d'accord, mais quand tu traites un patient depuis plus de 15 c'est pas vraiment comme si tu avais un nouveau patient ou un patient de passage sur ton fauteuil.Tu peux quand même imaginer voire espérer qu'un climat de confiance suffise ment fort se soit installé pour qu'il puisse te parler de ses problèmes de santé quels qu'ils soient. Personnellement,cet "incident" m'a vraiment perturbé!

giani

25/04/2008 à 16h28

Face à toute lésion bizzare je redemande systématiquement au patient s'il n'a rien "oublié" de me dire....

Après HIV ou pas, un séro+ et alors .... tous suspects ... les gens mettent toujours de toute façon....

jeff2

25/04/2008 à 17h55

j'ai du mal a comprendre les praticiens qui s'affolent pour un HIV, ils faisaient quoi avant que le HIV apparaisse?

l'hepatite B est plus ancienne, et au moins elle, on a isolé le virus, et cebque je sache c'est beaucoup plus difficile d'éliminer le VIH que le virus de l'hapatite B.
Alors un praticien qui gueule apres un patient qui ne lui dit pas sa seroprositivite (toute relative ) il faut en changer
car si le patinet n'est pas sous tri therapie, pourquoi le dire a son praticien, un peu serieux

adhoc

25/04/2008 à 18h07

oui, jeff2, mais un questionnaire médical classique sur papier ne doit pas être éludé. On va t'embéter pour un emprunt en mettant des réserves sur 10 ans pour une fracture de jambe avec complication, mais tu dois remplir ces foutus formulaires d'assurance sans mentir par omission.
Nos patients doivent avoir la meme attitude avec nos questionnaires médicaux, non?

hop

25/04/2008 à 18h32

et comment faire une antibioprophylaxie pour un acte invasif chez un patient immunodéprimé si on l'ignore ?

Jeff 2 il ne s'agit pas de s'exciter plus que ça lorsqu'un patient séro-po se présente au cabinet mais en l'occurrence, le patient dont je parle est sous trithérapie depuis le mois de Septembre....Je crois surtout , à bien y réfléchir , qu'il est dans le déni total de sa maladie.Il s'est même voulu rassurant en me disant:"Vous savez Docteur, c'est pas si grave, on en meurt plus....".No comment