Amalgames

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08/08/2008 à 11h24

vendredi 08 août 2008

Article paru ce matin dans Ouest-France:

Du mercure dans les dents, c'est dangereux ?
Maux de tête, douleurs musculaires, fatigue chronique... Pour Inès Léraud, l'origine de ces symptômes viendrait du mercure contenu dans les plombages dentaires.

Inès Léraud a effectué de longues recherches sur sa nocivité dans les amalgames dentaires. Son documentaire est diffusé, ce soir, sur France Culture.
- « Les Mercuriens ». C'est le nom donné par Inès Léraud aux personnes qui se disent victimes d'intoxication au mercure. Cette jeune femme, originaire de la région saumuroise, a réalisé un documentaire, diffusé aujourd'hui sur France Culture.
Maux de tête, douleurs musculaires, fatigue chronique... Elle évoque des malades non reconnus par les autorités sanitaires françaises. Pour elle, aucun doute : l'origine de leurs maux viendrait du mercure contenu dans les amalgames dentaires, communément appelés « plombages ».
Un médecin épidémiologiste de Montpellier, le Dr Melet, a été le premier à lancer l'alerte, dans les années 70. « De plus en plus de ses patients souffraient de maladies incompréhensibles. Il a découvert une cause récurrente : le mercure », raconte Inès Léraud. Le Dr Melet tente alors de convaincre les autorités sanitaires. Selon lui, la mastication d'aliments, notamment du chewing-gum, libèrerait des vapeurs de mercure. En 2005, l'Agence française de sécurité sanitaire contredit cette théorie.
Sans danger selon Roselyne Bachelot
Après la mort du médecin, d'autres reprendront le flambeau. Comme Gilberte Léraud, mère de la jeune documentariste saumuroise. Jusqu'à sa rencontre avec le Dr Melet, en 2004, aucun praticien n'avait été capable d'expliquer la cause de ses problèmes de santé. Difficultés d'élocution, maux de tête... « Les médecins français diagnostiquaient des causes psychosomatiques, alors que leurs voisins européens se montraient plus prudents. »
« Les pays scandinaves ont interdit les amalgames, rappelle Marie Grosman, co-présidente de l'association Non au mercure dentaire, signataire de l'Appel au Luxembourg pour l'interdiction des amalgames. Aux États-Unis, la Food and drug administration commence à revoir son avis. » Le revirement de cette puissante administration américaine, qui gère les denrées alimentaires et les médicaments, sonne comme une évidence pour Marie Grosman : « C'est prouvé depuis plus de dix ans. Le mercure issu de l'amalgame traverse le placenta et passe dans le lait maternel. La deuxième certitude, c'est qu'il s'accumule dans le cerveau. »
Mais en France, le ministère de la Santé juge que les doses de cette vapeur sont « infimes » et que l'amalgame reste « le matériau le mieux adapté dans de nombreux cas ». La ministre, Roselyne Bachelot, ajoute qu'« aucune étude scientifique n'a pu démontrer les effets néfastes des obturations en amalgame sur la santé des patients ». Ce n'est pas l'avis de Marie Grosman. « Il en existe mais, en France, elles sont niées à cause du lobby des fabricants dentaires. »
Pauline FROISSART.
Les Mercuriens, documentaire d'Inès Léraud. Réalisation Lionel Quantin. Diffusé ce vendredi 8 août, à 23 h, sur France Culture.

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