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Pulpite irréversible : temporisation avec NaOCl ou pulperyl
28/10/2008 à 01h28
Qui pourrait me donner les ref des articles et des études qui démontrent l'inintérêt du pulperyl qui fonctionnait pourtant très bien à mon cabinet ?
Merci
28/10/2008 à 02h57
dudule écrivait:
pulperyl qui fonctionnait pourtant très bien à mon cabinet ?
>
sur quel plan te places tu?
technique?
scientifique?
biologique?
temporel?
service du patient?
confort:le tien?,le sien?
blanc,noir...il faut être très jeune ou très croyant
28/10/2008 à 09h36
Dudule je suis comme toi : quand mon titulaire m'a conseillé l'utilisation du pulperyl à la place de la pulpo, je me suis dit "c'est ça, t'as raison", n'ayant pas appris ainsi lors de mes études.
Et puis un jour, n'arrivant pas à anesthésier suffisamment, j'ai essayé, et ça a marché. Et remarché. Et re-remarché.
Quand je n'ai plus eu de pulperyl (les titulaires sont très très radins), je l'ai remplacé par de l'eugenol simple, et ça a marché. Et remarché. Et re-remarché.
Comme toi, je ne m'explique pas le dédain des enseignants pour cette technique. Comme je l'avais déjà expliqué ici, le patient est soulagé dans la plupart des cas, mais il arrive aussi (rarement) qu'il dise en revenant pour l'endo "j'ai eu encore un peu mal, mais ça n'avait plus rien à voir avec avant".
Alors bien sûr, quand je peux faire la pulpo je la fait, mais je ne passe plus trois heures à anesthésier, re-anesthésier et re-reanesthésier (à une époque c'était spix + akinosi + intraligamentaire + intraseptale) en faisant souffrir le patient à chaque tentative.
Jusqu'à preuve du contraire.
28/10/2008 à 09h51
Non, ce qu'il voulait savoir c'est quand tu fais une pulpo, est-ce que vous mettez du pulpéryl ou du NaOCl sur la boulette de coton.
La pulpo est le traitement de choix quand on a pas le temps de faire la pulpectomie. Désolé si ça fait condescendant de dire ça, mais j'ai jeté le pulpéryl il y a deux ans, et je n'ai pas plus de problèmes qu'avant après mes pulpos.
28/10/2008 à 10h11
Ma question n'est pas que fait chacun chez lui et si ma grand-mère m'a dit que ca marchait très bien avec ou sans...
Je voudrais lire quelques choses de scientifique car la seule étude que j'ai lu actuellement tient plus de la blague que de l'approche scientifique.
Je peux bien sur faire une recherche moi même mais je me suis dit que vu le nombre de très bons praticiens en endo ici, il devait lire des articles pour étayer leurs choix sur des techniques.
28/10/2008 à 10h47
1/ Je n'ai pas fait la biblio, mais il y a peu de chances que l'on puisse trouver une étude qui confronte pulpo et pulpéryl car cela rentre dans le cadre de la dentisterie "comportementale" et non d'études scientifiques prospectives. Ce serait une analyse sur deux populations, avec des cliniciens et toutes les erreurs que cela comporte. Le mieux, serait qu'elle soit faite chez des étudiants en dentaire en milieu hospitalier pour une plus grande rigueur d'analyse. Et de toute façon, cela n'a strictement pas le moindre début d'intérêt parce que justement le produit s'adresse à des cliniciens et non des chercheurs et par conséquent, il répond à une demande et un besoin. Donc, le pulpéryl, arthrol ou eugénol sont des produits utilisables sans risque, mais comme toujours, il faut avoir fait un bon diagnostic, et les utiliser à bon escient. Cela nécessite d'avoir étudié bien précisément les différents états pulpaires et savoir les différencier. D'autre part, le minimum à faire est de cureter la dentine cariée au maximum, car la douleur provient de l'invasion bactérienne de la pulpe (même très localisée). Laisser de la dentine cariée en quantité et mettre un pansement amène peu de soulagement (ici encore, un bonne connaissance scientifique permet d'accomplir le geste thérapeutique adéquat). Ne parlons pas de ce qui se passe si l'on a une nécrose et non une pulpite (intérêt du diagnostic).
2/ L'eugénol agit au niveau des prostaglandines et a une influence sur le processus inflammatoire et la douleur. Je ne connais pas exactement les mécanismes qui sont complexes, mais comme beaucoup de phénols, il a ce genre d'action. Tu peux toujours essayer dans pubmed de taper eugenol + prostaglandin
28/10/2008 à 14h52
Marc, je suis bien d'accord avec toi. Mais ce que voudrait savoir dudule, c'est si le pulpéryl apporte quelque chose de plus. Je pense que non à partir du moment où la pulpo est correctement réalisée. Alors pourquoi utiliser un produit chimique de plus dans une dent, quand on peut s'en passer ? (si ce n'est se rassurer faussement).
28/10/2008 à 15h26
Choixpeau, tu confonds tout. A en crore que c'est de la mauvaise foi.
Le dédain de tes anciens enseignants pour ces produits, concerne l'endodontie médicamentesue qui était enseignée dans les années 70-80. J'ai été formé début 90 et tu n'as pas eu la chance de connaitre les Rockles 1 à 12, les pulpysedol et autres crésatine, et je te promets, tu as de la chance.
ce que nous ^limitons, c'est l'uilisation de ces produits dans la chambre, puisque les douleurs post opératoires étaient terribles, avec inflamamtion desmodontale importante.
La mise en place d'un sédatif dans une cavité carieuse en espérant qu'il va diffuser vers la pulope et libérer son principe actif n'est pas une chose interdite, si tant est que quelque chose ait déja été interdite.
Je crois que ca du être éxpliquée ici environ 20 fois. Mais une fois de plus s'avère nécessaire;
des fois je me demande ce que tu retiens de bon de tes études, à croire que l'on ne t'a appris que des conneries, au moins en endo.
Le Choixpeau magique écrivait:
------------------------------
> Dudule je suis comme toi : quand mon titulaire m'a conseillé l'utilisation du
> pulperyl à la place de la pulpo, je me suis dit "c'est ça, t'as raison", n'ayant
> pas appris ainsi lors de mes études.
> Et puis un jour, n'arrivant pas à anesthésier suffisamment, j'ai essayé, et ça a
> marché. Et remarché. Et re-remarché.
> Quand je n'ai plus eu de pulperyl (les titulaires sont très très radins), je
> l'ai remplacé par de l'eugenol simple, et ça a marché. Et remarché. Et
> re-remarché.
> Comme toi, je ne m'explique pas le dédain des enseignants pour cette technique.
> Comme je l'avais déjà expliqué ici, le patient est soulagé dans la plupart des
> cas, mais il arrive aussi (rarement) qu'il dise en revenant pour l'endo "j'ai eu
> encore un peu mal, mais ça n'avait plus rien à voir avec avant".
> Alors bien sûr, quand je peux faire la pulpo je la fait, mais je ne passe plus
> trois heures à anesthésier, re-anesthésier et re-reanesthésier (à une époque
> c'était spix + akinosi + intraligamentaire + intraseptale) en faisant souffrir
> le patient à chaque tentative.
>
> Jusqu'à preuve du contraire.
28/10/2008 à 15h50
Bon, bah j'ai plus qu'à me reconvertir dans la poterie, le macramé ou la belote, quelqu'un connaîtrait un club qui veuille bien de moi ?
28/10/2008 à 16h47
pour les urgences pulpites irrév., anes ostéocentrale et pulpec partielle au minimum puis une boulette de Naocl bien essorée à l'entrée des canaux. pourquoi s'embeter avec les pulpémachin et les pulparthbidule.
28/10/2008 à 17h08
Marc Apap écrivait:
-------------------
> 1/ Je n'ai pas fait la biblio, mais il y a peu de chances que l'on puisse
> trouver une étude qui confronte pulpo et pulpéryl car cela rentre dans le cadre
> de la dentisterie "comportementale" et non d'études scientifiques prospectives.
Heureusement pour nous qu'en odontologie et plus globalement en médecine on peut faire des études sur l'évaluation de la douleur...
> Ce serait une analyse sur deux populations, avec des cliniciens et toutes les
> erreurs que cela comporte. Le mieux, serait qu'elle soit faite chez des
> étudiants en dentaire en milieu hospitalier pour une plus grande rigueur
> d'analyse.
Pourquoi pas pour les échantillons mais on s'éloigne peu à peu de ma question...
Et de toute façon, cela n'a strictement pas le moindre début
> d'intérêt parce que justement le produit s'adresse à des cliniciens et non des
> chercheurs et par conséquent, il répond à une demande et un besoin. Donc, le
> pulpéryl, arthrol ou eugénol sont des produits utilisables sans risque, mais
> comme toujours, il faut avoir fait un bon diagnostic, et les utiliser à bon escient.
Heureusement qu'on peut évaluer des pratiques professionnelles comme par exemple la gestion et les complications des sinuslift, sujet on ne peut plus clinique et qui pourtant à travers l'étude de la littérature permet aujourd'hui de ne plus avoir la même attitude qu'il y a 5 ans.
Cela nécessite d'avoir étudié bien précisément les différents états
> pulpaires et savoir les différencier. D'autre part, le minimum à faire est de
> cureter la dentine cariée au maximum, car la douleur provient de l'invasion
> bactérienne de la pulpe (même très localisée). Laisser de la dentine cariée en
> quantité et mettre un pansement amène peu de soulagement (ici encore, un bonne
> connaissance scientifique permet d'accomplir le geste thérapeutique adéquat). Ne
> parlons pas de ce qui se passe si l'on a une nécrose et non une pulpite (intérêt
> du diagnostic).
> 2/ L'eugénol agit au niveau des prostaglandines et a une influence sur le
> processus inflammatoire et la douleur. Je ne connais pas exactement les
> mécanismes qui sont complexes, mais comme beaucoup de phénols, il a ce genre
> d'action. Tu peux toujours essayer dans pubmed de taper eugenol + prostaglandin
Merci pour le cours Pr Apap mais cela ne répond pas du tout à la question posée... Si tu ne savais pas y répondre il était plus simple de dire je ne sais pas. Cela n'a rien de déshonorant mais je sens que cela ne doit pas être dans tes habitudes.
J'avoue que cette question s'adressait à d'éventuels spé en endo comme S. Simon ou Willy pertot qui m'aurait évité une recherche fastidieuse...
28/10/2008 à 17h42
A ma connaissance il n'y en a pas.
Les etudes cliniques qui sont faites actuellement sur la gestion de la douleur en urgence endodontique s'intéresse plus à l'injection de corticoides ou d'AINS en intra osseux.
Les protocoles et quelques études ont dores et deja été publiés avec des résultats intéressants, mais l'application clinique est encore très lointaine.
Je suis d'accord avec le précédent message : Anesthésie ostéocentrale et pulpotomie. Ca nécessite l'investissement du Quick II, mais c'est vraiment une technique d'anesthésie intéressante et efficace.
certes je ne vois pas beaucoup d'urgence, mais quand elels arrivent chez moi, non seulement je n'ai pas le droit àl'erreur, mais en plus cela veut dire que tout le reste s'est soldé par un échec.
28/10/2008 à 18h56
Dudule, je me suis fendu d'une réponse pour t'apporter quelques informations qui m'ont parues utiles. Si tu veux te la péter en pensant que je te prends de haut, tu t'enfonces le doigt dans l'oeil aussi profondément qu'une lime jusqu'à l'apex d'une canine.
28/10/2008 à 20h21
Evidemment Marc que je n'ai pas appris grand chose avec ton post sauf que ma quesiton n'avait pour toi pas l'ombre du début d'un intérêt quelconque !
Maintenant si tu fais dans la vulgarisation pour d'autres...
Autant j'ai bcp d'écoute pour ce que tu peux dire sur de nombreux post autant là oui je ne trouve pas la réponse à la hauteur des réponses que tu peux souvent apporter;
et ce d'autant que cela n'était absolument pas le sens de ma question initiale.
28/10/2008 à 21h16
Dudule, je pense que tu ne m'as pas bien compris.
La question de savoir si on met un pulperyl ou si on fait la pulpo présente un intérêt, puisque j'ai dit que le pulpéryl, eugénol, etc.. sont efficaces.
Mais elle a un intérêt pour les cliniciens en cab privé et pas pour les chercheurs, c'est une raison pour laquelle, je pense, il n'y a pas eu d'étude là dessus.
Ensuite, si je me rappelle bien, ta question initiale était : quel est l'intérêt du pulpéryl ?
Le pulperyl ainsi que l'eugénol agissent sur la transmission de l'influx nerveux douloureux qu'ils réduisent, voire suppriment (j'ai trouvé une ref sur pubmed, je te laisse le soin de chercher).
J'ai voulu préciser les conditions d'utilisation de ces pansements, au cas où certains (peut être pas toi) n'en sauraient pas les limites et attendraient d'eux des miracles. Je n'ai pas eu l'impression de pontifier en écrivant cela, mais de faire part de mes connaissances dans ce domaine (même si je ne pratique pas l'endo exclusive comme SS ou WP, j'ai quand même une formation universitaire dans cette discipline, et enseigné cette matière en tant qu'assistant pendant plusieurs années).
Alors, savoir quelle est la bonne méthode ? En fait, cela dépend des possibilités d'anesthésie (QS serait top, mais est il infaillible ? Je n'en ai pas l'expérience) et du temps dont on dispose (pour un même diagnostic au départ).
Cela ne rentre pas dans un protocole scientifique facile à mettre en oeuvre. Et c'est la raison pour laquelle j'ai formulé des hypothèses pour expliquer l'absence de telles études.
28/10/2008 à 21h43
Alors je pense que je me suis mal exprimé dans la formulation de ma question car ce que je cherche à savoir c'est en cas de pulpite irréversible APRES pulpotomie faut-il en interséance si l'on n'a pas le temps en urgence de faire le TR mettre un coton avec du NaOCl ou un coton avec du pulperyl ?
C'est des études entres ces produits en temporisation qui m'intéressent.
C'est pour cela que nous ne parlons pas du tout de la même chose... J'ai donc mal du formuler ma question.
Pour comparer ces 2 protocoles cela n'est pas très compliqué me semble-t-il, donc il doit bien y avoir des études sérieuses.
Guttaman me soutient qu'il ne faut plus rien mettre d'autre que du NaOCl sur une pulpotomie suite à une pulpite irréversible mais lui se fie à S Simon. sans pouvoir me communiquer de ref.
28/10/2008 à 21h56
Il n'y a pas besoin d'études, c'est du bon sens:
urgence pulpite irrversible
-tu as le temps de faire ta pulpo, il n'y a plus de saignement canalaire, plus de terminaisons nerveuses, qu'elle utilité de mettre un sédatif?? tu met une boulette de Naocl à l'entrée des canaux et roule ma poule.
-Tu n'a pas le temps d'enlever tous le steak dans le bidule, faut que tu mette un sédatif, il reste des terminasons nerveuses, le patient risque d'avoir mal.
Cappicho?
28/10/2008 à 22h01
dudule écrivait:
----------------
> Alors je pense que je me suis mal exprimé dans la formulation de ma question car
> ce que je cherche à savoir c'est en cas de pulpite irréversible APRES pulpotomie
> faut-il en interséance si l'on n'a pas le temps en urgence de faire le TR mettre
> un coton avec du NaOCl ou un coton avec du pulperyl ?
> C'est des études entres ces produits en temporisation qui m'intéressent.
> C'est pour cela que nous ne parlons pas du tout de la même chose... J'ai donc
> mal du formuler ma question.
> Pour comparer ces 2 protocoles cela n'est pas très compliqué me semble-t-il,
> donc il doit bien y avoir des études sérieuses.
> Guttaman me soutient qu'il ne faut plus rien mettre d'autre que du NaOCl sur une
> pulpotomie suite à une pulpite irréversible mais lui se fie à S Simon. sans
> pouvoir me communiquer de ref.
C'est effectivement une tout autre question.
Cependant, tu m'excuseras de pinailler un peu : je ne comprends pas quel est le problème réellement par rapport à la pulpo.
En général, ce que nous enseignons, c'est qu'en cas de pulpite aigue ("irréversible" et douloureuse), l'attitude la mieux adaptée consiste à réaliser une pulpotomie sous anesthésie. En effet, les études histologiques montrent que c'est une toute petite partie de la pulpe camérale qui est atteinte en cas de pulpite aigue douloureuse, et que l'élimination de la totalité de la pulpe camérale (on ne peut pas enlever uniquement la partie envahie par les bactéries qui provoque la douleur) suffit à faire cesser la douleur et permet de temporiser lorsque l'on n'a pas le temps de faire la pulpectomie complète, seul traitement envisageable aujourd'hui pour ce genre de pathologie.
Lorsque la dent présente un gros canal accessible, on a également pu recommander de faire la pulpectomie, voire la préparation de ce seul canal qui peut être le siège de l'inflammation qui aurait gagné un peu plus l'endodonte.
Ceci étant, on doit placer un pansement dans cette chambre pulpaire, à l'entrée des canaux en attente de faire la pulpec la fois d'après.
Etant donné ce que j'ai écrit, sachant que le restant de pulpe a peu de chances d'être enflammé, si l'on a travaillé dans de bonnes conditions d'asepsie pour ne pas balancer de la salive et des saletés dans la chambre pulpaire, on peut mettre un pansement neutre sur du coton et un cavit. L'eau de javel a seulement pour objet de rendre stérile ce coton, sachant que dans les minutes ou heures qui viennent, elle va se transformer en eau salée donc sans aucun effet. Si l'on redoute une nouvelle flambée douloureuse, ou que la pulpo ne s'est pas déroulée dans des conditions idéales (saignements, contamination salivaire, difficulté à sécher), le pulpéryl a quand même une action sédative en plus et il n'est pas réputé pour favoriser la prolifération bactérienne.
Maintenant, ta question précise de flambée inflammatoire en interséance me paraît difficile à gérer. Une pulpo bien conduite permet de faire tenir au mieux 3 semaines à un mois sans douleurs. Après, il y a perte d'étanchéité, risque de réinfection de la pulpe, processus inflammatoire dans le restant des canaux...
Si la suite de la pulpo est douloureuse, en général, ça dure deux ou trois jours et après ça passe. Ensuite, c'est une question d'organisation. Il me semble qu'il faut s'arranger pour voir le patient la semaine suivant la pulpo ou les 15 jours maxi, et programmer la pulpectomie complète. Mais le revoir en urgence une deuxième fois n'a pas beaucoup de sens. Nous touchons là un domaine aux confins entre l'activité purement médicale, et la gestion du carnet de rendez vous.
Ai-je répondu à ta question ?
29/10/2008 à 00h19
Marc je te remercie d'avoir pris le temps de répondre mais là dessus je suis complètement d'accord avec toi...
Ce qui m'intéresse ce n'est pas une réponse du type c'est du bon sens comme j'ai lu 2 posts plus haut... c'est de lire une étude sur différents produits placés en interséance suite à une pulpotomie sur pulpite irr et de savoir quelles sont les douleurs des patients à J1, J7.
Je ne vois pas pourquoi certains traitent de ringard ceux qui utilisent encore du pulperyl pour les propriétés de l'eugenol et de la lidocaine car je ne vois pas ce que l'on risque à le faire d'une part et où sont les études qui prouvent que cela ne sert à rien ou qu'on obtient les mêmes résultats sans, d'autre part.
29/10/2008 à 01h51
dudule :
Pour Block, l'eugenol, de même que le paraformaldéhyde, peut rendre les restes pulpaires antigénique occasionnant des réponses humorales chez l'animal.
R.M. BLOCK, R.D. LEWIS, J.B. SHEATS, S.H. BURKE.
Antibody formation to dog pulp tissue altered by N2 paste within the root canal.J. Endod. 1977, 3 : 309 - 315.
Bon, elle date de 77, mais je crois que les lymphocytes de l'époque réagissaient de la même façon que ceux de 2008. Tu me répondra sans doute que c'est pas certains que ce soit ainsi chez l'homme. Peut être. Mais le principe de précaution voudrait qu'on se passe d'un produit qui n'a pas démontré son utilité dans aucune étude, puisqu'il n'y en a pas. Après, si tu veux baser ton exercice sur de l'evidence based, ok. Mais alors il faut aller au bout de ton raisonnement : tu ne fais que ce qui est prouvé scientifiquement. Et là, tu arrêtes le pulpéryl puisqu'il n'y a pas de preuve que ça marche mieux avec. Bien sûr, tu as parfaitement le droit de continuer parce que tu trouves que ça marche bien, je ne te dis pas le contraire. Mais je te dit que sans ça marche aussi bien. La différence, c'est que moi j'ai utilisé du pulpéryl, et que j'ai essayé sans (après avoir lu Stéphane ici même). Je me suis alors rendu compte que je n'avais pas plus de problèmes. Toi tu restes sur tes certitudes et ne fais pas confiance à des personnes comme lui. Là encore, ma démarche est différente. N'ayant pas encore comblé le fossé abyssal des connaissances biologiques et microbiologiques qui me sépare de cliniciens/chercheurs comme lui, je préfère en attendant ce doux moment leur faire confiance pour baser ma pratique sur autre chose que des impressions personnelles. Je me dis qu'avec leur expérience et leur connaissances, il y a plus de chances qu'ils aient le bonne attitude thérapeutique que moi et mes impressions. Cela ne veut pas dire qu'ils ont toujours raison sur tout, mais au moins j'ai plus de chance de faire bien. Je n'ai pas l'impression de me sous évaluer en faisant cela, je reste réaliste. D'ailleurs, je préfère me sous estimer que l'inverse, ma progression sera plus certaine à mon avis. Maintenant, ma démarche n'exclut pas le fait de chercher à comprendre pourquoi ils préconisent telle ou telle chose. Ca a quand même le mérite de faire gagner du temps sur certains sujets quand on a pas forcément 15h par semaine à consacrer à la littérature.
29/10/2008 à 10h02
Guttaman, c'est une solution sage que la tienne. Néanmoins, je sens bien en te lisant, qu'effectivement, il te manque l'expérience de la recherche et les bases fondamentales pour séparer l'essentiel du superflu et faire les bons choix : si je ne me trompe pas, l'étude parle du N2 qui contient du formaldéhyde. L'eugénol est contenu dans une quantité de pâtes à canaux reconnues acceptables. L'eugénol pur est toxique à un certain degré, il l'est moins associé à l'oxyde de zinc et placé à distance de la pulpe, il l'est s'il est placé sur la pulpe.
En l'occurrence, le produit est censé être placés sur une pulpe qui va être éliminée plus tard. Sa toxicité est donc un pb purement intellectuel ou philosophique car de toute façon, le geste chirurgical va être beaucoup plus destructeur par la suite. Si l'eugenol a des vertus apaisantes, ce serait dommage de s'en priver.
Mais encore une fois, ce qui est important, ce sont les conditions opératoires, toutes choses difficiles à évaluer, décrire et quantifier. C'est le fossé qui existe dans l'autre sens entre chercheur et clinicien. Parfois les chercheurs cherchent à couper les cheveux en quatre et cela n'a pas tant d'importance que ça en regard du résultat clinique. Parfois les cliniciens veulent faire leur petite sauce et cela énerve les chercheurs qui ont bien raison de les critiquer dans ce cas.
29/10/2008 à 10h43
Marc, Je suis bien d'accord avec toi. Le problème ici, c'est que dudule, un ami, refuse de me faire confiance et d'essayer sans pulpéryl. Libre à lui. Mais son raisonnement pour refuser de le faire ne colle pas avec ses propos. Il refuse de le faire car il n'y a pas d'étude suffisamment étayée qui disent que c'est pareil avec que sans. Hors, il ne me semble pas non plus qu'il y en ait qui disent le contraire. C'est une pratique basée sur les impressions. Alors quand il me dit qu'il base sa pratique sur l'evidence based dentistry, je rigole.
D'autre part, lorsque l'on met de l'eugenol au contact de la pulpe, rien ne nous assure que le patient reviendra rapidement pour l'extirpation pulpaire complète. Ensuite, tu dis que l'eugenol soulage. Je veux bien. Mais dans le cas précis, après une pulpotomie correctement réalisée, je persiste, mais ça ne sert à rien. Dans le cas d'une pulpite irréversible où effectivement, une simple éviction crieuse serait réalisée, sans pulpotomie, d'accord, pourquoi pas. Encore que là, tout se que je peux lire là dessus, ne préconise pas un pulpéryl sur la dentine, mais bien une pulpotomie.
C'est exactement le même problème avec les prescripteurs d'atb sur pulpite qui disent que ça marche. Ce qui marche, c'est le passage vers l'état de nécrose, qui soulage bien il est vrai.
30/10/2008 à 10h00
Plusieurs réponses à ces messages très intéressants.
Marc, au regret de te contredire, l'atteinte très localisée de la pulpe par l'inflammation remarquable histologiquement se manifeste cliniquement par une pulpite dite REVERSIBLE.
Lorsque la pulpite est passée à un stade d'irréversibilité, toute la pulpe caméral et PARFOIS la pulpe d'un des canaux, est concernée par l'inflammation. C'est en cela que les choses sont irréversibles, car il n'y a plus de tissu sain capable de se défendre.
La différence est de taille, et explique l'attitude thérapeutique différente selon l'une ou l'autre situation.
Si Dr DUDULE pense que toutes nos "actions" sont basées sur de l'expérience, il se trompe lourdement.
Notre attitude thérapeutique (qui n'est pas la mienne, mais celle relatée dans les bouquins d'endodontie depuis environ 40 ans (Pulp Biologye, Endodontics, Pathwayof the pulp, etxc.) est basée sur la compréhension même du processus inflammatoire.
L'inflammation de toute la pulpe camérale, s'accompage de toutes les grandes conséquences de l'inflammation, à savoir une vasodillation majeure, une libération de médiateurs biochimiques dont la plupart sont algogène.
Les douleurs vives ressenties par le patient sont donc liées d'une part à l'augmentation de la pression intra pulpaire circonscrite dans une cavité close non extensible, et d'autre part à l'excitation de fibres nerveuses (A delta et C) par les médiateurs de l'inflammation ou par les produits bactériens eux même (voire les travaux de l'2quipe de Farges à Lyon si cela t'intéresse).
Clinquement, en faisant une pulpotomie, on supprime la totalité de la pulpe camérale, et donc on élimine la surpression d'une part, et d'autre part, les fibres nerveuses excitées. Encore une fois, il est très rare que la pulpe radiculaire soit touchée. Si elle l'est, (saignement du canal concerné après pulpotomie), alors il est évident que la biopulpectomie de CE CANAL est indispensable pour supprimer à son tout la surpression.
Le pulpéryl est un sédatif. A partir du moment ou il n'y a plus de fibres nerveuses concernées, je ne vois pas l'intére^t de rajouter ce produit au contact d'une pulpe saine restée dans les canaux.
Au processus inflammatoire est associé comme dit plus haut la libération de médiaterus chimiques de l'inflammation qui ont pu circuler via la pulpe saine vers la zone apicale. C'est pour cette raison qu'il est conseillé de prescrire des AINS en compléent du geste chirurgical. Ces Anti Cox2 bloquent la synthèse des prostaglandines, médiateurs de l'inflammation, et limite ainsi les douleurs post opératoires inévitables ressenties par le patient.
En résumé Dudule, tu peux mettre ce que tu veux dans ta chambre, meme du pinard si ca te dit. Je serai ravi à mon tour que tu m'xpliques ce aue le pulpéryl ou un autre sédatif pourra apporter dans le traitement d'une pulpite irréversible par pulpotomie.
Faire des études pour faire des études, c'est la maladire de la recherche. Des miliers d'études "géniales" sont faites tous les ans dans les laboratoires, et 95% d'entre elles ne sont jamais publiées, et restent source de frustration pour ceux qui les ont conduites. Si elles ne sont pas publiées, c'est qu'aujourd'hui des comités de lectre bloquent les choses qui n'ont pas d'intéret.
Une étude comme celle que tu imagines n'aura de sens que si elle est menée convenablement ie randomisée, en double aveugle et sur un echantillon représentatif et suffisant. Cela coute très cher, contacter les patients, recontacter et encore recontacter, faire des statistiques, mettre en place le protocole en respectant la loi Huriet, etc...
Il faut donc être pragmatique et aller droit à l'essentiel. Il y a tellement de choses intéressantes à investiguer, que je ne crois pas qu'il soit réalisable de trouver un financement pour mener une telle étude, qui de toute facon n'a pas de sens scinetifiament parlant.
Que tu mettes du pulpéryl, de l'hydroxyde de calcium ou encore de l'eau, si la pulpotomie est bien effectuée, la surpression liée à la vasodilation du tissu pulpaire est suffisante pour soulager le patient.
Pour terminer, je te conseille la lecture du bouquin de Townbridge sur l'inflammation. Tu verras que je n'ai pas pour habitude de me fier à mes "impressions clinqiues" mais plus à des faits biologiques décrits depuis de très longues dates.
Bonne journée.
30/10/2008 à 10h23
Merci Stéphane. J'admire ta tactique consistant à mettre en évidence, dès le début du message, la différence entre nos deux discours sur un point d'histo-pathologie bien précis - laissant à penser que je dis des bêtises - et reprendre, avec des mots plus savants et plus diplomatiques les 99 % restant sur lequel nous expliquons exactement la même chose.