Tous les forums
inquiétudes après avulsion de 28
15/11/2009 à 12h48
Bonjour, je suis une jeune dentiste remplacante.
Hier matin j'ai procédé à l'avulsion d'une 28 en place sur arcade. le patient se plaignait de douleurs au chaud/froid mais surtout à la percussion et l'ouverture de la chambre pulpaire n'avait rien donné.
Je m'etait préparée à quelque chose de délicat etant donné le volume du parodonte (bruxomanie). Syndesmotomie, ok. Luxation, ok. Lors de l'avulsion en elle-meme, impossible de sortir la dent qui bougeait pourtant +++. Elle est finalement venue avec la paroi postéro-vestibulaire de la tubérosité! J'ai pris soin de regularisé l'os, poser deux eponges de collagène et suturer.
J'ai de l'apprehension pour la suite...est important qu'une partie de la tubérosité soit venue avec la dent? ankylose partielle? fracture de l'os au préalable?
merci pour vos conseils/aides!
Jiji
15/11/2009 à 12h55
Ne t'inquiete pas, ca nous est arrivé à tous,avec les memes inquiétudes à la clé! tu as très bien agit et si jamais le patient te rappelle lundi, tu peux envisager de completer tes précautions par une antibiotherapie
15/11/2009 à 13h07
merci de ta réponse!
il est deja sous antibio, antalgiques de niveau 2...
ce qui fiche la trouille c'est qu'il "n'y plus rien" après la 27! juste du tissu mou quoi...
encore merci
15/11/2009 à 13h19
J'ai eu aussi un cas comme ça sur une amie. La cicatrisation s'est faite sans problème. Si tu as pris soin de retirer tout l'os cassé qui bougeait, je pense que tout se passera bien.
15/11/2009 à 13h19
C'est tres frequent. Impressionnant au debut effectivement.
Ceci dit, ca n'est pas plus douloureux que ca.
L'antibiothérapie est discutable en fonction du terrain.
Pour moi la seule précaution à prendre étant une suture avec eventuellement la mise en place d'une eponge hemostatique (ca pisse souvent un peu plus).
Tu as fait ce qu'il fallait. Pas de soucis.
15/11/2009 à 13h26
je ne doute pas du happy end
http://www.eugenol.com/sujets/96646-8-sur-l-echelle-du-trouillometre?page=1#post_96646
15/11/2009 à 13h49
et comment on fait pour de l'implantologie basale?
pffff.
le patient va porter plainte pour perte de chance et hop 6 années d'étude à la benne!
--
xbk
15/11/2009 à 13h58
ciwil écrivait:
---------------
> je ne doute pas du happy end
>
> http://www.eugenol.com/sujets/96646-8-sur-l-echelle-du-trouillometre?page=1#post_96646
hihihi, excellent de nous la ressortir!
plus rien après la 27? ...pas grave, dans 30 ans quand tu lui feras un complet tu demanderas à condylator de t'expliquer
15/11/2009 à 15h22
C'est vraiment une des fonctions essentielles de ce forum: pouvoir entreposer ses angoisses...
http://www.eugenol.com/sujets/385277-certains-jours-j-aimerais-bien-que-dudule-ou-canin-soit-a-cote?page=1#post_437283
^ ... ^
Ô"""Ô
= o = ..On y passe tous...
15/11/2009 à 15h46
arreter de rigoler...ca patient est mon mari... >< et j'ai pas envi de lui faire un complet!!
A bientot!
15/11/2009 à 15h56
Dans un cas comme celui là. Il faut faire une gingivectomie afin d'éviter que la crête ne devienne une crête flottante par la suite.
De manière générale lorsqu'une dent est mobilisé mais ne sort pas, c'est que quelques choses l'empèche de sortir... CQFD.
Il faut donc plutot que de bourriner, sortir une zekrya chir et la couper. De toutes façons si tu l'as bien mobiliser tu arriveras sans problème à enlever tous les morceaux.
16/11/2009 à 10h29
Si y a un truc qui fout bien les chocottes au néophyte de l’art dentaire, c’est bien l’ablation de l’organe du même nom. Même un mec comme Pal, qu’est quand même un novice patiné, n’aborde pas la dentavulsion sans une fifrelin d’appréhension. Faut dire qu’on fut tous un jour humilié par un chicot récalcitrant, ou paniqué par un aléa complicatoire imprévisible.
Je vous parle d’un temps où tendre débutant encore surmonté d’une crinière ondoyante qui allait se révéler volatile, je m’installai à mon compte dans un bled de cambrousse. O ubi campi, comme on dit en Latinie !
Un jour ( car je ne travaillais pas la nuit), déboule une voisine, vieille cra-cra à trogne de sorcière, avec un pif crochu doté d’un gros bubon poilu, la tignasse ébouriffée et une seule ratiche apparente à l’entrée de l’entonnoir.
La rustique carabosse me baragouine que, n’ayant comme seul moyen de locomotion qu’une paire de charentaises avachies, elle attendait depuis un demi-siècle qu’un arracheur égaré bivouaque dans ce trou paumé. Et ce fut Pal !
A l’examen, la gobeuse est quasi déshabitée : restent quatre micro-bouts de racines enfouis et un croc n° 13 mal ancré. J’expose à Lucienne qu’elle ne saurait couper à un déblaiement complet avant le berlingotage résine du même gabarit, et je cliche aux X les cinq débris, dès fois qu’y en aurait un de mal barré.
Sitôt la petzouille expédiée, je m’enferme fébrilement dans le cagibi inactinique pour révéler et fixer les objectifs à exodonter. Du nougat ! Pas d’ankylose, pas de baguette de tambour, de la dent dure et de l’os tendre. Juste un petit kyss en 42! Pal, c’est moi qui te le dis, tu vas assurer une prestation haut de gamme et soigner ta répute ! Ta carrière s’annonce éblouissante sous les meilleurs hospices !
Trois jours plus tard, j’attend la pézanne de davier ferme. La mallette Okazou (réanimation d’urgence) ouverte à portée de main, j’attaque, fort serein, la phase charcuterie, en commençant par l’élément le plus fastoche à crocheter : la canine. Je ris, elle bouge entre deux doigts !
D’une main sûre, j’empaffe la zone tarbouiffo-maxillaire, et attend qu’ l’effet s’ fasse en papotant poireaux-naviaux-bestiaux avec la vieille bique.
Bien, finissons-en, champêtre aïeule, ouvrez la buse !
Un léger coup de syndess périphérique suffisant à mobiliser le chicot, je dégaine illico la tenaille ad hoc et agrippe fermement la condamnée pour l’extirper sans coup férir.
Stupeur, elle résiste à la traction ! Qu’à cela ne tienne, je vais la remuer rotatif et la cueillir en douceur.
Strange, alors ! J’ai beau tourner l’ emmanchure dans tous les sens, elle mouve librement mais refuse de sortir de son trou alvéolaire !
Coup d’œil interloqué mais expert sur la radio : pas de problo, la racine est conique comme Harry ! Alors qu’est-ce que c’est que ce binz ?
Je retourne à la manœuvre, commençant à perler du front et à serrer les mâchoires. La tronche de la péquenaude toupille maintenant sévèrement, au fur et à mesure que je tournoie le manche du forceps en cercles de plus en plus larges. Que dalle !
Bon, Pal, du calme ! Tu vas pas centrifuger la mémée au risque de l’envoyer valdinguer au fond d’ la pièce si ça vient d’un seul coup !
Cré fi d’ garce ! J’ vais quand même pas être obligé d’ y coller la semelle sur le coin d’ la gueule pour tirer des deux bras !
En une fraction de seconde, je mesure l’impact d’un premier fiasco lamentable sur mon honneur de docteur d’état. Par St Kope, il n’est pas question de hisser le drapeau blanc ! De djieu ! Elle va voir comment j’ m’ appelle, c’ te ratiche !
Un, j’inspire du poumon droit, deux, je bloque l’échappement, trois, je bande l’ensemble de ma biscoture, comme pour débouchonner une vieille badeule, et quatre, je tracte sèchement. Crac ! Oh putain !!!
L’œil est pas v ‘nu avec, mais un méga bout d’os, plus balaise que la racine elle-même !
Discussion : En matant la pièce anatomique, je m’écrie : bon sang, mais c’est bien dur ! L’apex était coudé à 90° à cinq millis du bout, mais dans l’axe tranverso-sagitto-orthogonoïde de mon court cône !
Avant de reprendre une radio décalée des autres débris, dès fois que, je tiens à rassurer la rurale :
« C’est bon, M’dame, dans la fosse, y’a pu rin ! »