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après 17 ans de libéral, partir dans une mutuelle??
07/05/2011 à 00h34
Bon courage en tout cas, ça doit pas être évident de se poser ces questions quand on a un cabinet.
Non ça je te le confirme.
Mais mieux vaut tard que jamais. Tu es au 35h ? Ça se passe comment, il faut pointer le matin?
07/05/2011 à 00h42
benguns écrivait:
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> - d'être payé sur les actes effectués et non encaissés
>
> c'est clair que ça c'est chouette.
> tu est payé seulement au pourcentage, pas un peu de fixe?
>
> merci pour ton témoignage.
C'est fou cette obsession pour du fixe, les carnets de rendez vous sont plein à plus ou moins 1 mois à l'avance et tu es payé à l'acte: contrat mutualité française, soins brut 27%, soit environ 21% net, prothèse et HN (hors implants) 20%, soit 15% net (ouch!!!), implants et chir implantaire 29 % soit 23% brut, 5 semaines de congés payès. En mélangeant tout ça si t'es pas implanto tu peux conter sur 16% net si tu aime faire du boulot nickel (endo, 1H-1H30, collage sous digue, discussion de plan traitement....)ou 19% net si t'es un gros rapide qui fait l'impasse sur certains détails (mais même dans ces conditions l'équipe soignante dans une mutuelle garde une grande inertie). Mon prévisionnel à mon arrivé (nouveau poste, créé 4 à 5 mois avant mon arrivé) était de 8000€ de CA pour 1,5 jours par semaine, il a fallu 2 mois pour l'atteindre, et le prévisionnel annuel fut atteins, soit un salaire de 1500€/mois pour 15H/semaine, ce salaire a quasiment doublé l'année suivante, patient plus en confiance surement et acceptation de devis de réhabilitation global en hausse, en discutant avec les prat. plein il ressort que plus tu es présent plus le ratio prothèse/soins augmente, donc ton CA augmente mais pas de manière linéaire.
07/05/2011 à 01h16
danteyeah écrivait:
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> plus ou moins 1 mois à l'avance et tu es payé à l'acte: contrat mutualité
> française, soins brut 27%, soit environ 21% net, prothèse et HN (hors implants)
> 20%, soit 15% net (ouch!!!), implants et chir implantaire 29 % soit 23% brut, 5
> semaines de congés payès. En mélangeant tout ça si t'es pas implanto tu peux
> conter sur 16% net si tu aime faire du boulot nickel (endo, 1H-1H30, collage
> sous digue, discussion de plan traitement....)ou 19% net si t'es un gros rapide
Autre expérience:
je prends mon C.A. * 20% = montant du virement à qq € , comme tu as droit aux CP ( 10% par an) le réel pour comparer au libéral est plutôt de 22% - 23% (environ ).
Il y a autant de type de contrats que de mutuelles, avec parfois des conditions différentes selon les époques pour un même mutuelle.
Le + de la mutuelle: tu te concentres sur les soins aux patients à l'exclusion de toute paperasse et gestion, tu peux bénéficier d'une infrastructure de bonne qualité tout en travaillant à temps partiel, l'équipement étant partagé tu n'es pas seul à devoir l'amortir.
Le - t'es pas le patron !! tu dois demander pour tout : congés, nouveau matériel, changement de consommable....
C'est la règle du jeu.
Par contre si tu en as marre: 2 mois de préavis et adios, sans risquer d'y laisser des plumes.
--
Tut
07/05/2011 à 01h30
plus je lis tout ceci plus ça me donne envie.
vraiment blasé que je suis de la paperasse
07/05/2011 à 11h30
Moi, je ne suis pas aux 35h. Personnellement, je fais 27h sur 3 jours. Après, pour les dentistes qui font plus de 35h, un système de RTT est en train de se mettre en place
Je n'ai (heureusement) pas à pointer le matin ou le soir, par contre tous le personnel (ressources humaines et autres) ont accès à ton planning puisque tout est fait en réseau.
D'autres bricoles se rajoutent aux points positifs que j'avais énnoncé:
- Pour ceux qui sont en CDI, la formation continue prise en charge par la mutuelle jusqu'à obtention des crédits et dans la limite d'un budget (que je ne connais pas)
- la lingerie qui a un contrat avec la mutuelle et qui m'évite de laver mes blouses le week end
- Ah oui, les tickets restos (un rêve de gosse :))
Moi ce qui me fait le plus peur, dans ce type de structure c'est que mon exercice n'évolue jamais. J'aspire par exemple à m'acheter des loupes, sauf erreur de ma part, c'est pas la structure qui va me les payer,et je peux plus les déduire en frais pros, donc c'est moins motivant que en libéral. Idem pour un contre angle avec localisateur d'apex. C'est aussi à ça que doive me servir ces 6 mois, à voir si mon exercice pourra évoluer dans le temps comme cela aurait été le cas en libéral.
Voilà, bonne journée !
07/05/2011 à 13h13
Mianchan écrivait:
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> Moi ce qui me fait le plus peur, dans ce type de structure c'est que mon
> exercice n'évolue jamais. J'aspire par exemple à m'acheter des loupes, sauf
> erreur de ma part, c'est pas la structure qui va me les payer,et je peux plus
> les déduire en frais pros, donc c'est moins motivant que en libéral. Idem pour
> un contre angle avec localisateur d'apex.
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Mode d'emploi pour obtenir du matériel en mutuelle:
Monter un dossier (simple) dans lequel tu justifies ta demande, en expliquant le bénéfice attendu et les implications financières.
C'est ce que nous avions fait il y a pas mal de temps pour passer à la rotation continue et avoir des contres-angles avec contrôle de couple, c'est aussi comme ça que nous avons obtenu un Pmax.
Plus il y a de praticiens concerné par l'affaire mieux c'est: pas sûr d'obtenir un laser si c'est pour un seul praticien qui travaille 1j 1/2 !!
Par contre effectivement les investissements ne sont pas aussi simple qu'en libéral et parfois ils sont considérés comme du "luxe" et refusés ( localisateur d'apex) là, c'est rageant et faut se battre pour convaincre ...... nous avons en face des gestionnaires.... qui ne sont pas dentistes et qui vous repondent : "ils s'en passe ailleurs": pas toujours évident à entendre quand on tente de tirer les pratiques vers le haut (en toute modestie).
Tut
07/05/2011 à 14h24
Quand certains disent que la France est le dernier pays soviétique, on les taxe d'extrémistes.
J'avais monté une boîte dans un pays ex-soviétique, je peux confirmer que les Soviets n'ont pas de honte à avoir en regard de l'administratif français.
En France la liberté est une valeur qui coûte de plus en plus cher.
09/05/2011 à 02h45
Allez, ce soir je suis bonne pâte, je réponds. Oh, j'imagine qu'on doit être assez bien représenté sur Eugénol, mais en effet pas nombreux à papoter, moi ça me saoule de servir de pigeon d'argile à mes confrères libéraux en manque de cible.
J’exerce dans un centre mutualiste depuis 9 ans, après 5 ans de libéral.
Pour ce que j’en ai vu, tu peux en effet trouver des assistantes démotivées- pas tant par le salaire (en tout cas pas dans ma boite : salaire confortable sur 13 mois 1/2, avantages sociaux tickets resto, mutuelles, C.E.etc, rarement d'heures sup)- mais plutôt par un management archaïque, des tâches et des responsabilités assez floues, des tâches administratives hallucinantes qui empiètent sur le travail au fauteuil, des formations au compte-goutte.
Certains centres mutualistes -en quelles proportions?- sont gérés par des sales cons qui ne connaissent rien au nécessités du métier, qui recrutent des assistantes au profil incertain, qui pinaillent sur le matos, qui reluquent ton CA et te mettent la pression, voire qui détestent ouvertement les dentistes. A fuir.
Là où j'exerce, les praticiens ne sont considérés que comme des tâcherons, et ne choisissent ni ne sont consultés sur les gros achats - nouveaux fauteuils, pano, rvg, ni sur les recrutements d'assistantes, ni sur les protocoles de qualité. Il faut dire qu'aucun de nous n'a vraiment envie de s'investir pour changer la done, donc les responsabilités sont partagées entre une direction stupide et des dentistes faignants - dont je suis.
Tout juste nous demande t-on, parfois, notre avis sur les assistantes ou les honoraires.
Cela nous expose à des assistantes plus ou moins compétentes, à des logiciels parfois foireux et souvent chronophages, à des procédures administratives (de tiers-payants par exemple) dignent de sketches. Investir dans un localisateur d'apex peut mettre 2, 3 ans...On est à des années lumière d'une gestion Binhas, cela va de soi.
Passée cette impression d'être pris pour des cons, et de n'être pas libres en tout, (mais l'est-on vraiment en libéral?) le reste me convient.
Là où je travaille en tout cas, ce qui reste de ma liberté est quasi totale, seule condition pour que je reste -et s'il en est autrement un jour, je partirai.
Donc je peux choisir mon matériel, des gants jusqu'au prothésiste, et je ne m'en prive pas. Mon assistante –une perle- m’est attitrée, elle est très compétente et connait mes maniaqueries par coeur, et à défaut d'avoir une gestion intelligente de l'équipe en général (7 praticiens sur 4 fauteuils + 2 standardistes) nous essayons toutes les deux d'avoir une bonne gestion de mon cabinet (réunion du matin, debriefing etc)
Je gère mes patients comme je l'entends, je n'en prends qu'un pour 3 h de soins, ou 10 par matinée si urgences à gérer. Je fais les soins que je veux, bien sûr.
La patientèle, on la fait avec le temps, comme en libéral; les exigences, la rigueur, le charisme, les manies sélectionnent les patient, à ceci près qu'en mutualité on reçoit plus de patient sous tutelle que nul part ailleurs et pas mal de Cmu, et bien briefés ils sont aussi peu absentéistes que les autres...
Je gagne beaucoup moins que je ne pourrais le faire. Je ne suis pas sûre que je pourrais gagner plus en libéral, d'ailleurs, à moins d'être hors convention, mais si je soignais à l'amalgame mal foulé et à l'endo express, comme le font tant de mes confrères (salariés ET libéraux) je gagnerais mieux ma vie. Bon tant pis, je suis pointilleuse et donc assez lente.
Bien sûr que certains d'entre nous ont perdu la flamme après des années d'exercice, mais est-ce lié au statut de salarié? Perso, ce qui me passionnait dans mon métier ce n'était pas la 2035 ni ce que me pompait la CARCD, mais la qualité des soins et les patients, et ça je l'ai vraiment en salariat.
Mon plaisir est de travailler avec 6 autres praticiens, de partager leur avis sur les cas cliniques, d'avoir un très grand cabinet, d'y faire le meilleur boulot possible (tout cela je pourrais l'avoir en libéral bien sûr).
Mais je peux aussi rentrer chez moi sans me prendre la tête avec des factures et des échéances; je ne redoute pas le coup de fil du banquier, je peux consacrer mon temps libre à mes hobbies, je n'ai pas besoin de prendre 10 semaines de vacances par an pour décompresser parce que je ne me sens pas compressée.
Quand vraiment je suis d'humeur maso, je vais lire Eugénol et les messages déprimés des libéraux qui se battent en vain pour que le système dentaire français ne s'écroule pas davantage, ou leurs messages furieux contre ces cons de salariés qui leur piquent une patientèle dont ils ne veulent pas.
Détachée d’un certain stress (c’est pas chez nous qu’on retrouve un des plus haut niveau de suicide et de burn-out?), je trouve mon exercice plaisant. Moyennant quoi je suis sous-payée, mal considérée, et mes confrères libéraux me prennent au mieux pour une gourdasse, au pire pour une traitre. Alors, ça te tente toujours? ;-)
09/05/2011 à 13h21
Les libéraux contre les salariés. Je ne suis pas certain que tu sois dans le vrai.
Contre les centres certainement. La différence ? Elle est importante.
Il y a une grande mansuétude vis-à-vis des centres censés faire du social, et financière grâce à des taxes plus faibles et des subsides divers, et administrative avec par exemple l'interdiction pour les libéraux de faire du tiers-payant systématique. Je ne dis pas que c'est souhaitable même si j'y ai pensé mais il y a deux poids deux mesures.
Comment un libéral voit le développement de l'exercice salarié ? Comme une tentative de mise à genoux de l'exercice libéral qui réussit.
Alors dans ces conditions il est facile d'imaginer le sentiment de ces libéraux envers l'exercice salarié. Si on vise des praticiens salariés on fait fausse route, ils se sont pour nombre d'entre eux détournés de l'exercice libéral car exténués par la manière dont on est traité : comme des merdes ! Et par tout le monde de surcroît. Exercer en centre c'est utiliser un tampon entre le travail proprement dit et ces paperasses et ces normes qui n'en finissent jamais et avec des honoraires permettant parfois juste l'équilibre. Et bosser au tire-nerf et à l'amalgame au pouce aussi honteux que cela soit permet à des praticiens d'ajuster la qualité au tarif. Il ne s'agit pas de justifier mais de constater.
Mais une absence de qualité des soins est plus importante en centres, nous sommes plusieurs à l'avoir remarqué. La déresponsabilisation du praticien aide beaucoup, protégé par la structure et qui peut en changer plus facilement que de cabinet.
Maintenant on peut se laisser aller à la généralisation qui a bon dos, tu es là pour le rappeler.
Mais la facilité qu'a un libéral de s'installer à un endroit fait que l'exercice libéral est nécessaire pour le maillage du territoire.
On en a besoin donc on le presse mais à force de le presser il y a de nombreux endroits géographiques où les libéraux ne sont pas remplacés et où les patients sont obligés de faire des kilomètres pour aller dans ces fameux centres.
Mais il ne faut pas croire que ces atteintes constantes contre la profession ne rejailliront que sur les libéraux. Les salariés trinquent au final assujettis indirectement aux mêmes contraintes.
Mais quitter l'exercice libéral pour le salariat m'attriste au plus haut point.
Cette liberté, rares sont les professions à pouvoir en disposer.
Se retrouver avec des couillons de gestionnaires devant lesquels se plier, quelle régression !
Mais il faut dire que nous sommes les seuls responsables à avoir continuellement fermer notre gueule et laisser un syndicat majoritaire nous enterrer complètement.
Et si cette obsession contre les centres n'était que de la colère dirigée contre notre seule lâcheté ?
09/05/2011 à 15h30
Et si cette obsession contre les centres n'était que de la colère dirigée contre notre seule lâcheté ?
oui peut-être?
merci à morphine pour avoir pris le temps de témoigner avec, je trouve, beaucoup d'objectivité. Pour répondre à ta question, oui ça me tente toujours. Mon sentiment est que c'est MON exercice libéral qui est en voie de disparition: cabinet seul sans assistante ni secrétaire.
je ressent ce besoin de tampon que morphine évoquais entre le praticien et la "gestion" au sens large. ce tampon il faut que ce soit une "structure" qui le fasse, que ce soit une mutuelle ou une association de plusieurs libéraux capable de créer le même genre de chose.
Intégrer une telle association aujourd'hui je ne m'en sent pas le courage, il ne me reste donc que les mutuelles.
20/05/2011 à 13h36
Bonjour ,
je désire également changer d 'activité et m orienter vers un centre mutualiste..
Aprés entretien il s'avére que les dentistes mutualistes ne sont payés qu'au pourcentage de leur actes (sans fixe)... donc avant de se constituer une patientéle d'habitués, la rémunération en début d'activité est elle difficile? surtout que le passage du liberal au "salariat" la premiére année les charges continuent de courir (n-1)..