Cookie Consent byPrivacyPolicies.comJeune médecin : la liberté d'installation menacée - Eugenol

Jeune médecin : la liberté d'installation menacée

baroud69

29/05/2012 à 21h59

Jeune médecin : la liberté d'installation menacée
Mots clés : Médecins, Santé, Dépassements D'honoraires, Déserts Médicaux, Conseil De L'Ordre

Par Olivier Auguste
Mis à jour le 29/05/2012 à 19:40 | publié le 29/05/2012 à 16:28 Réactions (115)

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L'Ordre des médecins est prêt à abandonner la liberté d'installation pour les jeunes diplômés et à plafonner les dépassements d'honoraires.

Un allié inattendu pour Marisol Touraine. La nouvelle ministre de la Santé a promis de trouver, d'ici à l'automne, une solution pour encadrer les dépassements d'honoraires - négociée ou, à défaut, imposée. Un challenge compliqué que le conseil national de l'Ordre des médecins pourrait l'aider à relever. Dans une série de «recommandations sur l'accès aux soins», l'institution estime qu'«en aucun cas, les honoraires demandés» à un patient par un médecin de secteur 2 (prix libres) «ne sauraient dépasser 3 ou 4 fois» le tarif de la Sécurité sociale. «Faute de quoi, il pourra faire l'objet de poursuites disciplinaires», la sanction pouvant théoriquement aller du simple avertissement à l'interdiction définitive d'exercer.

C'est la première fois qu'une telle barrière est si clairement fixée. À ce niveau-là (une centaine d'euros pour une consultation de spécialiste, par exemple), il ne s'agit pas de limiter tous les dépassements; pour l'Ordre, ils ont leur justification, compte tenu de «l'inadéquation» entre les tarifs Sécu et «les charges économiques des structures médicales». L'objectif est plutôt de mettre fin aux «excès insensés». Certains grands pontes de l'hôpital public sont notamment dans le viseur.

L'émir du Qatar et l'ouvrier
Un médecin sur quatre a le droit de facturer ses actes librement, selon les décomptes publiés il y a un an par l'Assurance-maladie; le montant moyen de leurs dépassements s'élève à 54% du tarif Sécu. Le risque, avec la proposition de l'Ordre, est que la barre de 4 fois le tarif Sécu devienne la norme des dépassements d'honoraires «tolérés». Pour l'éviter, l'Ordre précise que le respect du «tact et de la mesure», qu'impose le Code de déontologie, «implique impérativement la modulation des honoraires pour chaque patient», en particulier selon leurs moyens financiers. «Il faut distinguer l'émir du Qatar de l'ouvrier agricole», résume drôlement le président de l'instance, Michel Legmann. En pratique, les médecins s'alignent souvent sur le plafond de remboursement de la complémentaire santé…

Autre proposition choc: face aux déserts médicaux, le conseil national propose d'obliger chaque diplômé à exercer pendant cinq ans dans la région où il a été formé. Il va même plus loin dans l'entorse à la liberté d'installation, envisageant des mesures de «régulation» des lieux d'exercice des jeunes médecins «à l'intérieur de la région», «sous la conduite de l'Agence régionale de santé», pourvu que l'Ordre y soit associé.

Les syndicats de médecins libéraux ne manqueront pas de protester car leur doctrine ne tolère pas la moindre remise en cause de la liberté d'installation. Toutefois, les médecins en activité auraient peu à perdre avec un dispositif limitant la concurrence là où ils sont déjà nombreux et poussant leurs jeunes confrères à s'installer là où ils sont débordés. La fronde viendra plutôt des étudiants en médecine. Ils avaient fait capoter un projet allant dans ce sens au début de l'ère Sarkozy.

En tout cas, avec ces propositions, le conseil de l'Ordre, volontiers perçu comme l'incarnation de l'inertie et du conservatisme, prend le risque de bousculer la profession. Le Dr Legmann ne le nie pas: «L'Ordre, c'était une belle endormie. On ne peut pas prendre de coups quand on ne prend pas de position marquée sur quelque sujet que ce soit. Je m'attends à recevoir des flèches.»


Roger federer 300x217 eqdnuv - Eugenol
Patatrasse

30/05/2012 à 08h22

et les prochains sur la liste sont .....devinez ;o)))

--
Pour les élections CARCDSF du 15 juin 2012 je vote FSDL !


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

30/05/2012 à 08h57

https://www.google.com/news/story?pz=1&cf=all&ned=fr&hl=fr&topic=m&ncl=dmazAzcUPNg6q4MjXqb6BHdF40QQM&cf=all&scoring=d

après il y a aussi le mail de DSI de ce matin.

"Une grande chasse aux sorcières a été lancée depuis 2011 à l’encontre des médecins qui font des dépassements d’honoraires. Dans un système libéral, quelle horreur pour un professionnel de santé libéral et indépendant de faire des dépassements ! Ceux qui ne connaissent pas notre système de santé et la dure réalité de l'activité médicale se permettent d'affirmer qu'à cause d’eux, le système de santé français est immobilisé et l’accès aux soins est obéré, voire impossible. Tout le monde en est convaincu, surtout la presse. Savez-vous combien de praticiens sont concernés par ces dépassements d'honoraires sur les 400.000 médecins ? 249. C’est encore une superbe campagne de dénigrement des médecins et de désinformation du public afin de décrédibiliser les professionnels de santé que l'on accuse de profiter de leur pouvoir satanique pour soustraire l’argent de nos compatriotes. Soyons sérieux. Nous, chirurgiens-dentistes, vivons les mêmes affres avec le tarif de nos prothèses qui serait exorbitant puisque nous nous rattrapons sur les soins dont les tarifs sont trop bas. Nous connaissons parfaitement la rengaine.

Mais lisons ce qu’affirme Monsieur LEGMANN, Président du conseil national des médecins, dans le QUOTIDIEN DU MÉDECIN DU 7 février 2012, P. 2, évoquant les procédures disciplinaires à l’encontre des médecins qui violeraient la notion de tact et de mesure et qui feraient l’objet d’une plainte déposée par les organismes sociaux :

« Quand les affaires vont en appel, à la chambre nationale, l’instance est présidée par un conseiller d’État. Si le directeur de la CNAM trouve que les sanctions sont trop légères ou mal appropriées, il ne tient qu’à lui de convoquer les magistrats et les « briefer » pour leur dire ce qu’il attend d’eux ».

........."


Capture d  cran 2015 03 12 12.28 - Eugenol
chicot29

30/05/2012 à 09h05

Patatrasse écrivait:
--------------------
> et les prochains sur la liste sont .....devinez ;o)))
>
> --
> Pour les élections CARCDSF du 15 juin 2012 je vote FSDL !

Pas de dépassements d'honoraires = cessation d'activité pour un dentiste.


X ray 03 medium zvq18j - Eugenol
cyber_quenottes

30/05/2012 à 09h20

barbabapat écrivait:
--------------------
Savez-vous combien de praticiens sont concernés par ces dépassements d'honoraires sur les 400.000 médecins ? 249.
==================

mais oui soyons sérieux

quelqu'un ici croit à ce chiffre ???

vous comptez juste les anésthésistes et les chir sans aler plus loin et vous êtes déjà 2-3 fois au dessus de ce nombre


précision à Mr Bessis : nous ne pratiquons AUCUN DEPASSEMENT
SAUF sur les inlays Onlays

le reste est à tarif libre depuis 1985

grace à la phrase : "les actes de prothèse sont à tarif sécu, mais les parties signataires conviennent de déroger à cette regle "

et depuis 2006 : ou la phrase fixant le tarif des prothèses a purement et simplement disparue

même le terme employé doit disparaitre puisque la FSDL nous l'a annoncé ( je crois que j'ai pas fini de la sortir celle là ... )


Mosquitogif zt3c7k - Eugenol
mosquito

30/05/2012 à 09h23

chicot29 écrivait:
------------------
> Pas de dépassements d'honoraires = cessation d'activité pour un dentiste.
-----------------

nous ne faisons pas de dépassements d'honoraires, nos tarifs sont libres! (avec tact et mesure)


Capture d  cran 2015 03 12 12.28 - Eugenol
chicot29

30/05/2012 à 09h59

Exact, tu as encore des illusions libérales en France ?


Roger federer 300x217 eqdnuv - Eugenol
Patatrasse

30/05/2012 à 10h20

cyber_quenottes écrivait:
-------------------------

> même le terme employé doit disparaitre puisque la FSDL nous l'a annoncé ( je
> crois que j'ai pas fini de la sortir celle là ... )

Cyber,tu sors une phrase de son contexte pour aboutir à une conclusion hâtive.
Lors des négociations conventionnelles la FSDL et la CNSD ont exigé et obtenu que le terme "dépassement d'honoraire" ne soit plus employé lors de ces discussions car dès lors que le TC est resté inchangé depuis 1988,il est anormal d'employer ce terme.
Les caisses ont tout simplement reconnu et accepté ce fait (c'est déjà pas mal)AVANT d'entamer les discussions.Mais il n'a jamais été question de faire supprimer ce terme sur le site "ameli" par exemple,mais j'ai noté l'idée et ma fois ,il serait logique que ce terme disparaisse à tout jamais car c'est la première fois à ma connaissance que l'UNCAM reconnait que le terme est inapproprié. Mais la FSDL n'a rien annoncé du tout, j'ai juste noté que l'idée était bonne et valait le coup d'être exploitée à fond car elle part d'une logique simple.
Après,pour le reste on verra.....chaque chose en son temps.

--
Pour les élections CARCDSF du 15 juin 2012 je vote FSDL !


ameli

30/05/2012 à 12h22

Sur le sujet des dépassements, je me demande pourquoi on en parle : il s'agit là des médecins, pas des dentistes.

Il y a, et personne ne le conteste, une énorme différence dentiste-médecin : le système de rémunération des dentistes est fondé sur ce dépassement !
C'est donc hors sujet, sauf modification profonde des règles.

Quant à la décision de l'Ordre à propos de l'installation, je suis ravi !
Enfin, une profession médicale consciente de ses obligations en santé publique se prend par la main, et affronte la réalité, sans attendre que le ministère décide à sa place.
Elle lance le sujet, discute, réfléchit et propose ouvertement. Bravo.
C'est bien préférable à une décision prefectorale.


king_zoulou

30/05/2012 à 12h26

La décision de l'ordre est effectivement excellente !
Il n'y a plus que 10% des médecins diplômés qui s'installent. De plus, les médecins en ville sont déjà en sous-nombre et voient très souvent 30 patients et plus par jour, n'assurant ainsi pas du tout leur mission de prévention et de santé publique (y a qu'à voir les gamins de 6 ans avec toutes les dents cariées qu'on voit trois fois par semaine "mais, votre petit n'est pas suivi par un généraliste ?" "bah si, on y va au moins deux fois par an". woké)

Une décision donc excellente, à se bidonner de rire.

Mais je me doute bien que ce n'était pas le but initial.


doagui

30/05/2012 à 13h23

Au risque de choquer, je trouverais assez logique qu'on demande aux jeunes diplômés d'exercer un certain temps dans les zones où ils ont été formés. Ils ont été bien contents de trouver des places loin de chez eux pour pouvoir y faire les spécialisations qu'ils voulaient et qui n'étais peut-être plus disponibles dans l'hôpital de leur ville, je ne trouverais pas choquant qu'ils y restent un certain temps pour renvoyer un peu l'ascenseur. Quand on choisit un métier tel que médecin, on se met un peu au service de la population, alors devoir laisser ses envies de côté pendant une certaine période ne me choque pas (tant que cette période n'est pas excessive non plus, faut rester raisonnable, on ne peut leur demander de foutre en l'air tous leurs plans).

Je précise que c'était déjà mon opinion quand j'étais en P1 et que je pensais encore à faire médecine.


X ray 03 medium zvq18j - Eugenol
cyber_quenottes

30/05/2012 à 13h48

OUI OUI

je trouve aussi très honnête
d'obliger les dentistes roumains et les francais formés en roumanie
d'y rester 5 ans après la fin de leurs études


uɹöɾq

30/05/2012 à 13h52

ameli écrivait:
---------------

> Quant à la décision de l'Ordre à propos de l'installation, je suis ravi !
> Enfin, une profession médicale consciente de ses obligations en santé publique
> se prend par la main, et affronte la réalité, sans attendre que le ministère
> décide à sa place.
> Elle lance le sujet, discute, réfléchit et propose ouvertement. Bravo.
> C'est bien préférable à une décision prefectorale.

Ouais, je trouve ça super aussi ces viocs qui ont bénéficié d'un NC ultra-bas, qui ont fait ensuite baisser le NC pour ne pas avoir de concurrence, puis qui font ce qu'il faut (hausse du NC et perte de la liberté d'installation) pour pouvoir revendre leurs cabinets.
Bien joué les mecs, vous nous avez bien baisés! ;-)


Secla

30/05/2012 à 13h58

Certaines régions proposent des compensation financières pour attirer les jeunes médecins. La lozère a même élargi le concept aux dentistes (700€/mois en D3 et T1, en échange d'un exercice de 5 ans, avec des avantages fiscaux).

Les jeunes médecins finissent leur études tard, certains ont déjà une famille, un conjoint qui a un emploi, il faudrait qu'il s'exilent tout seul dans un coin paumé ?

L'état demande aux praticiens de s'installer dans des régions où il suppriment des classes, des postes, des hopitaux... C'est assez hypocrite.

On est au service de la population, certes, mais après des études difficiles on devrait au moins avoir le choix. C'est aux régions désertées de se rendre attractives.


dentalproject

30/05/2012 à 14h03

Ameli, tu es de mauvaise foi, désolé.
Lors de l'examen de la loi hpst, il était question que ce soit TOUS les médecins, installés ou non, qui devaient aller prêter main forte aux confrêres installés en zone sous-dotées sinon amende. Je te rappelle que le CO avait dit niet.
Maintenant, ce même co propose que ce soit les jeunes diplômés uniquement qui doivent s'y coller.
Toi, Ameli, qui me semble être un républicain affirmé, trouve-tu que cette proposition respecte le principe d'égalité de notre nation? Moi non.
Je le redis, ces mêmes vieux, qui ont eu un concours au rabais voire même pas de concours du tout, et qui sont entrés grâce au rib de papa à la fac de médecine, décident désormais pour des jeunes nettement mieux pourvu que eux intellectuellement et nettement plus méritant (P1/quantité de connaissance très supérieure/internat). La carmf est en train de couler et lorsque tous les jeunes iront en salariat, j'espère que ces vieux ne pleureront pas quand ils seront torcher par leurs enfants.


Picture 12 8 h5kem6 - Eugenol
chemin-de-fer

30/05/2012 à 14h17

doagui écrivait:
----------------
> Au risque de choquer, je trouverais assez logique qu'on demande aux jeunes
> diplômés d'exercer un certain temps dans les zones où ils ont été formés. Ils
> ont été bien contents de trouver des places loin de chez eux pour pouvoir y
> faire les spécialisations qu'ils voulaient et qui n'étais peut-être plus
> disponibles dans l'hôpital de leur ville, je ne trouverais pas choquant qu'ils y
> restent un certain temps pour renvoyer un peu l'ascenseur. Quand on choisit un
> métier tel que médecin, on se met un peu au service de la population, alors
> devoir laisser ses envies de côté pendant une certaine période ne me choque pas
> (tant que cette période n'est pas excessive non plus, faut rester raisonnable,
> on ne peut leur demander de foutre en l'air tous leurs plans).
>
> Je précise que c'était déjà mon opinion quand j'étais en P1 et que je pensais
> encore à faire médecine.

Discours logique, mais c'est déjà le cas en pratique.
Tu le sais sans doute mais l'internat de médecine dure un certain nombres d'années (4 ans en moyenne pour les spé med sans parler des chir...). Pendant ce laps de temps, les internes font tourner les services (gardes hyper contraignantes, vacations). Je crois que quand on a donné deja 4 ans au en tant qu'interne on peut souffler un peu quand on a enfin ce p**** de doctorat en poche pour aller ou on veut sans rajouter encore 5 ans !

Imagine tu passes le bac à 18 ans, tu fais deux ans de p1 tu rentres interne à 25 ans, tu finis vers 29-30 mais non il faut encore y rester jusqu'à 35 pour faire ta vie ...

Et je parle même pas de certaines spécialités ou il faut un clinicat pour s'installer en libéral, rajouter au moins 2 ans après l'internat si on a la place quand il faut..


ameli

30/05/2012 à 14h51

dentalproject écrivait:
-----------------------
> Je le redis, ces mêmes vieux, qui ont eu un concours au rabais

Ce n'est pas une question de concours ou non. C'est une question de besoins : ils ne sont plus les mêmes, les exigences ont changé, la société a changé, les règles s'adaptent à ce nouvel environnement et aux difficultés rencontrées.
Ce que nos anciens (dont moi) ont vécu n'est plus efficace, n'est plus valable. Il faut donc changer les règles. On a essayé "l'attirance financière", la rémunération des études, ça marche mais ne suffit pas, donc, il faut aller plus loin.
Si quelqu'un voit d'autres solutions, je veux bien, mais je n'en ai pas d'autres qu'une coercition partielle et temporaire à l'installation.
Quant à qui pose ces nouvelles règles, je préfère que ce soit la profession, ou au minimum qu'elle fasse des propositions. Mieux elle qu'un fonctionnaire du ministère. Quand sera-t-on adulte ? Quand prendrons-nous conscience qu'on a notre mot à dire, un rôle à jouer ? On ne peut pas toujours dire non à tout, simplement parce qu'on croit être libre !
Il faut se rendre à l'évidence : notre liberté est encadrée, elle ne sera jamais absolue parce qu'on vit dans une société, qu'on a besoin de cette société pour vivre, et que la société a besoin de nous.

D'autre part, les études ont un cout, parfois très élevé. Qui finance ce cout ? La nation. Les fac sont publiques, financées par l'impôt.
Il ne me parait pas choquant, bien au contraire, que la nation demande une contrepartie, en imposant une règle temporaire d'installation.

J'étais normalien. Mes études étaient entièremement payées, j'étais nourri-blanchi-logé gratuitement.
En échange, j'ai signé un contrat de 10 ans avec l'éducation nationale. J'ai résilié le contrat pour tenter l'aventure en fac. J'ai remboursé, c'est normal.


uɹöɾq

30/05/2012 à 15h18

Ameli écrivait:
>>>>>>>>>>>>>>
>Si quelqu'un voit d'autres solutions, je veux bien, mais je >n'en ai pas d'autres qu'une coercition partielle et >temporaire à l'installation.

Très simple et gratuit, discours des doyens de chaque faculté de France:
"Messieurs, vous venez de vous inscrire en PACES.
Le numerus clausus a été augmenté de manière importante afin de compenser la désertification médicale de certaines zones de notre pays.
Afin de respecter la logique élémentaire, cette augmentation du numerus clausus étant de 130% depuis 1995, les reçus au concours parmi ces 130% de surplus seront affectés obligatoirement, en LIBERAL, dans ces zones pour 10 ans.
Si vous n'êtes pas d'accord avec ces règles du jeu qu'on vous explique au départ, il sera tout à fait possible de repartir en lettres ou en histoire si vous êtes parmi ces 130% en plus.
Estimez-vous heureux, en 1995 vous n'auriez rien eu du tout.
"

Et on aurait dû le faire dès l'augmentation du NC fin 90 début 2000, fallait vraiment être débile pour penser qu'une augmentation du NC non assortie d'une obligation d'installation allait être efficace pour rééquilibrer l'offre de soins dans le pays.

Je ne vois pas d'inconvénients à cette solution: gratuit, règles du jeu définies au départ donc pas de conflit avec les étudiants, attribution des places au mérite universitaire (c'est déjà le cas avec les ECN).

On pourrait aussi demander aux mecs de 50-60 ans, qui ont aussi eu un concours plus facile, de déménager dans les zones sous-dotées, mais ce serait plus difficile à mettre en place...


baroud69

30/05/2012 à 15h40

La coercition semble être la solution la plus efficace, certes.

Néanmoins, un grand nombre d'arguments le justifiant sot fallacieux (sauf un sur lequel je reviendrai).

Les études coûtent chères à l'état donc on peut bien rendre en retour. Dont acte. Non mais c'est quoi ce raisonnement à vomir ? Parce que les études de biologie pour un niveau équivalent ne coûte pas pareil ? (bac +) ? On compare des écoles ou on est payé (normale, ENTPE, etc etc) et au sein desquels le deal est connu dès le début. Il y a quelques années on a eu droit au discours comme quoi les boursiers seraient encore plus redevables à l'état que les non boursiers... On est TRÈS loin d'un discours égalitaire et républicain. Cet argument est nul et non avenu et je m'étonne que des personnes comme Améli le tienne...

"Au risque de choquer, je trouverais assez logique qu'on demande aux jeunes diplômés d'exercer un certain temps dans les zones où ils ont été formés" Mais bien sûr... qui peut croire un instant qu'un professionnel libéral ne va pas dans les grandes lignes rester là où il va créer son cabinet ? De plus, la désertification médicale n'est pas dans les zones où il y a des unités de formation.... Argument sans fondement.

Dans mon vécu, j'ai connu ma femme dès ma D1. Son travail nécessite une grande ville avec de grandes entreprises. Elle travaillait avant que je ne finisse. Nos choix auraient été différents si nous savions que dans la thèse je serai envoyé en Lozère....

Mais ce qui me débecte au plus haut point c'est l'absence TOTALE de SOLIDARITE INTERGENERATIONNELLE qui ne va que DANS UN SENS UNIQUE (liberté d'installation, niveau de vie, charge de la retraites, etc etc etc).... Quelque part, pourquoi un médecin ou un dentiste senior ne pourrait il pas faire 5 à 10 ans de fin de carrière dans les trous paumés ?

Alors oui, le seul argument valable est que les besoins de santé publique imposent une répartition coercitives des praticiens... mais pourquoi l'imposer seulement aux jeunes ? Pourquoi changer les règles du jeu pour ceux en formation ?

La bêtise de nos aînés, nous allons la payer et qu'ils ne s'attendent pas à des Amens.... J'attends de leur part aussi un effort !

Ce ne sont pas les jeunes qui ont mis la profession dans cette situation mais ce sont eux qui vont payer....


ameli

30/05/2012 à 16h10

baroud69 écrivait:
------------------
> Les études coûtent chères à l'état donc on peut bien rendre en retour.

Tout le système universitaire coute cher, et le contribuable le finance. Le contribuable est donc légitime à fixer certaines règles.
Si on veut être entièrement libre, on se forme soi-même, et on se paie ses profs.
Ce n'est pas absurde !

Parce que les études de
> biologie pour un niveau équivalent ne coûte pas pareil ?

Les besoins ne sont pas les mêmes, les responsabilités de l'état non plus. L'état est responsable de la santé, et il a des contraintes aussi.

Mais
> bien sûr... qui peut croire un instant qu'un professionnel libéral

Ton argument est également sans fondement, comme l'a dit zoulou. L'exercice libéral est en voie d'extinction. On va vers le salariat non pour des raisons financières, mais à cause d'un meilleur confort de vie et d'une plus grande féminisation (donc, une recherche de temps partiel).

> Alors oui, le seul argument valable est que les besoins de santé publique
> imposent une répartition coercitives des praticiens... mais pourquoi l'imposer
> seulement aux jeunes ? Pourquoi changer les règles du jeu pour ceux en formation
> ?

Personne ne parle de changer de règle en cours de formation !
Quant aux jeunes, c'est ce qu'il y a de plus simple. Rares sont ceux qui accepteraient de déménager et de vendre un logement à 60 ans. C'est plus simple à 25, que tu sors de fac, quand tu n'as rien à vendre et que tu es en location.

Dans mon boulot, je vois régulièrement des médecins de 65 et plus, qui continuent à travailler simplement parce qu'ils n'ont pas de successeur, et qu'ils ne veulent pas laisser leurs patients sans recours.
Ne pense surtout pas qu'ils sont âpres au gain, ou qu'ils veulent vendre ! non, ils donneraient tout, ils sont simplement attachés à leurs patients, et ne peuvent pas se résoudre à les laisser sans médecin.
Alors, la génération des anciens, chez les médecins, elle donne bien davantage que les jeunes, qui vont tous en ville : le problème de l'installation urbaine, c'est les jeunes, pas les anciens !


Rape p0as4f - Eugenol
rapelapente

30/05/2012 à 16h14

king_zoulou écrivait:
---------------------

> Il n'y a plus que 10% des médecins diplômés qui s'installent"

C'est bien là le problème.
Leurs mesures coercitives ne changeront strictement rien à ce fait, et n'auront donc aucun effet.


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

30/05/2012 à 16h14

uɹöɾq écrivait:
---------------

> On pourrait aussi demander aux mecs de 50-60 ans, qui ont aussi eu un concours
> plus facile, de déménager dans les zones sous-dotées, mais ce serait plus
> difficile à mettre en place...

C'est aussi compliqué pour un jeune qui n'a à la sortie des études aucun revenus stable, pas de réserves financières et à qui on dit qu'il va travailler à perte car dans 5 ans il pourra espérer gagner sa vie ailleurs.

L’état n'a pas payé aussi les études pour les vieux. il y avait il est vrai l'armée pour finir sa formation initiale mais tu étais alors nourris, logé blanchis pendant un ans seulement là où on demande 5 ans aux plus jeunes en strict libéral.

Enfin le conseil de l'ordre décide pour ceux qui ne peuvent voter aux élections professionnelles et ne sont pas accepté à part entière lors des négociations professionnelles. Il serait plus juste qu'il limite ses décisions à ceux qui peuvent voter aux élections de l'ordre et y être élus.


zazamouk

30/05/2012 à 16h20

On va obliger les jeunes diplômés à rester dans la région de la fac si elle sous médicalisée.

donc, un jeune de 30 ans, après 10 ans dans une grande ville universitaire, marié avec une femme( ou un homme de plus en plus souvent, la féminisation est peu prise en compte...) bossant surement dans la grande ville, des enfants allant à l'école (ou presque!) va devoir aller dans la campagne pendant 5 ans où il n'y aura pas d'école, pas de boulot pour sa femme, pas de services public, peu de loisir...
Il va se faire chier 5 ans, et partira aussi vite et cela tout les 5 ans; très bon suivi des patients en perspectives!!

La campagne se désertifie mais on va y amener les médecins uniquement!


Je précise que je ne suis pas anti zone rural, habitant moi même dans une petit ville d'une région sous doté en profession médicale (le 62!)


uɹöɾq

30/05/2012 à 16h24

ameli écrivait:
---------------



>
> Personne ne parle de changer de règle en cours de formation


Ben si on demande dans 2 ans aux diplômés de s'installer à Gray plutôt qu'à Annecy, t'appelles ça comment? (ils auront fait 7 ans en croyant avoir une liberté d'installation).

La seule méthode non attaquable est celle que je propose plus haut, elle ne change pas les règles du jeu en cours de route, et elle est la plus logique (on augmente le NC pour rééquilibrer géographiquement l'offre de soins, on assortit donc cette augmentation à une obligation d'installation DANS UNE ZONE SOUS-DOTEE ET EN LIBERAL; ceux qui veulent faire autre chose peuvent s'inscrire en sociologie s'ils sont trop mal classés pour choisir leur lieu d'exercice, comme pour les profs...).


Rorschachwhite tx6rqr - Eugenol
Candide Candida

30/05/2012 à 16h26

rapelapente écrivait:
---------------------
> king_zoulou écrivait:
> ---------------------
>
> > Il n'y a plus que 10% des médecins diplômés qui s'installent"
>
> C'est bien là le problème.
> Leurs mesures coercitives ne changeront strictement rien à ce fait, et n'auront
> donc aucun effet.

Si si c'est de faire passer ce % de 10 à 2.

Mais j’attends avec impatience la révolution salariale que nous promet ameli avec jubilation, "ineluctable" bla bla bla..

Et qui se fera avec le budget adéquat existant et déjà provisionné évidement ...

On peut imaginer les conditions de soins et le turn-over des praticiens dans les zones sous-dotées organisé par l'état dont on connait l'expertise dans ce domaine :-))

CC.