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Fatiguée ...
25/07/2012 à 00h19
Merci Sade pour ta participation, salut Belette., ça fait du bien d'aller se mettre au vert, et pour fêter ton retour dans de bonnes dispositions, une petite vidéo magnifique, à voir jusqu'au bout.
http://www.youtube.com/watch_popup?v=GBaHPND2QJg&feature=youtu.be
Tu t'imagines belette, 4411 personnes se soucient de ton état de santé,:-)))
25/07/2012 à 17h27
Après les sushis de Pier, vous prendrez bien une tranche de melon de Yubari pour le dessert
50 000 euros pièce quand même, donc ne gaspillez rien.
http://fr.finance.yahoo.com/actualites/c-est-le-fruit-le-plus-cher-du-monde.html
Welcome back à Belette qui a fait le plein de criquets. Dans le contexte, ça vaut bien des cigales
25/07/2012 à 20h35
Pier écrivait: Et salut aux 4662 visiteurs venus soutenir belette
Peut-être le compteur est-il déréglé ?
Peut-être sont-ils des charognards guettant mon déclin ?
Non, ce sont vos échanges amicaux qu'ils viennent lire, ils doivent leur faire autant de bien qu'à moi. Qu'ils en profitent c'est gratuit :)
^ ... ^
Ô"""Ô
= o =
25/07/2012 à 21h32
Sacrée petite Belette :)
Du jaune comme un soleil plein, puis, puis, des petites mains..
25/07/2012 à 22h00
Sade écrivait:
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> Sacrée petite Belette :)
>
> Du jaune comme un soleil plein, puis, puis, des petites mains..
>
>
Magnifique et impénétrable
26/07/2012 à 14h47
Oui! quand je peux profiter des bienfaits de la saison, je suis dans mon élément. Cueillette de groseilles et ensuite quelques pots de gelée. J'en apporterai à votre repas .
^ ... ^
Ô"""Ô
= o =
26/07/2012 à 18h38
belette écrivait:
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>
> Oui! quand je peux profiter des bienfaits de la saison, je suis dans mon
> élément. Cueillette de groseilles et ensuite quelques pots de gelée. J'en
> apporterai à votre repas .
> ^ ... ^
> Ô"""Ô
> = o =
J'adore les groseilles ! Mon père en plantait, elles étaient blanches et de la taille de grosses olives, mais tellement délicieuses. Jamais retrouvé ça nulle part.
26/07/2012 à 21h48
Pier écrivait:
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> encore une petite contribution au "repas"
Oui bon ben voilà
C'est pas moi qui les ai concoctés, c'est pas moi qui ai fait la photo, mais à force de mettre la barre haute on est obligé de faire de la gonflette culinaire (et de pixels)
26/07/2012 à 21h51
Cher Guadeloupe , j'en reviens à ton mille feuilles :)
> Le cerveau, le cépon (comme on dit en Provence) il faut parfois le défragmenter comme le disque dur du PC.
Sauf que pour le PC ça se fait rapidement. Le cerveau lui, c'est comme un mille feuille avec des couches qui remontent à nos ancêtres poissons et plus.
Ton image m'a fait me rappeler d'un texte reçu. Tu liras là aussi... un mille feuilles. Moui!
Extrait de Philo vive :
Peut-on répondre à la question “QUI SUIS-JE” ?
' ' On peut s’identifier en disant à quoi on est identique mais cela ne suffit pas à présenter la singularité d’un homme - dire “je suis quelqu’un” c’est ne rien dire ! Il est plus facile de dire ce que l’on n’est pas : on se pose en s’opposant, mais cela ne suffit pas encore car même si l’ on faisait une liste exhaustive de ce que l’on n’est pas (ce qui est impossible : la liste est infinie), on ne saurait pas pour autant qui l’on est.
Dirait-on ce que l’on pense de soi ? On éviterait la question ! Il est douteux que l’on soit réellement ce que l’on pense être. On sera au moins honnête en affirmant ne pas savoir qui l’on est : chacun s’échappe lui-même, se trouve différent au gré des situations et des perspectives adoptées par sa conscience troublée, toujours en construction.
Dès qu’une personne se juge en tant que personne extérieure, elle se voit comme un objet (erreur : elle est un sujet !) définissable. On veut se saisir de soi-même comme d’un objet, s’appartenir. C’est illusoire : on fait comme si l’on était un objet, pour saisir son être. L’être est immuable, et je ne suis pas immuable. Je ne suis pas objet, mais projet : le “je” dont il s’agit ici de cerner les contours est en devenir.
Ne pas s’appartenir soi-même, ne pas pouvoir se scruter à loisir, voilà qui est inacceptable : j’en arrive à douter d’être moi-même ! Puisque je ne m’appartiens pas, tout effort pour sculpter ma propre statue, m’autodéterminer, est dérisoire. Car je ne sais même pas où je vais. Je comprends vaguement que l’humanité évolue, que je suis un homme, que je suis cette évolution, qui fait mon état (dans quel état j’erre ? symboliquement, dans quelle étagère suis-je ? Celle du haut ? Me voilà parvenu ! Celle du bas ? Me voilà atterré).
On ne répond jamais aussi bien à une question qu’en posant une autre question. La question “d’où viens-je?” permet de répondre à la question “qui suis-je ?"
Je suis une histoire. Je suis le résultat d’évolutions formidablement complexes, j’ai des milliards d’années et je ne les fais pas. Car je suis tout jeune, palpitant dans ce présent. Mon formidable passé permet-il d’indiquer ma direction future ? Même pas.
Dans ce salon philosophique (au Casino de Forges) je prends une leçon en suivant le débat : je ne cesse d’élargir mon horizon, de me transformer à mesure que je suis informé. On n’est pas. On n’est rien : on devient. La richesse d’un homme est dans sa relation avec les autres, qui le constitue. Or cette relation est en acte, elle est changement. Je suis un mille-feuilles, dont chaque feuille a été écrite par une personne différente.
Prétendre se cerner, ne serait-ce que pour se présenter “en tant que”, avec une qualité, c’est déjà gonflé !
Que Madame T. se traite d’emmerdeuse, c’est vachement prétentieux de sa part !
On ne sait pas qui on est parce qu’on devient. On évoque l’exemple de celui qui voulait vivre de sa musique : il l’a tenté, puis est revenu travailler au casino : on sait ce qu’on n’est pas quand ce qu’on veut faire ne marche pas. Il faut se tester pour se connaître, réussir pour savoir dans quoi ça (ce truc que je suis) marche. On se prendra d’abord pour Untel, puis, faute d’y parvenir, on se prendra enfin pour soi : c’est en forgeant qu’on devient charpentier. ' '
.... :))
26/07/2012 à 21h58
Sade écrivait:
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...
> Je suis une histoire. Je suis le résultat d’évolutions formidablement complexes,
> j’ai des milliards d’années et je ne les fais pas. Car je suis tout jeune,
> palpitant dans ce présent. Mon formidable passé permet-il d’indiquer ma
> direction future ? Même pas.
>
...
On n’est pas. On n’est rien : on devient. La richesse d’un homme
> est dans sa relation avec les autres, qui le constitue. Or cette relation est en
> acte, elle est changement. Je suis un mille-feuilles, dont chaque feuille a été
> écrite par une personne différente.
...
Agreed !
On est tous des mille feuilles en devenir. Edgar Morin (Et Theilard de Chardin avant lui) parlait de noosphère.
On y reviendra plus tard au fil de nos échanges.
26/07/2012 à 22h27
Tout à coup, des coups discrets frappés à la porte attirèrent mon attention;
Je m'empressais d'ouvrir et la réalité sembla basculer; devant moi se tenait un homme de taille moyenne, une moustache bien cirée soulignant son visage. L'air désabusé comme s'il était habitué à de tels moments, il m'aborda, sans montrer une agressivité manifeste.
- Il me semble que vous auriez pu faire appel à moi, pour aider votre ami Guadeloupe.
Devant mon air étonné, il reprit:
- Oui, en matière de souvenirs, je suis quand même un peu le spécialiste.
J'ai, certes, passé beaucoup de temps dans ces recherches mais nul ne peut me dénier le fait que cela n'a pas été du temps perdu.
Evidemment , vous ne pouvez vous souvenir, vous ne vous êtes pas beaucoup montré du coté de chez Swann.
Le voile se déchira subitement.
Marcel, c'était Marcel.
Sans me laisser le temps de lui répondre, le regard perdu dans le vague, résident d'un monde dans lequel il avait accepté de m'inviter, il commença un peu pour lui même, un peu pour moi :
❝ Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, immense du souvenir. ❞
- Vous comprenez, reprit Marcel, un souvenir, c'est une machine à remonter le temps, c'est le transport assuré vers des situations ou des lieux qui ne sont pas forcément agréables mais qui nous ont marqué et que l'on peut revivre en les enjolivant et en les polissant de manière à en supprimer toutes les rugosités afin de n'en garder que le coeur suave et tendre, tel le bonbon roulé dans la bouche qui s'amenuise au fur et à mesure, laissant la douce odeur de son parfum.
Sur ces paroles, il repassa le seuil de la porte et disparut.
Guadeloupe, tes souvenirs avaient ils le goût de cela ?
26/07/2012 à 23h13
Pier écrivait:
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...
>
> Guadeloupe, tes souvenirs avaient ils le goût de cela ?
Alors là, exactement ça, la texture, les nervures blanches, la transparence de la peau qui giclait quand on mordait dedans à pleine dents et que l'acidité pacourait nos papilles jusqu'au fond du gosier :))
Merci Pier, mieux que les madeleines de Marcel
27/07/2012 à 01h08
DLLB écrivait:
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> Si tu en veux, j'en ai plein les talus!
Dans quelle région ?
27/07/2012 à 10h19
Pier, ton texte est absolument délicieux..
Les souvenirs sont soigneusement rangés dans les tiroirs de notre mémoire. Ils y restent intacts, mais ne sont jamais reproduits à l'identique. Ma grand-mère faisaient des crêpes si fines. Toute dorées. Parfumées à la fleur d'oranger. J'avais noté à la virgule près, sa recette. Plus jamais, je n'ai retrouvé le goût qu'elles avaient.. C'est peut-être ce qui fait la magie des souvenirs, de ces instants de vie, ils gardent avec eux leurs secrets. Je me souviens aussi de l'odeur de sa poudre de riz. Je la retrouve, en fragment, dans certains parfums.
Les souvenirs anciens sont souvent très enfouis, il suffit d'une émotion, d'une situation, pour les voir réapparaitre. Revivre.
Bonne journée :)
27/07/2012 à 13h30
Sade écrivait:
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> Pier, ton texte est absolument délicieux..
Cela est tellement vrai Sade. Et cela explique aussi pourquoi les épouses sont souvent vexées quand leur mari leur reproche de ne pas faire les mêmes crêpes que celles de leur maman... Car c'est tout simplement mission impossible, non pas à cause de la recette à l'identique, mais des souvenirs enfouis.
Oui, merci encore Pier pour ce texte. Ce sont ces moments de réflexion intime qui donnent de l'envol et de la légèreté à notre quotidien.