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Endo molaire et balonisation mitrale
23/01/2013 à 23h11
Bonjour,
je voulais savoir si ce que j'ai appris à la fac est toujours d'actualité: est-il toujours interdit de faire une endo molaire chez un patient ayant une ballonisation mitrale?
Merci
24/01/2013 à 00h30
On m'en a parlé ce matin justement en cours et le prof a dit que l'endo peut etre faite s'il s'agissait de dent monoradiculée a canaux larges, sous digue en une seule séance + antibio selon le terrain du patient. Si toutes les conditions ne sont pas réunies ---> extraction
Voila. Apres c'est l'avis de ce prof là, je sais pas si l'interdiction est formelle.
24/01/2013 à 12h38
Non, je ne suis pas d'accord... tout dépends de la dent.
Ici on a affaire à une balonisation et non une valve artificielle.
Donc :
- tu téléphones au cardio et tu fais un courrier auquel il devra répondre par écrit.
- si tu veux être tranquille tu prescrit antibios avant l'acte.
- tu fais ton acte en une seule fois sous digue si la dent est pulpée.
- ensuite si elle est infectée tout dépend de l'infection (grosse infection perso c'est extraction) sinon tu tentes.
Bref tout dépend de ta dent quand même et de ce que tu aurais fait sans cette balonisation.
Pour moi l'extraction d'emblée n'est pas justifiée ici.
--
"C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son que certains paraissent brillants avant d'avoir l'air cons."
24/01/2013 à 13h21
Je suis toujours surpris de voir tant d'approximations sur un sujet à propos duquel il y a pourtant une conférence de consensus.
Mon point de vue est peut-être un peu tranché, certes :
Soit il y a un risque oslérien (haut risque ou risque), soit il n'y en a pas. De là dépend la conduite à tenir. Je ne sais pas ce qu'est la balonisation mitrale ; Si elle n'entraîne pas d'insuffisance mitrale, ce n'est pas un risque oslérien, le patient est sain. S'il y a une insuffisance mitrale, c'est un patient à risque.
Il faut demander au médecin ou au cardio de nous dire précisément ce qui se passe, mais pas ce qu'on doit faire car la plupart vont nous dire "ah oui, il faut faire attention aux dents", ou bien "non, il n'y a pas vraiment de risque d'endocardite, mais il faut mieux donner des ATB quand même".
Si le risque est avéré, cf reco AFFSAPS (ttt radiculaire possible sur pulpe vivante, s/digue, avec accès à l'intégralité du système canalaire en une séance : c'est pour ça qu'à la fac on élimine les pluriradiculées). Dent nécrosée = extraction.
Le risque d'endocardite est souvent très faible, mais en cas de survenue le danger est grand et notre responsabilité entière. Après, chacun fait ce qu'il veut.
24/01/2013 à 14h19
Cf wikipedia: Le prolapsus mitral (ou prolapsus de la valve mitrale ou ballonisation de la valve mitrale) est un trouble, habituellement bénin, du fonctionnement de la valve mitrale et pouvant être responsable d'une insuffisance mitrale plus ou moins importante. On le nomme parfois syndrome (ou maladie) de Barlow du nom du professeur de cardiologie sud-africain J.B. Barlow, qui l'a décrit
" Les recommandations concernant la prophylaxie de l’endocardite infectieuse ont connu d’importantes évolutions lors de la dernière décennie. Ces modifications ont été initiées par le consensus français de 2002 qui a conduit à reconsidérer le rapport bénéfice-risque de l’antibio-prophylaxie. Cette restriction des indications de l’antibio-prophylaxie a été ensuite validée par d’autres recommandations dont celles de Société Européenne de Cardiologie de 2009, qui s’appliquent en France puisqu’elles ont été endossées par les sociétés savantes de cardiologie et d’infectiologie. Comparativement au consensus français de 2002, elles se traduisent par une simplification et une nouvelle restriction des indications d’antibio-prophylaxie.
La prescription d’une antibio-prophylaxie est désormais limitée aux gestes bucco-dentaires à risque chez des patients présentant une cardiopathie sous-jacente à risque élevé d’endocardite. Les gestes bucco-dentaires à risque sont définis par la présence d’un geste sur la gencive ou la région péri-apicale de la dent ou une perforation de la muqueuse buccale. L’antibio-prophylaxie n’est pas recommandée pour les autres gestes bucco-dentaires comme une anesthésie locale ou loco-régionale isolée, l’implantation ou le réglage d’un appareillage d’orthodontie ou la réalisation d’un plombage. L’antibio-prophylaxie n’est plus recommandée, quelle que soit l’éventuelle cardiopathie sous-jacente, en cas d’endoscopie des voies respiratoires ou disgestives.
Les cardiopathies à risque élevé d’endocardite sont définies de façon consensuelle dans les différentes recommandations et correspondent au groupe A du consensus français de 2002. Il s’agit des patients ayant été opérés d’un remplacement valvulaire par prothèse mécanique ou bioprothèse ou d’une chirurgie valvulaire conservatrice (plastie) avec mise en place d’un matériel prothétique, qui consiste généralement en un anneau. Les autres cardiopathies à risque élevé d’endocardite sont les patients ayant un antécédent d’endocardite infectieuse et certaines cardiopathies congénitales : cardiopathies congénitales cyanogènes non corrigées ou avec persistance d’un shunt résiduel, cardiopathies congénitales de tout type corrigées par la mise en place d’un matériel prothétique par voie chirurgicale ou percutanée uniquement dans les 6 mois suivant la procédure, cardiopathies congénitales avec persistance d’une déhiscence en regard d’un matériel prothétique implanté par chirurgie ou par voie percutanée. L’antibio-prophylaxie n’est plus recommandée, même en cas de geste bucco-dentaire à risque, chez les patients à risque intermédiaire d’endocardite qui correspondent au groupe B défini par le consensus français en 2002. Ces patients comprennent toutes les valvulopathies natives, fuyantes ou sténosantes, les cardiomyopathies hypertrophiques avec souffle et les cardiopathies congénitales à shunt gauche-droit à l’exception des communications inter-auriculaires. La présence d’un stimulateur cardiaque ou d’une endoprothèse vasculaire (notamment coronaire) ne représente pas une circonstance aggravant le risque d’endocardite infectieuse.
Si les indications d’antibio-prophylaxie ont été très restreintes, il demeure nécessaire d’identifier les patients à risque intermédiaire d’endocardite (groupe B) qui doivent bénéficier d’une éducation thérapeutique sur l’importance des mesures de prophylaxie non spécifiques (hygiène bucco-dentaire, des infections des plaies cutanées etc...) et la vigilance sur les signes suspects de la survenue d’une endocardite comme une fièvre inexpliquée
Les premières enquêtes épidémiologiques effectuées en France et au Royaume Uni ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des endocardites à la suite de la diminution des indications d’antibio-prophylaxie, ce qui tend à justifier le bien-fondé de ces nouvelles recommandations.
Compte-tenu de l’important changement de pratique que représentent ces nouvelles recommandations, il est nécessaire de les diffuser le plus largement possible parmi les différents professionnels de santé impliqués. La restriction de l’indication de l’antibio-prophylaxie doit être indissociable de la mise en avant des mesures de prophylaxie non spécifiques."
http://www.adf.asso.fr/fr/espace-formation/publications/quintessence/detail/1765?view=quintessence
"D’une manière générale, l’Afssaps rappelle que chez les patients à haut risque d’endocardite infectieuse, « les soins endodontiques doivent être exceptionnels. Ils ne peuvent être réalisés qu’après vérification de la vitalité de la dent par les tests adéquats, sous digue, en une seule séance en étant sûr que la totalité de la lumière canalaire est accessible "
http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/actualites/annee-en-cours/actualites.html?tx_ttnews[tt_news]=301&tx_ttnews[backPid]=4&cHash=264eaceb92
Donc dans le cas présent, c'est un patient de l'ancien groupe B dit à risque modéré, endo possible sur pluriradiculée... enfin de ce que j'en ai compris...