Cookie Consent byPrivacyPolicies.comle 6 mai sur Canal+ - Eugenol

le 6 mai sur Canal+

Chicolata

25/04/2013 à 12h17

Pour ceux qui ont Canal+, Spécial Investigation le 6 mai sur le thème "le business du sourire".

Rien qu'en voyant le texte de présentation, on a forcément l'eau à la bouche...

http://www.leblogtvnews.com/article-enquete-sur-le-tres-lucratif-business-du-sourire-diffusion-le-6-mai-117064161.html


doagui

25/04/2013 à 12h37

Une petite recherche google permet de se faire une belle idée des méthodes de la "journaliste" qui a pondu ce reportage. Voici le commentaire que l'on retrouve au sujet d'un autre reportage de la demoiselle appelé "Le droit de savoir : maigrir à tout prix : attention danger !" (notez qu'elle a le sens du titre pas du tout racoleur) :

"j'ai eu de gros problème après la diffusion de l'émission et le droit de savoir ma complètement laisser tomber, la journaliste Maude Richard m'avait promis que elle ne me salirai pas et pourtant ils m'ont fait passer pour un vendeur ce que je ne suis pas"

Bref on s'attend à un merveilleux reportage brillant par son objectivité.


DrSophie

25/04/2013 à 14h50

Ce que j'aime bien avec ces reportages, c'est qu'on finit par croire que tous les asiatiques font des nems à la chaîne dans leurs appartements, que tous les mecs de banlieue dealent du shit et que tous les dentistes sont des escrocs.

Et bien sûr on ne parlera pas des bars à sourire ou de tous les revendeurs de produits de blanchiment qui surfent aussi sur ce business ...


Bebe 038 nf8eum - Eugenol
danteyeah

26/04/2013 à 04h37

doagui écrivait:
----------------
> Une petite recherche google permet de se faire une belle idée des méthodes de la
> "journaliste" qui a pondu ce reportage.

Je ne sais pas si elle a des méthodes ou si simplement elle n'a pas la moitié des connexions synaptiques d'un limaçon, pour associé ces deux phrases dans son résumé de présentation:

"En France, le tarif des soins dentaires de base est traditionnellement plafonné par la Sécurité sociale à un niveau très bas : moins de 29 euros pour une carie ou un détartrage"

et

"Du coup, de plus en plus de patients dépourvus de mutuelles s’endettent pour soigner leurs dents, ou renoncent à les soigner, quitte à se retrouver aux urgences avec des rages de dents carabinées !"

Je ne sais ce que l'on apprend dans une école de journalisme, mais là ce n'est même pas du niveau de la réflexion d'un collégien en échec scolaire!

Il semblerait qu'elle soit au courant que les soins sont déraisonnablement mal honorés et pourtant, elle préfère faire le lien entre une rage de dent et une couronne trop cher. Faut vraiment qu'il arrête d'engager des débiles avec un QI de babouin dans les médias français!

En france la santé donne le sentiment de ne pas valoir grand chose: combien de personnes ont la conscience du coût d'une anesthésie générale, d'une "nuitée" d'hôpital, voir même de leur suivi pharmaco? Résultat: à dévaloriser l'image du coût de la santé en minimisant son importance, on prend moins soins de soi, puis on sature les urgences par négligence........pas par manque de moyen!


Capture d  cran 2015 03 12 12.28 - Eugenol
chicot29

26/04/2013 à 05h03

DrSophie écrivait:
------------------
> Ce que j'aime bien avec ces reportages, c'est qu'on finit par croire que tous
> les asiatiques font des nems à la chaîne dans leurs appartements, que tous les
> mecs de banlieue dealent du shit et que tous les dentistes sont des escrocs.
>
> Et bien sûr on ne parlera pas des bars à sourire ou de tous les revendeurs de
> produits de blanchiment qui surfent aussi sur ce business ...

Et surtout que la sécu coute de plus en plus cher, est de plus en plus en déficit et rembourse de moins en moins ( remboursement des prothèses dentaires figés depuis 25 ans). Cherchez l'erreur.


Img 5404 pmlzfi - Eugenol
Chicot44

26/04/2013 à 13h07

Pour éviter de m’indigner devant tant de contre vérités je regarde jamais ces reportages.
Y a un côté 3 singes (ne rien entendre, ne rien voir ,ne rien dire...)mais comme disait disait le sage: "faut pas s'énerver car soit on a la solution est ça ne sert à rien , soit on l'a pas et ça ne sert à rien non plus "....


ameli

26/04/2013 à 14h47

danteyeah écrivait:
-------------------
> Je ne sais ce que l'on apprend dans une école de journalisme, mais là ce n'est
> même pas du niveau de la réflexion d'un collégien en échec scolaire!

La première chose qu'on y apprend, c'est que l'expression orale de l'emetteur doit correspondre à la compréhension orale du récepteur.

Ce qui est simple pour l'un n'est pas simple pour tout le monde. Ce qui évident pour un dentiste n'est pas évident pour un profane. Les difficultés de compréhension s'accroissent quand on commence à jargonner, ce qui est inévitable quand on domine un sujet.
En l'occurence, sur canal, le public moyen n'est pas le même que sur M6. On peut donc penser que l'émission sera plus approfondie, plus technique, et que des mots ayant plus de 3 syllabes seront prononcés. On peut aussi penser que, davantage publicitairement et politiquement neutre sur canal, l'émission ne sera pas manipulée par l'un ou l'autre, mais donnera un avis motivé, sinon sincère.
Par contre, le public est profane et restera profane. On ne l'éclaire pas en 1 heure, mais on peut lui apporter une ou des explications, ... pour peu qu'on soit schématique et simple.

Je me suis fait interroger de multiples fois par des journalistes, pour des motifs pro ou non. On fait moins d'efforts intellectuels face à 400 dentistes dans un congrès que face à un seul jounaliste.
Je ne sais pas combien de fois je me suis fait reprendre : stop, on coupe le micro parce qu'on vous comprend pas, trop de jargon, simplifiez, vous dites des mots de bac+8 et nous on s'adresse à des bac-2, redites le autrement, vous allez trop loin dans l'analyse, simplifiez-réagissez au lieu de calculer, réfléchissez pas tant à vos réponses, etc.
C'est un exercice compliqué qui demande de l'entrainement. faut arrêter de parler de pulpite ou de nécrose et redécouvrir la notion de "trou dans la dent", d'appareil (et non de prothèse mobile), de siège et non de fauteuil ou pire, d'unit !
C'est une tournure d'esprit à laquelle les journalistes sont habitués, pas nous. Ils ne sont pas stupides, loin de là, mais sont obligés de paraitre stupides, parce qu'ils sont tenus de se mettre à la place d'un auditeur profane qui ne connait rien au sujet.


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

26/04/2013 à 15h33

Tu sais ameli, mais contrairement à toi qui ne vois des patients qu'exceptionnellement, on sait adapter notre language sans aucun probleme. Tu me fais penser à M. Jourdin qui decouvre la prose.

Le probleme est moins d'adapter son explication au patient, que d'avoir le temps de discuter avec le patient avec de tarifs qui poussent le rendement devant la relation avec le patient.

Après, on parle de journaliste. Donc normalement si on les ecoute de personnes avec une très grande propention à la reflexion et à la conceptualisation. Hors il suffit de prendre un ticket de metro et de passer une soirée à la pitié pour se rendre compte que les urgence ne sont en rien liée avec un problemede prothese. Or si des patients qui sont prix en charge à 70% par la sécurité sociale et à 30% restant par les mutuelles sur des tarifs bloqués et inferieur à la plupart des tarifs réalisés en europe se retrouvent aux urgences pour des soins qu'ils n'ont pas réalisé, c'est pas parce qu'il y à un reste à charge sur la prothese. Une simple soirée à la pitié pour l'horrible cout d'un ticket de metro suffit à s'en rendre compte.

Enfin, on est capable aujourd'hui en dentaire de réaliser des ferrari, bcp se limitent à faire de la renault en essayant de placer ici et là quand c'est possible des options.
Le probleme vient aujourd'hui de la sécu et des mutuelles qui poussent à faire de la logan en essayant faire faire croire aux patients que passer de 5 étoiles au test euro ncap à 3 etoiles sera sans influence pour leur santé future et en leur faisant payer la logan au prix de la renault (charges sociales qui crevent tous les plafond et assurances qui augmentent plus vite que l'inflation et leur remboursements).


ameli

26/04/2013 à 17h09

barbabapat écrivait:
--------------------
> Tu sais ameli, mais contrairement à toi qui ne vois des patients
> qu'exceptionnellement, on sait adapter notre language sans aucun probleme.

Si tu confonds l'anglais et le français, t'es mal parti pour causer dans le poste ou pour écrire des articles dans une revue !

Ce n'est pas simple d'expliquer le phénomène low-cost en 5 minutes chrono, quand tu dois commencer par les origines historiques et sociales, aborder forcément la CMU, les actes exécutés sans justification thérapeutiques, le cout handicapant de la CMU chez les bons praticiens et la mine d'or qu'elle représente parallèlement pour certains, et les conséquences médicales de santé publique. Bon courage.
Si on a quelques heures, c'est possible. On ne les a pas.
D'où une synthétisation indispensable, qui n'est pas innée : faut faire constamment des choix de ce qu'on dit et de ce qu'on ne dit pas, non par volonté de cacher mais pour une question de clarté dans un temps imparti.
Je pense qu'on ne sait pas naturellement adapter notre langage, et que ça s'apprend. Au même titre, on ne sait pas forcément, spontanément, parler en public ou de façon claire dans un micro ; je pense que ça s'apprend aussi, par l'expérience ou autrement. Sans compter un trac éventuel.
La communication, ce n'est pas simple.
Pareil pour l'écrit. On te dit, t'as 4000 signes pour ton article. Pas un de plus. Tu fais comment pour aborder une problématique complexe ? tu tries pour ne pas embrouiller, tu élimines, tu fais des choix ! Ce n'est pas inné ! Mais c'est plus facile, car tu as un peu de temps.

On a vu des confrères interrogés dans les émissions de télé, ou à la radio. Certains ont été ballotés sans ménagement... et se sont fait éreinter sur le nonol en prime. C'est sympa !
Il n'y a pourtant aucune raison de penser que ce sont des nuls ou qu'ils ne savent pas s'exprimer ou se défendre.
C'est compliqué, c'est tout. Et c'est paradoxal, car c'est compliqué parce qu'il faut simplifier et qu'on te met la pression !
C'est facile de critiquer quand on ne l'a jamais tenté.

Je ne critique pas les journalistes. Ils font leur métier et ils ont une ligne éditoriale à défendre. Ils nous bousculent, et c'est normal.
Nous aussi, on a une ligne à défendre. Sans bonne communication, on ne se fera pas d'amis, donc pas de lobbying et pas de continuité politique de nos arguments. Et sans appuis, on ne fera rien, on n'obtiendra rien.
La bataille de l'image est essentielle.


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

26/04/2013 à 19h24

Offrir une vision synthetique d'un probleme est une chose, ca se travaille en amont d'une interview en ayant des élèments de language et en ne cherchant pas à repondre strictement à la question de l'interviewer (tu ressort la question en la modifiant legerement pour pouvoir sortir une formule type juste derriere et faire de la langue de bois).

Après, lorsque tu ne maitrise pas le montage, tu evite les emissions qui ne sont pas en direct ou l'interviewer va piocher ce qui l'interesse. Si le format est de 3 minute, tu ne donne que 3 minutes d'élèments de language et rien d'autre pour ne pas laisser une coupe s'opèrer.

Enfin, tu n'est jamais aussi bien trahi que par tes amis. Ne cherche pas à faire amis-amis avec un journaliste.


king_zoulou

26/04/2013 à 22h16

ameli écrivait:
---------------
> danteyeah écrivait:
> -------------------
> > Je ne sais ce que l'on apprend dans une école de journalisme, mais là ce n'est
> > même pas du niveau de la réflexion d'un collégien en échec scolaire!
>
> La première chose qu'on y apprend, c'est que l'expression orale de l'emetteur
> doit correspondre à la compréhension orale du récepteur.

C'est sur que ça implique nécessairement de raconter des conneries, des mensonges éhontés et pratiquer abondamment la désinformation massive.

Je vois pas pourquoi le journaliste aurait l'interdiction de dire la vérité en la formulant simplement ? Je te garantis que ce n'est pas très compliqué ;)))


ameli

26/04/2013 à 23h48

barbabapat écrivait:
--------------------
en ne cherchant pas à
> repondre strictement à la question de l'interviewer

Si tu n'accroches pas à la question, le bon journaliste la reformule ou te la repose plus tard, quand tu es fatigué.
Ne les prend pas pour des naïfs. S'il sent que tu caches quelque chose, il va te mordre.

> Après, lorsque tu ne maitrise pas le montage, tu evite les emissions qui ne sont
> pas en direct ou l'interviewer va piocher ce qui l'interesse.

Il y a du pour et du contre.
Pour le direct, il y a l'honnêteté de la démarche et la triche de sélection de montage impossible. Mais ce n'est pas valable pour des émissions longues ou des sujets fouillés. le direct, c'est nerveux, rapide et cinglant, c'est du réactif et si c'est pour dire des phrases-type, ce n'est pas la peine, c'est un moyen de se rendre ridicule. On passe pour un con.
Ne pas oublier, en effet, qu'on n'a pas les questions à l'avance, car le journaliste tient à ce que la surprise de la question se sente dans ta voix et sur ton visage. C'est donc de l'improvisation permanente, on est sur un fil, et on peut tomber. Si tu es embarrassé, la question revient, sous une autre forme.

Pour le différé, il y a évidemment la manipulation du montage et l'orientation imprévue des propos qu'on dit. Par contre, il ne faut pas négliger le fait qu'un dentiste n'est pas un pro. Il peut ne pas être bon, il peut ne pas savoir répondre, il peut bafouiller, il peut être déstabilisé. Il peut, face à certaines questions demander des éclaircissements. Tous ces passages en ta défaveur, le montage permet de les effacer. J'ai fait une fois une émission radio enregistrée où je me suis senti mauvais, vraiment mauvais. A l'antenne, après montage, je me suis senti le plus intelligent et le plus pertinent du monde. Le montage, ce n'est pas toujours en défaveur de l'interviewé : le journaliste ne veut pas casser sa propre émission, donc, il peut t'aider et c'est souvent son intérêt.
Franchement, le direct est nettement plus difficile, même s'il est plus court.

> Enfin, tu n'est jamais aussi bien trahi que par tes amis. Ne cherche pas à faire
> amis-amis avec un journaliste.

Un journaliste n'est pas un ami. Mais il est un être humain avec des faiblesses. En dehors du micro, avant le passage, il va te servir un café, un jus d'orange, t'offrir un petit dej, pour te faire causer et te détendre avant le passage à la moulinette. Il te teste pour savoir si tu vas être à la hauteur de l'évènement.
Il sait, lui, pourquoi il t'a fait venir, il te connait. Pour lui, tu es prévisible. Tu ne le connais pas, tu es en état d'infériorité. Il faut donc faire chattemite pour rendre le duel équitable, si l'affaire doit tourner en duel.
Le revers de la médaille, c'est que s'il te fait causer, s'il fait ami-ami, tu le fais causer aussi. Tu le testes aussi. Tu te relâches, tu te laisses aller, tu deviens un peu familier, lui aussi et tu observes ses réactions et tu notes son discours. Tu apprends à le connaitre un peu, et tu sens ses points d'intérêt. Tu sais quel sujet va être accentué. Donc, il devient davantage prévisible. Evidemment, tu sais qu'il va, pour l'audience, te tendre un petit piège et essayer de te déstabiliser, essayer de te surprendre pour qu'on voie l'indignation, la colère ou la perplexité en gros plan à l'écran... mais si tu es adroit, même si tu ne connais pas le piège, tu sais où il va se situer si tu arrives à dénicher son centre d'intérêt. Tu seras surpris, mais tu ne seras pas sans réponse. Le blanc, c'est terrifiant.


ameli

27/04/2013 à 00h08

king_zoulou écrivait:
---------------------
> Je vois pas pourquoi le journaliste aurait l'interdiction de dire la vérité en
> la formulant simplement ? Je te garantis que ce n'est pas très compliqué ;)))

Dans une émission, ce n'est pas du journalisme de faits, ce n'est pas une agence de presse. C'est du journalisme d'analyses et de commentaires.

Si demain tu es interrogé par un journaliste, tu ne diras que 2 ou 3 petits faits, et tout le reste sera des commentaires ou des analyses personnelles. Si tu es sélectionné par un journaliste pour être interrogé, ce n'est pas pour raconter un ou deux faits qu'il connait depuis longtemps, mais c'est bien ton analyse des faits qui l'intéresse. Ce qu'il veut, c'est ce que tu penses ! si tu bottes en touche avec des lieux communs, tu ne l'intéresses plus, et il t'emmerde car tu lui casses son émission, surtout si c'est en direct.

Donc, tu donneras ton avis. Le journaliste fait pareil. Le journal fait pareil. Le même fait présenté au Figaro ou à Libé ne provoque pas la même analyse : ils ne mentent ni l'un ni l'autre, mais ils n'analysent pas de la même façon. Ils ont une ligne éditoriale.
La recherche de la vérité n'est qu'une partie accessoire du travail de journaliste ; les faits, la vérité, ce serait plutôt le travail des journalistes d'agences de presse ou des rares journalistes d'investigation.



Aiguille cyboyt - Eugenol
fatboy

27/04/2013 à 09h55

Pour m'etre fait interviewe, je confirme , c'est tres dur.
C'etait pour une radio, un sujet de 3min sur moi. Le journaliste enchainait tres rapidement des questions qui n'avaient rien avoir entre elles, et ne me laissait pas aller au bout d'une demonstration. Il ne cherchait que du sensationnel.

Apres coup, je me suis dit qu'avec un montage vicieux, j'etais tres mal.
Je n'ai jamais entendu l'interview, et je ne pense pas en refaire de si tot, en tout cas a propos de dentisterie.


Don quichotte xrbqem - Eugenol
Don Chicot

27/04/2013 à 10h26

ameli écrivait:
---------------
> ou des rares journalistes d'investigation.


Et oui, encore une spécificité française
Je suis surpris que tu aies oublié de le faire remarquer
Mais que signifie cette omission?


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

27/04/2013 à 11h00

ameli écrivait:
---------------
> barbabapat écrivait:
> --------------------
> en ne cherchant pas à
> > repondre strictement à la question de l'interviewer
>
> Si tu n'accroches pas à la question, le bon journaliste la reformule ou te la
> repose plus tard, quand tu es fatigué.
> Ne les prend pas pour des naïfs. S'il sent que tu caches quelque chose, il va te
> mordre.
>
> > Après, lorsque tu ne maitrise pas le montage, tu evite les emissions qui ne
> sont
> > pas en direct ou l'interviewer va piocher ce qui l'interesse.
>
> Il y a du pour et du contre.
> Pour le direct, il y a l'honnêteté de la démarche et la triche de sélection de
> montage impossible. Mais ce n'est pas valable pour des émissions longues ou des
> sujets fouillés. le direct, c'est nerveux, rapide et cinglant, c'est du réactif
> et si c'est pour dire des phrases-type, ce n'est pas la peine, c'est un moyen de
> se rendre ridicule. On passe pour un con.
> Ne pas oublier, en effet, qu'on n'a pas les questions à l'avance, car le
> journaliste tient à ce que la surprise de la question se sente dans ta voix et
> sur ton visage. C'est donc de l'improvisation permanente, on est sur un fil, et
> on peut tomber. Si tu es embarrassé, la question revient, sous une autre forme.
>
> Pour le différé, il y a évidemment la manipulation du montage et l'orientation
> imprévue des propos qu'on dit. Par contre, il ne faut pas négliger le fait qu'un
> dentiste n'est pas un pro. Il peut ne pas être bon, il peut ne pas savoir
> répondre, il peut bafouiller, il peut être déstabilisé. Il peut, face à
> certaines questions demander des éclaircissements. Tous ces passages en ta
> défaveur, le montage permet de les effacer. J'ai fait une fois une émission
> radio enregistrée où je me suis senti mauvais, vraiment mauvais. A l'antenne,
> après montage, je me suis senti le plus intelligent et le plus pertinent du
> monde. Le montage, ce n'est pas toujours en défaveur de l'interviewé : le
> journaliste ne veut pas casser sa propre émission, donc, il peut t'aider et
> c'est souvent son intérêt.
> Franchement, le direct est nettement plus difficile, même s'il est plus court.
>
> > Enfin, tu n'est jamais aussi bien trahi que par tes amis. Ne cherche pas à
> faire
> > amis-amis avec un journaliste.
>
> Un journaliste n'est pas un ami. Mais il est un être humain avec des faiblesses.
> En dehors du micro, avant le passage, il va te servir un café, un jus d'orange,
> t'offrir un petit dej, pour te faire causer et te détendre avant le passage à la
> moulinette. Il te teste pour savoir si tu vas être à la hauteur de l'évènement.
> Il sait, lui, pourquoi il t'a fait venir, il te connait. Pour lui, tu es
> prévisible. Tu ne le connais pas, tu es en état d'infériorité. Il faut donc
> faire chattemite pour rendre le duel équitable, si l'affaire doit tourner en
> duel.
> Le revers de la médaille, c'est que s'il te fait causer, s'il fait ami-ami, tu
> le fais causer aussi. Tu le testes aussi. Tu te relâches, tu te laisses aller,
> tu deviens un peu familier, lui aussi et tu observes ses réactions et tu notes
> son discours. Tu apprends à le connaitre un peu, et tu sens ses points
> d'intérêt. Tu sais quel sujet va être accentué. Donc, il devient davantage
> prévisible. Evidemment, tu sais qu'il va, pour l'audience, te tendre un petit
> piège et essayer de te déstabiliser, essayer de te surprendre pour qu'on voie
> l'indignation, la colère ou la perplexité en gros plan à l'écran... mais si tu
> es adroit, même si tu ne connais pas le piège, tu sais où il va se situer si tu
> arrives à dénicher son centre d'intérêt. Tu seras surpris, mais tu ne seras pas
> sans réponse. Le blanc, c'est terrifiant.

Le blanc ca se traite avec les formules d'introduction qui permettent aussi de modifier la question pour la faire correspondre à ta reponse et qui permettent aussi de gerer le rythme puisque tu ne repond pas directement à la question.

Après oui, il faudrait savoir apprendre à deleguer dans un syndicat et ne pas envoyer un president avec une parole qui engage tout le syndicat mais un professionnel qui est formé et peut n'avoir qu'une parole personnelle.

En direct tu navigue entre des elements de laguage qui ne sont là que pour structurer les reponses. En enrregistré, les elements de language sont là pour limiter les coupes possible.

Si le journaliste te repose la meme question, tu n'est pas en garde à vue et tu peux lui rapeller que tu n'est pas une girouette qui change d'avis sans repondre plus à sa reformulation.

Oui, l'interview debute en amont de l'interview. Et oui tu peux etre cordial sans chercher à livrer ta vie ou commencer à repondre aux questions de l'interview qui va se faire par la suite. Tu meuble bien avec tes patients toute la journée sans chercher à leur devoiler toute ta vie.

Tu va à une interview non pour etre syncére mais pour faire passer un message. Et tu n'aur ni un sympathisant ni en de tes employé indirect par l'intermediaire de ton budget publicité. C'est là qu'est la difficulté. Un journaliste n'est pas une personne neutre. C'est une personne qui gere un conflit d'interet et qui doit faire ce que veut le service d'achat d'espaces publicitaire (dixit ASI).


jaune

27/04/2013 à 11h16

c'est bien, au moins, sur les autres sujets, ceux pour les quels nous n'avons aucun repère, aucune connaissance, nous pouvons prendre du recul aussi
la manipulation est valable pour tout le monde, le peuple veut du sensationnel pas la vérité, (le détartrage à moins de 29 €, s'ils s'éternisent, tout le monde va zapper) on lui donne ce qu'il souhaite.
un journaliste doit créer de l'audimat, dire ce qui est bien et moins bien c'est trop intelo.


ameli

27/04/2013 à 12h04

barbabapat écrivait:
--------------------
> Le blanc ca se traite avec les formules d'introduction.

Le blanc, c'est quand tu es surpris, estourbi par ce qu'on te dit ou te montre. C'est quand ce n'était pas prévu du tout. Le blanc est provoqué par le journaliste, il est volontaire ! il ajoute à la spontanéité. On n'a pas de parade. On joue le jeu, mais il est terrifiant. Faut s'en remettre vite.

> Si le journaliste te repose la meme question, tu n'est pas en garde à vue et tu
> peux lui rapeller que tu n'est pas une girouette

Un refus de répondre ou une pirouette correspond à une défaite. Le journaliste a gagné, et tu passes pour un mauvais perdant. Le public est contre toi.

Un journaliste n'est pas
> une personne neutre. C'est une personne qui gere un conflit d'interet et qui
> doit faire ce que veut le service d'achat d'espaces publicitaire (dixit ASI).

C'est caricatural, mais pas forcément faux. C'est pourquoi j'ai fait la reflexion sur Canal : c'est sans doute la chaîne où les éléments extérieurs (publicité ou politique) influent le moins sur le contenu de l'émission.


ameli

27/04/2013 à 12h11

barbabapat écrivait:
--------------------
les elements de language sont là pour
> limiter les coupes possible.

J'avais fait une allusion un peu plus haut. Si tu parles en anglais lors d'un entretien en français, le public ne te comprend pas. Faut se mettre à la place du public : ça doit être clair, compréhensible pour lui, pas pour toi.
Ton language, c'est de l'anglais. ! :) le public ne comprendra donc pas.


Capture d  cran 2015 03 12 12.28 - Eugenol
chicot29

27/04/2013 à 12h54

Le journaliste (en général de gauche), sait qu'on gagne en moyenne 80 000 euros (tous types d'exercices confondus, mais c'est pas grave). Il se dit donc qu'il y a moyen de diminuer les prix sur les prothèses. Ca n'est pas faux pour les dentistes qui font beaucoup de prothèse (revenus laaargement supérieurs à 80 000 euros) mais pour ceux qui en font peu (revenus laaargement inférieurs à 80 000 euros) si ils diminuent les tarifs c'est la clef sous la porte. Ceci est la conséquence de tarifs de soins opposables au raz des pâquerettes. Les centres de soins low cost ont bien saisi cette nuance, eux, prothèse pas chère mais on ne fait que ca.


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

27/04/2013 à 13h20

ameli écrivait:
---------------
> barbabapat écrivait:
> --------------------
> les elements de language sont là pour
> > limiter les coupes possible.
>
> J'avais fait une allusion un peu plus haut. Si tu parles en anglais lors d'un
> entretien en français, le public ne te comprend pas. Faut se mettre à la place
> du public : ça doit être clair, compréhensible pour lui, pas pour toi.
> Ton language, c'est de l'anglais. ! :) le public ne comprendra donc pas.

Un element de language, c'est pas un discour abscond. C'est du premaché à l'attention du publique déjà validé avec un coatch avant l'interview. Il n'est pas question de sortir du terme technique mais d'avoir des élément de discours qui ont déjà été testés et d'éviter d'avoir à inventer un discour dans l'urgence.

Après si la phrase est bien faite, les coupures à l'interieur deviennent difficile à operer.


king_zoulou

27/04/2013 à 14h08

ameli écrivait:
---------------
> king_zoulou écrivait:
> ---------------------
> > Je vois pas pourquoi le journaliste aurait l'interdiction de dire la vérité en
> > la formulant simplement ? Je te garantis que ce n'est pas très compliqué ;)))
>
> Dans une émission, ce n'est pas du journalisme de faits, ce n'est pas une agence
> de presse. C'est du journalisme d'analyses et de commentaires.
>
> Si demain tu es interrogé par un journaliste, tu ne diras que 2 ou 3 petits
> faits, et tout le reste sera des commentaires ou des analyses personnelles. Si
> tu es sélectionné par un journaliste pour être interrogé, ce n'est pas pour
> raconter un ou deux faits qu'il connait depuis longtemps, mais c'est bien ton
> analyse des faits qui l'intéresse. Ce qu'il veut, c'est ce que tu penses ! si tu
> bottes en touche avec des lieux communs, tu ne l'intéresses plus, et il
> t'emmerde car tu lui casses son émission, surtout si c'est en direct.
>
> Donc, tu donneras ton avis. Le journaliste fait pareil. Le journal fait pareil.
> Le même fait présenté au Figaro ou à Libé ne provoque pas la même analyse : ils
> ne mentent ni l'un ni l'autre, mais ils n'analysent pas de la même façon. Ils
> ont une ligne éditoriale.
> La recherche de la vérité n'est qu'une partie accessoire du travail de
> journaliste ; les faits, la vérité, ce serait plutôt le travail des journalistes
> d'agences de presse ou des rares journalistes d'investigation.
>
>

Tu ne réponds pas à ma question.
La réponse était pourtant toute simple: dans un pays où la presse survit UNIQUEMENT grâce aux perfusions d'argent public, les journalistes NE PEUVENT PAS dire la vérité, bien qu'elle soit simple. A savoir que les consommateurs ne se font pas arnaquer par les dentistes mais par l'Etat.


ameli

27/04/2013 à 15h21

barbabapat écrivait:
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> Un element de language, c'est pas un discour abscond.
> Après si la phrase est bien faite, les coupures à l'interieur deviennent
> difficile à operer.

hihihi, tu ne veux pas comprendre : ta phrase est incorrecte, tes mots sont incorrects, incompréhensibles pour un français moyen comme moi, peu gouteux des anglicismes.

Le mot "language" n'est pas français, c'est un mot anglais.
En français, le mot est langage.
Bien que le français soit une langue, l'u se saute dès qu'on aborde le langage.


ameli

27/04/2013 à 15h45

king_zoulou écrivait:
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> La réponse était pourtant toute simple: dans un pays où la presse survit
> UNIQUEMENT grâce aux perfusions d'argent public, les journalistes NE PEUVENT PAS
> dire la vérité, bien qu'elle soit simple. A savoir que les consommateurs ne se
> font pas arnaquer par les dentistes mais par l'Etat.

Tu exagères. On n'est plus au temps de l'ORTF.
La pression sur les journalistes est davantage celle de l'obligation du succès, donc de l'audimat, que celle de faire plaisir à tel annonceur ou à tel homme politique.
Le journaliste doit vendre son information, son émission, à un public, qui l'achète ou non. Il faut donc que l'information soit belle, aguicheuse.
On va maintenant encore plus loin dans la télévision. Les télévisions commandent des émissions à des productions et les visionnent avant la diffusion, pour s'assurer qu'elles sont bien vendables, et conformes à la ligne éditoriale.
C'est pourquoi j'ai dit que cette émission sur canal sera certainement plus "neutre" que si elle était passée sur TF1 ou M6, plus "populaires" donc moins techniques et plus sensibles aux annonceurs. L'audimat n'est pas la recherche prioritaire de canal, puisque c'est une chaine d'abonnés. Le journaliste sera donc libre de dire ce qu'il pense, ce qui ne représente pas, d'ailleurs, une vérité quelconque, mais un avis.
Il ne livrera pas une information, mais une opinion, sa propre opinion, qu'il démontrera avec des reportages, en espérant qu'il ne restera pas sur des a priori. Sur les problèmes dentaires, c'est à nous dentistes, d'influencer les journalistes pour leur présenter nos arguments, pour qu'il aient une vision moins caricaturale du monde dentaire.
Je pense que c'est notre boulot.


Avatar reduit tuudiu - Eugenol
saitosama

27/04/2013 à 16h11

king_zoulou écrivait:
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> Tu ne réponds pas à ma question.
> La réponse était pourtant toute simple: dans un pays où la presse survit
> UNIQUEMENT grâce aux perfusions d'argent public, les journalistes NE PEUVENT PAS
> dire la vérité, bien qu'elle soit simple. A savoir que les consommateurs ne se
> font pas arnaquer par les dentistes mais par l'Etat.

Ce que je répète inlassablement à mes patients qui s'indignent du montant de la note d'honoraires de prothèse, après leur avoir fait remarquer que je leur avait établi un devis et que le tarifs des soins courant est affiché en salle d'attente, comme la loi m'y oblige.

Je leur dit de se plaindre à leur député, que la majeure partie de ce qu'ils me donnent sert à payer ce que la sécu refuse de payer. Non, pas le hors nomenclature, mais l'ensemble de tous les soins courants au tarif tiers monde.

Je leur explique que dans un sens, je ne suis qu'un percepteur de taxes. Je leur fait cracher leur argent, j'en redonne une part au fisc et à l'urssaf pour qu'il alimente la gabegie des dépenses publiques et le détournement d'aides sociales, et je me sers d'une autre part (la plus grosse) comme la loi m'y oblige, pour financer les soins de tous les autres patients car les tarifs imposés ne couvrent pas les frais. Avec ce qu'il reste je paie mon loyer et je fais vivre ma famille, et mon train de vie est visiblement pas plus haut que celui du cadre moyen.


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