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Marre des sujets de pleurnichards!!
19/08/2013 à 17h10
cônemorse écrivait:
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> Nous avons voulu avec mon associé créer une structure permettant de soigner les
> patients dans les meilleures conditions possibles et être propriétaires de nos
> murs. Résultat, 1.2 million d'euros investis dans le cabinet, 15 000 euros
> d'emprunts et leasings chaque mois, auxquelles on ajoute les salaires et charges
> des 2 assistantes et de la femme de ménage et toutes les charges que vous
> connaissez aussi bien que moi; au final environ 40 000 euros de frais fixes et
> variables tous les mois avant de pouvoir commencer à se rémunérer...
C'est tout de même un problème récurrent chez tout les jeunes installés qui viennent nous faire part de leurs difficultés : qui vous a mis dans la tête qu'il fallait une structure pareille pour faire des soins de qualité ?
19/08/2013 à 17h22
cônemorse écrivait:
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> +1
> Je fais partie des jeunes praticiens fraîchement installés (ma SELARL à 4 ans).
> Nous avons voulu avec mon associé créer une structure permettant de soigner les
> patients dans les meilleures conditions possibles et être propriétaires de nos
> murs. Résultat, 1.2 million d'euros investis dans le cabinet, 15 000 euros
> d'emprunts et leasings chaque mois, auxquelles on ajoute les salaires et charges
> des 2 assistantes et de la femme de ménage et toutes les charges que vous
> connaissez aussi bien que moi; au final environ 40 000 euros de frais fixes et
> variables tous les mois avant de pouvoir commencer à se rémunérer...
> Comment ne pas être inquiet de la situation?
> Même si je ne me plains pas de mon revenu compris entre 4000 et 4500 euros par
> mois, correspondant à 18% de mon CA, je ne comprends pas comment on peut estimer
> que tout va bien dans le meilleur des mondes!
> Croyez-vous que les boulangers accepteraient de vendre la baguette à 15 centimes
> en contrepartie d'un pain au chocolat à 10 euros?
> La situation est absurde, chaque acte devrait être valorisé selon ce qu'il coûte
> réellement: les soins davantage, la prothèse peut-être un peu moins, mais en
> aucun cas un tel écart paraît justifié!
meme apres 25 ans d'exercice, je n'investirai jamais 1.2 million d'euros dans mon outil de travail
je trouve ça vraiment excessif, pourquoi prendre de si gros risques financiers et ne pas grandir petit à petit ?
j'espere que tu es tres bien assuré sinon catastrophe eu premier coup dur
19/08/2013 à 17h30
Apparemment, il y en a qui sont mieux pourvus que d'autres. Je ne vois que ça comme explication.
19/08/2013 à 18h15
Olieve, je ne fais pas part de mes difficultés et j'assume totalement mes choix.
Le risque est mesuré car en face l'activité est là; on a développé l'implanto et l'ortho en plus bien évidemment de l'omni. Tout ça nécessite des investissements et on préfère largement les faire à 30 ans qu'à 50!
130 000 euros d'emprunts-leasing/an en face d'un CA supérieur à 600 000 euros ça tient la route.
Certes, il y a des concessions financières à faire à titre perso mais je ne suis pas en train de pleurnicher.
Simplement, tout le monde n'a pas la même conception de ses conditions de travail. Quand je suis sorti de la fac, j'ai bossé chez un de mes anciens profs de chir: cabinet exiguë, salle d'attente avec chaises en paille de la salle à manger de ma grand-mère, sté limite et j'en passe...Je n'ai pas voulu ce genre de cab pour mon installation.
J'intervenais simplement pour dire que les jeunes praticiens avaient parfois une conception du travail différente de certains d'entre vous et qu'il est beaucoup plus facile de dire que tout va bien quand le cab est payé.
Même avec des investissements moindres, de l'ordre de 100 ou 200 000 euros, de jeunes praticiens galèrent, j'en connais beaucoup.
Alors pensez un peu à eux et à l'évolution de notre métier!
19/08/2013 à 18h57
cônemorse: 600 000 € d'investissement pour 250 000 € CA, j'espère que tu vas monter en puissance parce ça risque d'être chaud !
entre ta structure et celle minable de ton prof que tu nous as décrit, il y a quand même un monde.
Il est surtout grand temps que nous sortions de ce système qui ne prône pas une dentisterie de qualité. Heureusement que la plupart des CD de France ont une conscience professionnelle car il faut du courage pour continuer à soigner au plus proche des dernières avancées de la science avec des cotations et les valeurs des lettres clés actuelles. je penses que c'est un cas unique parmi les pays industrialisés ! Mais le syndicat au pouvoir actuellement et quoiqu'on en dise accepte cet état de fait, il accepte l'esclavage moderne qui consiste à imposer un rythme de travail infernal pour pouvoir s'en sortir convenablement. La dentisterie française générale est minable et le restera tant que le syndicat aux commandes ne prendra pas les mesures pour que l'excellence soit payante pour les professionnels et par voie de conséquence pour les patients. Marre de cette dentisterie de pays sous-développé (ce que devient la France d'ailleurs à force de démagogie)
19/08/2013 à 20h07
Olieve écrivait:
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> cônemorse écrivait:
> -------------------
> > Nous avons voulu avec mon associé créer une structure permettant de soigner
> les
> > patients dans les meilleures conditions possibles et être propriétaires de nos
> > murs. Résultat, 1.2 million d'euros investis dans le cabinet, 15 000 euros
> > d'emprunts et leasings chaque mois, auxquelles on ajoute les salaires et
> charges
> > des 2 assistantes et de la femme de ménage et toutes les charges que vous
> > connaissez aussi bien que moi; au final environ 40 000 euros de frais fixes et
> > variables tous les mois avant de pouvoir commencer à se rémunérer...
>
> C'est tout de même un problème récurrent chez tout les jeunes installés qui
> viennent nous faire part de leurs difficultés : qui vous a mis dans la tête
> qu'il fallait une structure pareille pour faire des soins de qualité ?
>
Tu veux peut être les photos de quelques stériles et cabinets avant leur revente chez certains dentistes.
Certains investissements sont indispensables et le foncier n'est pas gratuit loin s'en faut. Si tu fais de l'implanto, certains autres investissements deviennent nécessaires (bloc spécialisé , traçabilité, personnel pour garentir une opération stérile, imagerie, .......)
Donc soit tu ne fait pas certains investissements et tu t'interdit certains traitements en hn ou non encadrés et tu te limite à la dentisterie sinitrée . Même si elle n'est pas réalisée dans bcp de cabinets, la traçabilité est censée être appliquée dans les cabinets. Et c'est autrement plus compliqué que la ccam au jours le jours.
19/08/2013 à 20h24
Ceux qui mettent en doute les moyens d'"adaptation" de leurs confrères ne le font pas pour les mêmes raisons.
Il y a aussi ceux qui "adaptent" la nomenclature et de ce fait prennent un risque réglementaire.
Il y a aussi ceux qui pratiquent chaque fois que cela est possible le HN sur ce qui n'est pas stricto sensu décrit par la nomenclature.
Il y a aussi ceux qui ont développé un travail productif à l'aide d'une assistante et de protocoles rigoureux, dont les actes groupés.
Il y a aussi ceux qui ont investi dans du matériel technique qui allie qualité et productivité , tant sur les actes opposables que sur des prestations HN dont leur patients peuvent être demandeurs.
Il y a enfin ceux qui réalisent des actes où les dépassements sont autorisés par ED et qu'ils savent "vendre" à leurs patients.
Nul n'est besoin de saloper son travail si le talent réellement perçu motive une part plus ou moins importante de la patientèle.
Néanmoins le poids grandissant des charges et contraintes, la pression tarifaire exercée par la démographie professionnelle et les situations de concurrence plus ou moins déloyale, "entament" petit à petit cette marge de liberté faute d'obtenir une revalorisation de nos actes dits opposables et de défendre nos honoraires "libres".
L'adaptation de chacun finira hélas plus ou moins tard par atteindre l'une ou l'autre de ces limites.
Personne n'accepterait à travail égal de voir sa liberté et ses revenus "rognés" inexorablement.
Il est un peu facile de considérer que tous ceux qui se contentent de leur situation sont des "salopeurs" de la profession, il en a qui ont seulement un peu plus de "marge" et d'autres qui ne tiennent pas leurs comptes à long terme.
Certes, ceux qui pratiquent des tarifs très au-dessus de la moyenne sans la confiance d'assez de leurs patients comme ceux qui font cracher au black des patients aisés, ou confiants ou fidèles ou à ce jour ignorants de ce qui se passe ailleurs, ceux-là on plus de raison de pleurnicher ou de rejoindre la cohorte des exilés réels ou phantasmant.
Que personne ne se fasse d'illusion, accords ou pas avec les mutuelles ou assurances, l'information circule de plus en plus et les patients les moins assistés sont aussi les plus à même de s'informer par eux-mêmes.
Alors on peut comprendre que ceux qui ont la plus grosse marge se sentent les plus menacés...
Pour les autres demeure le poids des prélèvements, plus ou moins supportables selon que leur activité est à peu près linéaire ou atteint trop vite les sommets...
C'est ainsi que, en ce qui me concerne, les prélèvements à l'année A1 me font plonger le bénéfice de l'année , cela réduit proportionnellement mes charges et ré-augmente mon bénéfice de l'année A2, et ainsi de suite... Sauf que le poids proportionnellement grandissant d'année en année de ces charges a largement amplifié le mouvement du yoyo...
19/08/2013 à 20h55
Ah... si Prof est d'accord...
http://www.sophiegathoye.info/media/disney/images/personnages/prof.jpg
22/08/2013 à 11h21
Pfff!
Je retrouve ici une bonne partie de ce que j'aimais bien à la fac. L'esprit "si moi je réussis, les autres n'ont qu'à crever!"
Olivier, tu as gardé exactement 1 copain de fac de plus que moi! Il faut dire qu'en passant par la case divorce ça aide à faire le ménage. "Des fois que ce serait contagieux, éloignons nous!".
Et je pense que c'est la même chose ici: "Son cabinet rencontre des soucis? Si je fais la sourde oreille, tout ira bien pour moi"
Et ça révèle bien l'absence de confraternité qu'il peut exister dans notre job! Le praticien en difficulté n'aurait pas le droit de se plaindre ici? Où alors?
Je remarque en tout cas que ceux qui ont des recettes miracle ne les ont pas fournies. En même temps il vaut peut-être mieux. Dans les années 90, début 2000, la recette c'était d'investir comme un malade dans son outil de travail. Génial, c'est pas ce qui faisait que les patients venaient plus ou payaient plus cher.
En fait ce qui se passe actuellement, c'est que nous sommes dans une situation où le moindre accident de parcours nous fragilise alors qu'il y a 20 ans les seuls prats en difficultés étaient des escrocs notoires ou des incompétents puissance 10 (un par département à peu près) alors que maintenant ça touche aussi des gars consciencieux.
En ce qui concerne l'aspect des revenus. Oui, nous sommes (en moyenne, donc ça ne veut rien dire) favorisés par rapport au reste de la population. Et alors? Dans une autre vie j'ai participé à des forums d'horlogerie et je peux vous dire que les quelques dentistes que j'ai croisés dans ces forums et moi faisions "petite bite" à côté de pas mal de professions et pas forcément des catégories socio-cul +++.
Ceux qui trouvent que c'est pas bien de vouloir mieux (et pas forcément plus) ne seront pas obligés de garder leur trop plein d'argent. Il y a plein d'oeuvres qui seront ravies de recevoir leurs dons.
Les dentistes étrangers mieux honorés que les français n'ont pas forcément des revenus de folie, mais ne sont pas obligés de turbiner en permanence et en profitent surtout pour avoir une qualité de vie meilleure. C'est mal de vouloir ça?
Pour Marc Apap au sujet de la haine envers les mutuelles, regarde la pièce jointe ( prise ici: https://www.facebook.com/pages/Santéclair/218169038218207?fref=ts )