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Détartrage femme enceinte 3ème trimestre
07/08/2013 à 00h23
Bonjour,
Ma question est simple, au cours d'une visite de contrôle, une femme enceinte au troisième trimestre de grossesse se présente pour un détartrage. Dans l'hypothèse où celui-ci serait effectivement indiqué, quelle est la conduite à tenir ? abstention ? réalisation du détartrage ? et dans ce cas faut-il instaurer une antibiothérapie par sécurité ?
Merci pour votre aide
07/08/2013 à 00h39
Bon alors on va laisser derrière soi les légendes urbaines sur l'interdiction supposée de s'approcher à moins de 3m de toute femme enceinte.
Globalement, une femme enceinte est simplement un etre humain, pas plus et pas moins. Elle n'est pas radioactive, elle n'est pas non plus subitement immunologiquement déprimée.
Tu peux faire TOUS les soins sur une femme enceinte. Je répète : TOUS. Pas de contre indication sur l'anesthésique, pas d'antibioprophylaxie. Tu peux meme lui faire des radios tant que tu utilises un tablier de plomb. Les seules contre indications sont au niveau des prescriptions : tu te limites en gros au paracétamol et à l'amoxicilline, c'est à peu près tout ce que tu peux prescrire sans te poser de question. Si nécessaire, aucun souci particulier pour réaliser une endo, une OC ou meme une chirurgie, alors tu penses bien que c'est pas un détartrage qui va la faire accoucher sur place.
D'ailleurs étant donné que beaucoup de femmes enceintes ont un parodonte hyper inflammatoire à cause des hormones, le détartrage est non seulement possible mais meme franchement conseillé si tu veux lui éviter les hyperplasies monstrueuses et autres petits plaisirs durant sa grossesse.
Après il y a des choses déconseillées, comme la pose ou la dépose d'amalgame. De plus, si la patiente est stressée ou phobique du dentiste c'est clair que tu ne vas rien faire pendant la grossesse mais simplement pour pas lui donner de raison de flipper encore plus.
Voilà, alors pas de panique, prends un air très sur de toi et annonce lui fièrement que non tu n'est pas homme à fuir les difficultés et que donc tu vas affronter sa grossesse pour la détartrer !
07/08/2013 à 09h57
Tiens , un autre : essaye de reprendre TOUS tes cours car tu n'as pas spécialement l'air d'être au top dans tes connaissances...ton cas relève du b a ba de la dentisterie !
07/08/2013 à 10h40
il y a qq semaines, j'ai soigné une femme enceinte de 7 mois. Anesthesie, radio... Patiente de 42 ans grosse fumeuse et l'air "bien marqué".
J'ai noté le numéro de lot de l'anesthésie, du compo... bref traçabilité totale(biensûr ça devrait être fait tout le temps mais on ne va pas se voiler la face, à qq rares exceptions prêt, personne ne le fait).
Mon associée m'aperçoit noter tout ça et me demande: "elle a des allergie?" je lui répond "non mais si elle fait une fausse couche, j'ai pas envie que ça me retombe dessus elle fume comme un pompier et je ne suis pas sur que ce soit tout".
Le semaine dernière je vois son mari qui s'excuse de son rdv manqué la semaine précédente. Avec le décès du bébé in utero à 8 mois de grossesse ils ont été très "occupés".
Elle a perdu son bébé 1 mois après le soin, elle aurait très bien pu le perdre le lendemain de mon acte et là, elle aurait forcement fait un lien.
Moralité soins chez la femme enceinte OUI MAIS AVEC TOUTES LES PRECAUTIONS.
07/08/2013 à 11h54
Les soins parodontaux chez une femme enceinte sont importants. Le risque de naissance d'un bébé de petits poids ou prématuré est multiplié par 6 en cas de problemes parodontaux
07/08/2013 à 12h16
Akrobat écrivait:
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> il y a qq semaines, j'ai soigné une femme enceinte de 7 mois. Anesthesie,
> radio... Patiente de 42 ans grosse fumeuse et l'air "bien marqué".
> J'ai noté le numéro de lot de l'anesthésie, du compo... bref traçabilité
> totale(biensûr ça devrait être fait tout le temps mais on ne va pas se voiler la
> face, à qq rares exceptions prêt, personne ne le fait).
> Mon associée m'aperçoit noter tout ça et me demande: "elle a des allergie?" je
> lui répond "non mais si elle fait une fausse couche, j'ai pas envie que ça me
> retombe dessus elle fume comme un pompier et je ne suis pas sur que ce soit
> tout".
> Le semaine dernière je vois son mari qui s'excuse de son rdv manqué la semaine
> précédente. Avec le décès du bébé in utero à 8 mois de grossesse ils ont été
> très "occupés".
> Elle a perdu son bébé 1 mois après le soin, elle aurait très bien pu le perdre
> le lendemain de mon acte et là, elle aurait forcement fait un lien.
> Moralité soins chez la femme enceinte OUI MAIS AVEC TOUTES LES PRECAUTIONS.
Tu essaie de nous dire quoi Akrobat ? Je suppose que tu veux dire de se méfier car en cas de complication la patiente pourrait nous accuser alors qu'on y est pour rien, mais en te lisant on pourrait croire que tu penses que ton acte est responsable de la fausse couche...
Bref, je suis pas sur que ton texte fasse bien passer le message souhaité.
07/08/2013 à 15h07
Les fausses couches du 1er trimestre sont très fréquentes (1 grossesse sur 5) et la plupart sont imputables à des anomalies chromosomiques (70 % avant la 6ème semaine).
Sauf qu'on ne pratique peu souvent l'autopsie du trophoblaste pour savoir quelle est la cause.
Et comme on est très malheureux on cherche à accuser le premier qui passe, à savoir le dentiste si il a fait un soin.
On sait tous que la décharge d'adrénaline dûe au stress et à la douleur est plus importante que celle contenue dans une carpule de 1/200 000 mais comme aucune étude in vivo ne pourra confirmer l'absence de lien avec la fausse couche, il vaut mieux s'abstenir.
D'ailleurs si on pratique les soins plus tranquillement au second trimestre, c'est que le risque de fausse couche tardive est quasi nulle (et liée généralement à la mère).
Idem après 7 mois et demi, le risque majeur est le déclenchement du travail sur le fauteuil qui ne serait pas imputable à nos actes mais juste bien embêtant pour nous.
Pour ma part aucun souci pour faire un détartrage à tous les stades de la grossesse (j'en ai fais un à une patiente à 9 mois), il faut juste vérifier avant que la grossesse se passe bien (pas de traitement pour empêcher les contractions par exemple qui peuvent être augmentées par le stress).