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Public/privé

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Sethef

26/10/2013 à 00h34

Juste pour info, petite expérience personnelle:

Je me suis, au cours de ma vie, blessé un certain nombre de fois. Les sports de combats, c'est jouissif, mais parfois ça pique un peu.

Du coup, j'ai eu à fréquenter différents hôpitaux publics, de mon propre chef ou amené par les urgences. Les mêmes qui gèrent notre école dentaire locale d'ailleurs.
Systématiquement, j'ai attendu des plombes. Je me suis fait traiter comme de la merde, limite je dérangeais. J'ai eu les ordonnances du voisin, les radios du voisin les comptes rendus op du voisin. Le mien, d'ailleurs, j'ai ramé pour l'obtenir.
Tout le monde fait la gueule. Personne ne gère rien, personne n'est au courant de rien. Quand tu te fais anesthésier t'es loin d'être certain que ce soit ton dossier qui est posé sur ton ventre. Les médecins et chirs, au-delà de sembler incompétents (dur de juger, je ne suis ni l'un ni l'autre, mais j'ai quand même quelques vagues notions médicales hein), ont systématiquement été parfaitement odieux. Les locaux semblent souvent dégueulasses.
Je ne parle pas là d'une expérience perso, mais de plusieurs, les miennes et celles de proches. Je pourrais broder pendant des pages, mais je pense que l'idée est passée.



Aujourd'hui, je me faisais déposer du matériel d'ostéosynthèse. Ce coup-ci, j'avais le temps de voir venir, du coup j'ai géré ça dans le privé. Malins comme vous êtes, vous avez probablement deviné la suite, ça s'est évidemment très bien passé. Au-delà de la qualité de la chir, que je ne peux là encore pas juger, les rdvs pré-ops étaient à l'heure, l'entrée s'est faite à l'heure, tout le monde était sympathique et souriant, on a vérifié 25 fois mon identité et le type de chir, j'ai été prémédiqué comme il faut, et je suis ressorti le soir-même. Je flotte actuellement dans le monde merveilleux des antalgiques de niveau 2.
Je ne pense pas avoir payé plus cher, mais ce n'était pas les mêmes interventions. Je n'ai pas eu la sensation que le personnel était plus nombreux.

Donc je me pose la question: pourquoi? C'est une histoire de coûts, d'organisation, de subventions? C'est la tradition de tirer la gueule, de bâcler le boulot? Un sourire ça coûte plus cher?


Le post fera probablement plaisir aux ultra-libéraux. Je n'en fais pas partie. Je sais juste qu'en ce jour, encore plus que d'habitude, j'emmerde les structures publiques. Le parallèle est bien entendu valable pour le dentaire. On trouvera toujours des exceptions; n'empêche que quand tu es à ton compte tu assumes tes conneries, quand tu n'es responsable de rien il faut une solide conscience personnelle pour faire son boulot proprement.
On se dirige vers quoi?


ameli

30/10/2013 à 16h15

Le problème que tu dénonces est connu, mais je n'y vois pas d'opposition public/privé, mais plutôt entre programmé et non programmé.
Des fois, le non-programmé, c'est très problématique, y compris dans les consultations ! Facteur aggavant : les anciens établissements, aux locaux peu fonctionnels, des Km de couloirs et donc des transmissions d'informations orales calamiteuses.
Le problème des urgences est encore pire, car l'attente peut être très longue. Ce n'est pas seulement un manque de moyens, mais un afflux incorrect pour défaut de prise en charge en ambulatoire.
Une chose que tu dénonces est vrai : le public gère davantage de cas lourds, et ces cas entrainent souvent des retards. Défaut d'organisation du service ou surcharge ?

Quoi qu'il en soit, si tu vois des défauts sérieux dans la prise en charge strictement médicale, dans la propreté des locaux, ou dans la correction ou l'empathie du personnel, tu écris à l'ARS un courrier précisant les dates et le service concerné.
Ne crois surtout pas qu'un tel courrier passe à la trappe. Il est examiné à la loupe, et une enquête a lieu, sur pièces, ou par inspection inopinée sur place. Et s'il le faut, les têtes tombent.
Public ou clinique (ou Espic), le traitement est identique, avec une plus forte efficacité de correction dans le public pour une raison simple : le directeur d'établissement public est évalué par l'ARS ! Beaucoup de plaintes, défauts de prises en charge, et c'est mutation-sanction au pire, et primes qui sautent au mieux !
Exemple : j'ai un directeur qui va se faire sucrer toutes ses primes, pour défauts graves que j'ai relevé en collectant divers courriers et en enquêtant : les preuves sont nombreuses. Je te garantis que la prise en charge va s'améliorer, de gré ou de force ! S'il ne fait rien, l'an prochain, il saute.


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Tillc

30/10/2013 à 17h28

Bein alors sethef qu est ce qui t'es arrivé ? Tu t'es my au MMA ?


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wakrap

30/10/2013 à 17h57

Oh, non, cela ne fait pas plaisir de savoir que les habitants souffrent de l'omnipotence du secteur public à la Française.

Je vais faire comdme toi, ne pas broder.
Mais, très sincèrement, lis ce livre, court et plaisant à parcourir, tu auras toutes les réponses. Ecrit il y a 60 ans et si actuel.
http://www.amazon.fr/La-route-servitude-Friedrich-Hayek/dp/2130553184

Et au moins, cela t'aidera à oublier ce terme débile d'ultra libéral.


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Sethef

25/11/2013 à 17h05

Arf, je n'avais pas vu les réponses au sujet à l'époque.

Pour Ameli:

-Dans mon cas, et ceux que j'ai vu autour de moi, la prise en charge calamiteuse s'appliquait également à des actes programmés. Je ne parle évidemment pas des urgences, là c'est le bordel mais on sait pourquoi.

Par ailleurs, le bordel ne me semble pas devoir être lié au côté désagréable, méprisant et je m'en foutiste. Un sourire, même forcé, ça reste un sourire. Et c'est souvent contagieux. C'est valable également dans le cadre des structures de soins.


Quant à la qualité des soins... Il ne m'est rien arrivé de sérieux. Aucune erreur médicale condamnable. Juste la même différence qu'entre la super couronne bien foutue et le machin monocouche et légèrement débordant. C'est correct, ça fonctionne, mais c'est de la dentisterie de guerre.


Rien que la qualité des sutures, entre des beaux points super propres et des agrafes posées à l'arrache, ben la cica n'est pas la même.


L'oppposition public/privé, dans mon cas, a systématiquement été vérifiée. En France, pour un patient qui n'est pas limité financièrement. Ce n'est peut-être pas le cas dans un autre contexte. Ce ne sont que quelques cas particuliers.


Pour Tillc: non, le combat libre, j'ai arrêté quand je me suis pété la jambe. ;-)
Maintenant que je suis papa, j'en reste au pieds-poings, on s'y amuse tout de même.

Pour Wakrap: ok, vendu, je lirai. Je lis tes convictions ici et ne suis probablement pas de ton avis sur le sujet, j'espère donc que tu as choisi le bon bouquin parce que sinon je ne pousserai pas plus loin.


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Sethef

25/11/2013 à 19h34


Et edit parce que j'ai relu le truc: Ameli, tu me suggères d'envoyer un courrier à l'ARS en cas de souci. A ton avis, si je balance l'école dentaire de ma ville il se passe quoi? Parce que sans parler de la qualité de soins, le bordel ambiant, les dossiers perdus, l'attitude je m'en bats les miquettes d'absolument tout le monde, étudiants, professeurs, assistantes et administratifs, ça mériterait de faire quelque chose, non?
Pourtant, la plupart de ces braves gens, une fois dans leurs cabinets, semblent beaucoup plus consciencieux et attachés à la qualité des soins. Et à ce que leurs patients soient bien reçus, d'ailleurs, business is business. Enfin, pour ceux que je connais.


Moi, je m'en fous, j'en suis sorti, et je me dis qu'un patient qui atterrit là-bas, il cherche la merde. N'empêche, on peut commencer à faire le ménage par chez nous.


ameli

26/11/2013 à 18h52

Sethef écrivait:
----------------
>
> Et edit parce que j'ai relu le truc: Ameli, tu me suggères d'envoyer un courrier
> à l'ARS en cas de souci. A ton avis, si je balance l'école dentaire de ma ville
> il se passe quoi?

Automatiquement une information et une enquête. Après, tout dépend de ce qui est découvert.
A ton avis, si je me présente à la fac avec un inspecteur, et que je demande à visiter les locaux et rencontrer le doyen, qui a les pétoches ?
Et je ne parle pas d'une véritable inspection inopinée, avec mandat.

ça
> mériterait de faire quelque chose, non?

Oui, ça peut être qualifié de maltraitance.

N'empêche, on peut commencer à faire le ménage par
> chez nous.

+1 !!!


ameli

26/11/2013 à 19h23

Sethef écrivait:
----------------
> Pour Wakrap: ok, vendu, je lirai. j'espère donc que tu as choisi le bon
> bouquin

C'est la Bible de wakrap.
Il en lit quelques versets tous les soirs, et tel un témoin de Jehova, fait la tournée des forum pour en faire la promotion. Si wakrap est amusant, Hayek est un dangereux théoricien utopiste, dont le laisser-faire justifie toutes les injustices et toutes les exactions.
C'est à lire, pour connaitre les tréfonds de l'âme humaine, en prenant garde aux conséquences de ce qu'on lit, car elles ne sont jamais abordées. Philosophiquement, on peut être en accord si on est croyant, c'est-à dire peu soucieux d'esprit critique. Mais dans la pratique..., ça tourne à la boucherie : le système Hayek (de manchester et plus tard de chicago) crée des nébuleuses qui ne peuvent s'épanouir que dans des dictatures. Dictatures que le Maître ne condamne pas.
Quant à la mention "ultra-libéral" qui semble déranger, sans doute préfère-t-il le mot néo-libéral. Mais, au contraire de Hayek, les "néo" ne sont pas des fanatiques :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Colloque_Walter_Lippmann
Hayek est dans la mouvance extrémiste du libéralisme, d'où le terme "ultra", qui a nettement ma préférence, et que je peux justifier par les choix effectués par Hayek et ses paroissiens.