Cookie Consent byPrivacyPolicies.comPsychothérapie applicable aux soins bucco-dentaires ? - Eugenol

Psychothérapie applicable aux soins bucco-dentaires ?

Bloodevil

14/09/2014 à 19h25

Salut tout le monde, je suis actuellement étudiant en quatrième année dentaire, et je dois faire une sorte de petit exposé sur les psychothérapies applicables aux soins bucco-dentaires.

J'ai déjà creusé un peu différentes pistes, mais en tant que simple étudiant ça me paraît assez flou.

Par exemple, le premier truc qui me vient à l'idée, c'est les patients qui ont la phobie du dentiste. Ou certains autismes. Mais j'imagine qu'on prend surtout soin d'eux via psychotropes ou anesthésie générale, plutôt qu'une psychothérapie non ?

Après tout ce qui est modification de l'image de soi, fragilisation narcissique, regard des autres, handicap généré... et ça selon l'âge du patient. Mais ça reste encore vachement théorique.

En gros je viens vous demander si dans votre exercice, vous avez déjà dû conseiller à un patient d'aller voir un psychothérapeute, ou des cas concrets qui pourraient s'en approcher.

Un grand merci d'avance ;).
Et désolé si c'est pas vraiment posté dans la bonne rubrique, c'est ma première fois sur Eugénol.


Darmon - Eugenol
Latin

14/09/2014 à 20h30

Pour faire un truc intéressant je te conseille fortement d'aller au-delà de la "phobie du dentiste".
Et n'oublie pas d'évoquer l'hypnose (on en fait tous un peu sans le savoir).

Pour élever un peu le débat tu peux regarder ce qu'a écrit le Dr. Marc Gérald Choukroun (un ortho), l'abord psy c'est son dada.

Un aperçu :



Et une mini bio avec la liste de ses ouvrages sur la question : http://orthoplus.fr/index.php?option=com_content&id=222&Itemid=96&lang=fr#


200106 10150128247663588 709988587 6466236 5598391 n d7mksb - Eugenol
hallboy

14/09/2014 à 20h51

les phobies ça se traite en therapies breves/ comportemetntales

personellemetn il m'arrive d'utiliser l'hypnose apour cela avecdes protocoles proches de la PNL

l'autre elemetn c'est el bruxisme; que j'aborde de la mm façon.

j'utilise aussi de l'atarax notametn avec les enfants ( masi les adultes aussi ) par contr on peut difficiclemetn parler de psychotherapie.

tu peux t'interesser aussi aux erosions dentaires ( Boulimie + vomissemetn)


Debroc

15/09/2014 à 00h30

Va voir les travaux de Paul pionchon( Lyon+ Clermont)
Tu trouveras matière à piocher dedans...


Bloodevil

15/09/2014 à 16h57

Merci beaucoup, je vais essayer de jeter un œil à tout ça.

Vous avez d'autres pistes ?


bartolomite

01/10/2014 à 09h40

Bonjour

La psy et les chirurgiens dentistes c'est parfois étonnant comme rapport.
Beaucoup s'y intéressent, peu se forment vraiment.
Les gourous sont légions et plus 'est fumeux plus ils paraissent crédibles ;-)

La position anaclitique du patient commune aux analystes et aux CD fait souvent penser aux confrères qu'ils peuvent jouer au psy.
Le problème c'est que le plus souvent c'est le CD qui parle et pas le patient (et pour cause) au point qu'un ami psy m'a dit un jour qu'il continuait de travailler chez son dentiste alors qu'il était le patient ...
IL faut Lire à ce sujet le livre d'Oliventstein Ecrit sur la bouche, très amusant, sur nos névroses.

Depuis 20 ans les thérapies américaines ont envahi la psychiatrie française avec un résultat assez désastreux.
J'y ai assisté alors que je faisais mes études de doctorat en neuropsychologie à Lyon et que je travaillais sur la dépression et le sommeil en autres choses au Vinatier.
La psychiatrie dite "biologique" basée sur des examens sanguins, scanner, et autres explorations plus ou moins sophistiquées ont fait dire à des chercheurs patentés qu'on allait diagnostiquer une schizophrénie avec une pet scan et que le gène de la dépression existait.
Vite vite et vite a été l'axe de travail de toute une génération de psy. Pourquoi passer 2 ou 3 années en analyse pour une phobie des oiseaux (ornitophobie) ou des l'ascenseur, ou des dentistes ?
Une thérapie comportementale de 10 séances et le tour est joué !
Malheureusement ce mouvement c'est aussi accompagné de solutions radicales pour les enfants à problème comme la Ritaline utilisée comme un sirop miracle avec des approches. Cela a fait la fortune de certains au détriment d'autres...
La psychiatrie y a laissé des plumes, les marchants de comprimés par contre.
L'avantage c'est qu'on peut faire des thérapies courtes sans avoir fait d'analyse alors que faire des thérapies longues à ses patients sans connaitre soi même le divan c'est plus difficile.

Reste que le mouvement a amorcé l'arrivée en France de la PNL et autres techniques (de communication et de vente au départ ne l'oublions pas) accessibles sans beaucoup de formation et surtout sans beaucoup de recul. Etudiant le matin, formateur le soir.

Je ne conteste pas l'intérêt de ces techniques mais leurs limites et surtout leur condition d'utilisation souvent mal comprises par des non psy. Tout le monde peut acheter de la pénicillines mais il faut être médecin pour la prescrire correctement.

Alors oui comme tu l'écris tout cela est assez flou même en psy traditionnelle.

Dans le domaine dentaire c'est encore pire car le "désir" du patient souvent évoqué en coatching n'est pas le désir des psy, pas plus que la phobie du dentiste celle des psy ;-)

Ce que nous appelons phobie n'est en générale rien d'autre qu'une anxiété bien naturelle.

En arrivant en dentaire j'ai posé l'oeil face aux connaissances en psy dans notre profession et surtout aux apriori et préjugés. Nous ne sommes pas du tout formés c'est clair et pourtant nous sommes fascinés par cela.

Les cours de psychologie médicale (qui passent de la 6 ième année à la 3 ième année alors que les étudiants n'ont pas vu un seul patient) doivent poser des bases de réflexion. C'est ce que j'essaie de faire en tout cas à Lyon.
Puis une formation en psychologie médicale dans le cadre d'un CES peut être utile pour ceux qui veulent approfondir avant même de se lancer dans des formations en hypnose, PNL et autres intéressantes sans doute mais qui risquent de ne pas être très efficace si vous n'avez pas compris la base de la relation soignant soigné.

IL ne faut pas oublier surtout que nous ne sommes pas psy. J'ai beau avoir travaillé 10 ans en psy, avoir fait une thèse sur un groupe Balint dirigée par un psychiatre, avoir une association de réflexion en psychologie médicale, faire des enseignements et des conf sur le sujet je ne suis QUE dentiste. (et c'est déjà bien !)

Connaitre la pharmacopée est utile également car il y a pas mal d'effets secondaires liés à la prise de psychotropes.

Le seul livre sérieux que je puisse conseiller au niveau de la relation est celui d'un québéquois, un traité de dentisterie comportementale (je ne me souviens plus du titre mais je te le donnerai en MP) très américain dans son approche mais pragmatique

Adresser est très délicat et demande vraiment de la bouteille. Cela m'arrive mais j'ai un gros réseau de connaissances en psy du fait de mes études passées je sais présenter les choses.

Ce que je t'écris est peut être un peu confus mais nous nageons effectivement dans un certain flou par manque de formation initiale et de recul.
S'intéresser à la relation avec le patient constitue la base de la base et cela tu peux l'apprendre et le faire bien.
Si tu maîtrises cela tu n'auras pas besoin du reste car le bon sens te guidera.
Le plus lourd pour notre profession c'est de gérer notre stress notre propre anxiété à mal faire, à ne pas faire de chiffre etc.
Nous sommes une profession malmenée, fatiguée et passablement à la limite du surmenage prof mais peu d'entre nous cherchent à comprendre pourquoi.
Si tu répond à cette question et que tu apportes TA réponse ton exercice sera agréable et bon

Bonne suite

THierry



-------------------
> Salut tout le monde, je suis actuellement étudiant en quatrième année dentaire,
> et je dois faire une sorte de petit exposé sur les psychothérapies applicables
> aux soins bucco-dentaires.
>
> J'ai déjà creusé un peu différentes pistes, mais en tant que simple étudiant ça
> me paraît assez flou.
>
> Par exemple, le premier truc qui me vient à l'idée, c'est les patients qui ont
> la phobie du dentiste. Ou certains autismes. Mais j'imagine qu'on prend surtout
> soin d'eux via psychotropes ou anesthésie générale, plutôt qu'une psychothérapie
> non ?
>
> Après tout ce qui est modification de l'image de soi, fragilisation narcissique,
> regard des autres, handicap généré... et ça selon l'âge du patient. Mais ça
> reste encore vachement théorique.
>
> En gros je viens vous demander si dans votre exercice, vous avez déjà dû
> conseiller à un patient d'aller voir un psychothérapeute, ou des cas concrets
> qui pourraient s'en approcher.
>
> Un grand merci d'avance ;).
> Et désolé si c'est pas vraiment posté dans la bonne rubrique, c'est ma première
> fois sur Eugénol.
>


Bloodevil

11/10/2014 à 19h30

Un très grand merci pour cette belle réponse et toute cette passion !


Index vf7ggk - Eugenol
dentisfuturis

11/10/2014 à 21h01

il y a une phobie du dentiste qui est liée en fait à la phobie du devis c'est important à prendre en compte dans la présentation du diagnostic et du plan de traitement, je dis ça sérieusement bien sur

--
http://www.dentisfuturis.com


bartolomite

12/10/2014 à 12h37

Bonjour Dentiste du Futur !

Tu as PARFAITEMENT raison

Le devis est en plus souvent mal compris par les patients
qui ne voient que la somme global sans comprendre
qu'il y a la SS et la mutuelle...

C'est la hantise de beaucoup de praticiens aussi que de le présenter
surtout en période de crise (comme si la crise ne datait que de 2 ans)

Pour conclure le devis dans sa nouvelle forme
est totalement incompréhensible pour les patients
et en rajoute à la confusion





dentisfuturis écrivait:
-----------------------
> il y a une phobie du dentiste qui est liée en fait à la phobie du devis c'est
> important à prendre en compte dans la présentation du diagnostic et du plan de
> traitement, je dis ça sérieusement bien sur
>
> --
> http://www.dentisfuturis.com


Bloodevil

02/11/2014 à 15h01

Salut à tous, mon exposé avance bien, je vous remercie encore une fois des pistes que vous m'avez donné.

Mais je voudrais vous demander un petit coup de pouce supplémentaire :). Notamment au niveau théorique, j'ai entendu parler de plusieurs approches mais je suis un peu perdu.

J'ai entendu parler des approches de Freud, Winnicott, Lacan, Yung, Carl Rogers, des approches systémiques, comportementalistes, psycho-corporelles, transpersonnelles, centré sur la personne, des approches américaines par rapport aux approches européenes...

Mais honnêtement je me mélange un peu les pinceaux devant toutes ces nouvelles infos, et j'ai peur de m'éloigner du vrai sujet de mon exposé, qui est quand même centré sur la réalité clinique du cabinet.

Pouvez-vous m'éclairer un peu, m'aiguiller sur les approches psy qui vous paraissent les plus pertinentes dans les soins bucco-dentaires ? Quelques liens vers des sites ou cours qui expliquent bien ces différents courants :) ?

Un très grand merci d'avance en tout cas.