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A l'attention des confrères salariés (de mutuelles & autres)
04/12/2014 à 12h55
Le 22 janvier 2015 aura lieu un journée d'action, organisée à l'intiative de tous les syndicats dentaires et du Conseil de l'Ordre pour protester contre les mesures de la future loi Macron.
Ces mesures se déclinent en trois points essentiels:
- suppression du numerus clausus par le biais d'ouvertures d'écoles dentaires privées sur le territoire national
- facturation directe du patient au prothésiste de son dispositif médical sur mesure; libre choix du prothésiste par le patient
- autorisation pour des investisseurs extérieurs d'entrer dans le capital des SEL et surtout des centres de soins dentaires.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce sont bel et bien les praticiens salariés, bien plus que les libéraux, qui auront le plus à souffrir de ces mesures:
- la suppression du numérus clausus va induire une concurrence accrue sur les postes existants, avec dégradation des conditions de travail et baisse des salaires. Beaucoup de confrères choisissent le salariat pour privilégier leur qualité de vie (horaires souples, mi-temps ou trois quart-temps etc.) mais c'est la régulation du nombre de praticiens qui les met en position de force vis-à-vis de leurs employeurs pour négocier leurs conditions de travail. Ce ne sera plus le cas avec l'arrivée massive de jeunes praticiens prêts à travailler à bas coût, à n'importe quels horaires, ne fut-ce que pour rembourser les énormes crédits contractés pendant leurs études. Aujourd'hui, dans la plupart des centres, ce sont les praticiens qui choisissent leurs horaires et jours de travail. Demain, ils peuvent se faire licencier (pour faute grave) s'ils refusent de se plier aux exigences de leurs employeurs, puisque plein d'autres praticiens postulent sur leurs postes. Le chômage, qui existe déjà dans d'autres pays où la dérégulation a eu lieu (Espagne, Portugal) deviendra une réalité.
- la facturation directe du patient au prothésiste va induire une baisse mécanique des salaires sur la prothèse.
Aujourd'hui, un praticien salarié peut toucher 20% du prix global de la couronne. Si on en déduit le prix du prothésiste, il touchera moins pour un même travail. Pour une couronne à 420 euros, il touchera actuellement 20% soit 84 euros, si on déduit les 80 euros du prothésiste, il touchera 20% de 420 - 80 = 340 soit 68 euros pour le même boult. C'est mathématique.
- l'entrée d'investisseurs extérieurs dans le capital des centres dentaires va valider les méthodes de management les plus aggressives comme celles des centres low cost. Il est à craindre que celles-ci deviennent la norme pour TOUS les centres (pression psychologique à la limite du harcèelemnt sur le chiffre d'affaire, déshumanisation du praticien et du patient, incitation au surtraitement etc.). La qualité de travail ne sera plus qu'un souvenir.
Pour toutes ces raisons, il est essentiel que les confrères salariés de centres se mobilisent aux côtés de leurs confrères libéraux le 22 janvier et annulent leurs RDV pour faire fermer les centres, TOUS les centres. Leur qualité de travail et de vie sont en jeu.
Face à la menace de la mafia politico-financière, il n'y aura ni libéraux ni salariés, plus que des esclaves si on ne fait rien.