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Eviter la déflagration mondiale. Par un sage qui fait autorité
15/01/2015 à 23h17
J'apprécie, guadeloupe, la remarque que tu m'as faite, bien que je ne la partage pas entièrement, mais presque.
Ainsi, le recours aux experts est déjà effectif, et il ne répond pas forcément aux aspirations du peuple, mais à d'autres aspirations qui émanent d'un autre champ. Lequel ? ... Donc, le jeu des experts est risqué, il peut créer une forme sournoise de dictature d'un champ sur un autre.
Pour bien comprendre ce phénomène, il faut monter encore plus loin, et faire référence à l'histoire des nations, et aux divers renversements philosophiques.
La naissance des états est à rapprocher de l'ancienne conception de l'humanité commune sur un territoire.
L'individualisme (que je ne critique pas !) a mis à mal cette cette conception unitaire et collective.
Il y a eu une érosion des identités collectives, une primauté du privé sur le public, qui ont rendu précaires le lien civique, le consentement à l'autorité étatique, et le dévouement aux causes publiques. Une société individualiste ne veut plus d'une société liée et commune. (Badie dans "l'effectivité des biens publics")(Castoriadis : "la montée de l'insignifiance").
Nous sommes devenus des menfoutistes et la politique suit notre volonté : elle ne veut plus suivre ou précéder une ligne, elle libéralise tout individu, et les liens sociaux disparaissent.
Et maintenant, on en voit les conséquences. Lorsque qu'on redéfinit la politique par le néant et qu'on favorise la liberté individuelle la plus folle, la société souffre, et le lien social veut se reconstruire.
Ulrich Beck, un sociologue allemand, parle même d'une société du risque créée par la nouvelle vision de notre société. Par humour, il dit qu'on est capable de faire décoller un avion alors que la piste d'atterrissage de la destination n'est pas encore construite !
Je crois que nous ne sommes pas mûrs pour des changements, pas à cette vitesse ! ... et je souhaite qu'on en revienne à la construction effective des liens sociaux.
Qu'on le veuille ou non, l'homme est dépendant des autres hommes... s'il veut vivre normalement et de façon libre. Cette dépendance, c'est l'égalité et la fraternité, qui stabilisent la société de façon amicale.
Enfin, j'admets que tu m'as fait plaisir ! je découvre que tu as tenu des propos républicains. Moi qui pensais que tu étais une démocrate libérale, j'avais tort.
16/01/2015 à 00h03
ameli écrivait:
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> Enfin, j'admets que tu m'as fait plaisir ! je découvre que tu as tenu des propos
> républicains. Moi qui pensais que tu étais une démocrate libérale, j'avais tort.
Grrrrrrrr ! Améli, assurément je m'en fiche d'être républicain, vrai de vrai, surtout quand on voit ce qu'on fait et dit au nom de la république.
Bien sûr que non, nous ne sommes pas mûrs pour des changements, mais crois tu que ceux qui ont décidé de prendre le radeau et traversé le détroit de Béring étaient mûrs ?
C'est plutôt une course contre la montre et plus vite on sera prêts à affronter les vents (ça commence par devenir le plus lucides possible, ce qui nous amènera à changer notre façon de penser et de vivre par nous-mêmes et non pas par soumission ou par lobotomisation), moins il y aura de grabuge. Même si difficultés il y aura pour tout le monde.
Tu dis que le jeu des experts est risqué, mais tout est risqué, il faut bien se fier en partie à son instinct aussi. Si tu regardes le parcours de Pierre Rahbi parmi d'autres, il était O.S., algérien, sorti des sables. Etonnant non ? Son aventure il l'a vécu avec sa femme, tous les deux ils y ont cru. Qui aurait misé sur leur réussite ?
Tout le monde n'en serait pas capable bien sûr, mais c'est bien un expert aujourd'hui, désormais consulté par des nations étrangères, qui s'est imposé par le mérite, par son travail, par sa sincérité.
On a tendance à se moquer des valeurs telles que les siennes dans ce monde cynique, n'empêche qu'il est la preuve vivante que le cynisme n'est pas la voie royale. L'angélisme non plus, il y a trop d'impostures partout, mais ce qui est sûr, le lien social ne peut pas être imposé par le haut.
Tout le monde a des affinités, des préférences, et vouloir forcer les gens à aimer tout le monde c'est aller vers l'échec et la violence.
Qui n'a pas eu envie de stanguler son voisin, son patron, son ou sa bien aimé, ceux qui nous vendent leurs soupe par téléphone etc etc ? Les équilibres sont à trouver en permanence.
16/01/2015 à 00h05
youn écrivait:
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> http://www.jeanmarcmorandini.com/article-331336-les-declarations-de-philippe-tesson-contre-les-musulmans-provoquent-une-vive-polemique-sur-les-reseaux-sociaux-ecoutez.html
>
> Pourtant, vu son âge c'était de l'Histoire récente quand il était jeune. C'est
> très flippant...Et beaucoup pensent la même chose.
Bah, dans un pays dont le président dit qu'il n'aime pas les riches Je rapelle aussi sa sortie sur la finance apatride, tu t'étonnes?
Pour ma part, j'apprécie tout ceci, non les propos cités, mais le fait qu'ils soient prononcés, la liberté d'expression revient et chacun peut ainsi juger les autres selon sa propre éthique ou morale. C'est bien, très bien.
16/01/2015 à 00h14
Guadeloupe écrivait:
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> Tout le monde a des affinités, des préférences, et vouloir forcer les gens à
> aimer tout le monde c'est aller vers l'échec et la violence.
La première fois que j'ai lu des propos de ce sens, c'était il y a plus de 15 ans dans le bouquin "Libéralisme" de Salin.
L'idée défendue est que le racisme individuel n'est pas un délit si il reste cantonné à l'individu raciste, au domaine de sa propriété, il ne fait que se priver de l'autre, c'est lui le perdant et très sincèrement, on s'en fout, qu'il reste dans son caca, l'horreur c'est le racisme inclu dans la loi, appliqué par la loi et défendu par la loi.