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9 milliard d'euros par ans liés à la non observance des patients.
11/09/2015 à 15h54
http://www.liberation.fr/societe/2015/09/09/soins-sous-surveillance_1379109
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Un patient sur deux concerné
A l’heure où les politiques de santé sont obnubilées par le coût, il y avait un risque, car cette question s’est faite de plus en plus prégnante : pourquoi rembourser des patients qui prennent mal leurs médicaments ? «Un patient non observant rendra vaine une dépense publique consacrée à l’amélioration de la santé. Mal soigné, il peut souffrir plus tard de complications exigeant des soins coûteux», note ainsi l’Igas en préambule. De fait, comment éviter que des dépenses de santé par le biais de remboursements ne servent à rien, surtout lorsque l’on sait qu’un patient sur deux prend mal son traitement ? «Quelques évaluations de ces dépenses inutiles et évitables ont été faites en France et dans des pays étrangers», précise l’Igas. «Aux Etats-Unis, le Council for Affordable Healthcare a calculé que la non-observance entraîne des coûts supplémentaires de 290 milliards de dollars [260 milliards d’euros, ndlr] par an et est responsable de 125 000 décès.»
En France, une étude récente de l’IMS Health «estime les dépenses dues à une non-observance à 9 milliards d’euros par an». Par ailleurs «un travail effectué par Jalma [un cabinet de conseil spécialisé dans la santé, ndlr] évalue à 12 000 le nombre de morts évitables. Peu importe la réalité exacte de ces chiffres, ils sont toujours élevés», rapporte l’Igas.
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Et pendant ce temps là, on réduit les crédits de prévention à peau de chagrin et on continue dans l'optique du soins au kilos chez des patients que l'on ne responsabilise pas tout en rendant les soignants responsables avec des rémunérations sur objectifs alors qu'ils n'ont plus aucune manettes entres leurs mains pour forcer les patients à suivre leur traitements.
16/09/2015 à 13h07
Va un peu plus loin dans ta reflexion, et lis le rapport de l'IGAS !
Tu constateras qu'il y a des recommandations, et des responsabilités qui ne concernent le patient qu'à la marge.
Pour simplifier, l'IGAS recommande un pilotage du suivi des prescriptions par un partage entre les différents intervenants de santé : médecins traitants, infirmiers, spécialistes, etc. En ce moment chacun travaille seul, et on sait pas ce que fait le patient, on ne le suit pas de près... et le patient, trop seul, ne comprend pas non plus ce qu'il fait !
Quand le patient ne se soigne pas (sans avis de sa famille qui n'y connait rien ou n'habite pas avec lui), c'est qu'il est à coté du sujet ! il est très malade, avec des suites psychologiques graves et un désintérêt absolu : il veut qu'on lui foute la paix. Il a pété les plombs.
Je peux t'en parler, puisque je l'ai vécu ! 3 jours de suite, je me suis enfui de l'hôpital et suis allé au travail parce que je pensais que je n'avais rien à faire à l'hosto (je ne savais même pas que c'était un hôpital, je me demandais ce que je foutais dans cet hotel bizarre !) et que je devais travailler. Les pompiers m'ont cherché partout ! Il faut que tu admettes qu'une maladie (ou un symptôme grave) peut être refusée par le patient, qui avec sa logique refuse ce traitement qu'il juge inutile (puisqu'il est sain) car il ne le concerne pas. Quand on pense qu'on est sain, normal, mais qu'on a perdu toute mémoire et tout raisonnement, qu'on ne sait plus ni lire ni écrire, qu'on passe son temps dans des colères, on ne se soigne pas car les médecins sont cons, inutiles et casses-c et les pharmaciens sont des vendeurs de supermarché.
Un diabétique ne se soigne que lorsqu'il a conscience du risque. Si les traitants ne se parlent pas entre eux des difficultés de compréhension du patient, le patient va abandonner son traitement qui l'ennuie et le prive d'une bonne bouffe. Une maladie grave a des conséquences psy qu'on ne peut négliger et qui entravent toujours les traitements.
Si l'IGAS n'envisage pas de ne plus rembourser, c'est qu'elle a compris l'importance du volet psy dans les symptômes... et elle souhaite un "pilotage", un "enseignement".
16/09/2015 à 14h08
Ameli, ce rapport de l'IGAS n’était pas disponible en ligne. J'en ai un aperçus que par une reprise dans un journal qui n'est reprise nulle par ailleurs. Le nom des auteurs du rapport est interessant car cela a une influence au final sur le contenus du rapport qui est loin d’être neutre.
Après, il est amusant de voir la DREES écrire;
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Le reste à charge par habitant exprimé en parité de pouvoir d’achat est très différent d’un pays à l’autre. Après les Pays-Bas (dont le reste à charge est à prendre
avec précaution selon l’OCDE), c’est en France qu’il est le plus faible (avec un montant de 208
euros par habitant et par an) et au Royaume-Uni (242
euros)
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Alors que le chiffre de 208 euro est une construction théorique à partir d'un chiffre de 242 (8,5% de 2843 avec là les auteurs du rapport de la DRESS qui font un arrondi amusant à 2900 euros) euros moins vendeur politiquement.
http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er_935_depenses_de_sante.pdf