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15/03/2017 à 12h03
Comité d'éthique de l'Académie de médecine : une nomination pas très saine ...
Ancienne sénatrice UMP, Marie-Thérèse Hermange a été mise en examen en 2013 dans l'affaire du Mediator
Comme le raconte le Figaro dans son édition de ce vendredi 27 Janvier 2017, on aurait pu imaginer de la part de Marie-Thérèse Hermange un peu discrétion, surtout en matière d’éthique. Elle vient être d’être nommée au comité d’éthique de l’Académie de médecine. L’ancienne sénatrice UMP avait été mise en examen, en avril 2013, dans le cadre de l’information judiciaire concernant le scandale du Mediator, dont le procès ne devrait se tenir qu’en 2019.
Dans le monde de la santé, Marie-Thérèse Hermange a toujours su mêler affaires politiques et affaires médicales. Ancienne adjointe à la mairie de Paris sous Jacques Chirac, elle avait été lors de l’affaire du Mediator en charge du rapport sénatorial sur Servier. Et là, surprise, elle fait relire en catamini son rapport, avant sa publication, à un célèbre pédiatre, le Pr Claude Griscelli, père des «bébés bulles». Claude Griscelli appelle alors le bras droit de Jacques Servier, Jean-Philippe Seta, qui à l’époque, en juin 2011, faisait l’objet d’écoutes judiciaires. Durant la conversation, il se vante que les attaques concernant Servier aient été minimisées dans le rapport du Sénat, et celles concernant l’agence du médicament, au contraire, alourdies. Le pédiatre explique à Jean-Philippe Seta qu’il a été invité à relire le rapport par Marie-Thérèse Hermange dans les locaux du Sénat
La sénatrice et Claude Griscelli ont été mis en examen – les enquêteurs ont relevé qu’entre mars et juin 2011, ils ont eu 46 contacts téléphoniques. Plus grave, lors de l’instruction on apprendra que Claude Griscelli, pédiatre pourtant incontesté, avait en fait une face cachée ; il avait ainsi été conseiller de Servier alors qu’il était en même temps, de 2004 à 2005, au ministère de la Santé. Un mélange des genres pour le moins déroutant. Et voilà donc que l’on apprend qu’au 1er janvier Marie-Thérèse Hermange a été nommée au comité d’éthique de l’Académie de médecine.
Le comité de l’Académie est présidé par l’ancien ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, et pour la petite histoire, toujours selon le Figaro, on y trouve aussi Marie-Germaine Bousser, ancienne cheffe du service neurologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et… membre de l’institut Servier.
15/03/2017 à 12h18
https://www.eugenol.com/sujets/416911-quand-le-mediator-affolait-l-etat?page=1#post_917571
".......
Tabuteau, l’homme de Kouchner?
Officiellement, Didier Tabuteau est conseiller d’Etat (un corps qui a fondé la sécurité sociale), responsable de la chaire Santé à Sciences Po et responsable de l’institut universitaire Droit et Santé. Cela fait beaucoup pour un seul homme, mais supposons.
Accessoirement, ces occupations actuelles cachent un curriculum vitae un tout petit plus compliqué encore… Ainsi, en 1992, Didier Tabuteau devient directeur de cabinet de Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé. Ensuite, il devient le premier directeur général de l’Agence du Médicament, créée en 1993. Il occupe ce poste pendant 4 ans…
Ces pages de sa biographie lui valent aujourd’hui le titre de Kouchner boy.
Tabuteau et le Mediator
En tant que directeur général de l’Agence du Médicament entre 1993 et 1997, Didier Tabuteau, qui nous joue du pipeau sur la sécurité sociale, a quand même eu à connaître d’un dossier épineux: celui du Médiator. Dans un très sérieux rapport sénatorial rédigé par Marie-Thérèse Hermange en 2011, on lira ces phrases étonnantes sur l’autorisation de mise sur le marché de ce médicament (AMM) qui a tué plusieurs milliers de malades:
Lors de la validation de la 8ème tranche le 1er février 1991, l’indication relative au diabète a été maintenue.
Puis la commission d’AMM, réunie le 3 février 1995, a estimé que le bénéfice thérapeutique n’était pas établi pour cette indication, faute d’études suffisantes. Pourtant, pour des raisons qui échappent à votre mission commune d’information, l’AMM n’a pas été modifiée en ce qui concerne l’indication relative au diabète, dans l’attente d’une nouvelle étude de l’entreprise.
Le renouvellement d’AMM de 1997
Lors du renouvellement d’AMM en 1997, la firme a déposé un projet de nouvelle notice, dont rendent compte les échanges de l’entreprise avec la direction de l’évaluation de l’Afssaps. Alors qu’une première lettre indiquait, le 16 avril 1997, que la démonstration d’efficacité était insuffisante pour le diabète, un deuxième courrier, daté du 4 août 1997, informe de la possibilité de maintenir l’indication relative au diabète. La décision de 1995 a ainsi été annulée « de façon incompréhensible » selon les inspecteurs de l’Igas, en l’absence de réunion de la commission d’AMM.
Le Sénat pointe donc qu’en février 1995, la commission d’autorisation de mise sur le marché du Médiator estime que les bénéfices du Médiator ne sont pas établis, mais l’Agence du Médicament ne modifie pas les conditions de l’autorisation délivrée à ce médicament, « pour des raisons qui échappent » aux sénateurs.
Il semblerait logique d’interroger le directeur de l’époque sur cette ténébreuse affaire, ce fameux Tabuteau qui dénonce le rôle toxique des complémentaires santé et vante les bienfaits de la sécurité sociale.
La justice protège-t-elle le conseiller d’Etat Tabuteau?
Là où l’embarras vient, c’est évidemment dans la façon dont l’enquête sur le Mediator est menée. On retrouvera, dans le précieux Figaro Santé, quelques questions qui tombent sous le sens:
Il est le grand absent. À la fois de l’enquête Igas (Inspection générale des affaires sociales) et de l’information judiciaire. Toujours au centre du terrain, Didier Tabuteau, premier directeur de l’Agence du médicament, n’a pourtant jamais été inquiété. Pourquoi? Le 8 février 2012, à 9 h 43, Anne Castot, alors chef du service de la gestion des risques et de l’information sur les médicaments, appelle une amie de l’Agence. Cette dernière lâche: «Dis donc, j’ai appris aussi des trucs sur Didier Tabuteau, ce n’est pas quelqu’un d’une virginité totale.»
L’homme, aujourd’hui membre du Conseil d’État, est un «Kouchner boy». Il était son directeur de cabinet au ministère de la Santé avant de devenir le premier directeur de l’Agence du médicament, de 1993 à 1997. Il était donc en poste à des dates clés de l’histoire du Mediator: quand la molécule de Servier est mise sous enquête et quand les anorexigènes sont retirés du marché. En octobre 1995, Didier Tabuteau signe la fin du Mediator dans les préparations magistrales – celles réalisées à la demande par le pharmacien en mélangeant plusieurs molécules. Mais, pour une raison incompréhensible, le médicament reste en vente dans les officines. Mediapart avait montré (le 16 avril 2011) que le 23 octobre 1995 Didier Tabuteau avait écrit au directeur général de la santé, Jean-François Girard. Sa note montre très clairement que l’Agence du médicament est alors tout à fait consciente des propriétés anorexigènes du Mediator. (…)
Le rapport de l’Igas rendu public le 15 janvier 2011 fait – opportunément? – l’impasse sur la période Tabuteau à l’Agence. Pour résumer, l’Igas a bâti toute sa démonstration sur une seule faute originelle: la dissimulation par Servier de la nature amphétaminique du Mediator. (…)
La grande habileté de Xavier Bertrand, ministre de la Santé au moment où éclate le scandale, en 2010, a été de choisir Aquilino Morelle comme inspecteur Igas pour la mission. L’ancienne plume de Lionel Jospin est un vieil ami de Didier Tabuteau. Ensemble, ils ont écrit un ouvrage intitulé La Santé publique, sorti en juillet 2010. Tous deux enseignent à Sciences Po au sein de la chaire santé, dont le responsable n’est autre que Didier Tabuteau. Or, le rapport Igas servira de trame à l’information judiciaire.
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette. C’est ainsi que la justice, comme l’administration, protège le conseiller d’Etat Tabuteau. Pourtant, on peut imaginer que quelques questions seraient intéressantes à poser sur les « raisons qui échappent » pour lesquelles Tabuteau a maintenu l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament qui posait question.
........"
15/03/2017 à 12h39
barbabapat écrivait:
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> l’administration, protège le conseiller d’Etat
le justice protège le juge (affaire d'Outreau)
la police protège la police (affaire de la matraque et du survetement tombé tout seul)
etc ....
c'est ca la France ... beau pays de mon enfance ))))