vidéo un peu téléphonée ?

Personnellement, cela ma consterne et ce n'est pas loin d'être tellement vrai !

Perso je ne travaille pas le portable sur moi mais c' est pratique d' envoyer ses sms de bonnes fêtes sans déranger

Faut arrêter d'exagérer.
Evidemment il y a des gens qui abusent mais globalement le téléphone (pas en tant que téléphone justement, disons l'accès aux réseaux sociaux/jeux vidéos) ne fait que remplacer d'autres loisirs ou être utilisé dans des situations qui auparavant ne se prêtaient qu'à l'ennui. Avant les gens lisaient, maintenant ils utilisent des smartphones.
Les formes de communication et de relation ont évolué, ce qui peut sembler perturbant mais le simple téléphone mobile recevait les critiques de mes grands parents, et je suppose que le téléphone fixe a probablement été critiqué à sa mise en place par ceux qui n'avaient connu que le courrier.
Je n'ai pas eu de smartphone avant assez âgé mais je lisais en marchant, ni plus ni moins dangereux.
Par ailleurs l'emploi du smartphone au travail me semble quand même assez exceptionnel dans les métiers manuels, et de manière générale.

Six anecdotes :
. Bloc de chirurgie. Chef de clinique. iPhone sous sachet stérile pour "prendre" des photos. Réponse aux différents messages, pas tous urgents pendant la chirurgie.
. Conférencière se servant de son téléphone pour passer les différentes vues de sa présentation. Pendant sa présentation, elle a répondu à un SMS et ne s'en est même pas rendu compte.
. 73 personnes sur un quai de métro. Rigoureusement tous sur leur téléphone.
. Etudiants en cours version multitâche : prise en vidéo du cours, sms entre voisin de cours, facebook, instagram, achat amazon, sarença.., mail éventuel, organisation de la soirée... Salle de cours très très calme.
. Mes enfants : courbées, absents, ne sachant plus regarder dans les yeux (observer les ados dans vos cabinets) et ne réagissant qu'à la vidéo du cambrioleur pris en train de casser la porte ou au tigre qui essaye d'attaquer le motocycliste... Et puis ma triste impuissance.

en chirurgie: c'est mal, rallonger une chirurgie c'est vraiment pas le bon plan, sans parler de la potentielle perte d'attention .
En conférence: bon utilisation de l'outil, répondre à un SMS ce n'est pas si grave.
Dans le métro: et alors, les gens se parlaient dans le métro avant? L'alternative c'est le journal ou l'ennui, je suis pour. Les gens ne sont pas seulement "sur leur téléphone", ils lisent, communiquent, regardent des séries, etc..
Etudiants en cours: tout dépends du cours, de l'ambiance souhaitée par l'enseignant. Je préfère avoir 10 élèves attentifs et les autres dehors ou silencieux (ce que j'ai actuellement quand je fais cours) que les cours obligatoires à 70 quand j'étais étudiant dans lesquels la moitié des élèves s'endormaient ou faisaient du bruit ce qui dérangeait les autres.
Les enfants: à voir, mais pour les miens je ne me vois pas leur donner un smartphone avant 15 ans. Je n'ai eu mon premier portable qu'à 18 ans alors que tous mes amis en avaient déjà, pas eu la télé non plus. J'ai ralé étant gamin, et maintenant je vois qu'il y a eu des plus et des moins. L'éducation c'est compliqué, je ne vais pas me lancer dedans, j'aurais tort de donner des conseils alors que je n'ai pas encore été confronté à la réalité.

le regard des ado c'est plutôt vrai.
Une bonne moitié qui a le regard fuyant du jojo, éternelle victime de la classe. Un regard qui aurait déclenché l'agression de tout groupe de gosse classique.
Je me demande comment ils choisissent leur victime maintenant.

Pour Gabzou :

Différence de génération. Un peu de nostalgie quand même.
Personnellement, je n'ai eu le téléphone fixe dans ma famille qu'à 14 ans. Je n'ai et ne suis toujours pas, 45 ans plus tard, totalement à l'aise au téléphone. Mon premier téléphone portable, je l'ai eu à 40 ans. Pourtant, pour mes premiers amours, je me souviens que l'éloignement faisait que c'était 50 centimes de franc dans la cabine téléphonique (concept peut-être inconnu pour certain) du coin et des heures à refaire le monde, l'avenir, le passé. Il n'y avait pas de limite de temps à l'époque, la cabine était isolé, donc cela ne gênait personne.
Nos générations se sont ennuyées. L'esprit avait le temps de divaguer. Nos divagations donnaient une certaine substance à nos rêves. Est-ce que c'est mieux actuellement ? C'est différent, mais nous nous sommes bâtis là-dessus.
Les études : plusieurs points.
Un enseignant, c'est d'abord une personne qui transmet. Il y a ce qui est dit et ce qui n'est pas dit. En médecine, j'avais compris cela. Il fallait savoir d'abord, qui faisait les sujets, après, comprendre le personnage pour anticiper le sujet. Par exemple, en physique, le prof ne cessait de dire que ce qui comptait était l'esprit du cours. De fait, le sujet n'était pas au programme.
Un cours, c'est aussi un échange. Mes activités d'enseignant se sont toujours basés sur la réaction, la surprise, l'imprévu quelque fois (je n'enseigne pas ou peu en rapport avec le dentaire). Il y a un plaisir absolu à conquérir un auditoire qui en oublie l'horaire de fin du cours. C'est possible sans écran, cela me semble difficile en présence d'écran.
Certains profs de ma jeunesse étaient des spectacles d'érudition, de maitrise absolu de la langue française (le subjonctif ou encorel'hystérie quant au mélange de racine grecque avec une racine latine). Certains étaient aussi des spectacles de bêtises et de suffisance. Beaucoup ont construit ce que je suis aujourd'hui.
Un cours, c'était surtout auparavant une digestion de connaissance pour en donner la substantifique moelle. Maintenant, l'accès au connaissance est immédiat. Plus de temps passés en bibliothèque, plus de fiches papier à consulter pour trouver le bon livre ou la bonne revue, source de la bonne information. Par contre, de cet accès immédiat à l'information, on se retrouve dans le problème contraire. Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est douteux? Qu'est-ce qui est faux ? Trop d'information noierait-il la connaissance ? L'enseignement doit rentrer dans une nouvelle ère, une nouvelle aire.
Dans le métro plus un seul journal, plus ou presque plus de livre. J'aimais lire à la dérober le journal du voisin. J'aimais surprendre la belle qui regardait son beau voisin dans le reflet des vitres. C'est étrange ce sentiment de vide entre les personnes.
Le plaisir, le bonheur, il me semble vient des relations que l'ont entretient avec les gens qu'on aiment. Je ne sais pas quoi penser de cette présence de technologie entre les personnes. Et encore s'agit-il d'êtres humains ?
Malgré tout, bonne et heureuse décennie 2020 !!!

vulpi

02/01/2020 à 18h43

Joli texte... Lu sur mon smartphone, comme quoi...

Oh non Vulpi ! Pas toi aussi !