Cookie Consent byPrivacyPolicies.comMedecine (chirurgie++) ou Odontologie ? - Eugenol

Medecine (chirurgie++) ou Odontologie ?

Haganezuka

03/06/2020 à 13h10

Bonjour ! J'imagine que le sujet a été abordé de nombreuses fois cependant je ne trouve pas d'éléments vraiment "pertinents" à mes yeux.

Je suis un étudiant en PACES et je vais repasser le concours dans quelques semaines, étant doublant, j'ai eu dentaire l'année dernière et j'ai raté medecine à 23 places. Cette année, vu mon classement, je devrais avoir les deux seulement voilà, on est à 3 semaines du concours et je ne cesse de me remettre en question chaque heure alors que je devrais passer mon temps à réviser.

J'ai commencé la PACES l'année dernière car je voulais absolument faire de la chirurgie, je pensais déjà à faire dentaire d'emblée, j'ai ensuite eu la chance de pouvoir faire un stage chez un dentiste et l'exercice que j'ai vu m'a réellement plu ce qui a conforté mon choix de base.
Sauf qu'au cours de l'année j'ai développé une sorte de passion pour les sciences fondamentales au point où je ne pouvais pas envisager une carrière sans elles. J'ai vraiment adoré la biochimie, l'histologie, les biostats et meme la SSH, c'est donc naturellement que je me suis mis dans la tête de faire médecine vers la mi-mars pour embrasser une carrière idéalement hospitalo-universitaire.

Je viens d'apprendre très récemment que c'était apparemment possible d'avoir une activité de chercheur en odontologie en plus d'être omnipraticien ou praticien spécialisé. Je suis donc revenu sur mon choix de base cependant j'ai toujours des craintes vis à vis de la filière, en général :
-ça fait quelques temps que je parcours ce forum et ce que je vois me rassure pas vraiment : RAC0, les ecoles privée type PESSOA Porto/Ecosse, considération par les patients, SMIC à la sortie ? Je vais peut être idéaliser mais j'aimerais vraiment être là à 100% pour mon patient et pas être obligé de bâcler mon travail pour des impératifs financiers. D'un autre côté gagner moins de 5k net par mois pour faire 6-10 ans d'études + 2 concours, je trouve ça léger. J'ai pas trop envie de finir salarié au smic dans un centre low cost...

Ce qui m'a poussé à faire médecine plus que dentaire c'était les sciences (argument qui ne tient plus), le prestige (de ce que j'ai lu, c'est une motivation un peu pourrie). En plus que maintenant avec la fin des ECN, ça va être la loterie pour avoir une spécialité chirurgicale.

Si je suis pris en dentaire je vais faire le cursus "excellence" de ma fac qui nous fait passer un master en plus de notre cursus.

C'est un peu confus, excusez moi, j'en voudrais à personne si ce post finit supprimé.


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

03/06/2020 à 13h21

Potentiellement tu peux revenir vers le dentaire en prenant médecine avec l'internat qui remplace les ex stomatos.

Pour ce qui est des postes de PU-PH en dentaire, c'est un milieux assez limité avec encore aujourd'hui au niveau public, une recherche qui est un peu laissé de coté et certains dentistes qui avaient cette aspiration qui se sont exilés à l’étranger.

Monte les escaliers marche par marche et permet toi d'avoir le choix. Mais potentiellement, il y a plus de débouchés en recherche fondamentale du coté de médecine et surtout plus de places mais pour un plus grand nombre de personnes.


P8210085 vfogyh - Eugenol
monge88

03/06/2020 à 13h26

Médecine plus d'ouverture vers des formes variées d'exercice. Perso je regrette d'avoir coché dentaire il y a 30 ans. Le boulot , surtout en omni devient aberrant.


dcs

03/06/2020 à 13h29

fais autre chose , l avenir est sombre !!!!


zoulman

03/06/2020 à 13h56

Pas dentaire tu pourras prendre chirurgie buccale en médecine aussi, si tu pars en dentaire y’a pas d’autre choix en spécialité purement chirurgicale. Si les sciences t’intéresses tu feras les Master 1 et 2 en parallèle avec stage de labo voir même une année recherche pendant l’internat.


Haganezuka

03/06/2020 à 13h59

Ah la recherche en dentaire est carrément laissée de côté ? A vrai dire je pensais jusqu'à peu qu'elle était associée aux études de médecine, enfin si il y a si peu de places que ce que vous dites, ça doit être très très limité. Enfin j'ai jeté un oeil aux matières que la fac nous propose, on doit choisir des matières qui sont celles du premier cycle des études médicales (P2 D1) donc ça avait l'air de préparer à la recherche à la limite des 2 domaines.

Sinon pouvez vous me dire comment vous percevez ce que vous faîtes aujourd'hui ? Ca ressemble à ce que vous vous imaginiez ? Pas mal de personnes ici ont l'air de regretter leur choix, mais j'imagine que ça ne se limite pas à "Pessoa, pas d'argent, la méchante sécu", si ?


P2eqdh3csim6s7nb09ktdq3e7ev8 - Eugenol
barbabapat

03/06/2020 à 14h26

La recherche en dentaire est bcp plus liées quand même à des applications directe en rapport avec des industriels.
Il y a 16 facs dentaires en France ce qui limite les places dans les disciplines et en recherche par rapport aux disciplines.

La recherche en médecine c'est les facultés, c'est les industriels, c'est les établissements publics.


Wadi

03/06/2020 à 14h32

J'ai fait un doctorat en pharmacie (filière industrie&recherche) avant d'aller en dentaire. Du coup, je vais pouvoir répondre à quelques unes de tes questions.

1/ Les études de médecine sont beaucoup plus généralistes que les études de dentaire. Tu te fermes moins de portes mais tu étudies des choses qui ne t'intéresseront pas forcément. Les études de médecine sont, aussi, beaucoup plus exigeantes (en terme d'investissement personnel) que les études de dentaire. Tu devras travailler beaucoup plus en médecine qu'en dentaire pour réussir tes examens et, surtout, obtenir une spécialité intéressante. Si c'est vraiment la cavité orale qui t'intéresse, l'avantage de médecine est que tu as accès à une spécialité chirurgicale très intéressante (et très rémunératrice) : la chirurgie maxillo-faciale. C'est d'ailleurs une exception assez française, en Amérique du nord, CMF se fait via dentaire ...

2/ Tu as beaucoup plus de postes hospitalo-universitaires en médecine que tu n'en as en dentaire (environ 8000*9 étudiants en médecine contre environ 1500*6 en dentaire ...). SAUF que beaucoup plus de médecins sont intéressés par ces postes que de dentistes. De là, je dirai que ça me parait au moins aussi facile (si ce n'est plus) de faire une carrière HU en dentaire qu'en médecine.

3/ Les UE qui te sont proposées pour valider ton M1 recherche n'ont aucune influence sur le M2 Recherche que tu pourrais suivre et, encore moins, sur les sujets de recherche sur lesquels tu pourrais travailler quand tu auras 30 ans ... Ce ne sont pas ces enseignements qui dicteront tes sujets de recherche futurs. Ce cursus "M1 Recherche" facultatif a pour objectif de t'ouvrir à la recherche, il ne te ferme aucune porte.
Par exemple, j'ai un M2 Pro en Biomatériaux et j'ai un M1 en Pharmaco/Toxico ; cela ne m’empêcherait pas de faire une thèse ("d'Université", par opposition à la "thèse d'exercice") en biologie cellulaire ou en biochimie si j'en avais envie. Il suffit juste de trouver un financement et un directeur de thèse (et pas forcément en France). Honnêtement, le mec s'en foutra un peu de savoir quelles UER tu as prises en 3A et 4A ... Il te dira de faire ta bibliographie sur le sujet et tu deviendras un "expert" dans ce domaine au moins aussi pointu que tu l'aurais été avec un M2 (qui reste assez généralistes quoi qu'on en dise).

La première question est de savoir ce que tu as envie d'étudier pendant six ans : la cavité orale en long en large et en travers ou beaucoup plus de choses mais plus superficiellement ; un enseignement théorique et pratique ou un enseignement théorique uniquement ? L'autre question est de savoir ce que tu as envie d'avoir comme exercice : être spécialiste de la cavité orale ou être spécialiste d'une autre partie du corps.


Wadi

03/06/2020 à 14h38

Pas nécessairement, un certain nombre d'enseignants font aussi de la recherche fondamentale (ou où les applications cliniques sont beaucoup plus lointaines, par exemple : l'ingénierie tissulaire).

Maintenant, si c'est vraiment la recherche qui l'intéresse, ce n'est pas une carrière HU qu'il faut qu'il fasse. La recherche est vraiment la "troisième roue de leurs vélos" (qui passe bien après la clinique et l'enseignement).

Celui qui veut vraiment faire de la recherche doit plus trouver un poste de CR/DR au CNRS. Il ne fera plus de clinique et très peu d'enseignement, il aura donc le temps de se plonger dans ses recherches. Là, une formation de médecin (avec la spé NON chirurgicale qui va bien) me parait plus adaptée.


lfdupérou

03/06/2020 à 21h01

Je ne sais pas comment ça se passe en médecine et dans les autres facs dentaires mais à la fac de Lyon, la recherche m’a paru complètement anecdotique. En tout cas, ils n’encouragaient aucun étudiant dans cette voie et je ne connais personne dans les promos autour de la mienne qui s’y soit engagé...
Je n’ ai pas non plus de souvenir de publication majeure des chercheurs de la fac quand j’y étais...


vintagescope

03/06/2020 à 21h10

Des chercheurs on en trouve !

Des trouveurs on en cherche ...


Haganezuka

04/06/2020 à 05h44

Tout d'abord merci de vos réponses !

Ifdupérou : justement, ma fac (Marseille) a l'air très impliqué là dedans, étant donné qu'en O2 ou en P2 on est OBLIGE de suivre une UE qui s'appelle initiation à la recherche et si on veut continuer, on a des documents qui nous expliquent comment s'inscrire, quelles UE prendre, quand passer sa thèse tout ça.
Ceux qui veulent pas faire de la recherche prennent un module de sciences sociales et arrêtent.

Wadi : Idéalement je veux conserver une activité clinique en plus de la recherche à côté, j'ose espérer que je pourrais moduler le ratio des 2 une fois dans le bain. Concrètement si j'avais pas des problèmes de famille j'aurais volontiers préparé le concours d'entrée à l'ENS mais bon... Au final je me rends compte que la recherche dans un domaine aussi limité que l'odontologie m'intéresse moins que celle que tu me décrits en médecine et mon objectif est justement de me fermer le moins de portes possibles.
Quant à la question des connaissances, je trouve ça complètement aberrant ce système de spécialisation où on considère tout appareil par appareil... C'est comme quand les profs parlent des chercheurs en biologie et des chercheurs en chimie (après ces même profs avouent que ça tend à s'uniformiser entre les domaines). J'aimerais rester le plus polyvalent possible, peut être que dans quelques années un domaine particulier m’intéressera plus que les autres.


Aiguille cyboyt - Eugenol
fatboy

04/06/2020 à 10h40

Medecine: plus de debouchés variés, plus valorisant.
Dentaire: plus rapide, pas d'ECN, pas de cancero, de deces, bref moins lourd que certaines specialites medicales.

Beaucoup veulent faire de la recherche en arrivant en medecine, peu vers la fin. Salaires faibles, panier de crabes, evolution treeeees lente.

Si je pouvais revenir 25 ans en arriere, je choisirais medecine et je me sortirais les doigts pour etre bien classé et faire de la bonne chir (genou, rachis...).


Wadi

04/06/2020 à 12h02

@fatboy

Si c'est pour des considérations économiques : les chirs ne s'en sortent que grâce au Secteur II. Les tarifs CCAM sont aussi lamentables chez eux que chez nous.

Pire, avec la guerre spé chir vs spé méd, ils sont inaudibles dans leur UNPS et se font savonner la planche (pour ne pas dire "vendre") par les spé méds (https://syngof.fr/communiques-presse/suppression-du-2eme-college-electoral-en-2020-le-bloc-paie-cher-son-refus-de-la-compromission/).

Les chirurgiens-dentistes sont bien plus unis que les médecins (une flopée de spés avec des interêts très divergents ; les MG étant les plus nombreux et, donc, les plus influents) et les pharmaciens (guerre intestine entre les titulaires (Section A) et les adjoints (Section D)). Vous ne le voyez pas parce que vous n'avez pas l'expérience d'autre chose.

Avec un syndicat combatif (comme la FSDL) à la tête des négociations, les chirurgiens-dentistes pourraient largement s'en sortir en exigeant un Secteur II. Cela ne demande que de porter ses couilles, que chaque CD comprenne qu'il a les mêmes intérêts que ses confrères et, donc, de faire serrer les rangs. Vous me direz que c'est irréaliste, je vous répondrai que c'est bien plus réaliste chez les CD que chez les médecins et pharmaciens.

@Haganezuka

Ce n'est pas parce que tu es dentiste que tu dois nécessairement te limiter qu'à de la recherche en odontologie. Rien ne t'empêche de faire de la recherche en immunologie ; par exemple. Par ailleurs, si tu deviens chercheur, ton domaine de recherche sera nécessairement extrêmement pointu. Mon père, cristallographe, a passé sa vie à étudier les propriétés physico-chimiques d'un type de cristal ; par exemple.

Et, honnêtement, non. Un bon chirurgien doit opérer énormément pour devenir et rester bon. La rapidité est, par exemple, un critère très important de récupération dans beaucoup de "chirurgie lourde". Si tu n’opères pas suffisamment, tu seras lent et mauvais.
Par ailleurs, en tant qu'HU (Hopistalo-Universitaire), tu dois des heures d'enseignements (192 heures/an). Au final, on dira que : l'hopital te prendra 2.5 j/sem ; l'enseignement 0.5 j/sem et il ne te restera que 2 j/sem (au mieux, parce que c'est sans compter toutes les réunions diverses et variés ; formations continues (chirurgie ++), etc.) pour faire avancer tes recherches.
Sachant qu'une bonne partie de ton temps de chercheur consistera à remplir des appels d'offres ANR (ou autre) pour récupérer des fonds (et, crois moi, la recherche biomédicale coûte un bras et une jambe ; par exemple, j'utilisais un milieu de culture à 500 €/L). Autant dire que c'est très très peu de temps.


pharmacien75

04/06/2020 à 12h14

C'est marrant car tu es attiré par 2 domaines assez opposés (la recherche très fondamentale qui est théorique +++, et la chirurgie qui est pratique et technique +++).

Dans les centres de recherche, je n'ai jamais croisé un seul dentiste, ils doivent être vraiment rares, ce sont quasiment toujours des médecins ou pharmaciens. Et encore, en recherche purement fondamentale, ce sont plutôt des pharmaciens car les médecins vont plutôt vers de la recherche clinique (par exemple, en pharmacologie clinique on retrouve surtout des médecins et en pharmacologie moléculaire des pharmaciens).

La recherche c'est un vrai métier... Difficile voir impossible à cumuler avec une pratique de terrain.