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Chroniques z'et cas cliniques de Pal
23/07/2023 à 13h58
L’ESPINGOUIN
Norme allemande, après un mois de vacances, on devrait tous péter la niaque. Ben pas moi !
D’abord, rien que d’avoir deux trucs à penser en même temps, ça me farcit le chou, y a surchauffe dans le cervelas. Deuzio, même le matos a pas envie de se remettre à besogner. Tout merdoie : le computeur qui s’allume pas, l’aspi qu’aspire pas, la zouillette qui zouille du calbénium pur, couleur vomi de Satan, et j’en passe…Tertio-troizio-trimo, la patientèle me saute dessus comme la vérole sur le bas-clergé pour m’accabler des ses pépins dentaires. Ah elles sont loin, les randos du matin sur les petits sentiers côtiers de la Cornouaille !
Oui parce que l’Espagne, terminé ! Disons-le franco : l’espingouin est fourbe ! D’accord, y a la calor, y a la cerveuzâ, la sangria et la paëlla. D’accord, l’autochtone roucoule comme Roulio Essuiglas, mais faut pas s’y fier ! N’omettons jamais que l’Ibère n’aime rien tant que de massacrer le bovidé ! Il exulte quand un maigrichon sapé en poiscaille se trémousse autour d’un bestiau transpercé de partout et agonisant au bout de sa fressure. Z’ont l’ goût du sang, ces mecs-là ! Et puis l’Ibère est colère, c’est congénital. Y a qu’à voir, même quand il pourrait tranquillos guincher une p’tite java avec sa bonne femme, ben non ! Faut qu’il tire une tronche de bandit corse en pétard et qu’il file des grands coups de talon au parquet !
J’étais déjà circonspect. Mais le coup de grâce, l’estocade, c’est M’sieur Ramirez qui me l’a portée ! Voilà un gars qui, en dépit d’une paralysie des zygos, ne semblait pas nerveux pour une pésète. L’avait plutôt l’air bonasson d’un retraité pépère. Eh ben il a bien failli me balancer un pilon dans le groin, en version Cassius ! Oyez plutôt :
L’individu est un vieux client de la boutique, puisqu’il a connu feu mon prédécesseur à ses débuts dans le turbin. Il a beau vaquer dans l’Hexa-Gaule depuis quarante piges, on comprend toujours que-dalle à quoi qu’y dit, tellement qu’il bouffe toutes les consonnes comme s’il avait dix dragées dans le clapoir. Environ une fois de temps en temps, il sollicite nos hautes compétences, mais c’est juste pour un piquotis ou un grattouillis, vu qu’au niveau de la tritureuse, c’est quasi un hippopotame: un massicot carré surpuissant, des pavés mastoques, aplatis et jaunasses, mais en béton armé. Tout est donc désespérément inexploitable pour l’homme de l’art, sauf une vieille couronne en ferraille sur 26, datant probablement de la dictature du Godillot, qui ne lui cause aucun tracas mais qu’a pas suivi la gencive dans son ascension de trois millimètres. Alors, étant de l’école holistico-consciente, j’y explique à chaque fois qu’il serait de bonne dentisterie, nonobstant a fortiori ipso facto stricto sensu, de remplacer l’antiquité par une pièce high-tech dont la rutilance le disputerait à la durabilance.
Or donc, l’hispanique se pointe dernièrement, me baragouinant qu’il se décide enfin à suivre mon docte conseil.
« Voilà qui est sage, amigo mio ! Ouvrez donc la bouche, pour faveur. »
Action !
Légère cocaïnisation de la zone pour le bien-aise du sujet, une petite fentillette, comme dans du beurre, sur la face externe de la bague dysajustée, un petit trohu sous le plafond, et Wam ! Je décapsule l’organe avec la virtuosité et le fignolé du geste par lesquels on reconnaît la signature exclusive du clinicien de haut vol.
Jubilation ! Le meugnon est intact, totalement momifié par l’oxyphosphate !
Nous dépouillons a minima, et clichons aux fins d’analyser finement l’endodonte : nous avons à faire, très probablement, à une bonne vieille pâ-pâte eugénolée, mais elle fut si magistralement lentulée jusqu’aux constrictions que les trabécules environnantes en sont visiblement benoîtes.
Y a pu qu’à !
Tandis que Rosé - c’est son préblase, défense de rire ! - molarde bruyamment, je procède aux malaxage et spatulage classiques. Bite-tray dedans le site, j’emprunte la wash classique : du hard d’abord, puis, trois minutes plus tard, je décharge et réitère l’opération, mais tout en ductilité. J’invite enfin le transpyrénéen à riper ses galoches pour reviendre la semaine suivante.
Béni soit mon proto ! Le joyau inoxydable et étincelant s’ajuste alors au quart de poil et je le sertis sur le chicot en moins de deux. Olé !
Assistante ! La couenta pour le signor !
Mais z’hélas !
Quinze jours plus tard, le dit-Ramirez nous tube et reprend rencard au motif qu’il aurait mal en briffant de la bidoche. Il a qu’à boulotter du poisson, me direz-vous, mais j’ulcérise, car je subodore qu’il va me désarçonner par la couillonnade habituelle : « J’avais pas mal avant, j’ai mal après. C’est quand même pas normal ! »
Le lendemain, el hombre déboule en tirant la renfrogne. Gardant ostensiblement un air aussi serein que rompu à ce genre de désagrément post-op, j’y cause de la petite arthrite passagère, prend une p’tite radio (RAS), sous-occluse et le reconduis à l’huis avec une p’tite boîte de Nurofen. Vouaaaalà ! Allez, adios, hein !
Mais Pal, en lui-même, de fumer par les portugaises, car, par St Ptôme, qu’est-ce-que-c’est-que-ça-que-c’est ? Y a pas de surocc, y a pas un angström de libre pour un quelconque microbilcule, et je n’ai que caressé ce chical silencieux depuis un demi-siècle. Alors, quoi ? Pur cinoche ? Masticage intempestif sur une carne trop cuite ? Je me perds en jectures pendant trois jours, puis, emporté par le tourbillon de la vie, oublie le cas clinique.
Mais z’hélas !
Quinze jours plus tard, le dit-Ramirez déboule sans prévenir sur les couilles de midi. Pas glop! D’autant que l’assistante vient m’informer que son faciès de toro fumant des naseaux n’augure pas franchement de cordiales dispositions. Fichtre ! Flageolant dans mon bénouze, le palpitant en pompage maximum, j’affronte avec bravoure un véritable fauve au regard assassin.
« Il arrive parfois, cher monsieur, qu’un minime - mais pernicieux, je vous l’accorde- réveil infectieux accompagne un tel acte opératoire. Aussi je vais vous prescr… »
« J’en ai malle de vos complimés !! Vous m’allachez la dent !! Tout de suite !!! J’ paltilai pas d’ici !!! » beugle en bavant le forcené.
Ah, douceur andalouse !
Pendant que, flegmatique, je me repeigne sommairement et m’éponge la face qui dégouline de postillons castillans, mon cortex analytique me souffle les éléments du dilemme.
Mon Pal, me dit-il :
soit tu tentes, par deux manchettes, un Double-Nelson et une clé à la verge, de maîtriser la brute épaisse pour l’éjecter manu dentisteri. Mais le mobilier va morfler !
-Soit tu phones les poulardins, mais ça manque un peu de chevalerie.
-Soit, dans un esprit de paix et de préservation des intégrités physiques, tu exauces le désir clairement ci-exprimé du client.
Je suis ceinture jaune de yoga, de gabarit mi-mouche et de tempérament câlin. J’ai avulsé.
23/07/2023 à 16h53
Relu avec toujours autant de plaisir, sourire aux lèvres, même si ça me rappelle une situation à peu de mots près, identique xD
24/07/2023 à 06h11
Et encore la dent est partie
Imaginez si elle voulait pas sortir
Je cite :
« au niveau de la tritureuse, c’est quasi un hippopotame: un massicot carré surpuissant, des pavés mastoques, aplatis et jaunasses, mais en béton armé«
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la csnd a voulu le "fromage" de la CCAM
la SECU a ajouté une tapette autour
24/07/2023 à 06h21
La dépulpation n’a pas dû être une sinécure ! Des images peut-être ?
Le poids des mots, le choc des photos !
24/07/2023 à 07h09
mais osef du pourquoi du comment dentarue , t'es en manque d'agresser quelqu'un ?profite du moment et de la prose de Pal ,on en a tous eu des trucs comme ça et si tu n'en as pas eu encore ton tour viendra ..
24/07/2023 à 07h18
Ma mère voici le temps venu
D'aller prier pour mon salut
PAL est revenue
Bougnat tu peux garder ton vin
Ce soir je boirai mon chagrin
PAL est revenue
Toi la servante toi la Maria
Vaudrait peut-être mieux changer nos draps
PAL est revenue
Mes amis ne me laissez pas
Ce soir je repars au combat
Maudit PAL puisque te v'là....
(je sais , c'est un poil trop, mais je n'ai pas mis les couplets suivant un chihuahua trop genrés...)
24/07/2023 à 07h58
faut pas se plaindre, ça va aller vite pour reprendre ... toc toc badaboum
24/07/2023 à 08h16
La 25 a été soignée il y a un mois. Le patient a eu mal une semaine à se taper la tête contre les murs.
La 26 vient d’être couronnée également car à cause de cette dent le patient devait prendre des atb tous les mois depuis fort longtemps.
Beau travail, plr doit être fier !
24/07/2023 à 08h42
Ce charmant patient qui sort de chez le dentiste ne comprend pas pourquoi il faudrait reprendre 25 et extraire 26 (large image radioclaire vestibulaire sur un apex MV très résorbé, couronne dans la furcation avec image radioclaire de furcation également), tout est neuf.
Comment lui expliquer sans nuire à la très bonne réputation de mon consciencieux confrère ?
24/07/2023 à 09h30
Tu veux demontrer quoi avec ce cas ? qu'il y a des incompétents ..ben oui comme partout mais conventionné , pas conventionné, libéral salarié , sécu ou pas sécu , taris à 100 balles ou à 300 balles , ça ne changera pas : le gars est nul ou peut-être malade ....
24/07/2023 à 10h24
certes mais comme c est raconté bien moins drôle que les cas cliniques de Dr Pal tu es hors sujet .
24/07/2023 à 10h35
Je ne démontre rien du tout, un coup de davier et y’aura plus de souci.
Ils sont vraiment pénibles ces patients qui bossent dans La Défense !
24/07/2023 à 11h50
Un talent chez Pal bien supérieur à du Audiard.
A ce niveau de génie tu perds ton temps en dentisterie.
Il serait bien mieux utilisé dans un métier artistique, même si tu excelles dans ta pratique au fauteuil !
Continues on se régale vraiment à te lire.
Eugenol commençait vraiment à être ennuyeux.
24/07/2023 à 11h57
« même si tu excelles dans ta pratique au fauteuil ! »
Tu tiens ça d’où ? Il a dit lui même qu’il était nul et peu équipé…
24/07/2023 à 12h27
Dès le début, on avait bien flairé que l’ancêtre était pas très clair. Deux spots qui pètent dans la salle d’attente au moment pile où il y rentre, c’est quand même pas normal! Aussi sec, j’ai jeté un coup d’œil suspicieux sur sa gueule de cureton lubrique , et, là, c’est un signe, j’ai tout de suite eu envie d’ enfoncer un pot de chambre dessus. Il a beau vous grimacer un sourire équivoque de représentant en petites culottes, le teint est cadaverdâtre, l’œil fourbe et la voix sépulcrale. « Eul djiâbe est d’dans ! », qu’on s’est dit.
Physiquement, le dénommé Roland Foiré n’est pas vraiment l’archétype de l’acrobate : depuis des lustres, il est complètement cintré et bancroche de la charpente à cause d’ une poly-rhumarthrosite aussi sévère que fulminante. Mais attendez ! En prime, vous allez pouffer, il s’est fait dégommer par une bagnole l’année dernière. A la réception sur ciment de son double salto carpé, qui, semble t-il, ne fut pas parfaitement maîtrisée, il a complètement implosé. Et après six mois de broches et de plâtres, tout s’est consolidifié façon soudure. Bilan, il est souple comme une clé à molette. On dirait un robot, plié, cabossé, qui vous tend une horrible pince de zomard, puis qui se meut mécaniquement, à vingt mètres à l’heure en pointe, en glissant un panard après l’autre sur le lino.
Premier rambour, le cagneux nous déclare se pointer pour « une simple visite ».
Eh bien soit, visitons !
A mon invite, l’estropiat repart en translation boiteuse vers le fauteuil. Il s’arrête devant, puis commence à piétiner sur place, pivote de 180° sur son axe principal, raide comme un cep de vigne, avant de se poser péniblement en cinq points sur le trône opératoire.
J’ incline alors l’ensemble homme-machine aux fins d’y scoper l’antre buccale. Le dossier à poste, j’illumine soigneusement la zone sous-pifère, et m’apprête à lui demander de bien vouloir déclore le clapet bi-labial :
« Alors, ouvr… »
« Excusez-moi, est-ce que j’ peux me rincer la bouche ? »
« Maintenant ? Là ? Mééééé…. Bon, si vous voulez… »
Avant que j’aie le temps de tout refoutre à zéro, le gugusse se fout à gigoter comme un crabe retourné, geignant et grimaçant d’efforts pour se redresser. Il cherche en vain un accoudoir, agrippe le crachoir, s’accroche à la tablette. Bref, il fout tout en l’air.
« Mais attendez une seconde, je vous remonte! »
Evidemment, il écrabouille le gobelet plastoc de sa pince de zomard, s’en renverse la moitié sur le jabot et crache l’autre à côté du bassinet !
Je sais pas s’il s’est juré de me foutre les nerfs en bouffettes, mais c’est vachement bien imité !
Cette fois, je bascule carrément le dossier de soixante-dix degrés, comme ça il est comme un mouton sur le dos : même en agitant les quatre pattes, il est infoutu d’argougner quoi que ce soit.
Le gars est tellement voûté que pour lui éclairer l’embouchure, macache bono ! Ce n’est qu’au prix d’une sévère contorsion du rachis du dos que j’y entrevois le mâchoir. Mouais… Taux masticatif : 56,7%, à vue de pif. Ce qui reste est vétusse, et même à l’état fossile, mais aplati, lisse et poli comme du marbre. C’est comme si qu’y bruxait des dents.
Je sais bien qu’un indépendentiste intégriste, à ce stade, imposerait au sujet un traitement global multiphasé. Mais moi, n’écoutant que mon courage qui ne me dit absolument rien, je me garde bien d’évoquer d’emblée la réfection du réfectoire.
« J’ai une très bonne hygiène, me susurre t-il, je me brosse au moins quatre fois par jour. Et la langue aussi. »
Je dirais plutôt qu’il se ponce l’ingurgitoir à la toile émeri, ce toqué !
« Vas--y mou quand même, papa, tu vas te fusiller toutes les papilles. »
« Les papilles ? »
« Ben oui, les papilles goûtatives. C’est les p’tites ventouses, là, sur le d’ssus d’ la menteuse. C’est ça qui t’envoie la mayonnaise directement dans le cerveau. »
Faut quand même être pointu pour faire de la vulgarisation scientifique sans prononcer un seul gros mot .
« En fait, docteur, j’aimerais savoir s’il serait possible de remplacer les dents qui manquent, car, voyez-vous, j’ai des problèmes estomagaux. »
« Mais comment donc ! Que diriez-vous d’un petit décolleté avantageux ? »
Emballez, c’est pesé ! L’informe infirme paraphe mon devis pour un stellite chromo-cobaltique et s’arrache comme un automate Duracell.
Principe de précaution oblige, je repasse dans la salle d’attente pour faire des signes de croix, brandir un crucifix, une gousse d’ail et une patte de lapin ! On sait jamais. Dans le pacson de médocs qu’il s’envoie, y pourrait y avoir des suppos de Satan !
Trois semaines après qu’on lui ait enquillé dans la mangeoire un superbe dispositif médical sur mesure conforme à la directive 93/42/CEE, le vioque bigophone et trouve le moyen de râler :
« Je suis tout de même un peu surpris par mon remboursement. J’aurais aimé être prévenu. Le docteur m’a parlé d’appareil, mais il ne m’a pas jamais dit qu’il s’agissait de prothèse dentaire. »
Et moi qui le croyais Malin !
24/07/2023 à 12h38
Que c'est bon ! ( et pas une faute il me semble ....) mais t'as une radio qu'on vérifie ? et puis lui as tu proposé des implants pcq tu dois tout proposer et laisse le libre choix ....
24/07/2023 à 13h24
DrPAL écrivait:
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"Physiquement, le dénommé Roland Foiré "
xcelent , j arrête de lire là pour pas gaspiller , merci .
24/07/2023 à 14h41
Grifix-Gezucri écrivait:
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> Un talent chez Pal bien supérieur à du Audiard.
> A ce niveau de génie tu perds ton temps en dentisterie.
Pal est aux dialoguistes ce qu’Einstein est à la science , ou ce que Mozart est à la musique. Dans le milieu de la culture, on l’appelle the genius. C’est bien simple , je n’ai jamais été aussi estomaqué par une telle vivacité d’esprit. Ça me rappelle l’intelligence de notre Julien Lepers qui nous pondait de superbes devinettes. Elle illuminait Eugenol par sa créativité, son esprit , que dis-je par son génie, il faut bien le dire.
Depuis que Julien Lepers n’est plus là, vous pouvez remarquer qu’ Eugenol est en état de décomposition. Espérons qu’elle revienne le plus rapidement possible. Elle éblouissait mes journées par son savoir. Que ferions-nous sans le soleil ? On ne peut pas vivre sans. C’était le soleil qui irradiait Eugenol de son savoir et de son talent.
24/07/2023 à 15h37
Nanard écrivait:
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" Ça me rappelle l’intelligence de notre Julien Lepers qui nous pondait de superbes devinettes. Elle illuminait Eugenol par sa créativité, son esprit , que dis-je par son génie, il faut bien le dire. Depuis que Julien Lepers n’est plus là, vous pouvez remarquer qu’ Eugenol est en état de décomposition .... "
Roland Foiré :-)))
bon après qui aime bien châtie bien :-)
24/07/2023 à 15h46
DrPAL écrivait:
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> Trois semaines après qu’on lui ait enquillé dans la mangeoire un superbe
> dispositif médical sur mesure conforme à la directive 93/42/CEE,
Malheureux !! La directive a été abrogée en 2021.
https://www.dnv.fr/news/mise-a-jour-importante-sur-la-reglementation-des-dispositifs-medicaux-mai-2021-201844
Paix à ton âme
Crux sacra sit mihi lux
Non draco sit mihi dux
Vade retro satana
Numquam suade mihi vana
Sunt mala quae libas
Ipse venena bibas