Thèse et choix d'exercice

Bonjour à tous !

Récemment thésée, je me pose de nombreuses questions sur l'orientation et le sens que je souhaite donner à mon exercice...

J'ai déjà réalisé des remplacements en omnipratique depuis 2 ans en cab libéral. J'ai bien aimé mais je me demande si c'est vraiment ce que j'apprécie le plus.
Je me pose des questions sur la pratique d'un exercice hospitalier en CH, mais je ne sais pas quelle y est la place d'un chirurgien dentiste.
Est-ce réservé aux spécialistes chir oraux ? Car il est maintenant trop tard pour moi pour me spécialiser par l'internat...
Si certains d'entre vous exercent comme CD à l'hôpital (hors service odontologie rattaché aux facs dentaire) pourriez vous me dire concrètement quel est votre type d'exercice ?
Y a t il des DU pertinents à passer pour réaliser un exercice hospitalier ? Je suis intéressée par ceux de dermato buccale et de médecine bucco-dentaire du sport, mais peut-être n'y a t il pas d'intérêt et/ou de demande pour ce type de consultations à l'hôpital...

Merci par avance pour vos retours d'expériences !

En dermato buccale, il y a de la demande.

Personnellement je ne suis pas fortiche sur ça, et j'adresse aux stomato. Avec des delais parfois longs (sauf urgence et lésion maligne possible).

J'ai aussi une consoeur qui bosse une journée par semaine en clinique pour les chir sous AG. Elle ne mentionne pas d'internat dans ses diplomes mais quelques DU.

Pour garder un pied à l'hopital tu peux aussi suivre le parcours attaché, assistant puis mcu.

Praticien Hospitalier (PH), ça se fait, avec un exercice d'omnipratique sur patients hospitalisés, souvent en gériatrie, dans certains hôpitaux de périphérie hors fac.
Il faut juste contacter les hôpitaux
Si tu es motivé, tu peux même proposer une création à un hôpital.

torino

28/09/2023 à 17h05

Oui tu trouvera sans problème un poste de PH dans un hôpital périphérique, le diplôme de CD suffit et ont te déroule le tapis rouge.
Malheureusement les moyens dans ce genre d'hôpitaux sont limités et il faut se battre pour avoir du matériel pour travailler et le justifier à des administratifs qui n'ont aucune connaissance de notre métier.
Pour ma part j'ai fais 2 ans en tant que PH, comme le dis Gabzou pas mal de gériatrie, beaucoup de patients suivi en cancéro, pour des bilans avant chimio avec son lot d'édentations totales à réaliser. C'est particulier, surtout sur des patients déjà bien fragilisés moralement par la maladie.
Par contre tu as la possibilité de réaliser des actes sous AG, et de te former auprès des sto si tu aimes la chir.
Si tu es titularisé tu as la possibilité de faire du privé, ce qui permet de mettre du beurre dans les épinards.

Merci pour toutes vos réponses rapides !! :)

Donc c’est tout à fait possible d’exercer à l’hôpital, avec un exercice qui peut varier d’un CH à l’autre si je comprends bien…
Effectivement j’aimerais bien en profiter pour être un peu plus formée à la chirurgie mais je n’étais pas sûre que cela soit possible sans avoir la spé..
Niveau salaire, est on payé à l’acte ou salaire fixe ?
Je pense que je vais aller me renseigner auprès du CH proche de chez moi pour voir ce qui serait envisageable ! :)

torino écrivait:
------
> Si tu es titularisé tu as la possibilité de faire du privé, ce qui permet de
> mettre du beurre dans les épinards.

Ça veut dire quoi être titularisé ?

afcsp écrivait:
> Effectivement j’aimerais bien en profiter pour être un peu plus formée à la
> chirurgie mais je n’étais pas sûre que cela soit possible sans avoir la spé..

Alors ça c'est variable, TRES variable. Mais en général les hôpitaux ne sont pas des lieux de formation, ils cherchent du personnel et les soignants n'ont pas le temps de former pour le plaisir. Et je ne te parle pas de la guéguerre maxillo-stomato/chirurgien dentiste.
A moins de tomber dans un cadre très spécifique, c'est pas facile (sauf hopital avec fac dentaire ou rattaché avec déjà un service qui accueille des internes en chir, là ils ont surement plus l'habitude). Torino a eu de la chance.

> Niveau salaire, est on payé à l’acte ou salaire fixe ?
Les deux sont possibles selon le contrat, tu peux être un libéral exerçant dans des locaux hospitaliers ou un PH salarié. Le deuxième cas est plus fréquent quand même. Et on t'impose un peu tes missions.

> Ça veut dire quoi être titularisé ?

Il y a plein de statuts. Titulaire c'est un poste définitif, par opposition à un poste temporaire. Un peu comme CDI et CDD, avec tout un tas de détails plus ou moins complexes.

PH est un statut de titulaire, qui offre la possibilité de faire, sur une durée maximale d'1 jour par semaine pour un temps plein, une activité libérale dans les locaux en payant un loyer pour le local et l'assistante éventuelle.
Attention, ça coupe d'une prime de service public exclusif de 1000€ par mois pour les temps plein hospitaliers donc faut rentabiliser l'exercice. Et l'exercice libéral en cadre hospitalier est BEAUCOUP moins rentable et efficace que l'exercice en cabinet depuis la fin du droit à dépassement permanent.

rapelapente

30/09/2023 à 20h16

J'ai eu une expérience hospitalière d'environ deux ans, à temps partiel.
Sur une idée d'une amie gérant deux centres d'accueil d'autistes, un projet monté en liaison avec l'ars du Var, pour soigner des patients présentant un handicap.
On m'a demandé de prendre en charge le volet dentaire.
Il y avait aussi un psy, une généraliste et des infirmières.
Budget public de plus de 200k par ans.
Un désastre.
L'hôpital est un fromage où tout un tas de rats ont fait leur nid ( "cadres de santé ", chefs de pôle, communicants...).
En deux ans il n'a pas été possible d'avoir une rétro ou un créneau de bloc, alors qu'il y en avait de libres, et que c'est indispensable pour soigner ce public.
Je ne pouvais quasiment pas bosser.
Par contre, repas gastronomiques, réunions stériles, publications d'auto congratulations, ca y allait!
Mon accident m'a sorti opportunément de ce panier de crabes pestilentiel.
Je ne mettrai plus jamais les pieds à l'hôpital.
Sauf peut-être pour y cabaner...
Ah! Ah!
Évidemment je considerais mon intervention comme bénévole, mot tabou qu'il ne fallait surtout pas prononcer.
L'hôpital est gangréné par une bureaucratie pléthorique, prétentieuse et incapable.
L'inefficacité y est désormais structurelle.
Bonne chance...

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Schooner For Ever

Ayant moi aussi fait de l’hospitalier pour des handicapés, je rajouterais une anecdote et un fait au message de rapelapente.

L’anecdote: la stérilisation était externalisée, 2,17€ PAR sachet.
J’ai mis des mois à faire accepter que ça serait une bonne idée quand même d’acheter des fraises jetables à 50 centimes la fraise pour faire des économies.
Et après les gauchistes t’expliquent que la banqueroute de l’hôpital c’est parce qu’il y a pas assez d’argent mis dedans 😂

Le fait: tu seras en concurrence directe avec des confrères hors UE qui n’ont pas le droit de travailler en France mais qui ont le droit de travailler à l’hôpital public, payés au lance-pierre. Du coup le salaire est bas, tu feras clairement du bénévolat par rapport au libéral.

PS: si jamais tu décides de bosser à l’hôpital et qu’il y a un restaurant du personnel dans l’hôpital, n’y bouffe surtout pas. J’ai été assez con pour le faire résultat une année j’ai choppé un ver. Bon rien de méchant, une semaine de cacheton mais bonjour l’expérience 😂

J’ai été 3 ans praticien attaché de chir à l’hôpital publique. J’ai tenu 3 ans grâce à un praticien que j’adorais et qui m’apprenait beaucoup. Sans lui je me serai tiré au bout de 15 jours.
Même ressenti que rapelapente, l’hôpital publique c’est la misère, vitrine parfaite de l’état du système français. Nous avions 12 caissières ( lisez emplois jeunes qu’on a assis devant le guichet pour artificiellement faire baisser le chômage) caissières qui prenaient leur pose café du matin pile poil à l’ouverture des guichets aux patients ( pas une blague) on devait commencer à 8h30, les premiers patients ne pouvaient arriver du coup qu’à 9 heure.
Nous étions 4 praticiens par vacation pour … 2 infirmières . Et encore, quand l’orl ne nous en piquait pas une sans rien dire. Une des deux a fini par claquer un AVC dans le couloir.
Pour finir, cerise sur le gâteau, on faisait du surbooking (!!) j’avais généralement 15/20 patients par vac. L’objectif était qu’on en ait au moins 7/8 qui se présentent. Lors des vacances scolaires ou fêtes religieuses, il arrivait fréquemment de ne pas en avoir un seul qui se présente à son rendez vous. J’ai jamais pris autant de café entre collègues.
En bonus, voiture fracturée 2 fois pendant mes vacations. Ben oui pour pouvoir se garer fallait mettre le caducée. Et c’est bien connu, un soignant c’est riche, doit y avoir des liasses dans la boîte à gant…

bouboule écrivait:
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> Pour finir, cerise sur le gâteau, on faisait du surbooking (!!) j’avais
> généralement 15/20 patients par vac. L’objectif était qu’on en est au moins 7/8
> qui se présentent. Lors des vacances scolaires ou fêtes religieuses, il arrivait
> fréquemment de ne pas en avoir un seul qui se présente à son rendez vous. J’ai
> jamais pris autant de café entre collègues.
> En bonus, voiture fracturée 2 fois pendant mes vacations. Ben oui pour pouvoir
> se garer fallait mettre le caducée. Et c’est bien connu, un soignant c’est
> riche, soit y avoir des liasses dans la boîte à gant…

7/8 patients qui viennent pour un total de 15/20 patients , c'est pas mal dis moi. Des patients sérieux en somme :) Déjà si j'en ai un qui a le malheur de m'en louper un dans la semaine, je fais un caca mou !:)
Bien évidemment ces patients sont ceux qui ne sont pas pris dans les cabinets pour une bonne raison : ils ne sont pas foutus de venir à leurs RDV, personne ne les veut. Donc ils se retrouvent à l'hôpital . Et ça ne dérange absolument personne que ces patients empêchent les praticiens de travailler, empêchent les hôpitaux d'être rentables. Ils peuvent louper autant de rdv qu'ils veulent, jamais de sanction.

On attend toujours les sanctions du gouvernement contre les patients qui ne viennent pas à leur RDV. Faut surtout pas brusquer nos petits chéris qui loupent leurs RDV.

J’ai eu le malheur de réclamer une sanction financière ( j’avais proposé 2€) pour les absents non prévenus non justifié à payer avant de pouvoir revenir. Expliquant en réunion avec nos dirigeant que j’étais persuadé que ça ferai disparaître le problème et responsabiliserait un peu les usagers.
On m’a traité de réac ( la grande époque pré Sarko)

C’est loin de donner envie, je m’attendais à ce que ce soit pas l’idéal par rapport au cabinet mais là…
Et les exercices ont l’air de pas mal différer d’un endroit à l’autre, certains plutôt chir AG, d’autres plutôt patients handicapés ou gériatrie…
Aucun d’entre vous n’avez un exercice orienté dermato ? Est ce que ça existe plutôt en privé, ou juste pas ?

Orienté dermato c'est possible, mais généralement c'est déjà géré par les internes de Chir orale, et surtout ça ne fait pas une pratique.
Les lésions qui nécessitent un avis sont tout de même rares.

Je suis en plein dans l'hospitalo-U, et très heureux, mais je ne peux malheureusement pas m'inscrire complètement en faux avec ce qui est dit.
Il y a une hiérarchie lourde, il y a des inefficiences, il y a du personnel qui ne fait pas toujours son boulot. Ce n'est peut être que 20% de l'effectif, mais ça impacte lourdement l'activité.
Bon, par contre je connais les missions des cadres de santé et des chefs de pôle (qui au passage sont médecins et normalement n'y consacrent pas 100% de leur temps) et ce n'est pas de tout repos; même si une grosse partie du boulot consiste en fait à graisser les rouages ou au contraire essayer d'expliquer que là, il faudrait faire autrement. Pour les communicants, on est d'accord, on s'en passerait bien, même s'il faut quand même une victime pour aller parler à la presse de temps en temps.

On souffre surtout d'une inertie énorme. Disons qu'au lieu d'avoir un logiciel adapté pour la facturation (trop cher, trop compliqué soit disant) qui automatiserai tout, on va faire bosser 5 temps plein dessus par exemple (ce qui va couter 10 fois le coût d'un logiciel à terme...). Et ça c'est du vécu.

Bref, l'intérêt pour moi c'est l'enseignement et la recherche, sûrement pas la pratique clinique hospitalière.
Si tu fais du soin hospitalier pur, c'est avant tout par conviction pour aider une population défavorisée ou n'ayant pas accès au soin (gériatrie par exemple), pas pour le confort de la pratique.

Et bien je vois que depuis que je suis sorti de la fac il y a 15 ans les choses ne sont pas arrangées...
Les enseignants avec qui j'ai vraiment appris le metier se comptent sur les doigts d'une main (AHU), et ont tous fini par quitter l'hopital et la fac pour du libéral.

rapelapente

02/10/2023 à 12h10

Ah! oui ! l'informatique !
J'avais oublié ce délicieux volet de l'activité en Hôpital.
Là c'etait juste phénoménal de crétinerie.
Deux logiciels, non connectées entre eux, devaient être utilisés.
Un pour le dossier administratif, courriers radios ..., un autre pour les prescriptions.
Avec une ergonomie des années 80...
Et évidemment un "service informatique" avec 4 ou 5 péquins, qui met une dizaine de jours pour te donner accès aux ordos, etc..
Tout ça n'est pas vieux hein? 2021 !
Pour le parking c'était pas mal par contre, un parking souterrain fermé réservé au personnel badgé.
A coté de ça il y a des robots qui se baladent en autonome dans les sous-sols, pour transporter le linge notamment.


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Schooner For Ever

afcsp écrivait:
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> C’est loin de donner envie, je m’attendais à ce que ce soit pas l’idéal par
> rapport au cabinet mais là…
> Et les exercices ont l’air de pas mal différer d’un endroit à l’autre, certains
> plutôt chir AG, d’autres plutôt patients handicapés ou gériatrie…
> Aucun d’entre vous n’avez un exercice orienté dermato ? Est ce que ça existe
> plutôt en privé, ou juste pas ?

Il y a un confrère dans ma ville qui fait une consultation de dermatologie buccale au centre cancer.
Je crois que c’est une après-midi par semaine. Le reste de la semaine il est dans son cabinet à faire de la chir (implants, paro, dds etc)