Cookie Consent byPrivacyPolicies.comJe me sens mal dans ce métier... - Eugenol

Je me sens mal dans ce métier...

fou

24/10/2025 à 22h32

chicot29 écrivait:
--------
> fou écrivait:
> ---
> > J’étais comme toi au début .insomnies,stress …
> > Après 15 ans de pratique je me rend compte que c’était un stress par manque d
> > expérience technique et de gestion des aléas qui arrivent à tout le monde.
> > C’est le métier qui rentre.
> > Faut avoir un hobbie à côté sinon ou faire du sport.
>
> Ah non je suis pas d'accord. On est tellement bien mis en confiance à la fac,
> par des enseignants qui sont aux petits soins, qu'en cabinet ensuite tu te
> balades. Mais t'as peut être fait tes études à l'étranger ceci explique cela .
> En France on est les meilleurs dans plein de domaines regardes par exemple
> dans le domaine de la protection du patrimoine historique : des killers. -)
> --
> Dentiste qui en a plein le cul.


Gàranciere dans les années 2000.
Je reconnais tout à fait les profs que tu décris 🤣🤣🤣



Gabzou

24/10/2025 à 23h37

Hokusai écrivait:

> t en sais quoi des conditions de réalisation de cette endo ?
>
> peut etre que le prat qui a fait cette endo a fait ce qu il a pu... apres 15
> patients de la journee dont 3 gosses a la penibilite extreme 2 mamies qui ouvre
> a 2 doigts... 4 css qui fait qu il doit charbonner pour compenser la perte... a
> 19h parce que la patient css avait mal et que "c est pas grave je peux venir
> meme tard" et qu' apres il partait en vacances au maroc pour la quatrieme fois
> de l annees...

Qu'il ait fait ça dans une situation de fatigue, c'est tout à fait acceptable.
Qu'il ne l'ait pas repris par la suite et que le patient ait fini chez chicot, probablement ignorant de l'état de sa dent, c'est plus ennuyeux. Chicot a sûrement le contexte, s'il nous dit que le prat avait commencé le traitement alors qu'il était au bout de sa vie, est en arrêt pour dépression et n'a pas pu le revoir, c'est entendable. Je doute que ce soit le cas.

Concernant la confraternité, mon message au patient reste le même: le traitement actuel n'est pas conforme, je n'étais pas là lors de la réalisation, je ne peux donc pas me prononcer dessus. Vu la radio, il y a de bonnes chances que reprendre le traitement permette d'obtenir un meilleur résultat.
C'est ça la confraternité, ne pas enfoncer le praticien devant le patient.
Ici en privé devant un traitement dont personne ne connait l'auteur, je peux donner un avis plus tranché: il y a 99% de chances que le prat l'ait fait sciemment.



bouboule

24/10/2025 à 23h39

Gabzou écrivait:
------
> Hokusai écrivait:
> -
> > c est terrible parce que selon Gabzou... le gars qui a foiré l endo 26 a fait
> > exprès puisque c est facile...
>
>
> Ben oui, le mec l'a fait exprès.
> Indépendamment du reste, il y a clairement une racine MV non traitée dont on
> distingue le canal, ce qui est l'anatomie standard d'une 26.
> Conclusion, le praticien l'a sciemment ignorée pour aller plus vite.
> On peut discuter de la rémunération, des raisons qui ont amené ce praticien à
> choisir de bâcler le travail, mais il est indiscutable que le praticien ne peut
> pas avoir ignoré avoir fait n'importe quoi.
>
> Je parle pas mal confraternité aux étudiants et leur explique qu'il ne faut pas
> critiquer le travail des autres (en tout cas pas devant les patients) car nous
> n'étions pas là lorsqu'il a été fait et qu'il peut y avoir des difficultés qui
> ne sont pas forcément visibles au premier abord.
> Dans un cas comme celui ci, j'avoue que j'ai quand même du mal à trouver une
> raison qui explique çà en dehors du je-m'en-foutisme.
>
> >
> > si c était si facile, tout le monde le ferait.
>
> J'ai bien précisé que tout n'est pas facile. Cette 26 l'est, je n'ai quasiment
> aucun doute.

Comme Hokusai, tu connais quoi du contexte pour juger?
J’ai il y a quelques années été maître de stage pour T1..j’ai fini par jeter l’éponge! Le dernier stagiaire que j’ai eu a dû gérer deux endos. Une premo et une 6 comme celle dont tu dis qu’elle est facile.
J’ai dû aller lui trouver les canaux les deux fois! La premo, au bout de 30 minutes. La molaire j’ai essayé de le laisser barboter un peu. Au bout de 2h30 sans qu’il n’appelle au secours, j’y suis allé en me disant que l’endo devait être terminée….. il n’avait obturé qu’un seul canal et pas trouvé les 3 autres!!
Cavité d’accès ratée, peur de la perfo et pour finir perte totale de confiance. La tronche du patient qui pensait être dans un cabinet libéral!!!
Pour l’auteur du post: non, rien n’est facile dans notre boulot. Ni le relationnel, ni l’organisationnel ni le financier et encore moins l’aspect technique. Mais il y a une chose à ne jamais oublier. Nous sommes une des quelques professions médicales où on en risque pas de flinguer ou de handicaper définitivement nos patients. À peu près toutes les boulettes sont réparables . Ça c’est un luxe incroyable.

Alors la bonne attitude consiste à se retrousser les manches, à persévérer, à apprendre , à corriger les boulettes au fur et à mesure sans chercher à être comme les quelques barbos enseignants ou étudiants qu’on rencontre sur les bancs de la fac et qui se donnent une image de cador. Avec l’expérience , on se rend vite compte que pour 90% d’entre eux, c’est juste une farce. Le tout avec le recule suffisant pour se souvenir qu’on ne greffe pas des cœurs…
Idem pour le relationnel. Les patients sont des patients, pas des amis ou des ennemis. Juste des gens que tu as à soigner en faisant de ton mieux.
Délègue ce que tu ne sais pas faire et va assister dans la mesure du possible à l’acte en question.
Et puis tire toi de ton centre et trouve toi un vrai titulaire qui jouera son rôle de compagnonnage, ça ira tout de suite mieux!!


Capture d  cran 2015 03 12 12.28 - Eugenol
chicot29

25/10/2025 à 01h48

Gabzou écrivait:
------
> Hokusai écrivait:
>
> > t en sais quoi des conditions de réalisation de cette endo ?
> >
> > peut etre que le prat qui a fait cette endo a fait ce qu il a pu... apres 15
> > patients de la journee dont 3 gosses a la penibilite extreme 2 mamies qui
> ouvre
> > a 2 doigts... 4 css qui fait qu il doit charbonner pour compenser la perte...
> a
> > 19h parce que la patient css avait mal et que "c est pas grave je peux venir
> > meme tard" et qu' apres il partait en vacances au maroc pour la quatrieme fois
> > de l annees...
>
> Qu'il ait fait ça dans une situation de fatigue, c'est tout à fait acceptable.
> Qu'il ne l'ait pas repris par la suite et que le patient ait fini chez chicot,
> probablement ignorant de l'état de sa dent, c'est plus ennuyeux. Chicot a
> sûrement le contexte, s'il nous dit que le prat avait commencé le traitement
> alors qu'il était au bout de sa vie, est en arrêt pour dépression et n'a pas pu
> le revoir, c'est entendable. Je doute que ce soit le cas.
>
> Concernant la confraternité, mon message au patient reste le même: le traitement
> actuel n'est pas conforme, je n'étais pas là lors de la réalisation, je ne peux
> donc pas me prononcer dessus. Vu la radio, il y a de bonnes chances que
> reprendre le traitement permette d'obtenir un meilleur résultat.
> C'est ça la confraternité, ne pas enfoncer le praticien devant le patient.
> Ici en privé devant un traitement dont personne ne connait l'auteur, je peux
> donner un avis plus tranché: il y a 99% de chances que le prat l'ait fait
> sciemment.
Sciemment ou pas une chose est sure : à un tarif de merde t'as de fortes chances d'en avoir. On finit toujours par valoir ce qu'on nous paie. Démontré par les études commandées par la sécu reprises par la HAS. la conclusion est édifiante vu qu'aucune étude des couts a été menée depuis. ( septembre 2008)
"Une enquête (6) a été menée auprès de chirurgiens dentistes français (790répondants parmi 2000 questionnaires envoyés) afin de recueillir des informations influençant la durée et la qualité du traitement endodontique.
Il ressortait au travers de ce questionnaire que les praticiens interrogés estimaient que le coût des soins endodontiques était supérieur à leur facturation correspondant au tarif fixé par l’assurance-maladie (voir annexe IV) et qu’il ne s’accordait pas avec le temps nécessaire à la réalisation d’un TE satisfaisant aux recommandations établies.
Les auteurs concluaient qu’il était nécessaire de conduire des études pour recueillir des informations précises sur la durée des traitements et pour faire une analyse des coûts."
Pour terminer un de ces 4 la sécu va venir nous faire chier sur les tarifs NPC en endo parce qu'elle va recevoir des doléances de patients comme quoi c'est pas "gratuit" comme ça devrait l'être. Merci le RAC0.


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Dentiste qui en a plein le cul.

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Gabzou

25/10/2025 à 02h11

Je pense que nous sommes tous conscients des origines du problème.
Je comprends, mais je n'excuse pas.
C'est sur que si c'était mieux rémunéré, les praticiens y consacreraient peut être plus d'efforts.
Certains le font déjà bien sûr, la majorité je pense, du moins j'espère, mais c'est vrai que la rémunération n'est pas motivante.


Victor

25/10/2025 à 10h18

Gabzou illustre un biais fréquent : il avance des hypothèses, puis les traite comme des faits établis, avant d’en tirer des conclusions logiques… mais basées sur des prémisses non vérifiées.

D’un point de vue zététique, ce type de raisonnement pose problème : une conclusion n’a de valeur que si les hypothèses sur lesquelles elle repose sont elles-mêmes validées. Autrement, on construit une chaîne logique cohérente en apparence, mais qui ne repose sur rien de solide.

La démarche critique consisterait à distinguer clairement ce qui est observé, ce qui est supposé, et ce qui est déduit. Tant que l’hypothèse n’est pas confirmée par des faits ou des données, la conclusion doit rester conditionnelle, pas affirmée.

Ce mode de pensée révèle aussi une certaine difficulté à se remettre en question : si l’on prend ses propres hypothèses pour des vérités, il devient presque impossible d’admettre qu’on puisse se tromper.


Victor

25/10/2025 à 10h27

Pour répondre à l'OP

Je me reconnais énormément dans ton message. J’ai vécu exactement la même chose à mes débuts.
Les trois premières années ont été très compliquées : beaucoup de doutes, de remises en question, un stress quasi permanent et même, à un moment, une forme de dépression. Je m’étais d’ailleurs auto-prescrit des antidépresseurs à cette époque. Et tout comme toi j'avais du aller voir un psychologue pour en parler et m'aider à à apprendre à dédramatiser tout ca

Avec le recul, je pense que tout ça était une étape normale de la construction professionnelle.
Tu sembles simplement être dans une phase où tu te rends compte de tout ce que tu ne maîtrises pas encore, et c’est justement un très bon signe. Ça veut dire que tu as le sens clinique, la conscience du risque et l’envie de bien faire.

Personnellement, il m’a fallu plus de cinq ans pour commencer à sentir une vraie maîtrise, une forme de sérénité au fauteuil.
Aujourd’hui, après plus de dix ans d’exercice, je peux te dire que :

Je ne stresse plus du tout,

J’adore mon métier,

Et j’ai compris que chaque échec passé m’a en fait permis d’anticiper et d’éviter ceux d’aujourd’hui.

Je pense que tu es actuellement dans la fameuse “vallée de l’humilité” du syndrome de Dunning-Kruger :
tu es conscient de tes limites, tu réalises que tu ne sais pas encore tout faire parfaitement — mais c’est justement la phase qui précède la progression la plus forte.

Continue ta thérapie, garde une cadence soutenable, et surtout donne-toi du temps.
Refais le point dans 3 ans, et je te garantis que ta perception aura complètement changé.
La confiance viendra naturellement avec l’expérience.

Courage — tu es sur la bonne voie.

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king_zoulou

25/10/2025 à 10h53

Ah oui, le psychologue et s’auto-prescrire des antidépresseurs est un processus normal 😂😂😂
Et après on m’insulte sur facebook quand je dis que les études dentaires en France sont nulles à chier 😂😂😂


Gabzou

25/10/2025 à 11h44

@Victor
Mon raisonnement suit pourtant tout à fait les règles que tu énonces, ce n'est pas ma faute si tu n'arrives pas à distinguer dans mon discours (qui effectivement est celui que j'emploie sur un forum et pas forcément aussi clairement hiérarchisé qu'ailleurs) les éléments factuels de mes hypothèses.
Reprends mes posts, ils sont remplis de "selon moi", "probablement", "à 99%". J'exprime le doute et l'incertitude.

Je me recite sur mon discours en situation IRL:
" le traitement actuel n'est pas conforme (FACTUEL), je n'étais pas là lors de la réalisation, je ne peux donc pas me prononcer dessus (J'EXPRIME MON DOUTE et mon incapacité à en donner les raisons avec certitude, même si j'ai mon hypothèse à 99%: prat qui a baclé le travail pour une raison ou une autre: fatigue, faire plus vite, etc.). Vu la radio, il y a de bonnes chances que reprendre le traitement permette d'obtenir un meilleur résultat (CONCLUSION LOGIQUE AVEC RÉSERVES vu le 1%, il y a peut être un truc très particulier qui explique la situation)".

Note que je n'ai pas l'info dans ce cas sur internet, mais dans la vraie vie, il y a quasiment toujours une faute inexcusable sur ce genre de cas: le patient n'a pas été informé de la situation. Je peux excuser tous les traitements pourris du monde si le patient est informé de la situation, des risques, de la conduite à tenir.


Capture d  cran 2015 03 12 12.28 - Eugenol
chicot29

25/10/2025 à 11h49

Victor écrivait:
------
> Gabzou illustre un biais fréquent : il avance des hypothèses, puis les traite
> comme des faits établis, avant d’en tirer des conclusions logiques… mais basées
> sur des prémisses non vérifiées.
>
> D’un point de vue zététique, ce type de raisonnement pose problème : une
> conclusion n’a de valeur que si les hypothèses sur lesquelles elle repose sont
> elles-mêmes validées. Autrement, on construit une chaîne logique cohérente en
> apparence, mais qui ne repose sur rien de solide.
>
> La démarche critique consisterait à distinguer clairement ce qui est observé, ce
> qui est supposé, et ce qui est déduit. Tant que l’hypothèse n’est pas confirmée
> par des faits ou des données, la conclusion doit rester conditionnelle, pas
> affirmée.
>
> Ce mode de pensée révèle aussi une certaine difficulté à se remettre en question
> : si l’on prend ses propres hypothèses pour des vérités, il devient presque
> impossible d’admettre qu’on puisse se tromper.

Il y a 3 causes à un résultat merdique : soit le praticien ne prend pas assez de temps pour soigner et donc il faut qu'il en prenne, soit il prend le temps mais a des lacunes techniques donc il faut qu'il se forme ou qu'il adresse, soit le patient est in soignable en ambulatoire et il faut le soigner sous MEOPA ou AG. Il va sans dire que ce raisonnement tient si tu as le matos correct pour soigner.
--
Dentiste qui en a plein le cul.


Hakuna matata

25/10/2025 à 18h15

chicot29 écrivait:
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>
> Il y a 3 causes à un résultat merdique : soit le praticien ne prend pas assez de
> temps pour soigner et donc il faut qu'il en prenne, soit il prend le temps mais
> a des lacunes techniques donc il faut qu'il se forme ou qu'il adresse, soit le
> patient est in soignable en ambulatoire et il faut le soigner sous MEOPA ou AG.
> Il va sans dire que ce raisonnement tient si tu as le matos correct pour
> soigner.
> --

4
soit il sait qu'il fait de la merde et n'en a rien à faire, travaille avec un labo de m..., (ne reprends pas ses radios si elles ne montrent pas l'apex par exemple.
Mais comme il prend des vieux pas trop exigeants ( et à durée de vie assez limitée) et prends ses patients à l’heure, ça passe.
quand tu succède à ce genre la tu as un travail d'éducation à faire et du boulot assuré pour un moment.