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Les catastrophes de l'exercice en groupe
02/05/2005 à 06h45
Bonjour !
Vos avis, vos expériences m'éclaireront certainement dans mes options prochaines !
Je vise en priorité l'intégration dans un cabinet de groupe car l'exercice individuel est sclérosant à la longue et j'en ai soupé.
Selon vous, que faut il rechercher absolument ou fuir à tout prix quand on s'apprête à acquérir des parts dans une association ou a faire une création de poste dans une structure qui tourne déjà bien ?
A mon avis, outre les critères très classiques propres à tout achat, je citerais:
- bosser de la même façon, tant pour ce qui est de la qualité que de la facturation, de telle sorte qu'un patient puisse être reçu sans appréhension par l'un des autres associés en cas de maladie ou de vacance.
- des statuts bétons qui évitent les flous : genre "t'es trop cool et tu rouspètes jamais donc je te pique ton assistante, la mienne est "fiu"..."
- avoir un bonne entente mutuelle et une bonne émulation en formation continue, sans qu'il soit nécessaire d'être potes !
Mais malgré tout ça, il y des catastrophes qui tournent à la débâcle : si ça vous est arrivé, quelles en ont été les causes et comment avez vous récupéré le coup ?
Merci pour vos conseils et avis éclairés, l'échéance approche et dans à peine plus de trois semaines je dirai adieu à mon lagon et à mes cocotiers !
02/05/2005 à 12h12
Associé 12 ans, après une année de collaboration, avec un couple de praticiens auxquel ma femme et moi avions acheté la moitié du cabinet.
- dès le début sollicité pour intégrer une association sportive dont l'associé était président
- au bout de deux ans le cabinet devenait l'annexe du club dans l'organisation d'une compétition internationale, accaparant le personnel du cabinet (appels en anglais, secrétariat etc...)
- engagement de mon associé dans la politique, avec réussite, en devenant premier magistrat, il est vrai avec mon soutien
Néanmoins le fonctionnement du cabinet s'en est trouvé sans cesse déséquilibré:
- emplois du temps disparates
- patients très versatiles selon la disponibilité, l'engagement social des praticiens, voire l'intérêt ou l'aversion découlant de la position de mon confrère
- désengagement de celui-ci dans la gestion du cabinet, en même temps que l'émergence d'une ambition plus personnelle, tournant à l'individualisme et à l'esprit de compétition
Bref autant de facteurs de déséquilibre, (je passerai sur les conflits liés à la différence de rapport avec le personnel), qui par nature m'ont poussé à faire pression sur mes associés pour qu'ils respectent leur part de responsabilité dans le fontionnement du cabinet.
Après avoir "sorti" de la SCM le maximum des moyens communs (achats, personnel, surfaces louées), et compte tenu du fait que le personnel m'avertit d'un projet de transfert de mon confrère, il a fallu se rendre à l'évidence d'une cessation de l'association.
Conclusion:
Un association repose avant tout sur la connaissance mutuelle complète des réelles motivations des praticiens (vocation professionnelle de type sacerdotal, ascenseur social narcissique, ambition financière, plus value , dentisterie humanitariste etc...)
La volonté de cohésion professionnelle doit apparaître en premier, puis la volonté commune de faire évoluer le cabinet dans une direction déterminée (stabilité ou expansion, rentabilité ou capitalisation), exemples pris au hasard pas forcément contradictoires, du reste.
Ma conclusion serait que si on est certain d'une égalité durable de temps consacré, et de conscience professionnelle, l'exercice en commun est un moteur de progression et de bien-être.
Dans le doute abstiens-toi!
03/05/2005 à 02h39
Salut Mark, et merci pour ton post qui m'apporte un regard issu de l'expérience.
Je n'avais pas du tout envisagé les retombées éventuelles d'une forte implication politique, ou d'activités extraprofessionnelles envahissantes !
Effectivement, des attentes et une implication professionnelle harmonieuse me semblent être de bons critères de stabilité et d'harmonie.
Considères tu qu'une collaboration préalable est une étape incontournable et, selon toi, quelle en serait la durée optimale ou minimale pour collecter l'essentiel de l'information ?
je t'avouerais qu'à 42 ans et après avoir eu mon cab, je ne suis pas enthousiaste à l'idée de me retrouver collaborateur !
Guillaume
03/05/2005 à 08h29
onirix, une periode de collab est souhaitable, pour toi!
pas d'engagement financier, et pendant ce temps, tu peux evaluer l'ambiance, prendre la temperature quoi!
Pourquoi te presser? reste au moins 6mois-1an comme ça.
Sinon, si tu es plongeur, je suppose que te t'installe près de l'eau, où vas tu?
03/05/2005 à 22h17
Dis donc, Onirix, quand tu changeras de crèmerie, fais moi signe : je n'ai pas envie de te perdre de vue !
Entre parenthèses, je travaille seul depuis 4 ans après plus de 20 ans en tant que collaborateur, salarié dans une mutuelle, associé en SCM, en exercice "juxtaposé" avec partage de quelques frais communs : je n'ai jamais été aussi heureux !
Mais je n'aurais pas pu commencer par là.
Amicalement
04/05/2005 à 08h22
Salut Marc !
Je suis toujours très heureux d'avoir de tes nouvelles et tes avis me sont précieux !
Je garde un souvenir très présent de ton enseignement car tu m'as montré que la rigueur n'est plus une contrainte quand on y prend gôut !
Si j'ai bien compris le sens de ton post, la solitude relative de l'exercice individuel ne te paraît pas pesante eu égard à la totale autonomie qu'elle suppose... ce qui, lorsque l'on a son caractère, peut être appréciable !
Et comme tu me connais et que yé n'ai pas changé !
A mon avis, les mutuelles, c'est une méga daube et une formidable arnaque !
Mais te connaissant, le regard que tu postes sur les SCM et autres montages m'intéresse, bien sûr...
Pour répondre à Humator, oui !! étant totalement libre de mes choix puisque j'ai tout largué quand j'ai quitté la métropole fin 2001, je vais donner la priorité à la qualité de vie : une ville à une heure maxi de la mer et de la montagne...
je sais bien, c'est sage... mais un an de collaboration, ça me fout le cafard !
Ceci étant, je n'exclue pas une acquisition en individuel quitte à envisager un transfert/regrouppement en cas d'affinité avec des confrères... un peu théorique,je sais.
Merci pour vos contributions.
04/05/2005 à 11h03
Je rejoint tout à fait Marc, débuter en collabo, c'est une façon idéale de commencer dans le rythme libéral, épaulé par un ancien.
En vue d'association, c'est banal mais indispensable en tant que période d'essai (1 an me paraît raisonnable), mais surtout pour prendre la mesure de la patientèle et des perspectives d'évolution.
Cependant il faut admettre le risque de devoir un jour se séparer.
Au conseil de l'ordre on m'avait dit "attention une association est un mariage", avec contrat ajouterais-je.
Le temps m'a permis de comprendre que mon associé était déjà client des conciliations ordinales, puisqu'en 12 ans nous avons du nous y retrouver 3 fois!
Malgré cela je reste redevable à mon confrère de m'avoir permis de débuter dans d'excellentes conditions.
Il vaut mieux être seul que mal accompagné, mais tenter l'union reste un bon départ. juste prévoir les modalités et contraintes de sortie...