J'ai dérapé...

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Angoissée

29/01/2004 à 02h41

S’il vous plait, je cherche des personnes qui ont eu un incident similaire pour me rassurer…

Voila, tout d’abord lorsque j’étais étudiante je confie mes propres soins dentaires au roi local de la restauratrice, à qui je fais confiance les yeux fermés car ses talents sont de renommée départementale. En me soignant ma 46, il dérape et me plante à quelques mm du frein lingual sa fraise fissure. Immense douleur pour moi sans compter qu’il n’arriver pas à la libérer ni de mon plancher ni de la turbine. Bref, pas de problème, cela peut arriver même aux meilleurs, il est confus, « ça arrive toujours quand on soigne des gens que l’on connaît bien ». Je lui pardonne sans problème, même si le soir je souffre terriblement, le lendemain j’ai mal, mais en quelques jours je cicatrise très bien.

Des années plus tard dans mon cabinet, je reçois une patiente qui d’emblais s’affiche comme une emm…… Elle trépigne pour mes 6min de retard, refuse le détartrage « car ça abîme son émail », les anesthésies (pour une bio !!!) car « nous les dentistes on en fait à tout va » (elle a fini par l’accepter…), les radio (RVG) car « les rayonnements c’est très mauvais », etc… Calmement, je lui explique un par un le bien fondé de mes actes et au passage elle me signe un gros devis (ce qui force, il est vrai, ma politesse).
Première préparation, catastrophe, je dérape pour finir également sur son plancher (en fait de façon superficielle car je ne touche que la muqueuse). Evidemment cri de douleur, normal, petit trou, mais peu de saignement. Je lui présente mes plus plates excuses, lui fourni bain de bouche et Dynexan, lui raconte ma propre expérience en la matière (elle n’a pas eu l’air de me croire et pourtant…), et lui dit que d’ici très peu de jours rien n’y paraitra. Et je prends l’empreinte au passage.
RDV suivant, jour du scellement de la couronne, elle arrive en me disant que maintenant ça va mais que pendant plusieurs jours elle n’avait pu ni parler ni manger. Bon, je scelle, et lui demande de me régler la deuxième partie de ma couronne (j’avais pris soin de lui demander des arrhes). Là elle me dit que vu le préjudice subi je pourrais lui faire un geste commercial et lui faire moitié prix. Vu ma tête, elle me dit que là pendant qu’elle me parle la douleur lui reprend et que c’était une grave « faute médicale ». J’ai décidé de ne pas me démonter tout d’abord parce que je ne suis que collaboratrice et que je ne décide pas moi-même des « gestes commerciaux » et surtout parce je n’en pouvais plus de ses raisonnements sur tout. Donc je lui explique (même si je n’étais pas sure de mon coup) que ce n’était pas une faute médicale mais un « aléas thérapeutique », qu’elle n’avais pas de lésion irréversible, ni de handicap particulier, que j’étais navrée de ce qu’il s’était passé et que surtout ce soit tombé sur elle en détaillant les raisons de mon exaspération. Elle me répond que quand elle achète un pull abîmé on peut lui rembourser et je lui explique que je ne tiens pas une boutique, que sa dent est parfaitement restaurée et que je ne fais pas de soldes. Elle me règle et part en me disant qu’aux USA, cela fait longtemps qu’elle m’aurait fait un procès et que j’étais beaucoup trop sure de moi. Je la raccompagne en lui disant « faite moi un procès si vous avais du temps à perdre » et que je préférais que mon dentiste soit trop sûr de lui que pas du tout.
Voila, je précise que d’habitude je suis d’une patiente d’ange avec mes patients, qui sont d’ailleurs pour la plupart charmants avec moi et ravis mais que là elle m’a poussé à bout. C’était il y a 1 mois, je n’ai pas de nouvelles d’elle mais j’en fais encore des cauchemars…
Désolée d’avoir été aussi longue mais je voulais bien resituer le contexte. Donc mes questions sont « est-ce que vous aussi vous avez déjà dérapé de la sorte avec votre fraise ? », « y avait-il des risques de lésions graves, » et « qu’auriez-vous fait à ma place ? » Merci d’avance.