Cookie Consent byPrivacyPolicies.comAntalgiques - Eugenol

Antalgiques

Miso

04/08/2008 à 23h03

Bonjour,

Que prescrivez-vous comme antalgique ?

A intensité de douleur égale, prescrivez-vous le même antalgique pour une pulpite, une cellulite, une douleur post-op ou bien avez-vous un antalgique spécifique pour chaque pathologie ?

Quelles sont les raisons de votre choix : par habitude, par certitude scientifique, parcequ'une deleguée médicale vous a convaincu ?

Existe t'il un antalgique de palier 2 qui soit vraiment plus intéressant qu'un autre ou bien sont-ils tous globalement équivalents ?

Les AINS ont-ils un réel effet anti-inflammatoire pour les problèmes bucco-dentaires ? Si oui, peuvent-ils vraiment influencer la propagation d'une infection comme une cellulite ?



Miso

04/08/2008 à 23h39

Pour ma part, je ne prescris quasiment pas d'AINS : - je n'ai pas l'impression que ce soit des molécules à risque faible : les effets secondaires digestifs sont fréquents et il y a des interactions médicamenteuses à prendre en compte.
- l'effet antalgique ne me semble pas sensiblement supérieur à celui du paracétamol.
- si je recherche un effet anti-inflammatoire, je prescris un AIS.

Pour les douleurs modérées, le paracétamol me semble rester la molécule de choix (sûreté, efficacité, coût). Pour les douleurs intenses, je choisis paracétamol + codéïne pour les même raisons. Je ne varie quasiment jamais : devrai-je ? J'ai l'impression que tous les dentistes prescrivent des AINS et que ne pas préscrire d'ibuprofène est un pêché...


Avatar hjdsnm - Eugenol
TiGabi

24/08/2008 à 11h24

Je me suis un peu renseigné cette dernière semaine.

- Paracétamol :
Reste une molécule très sûre : très peu de contre-indications (insuffisance hépatique ou rénale sévères), d'interactions et effets secondaires rares. Le paracétamol est aussi l'antalgique le moins coûteux.

- Ibuprofène :
* L'ibuprofène a une activité antipyrétique strictement égale à celle du paracétamol aux posologies habituelles.
* Son activité anti-inflammatoire ne débute qu'à partir de 1200 mg / 24h. A cette posologie (400 mg 1/1/1), comparé à Paracétamol 1g 1/1/1, son effet anti-inflammatoire pour des patients ayant subi une avulsion des DDS mandibulaires a été évalué quasiment nul.
* A la posologie 200 mg toutes les 6 heures vs paracétamol 1g toutes les 6 heures, son effet antalgique est inférieur au paracétamol. A la posologie 400 mg toutes les 6 heures, son effet antalgique est sensiblement supérieur.
Pour la plupart des patients, 400 mg toutes les 4-6 heures correspond à la dose nécessaire et suffisante pour atteindre l'effet antalgique maximal de l'ibuprofène.
* L'ibuprofène ne doit pas être prescrit pour les patients atteints d'ulcérations gastriques, d'insuffisance rénale, d'un traitement anti-coagulant, d'un trouble de la coagulation ou les femmes enceintes. Les effets secondaires gastriques peuvent apparaître dès la 1ére dose et touchent 15 à 25% des patients. Un traitement par AINS augmente durant toute sa durée de 3 à 4 fois le risque d'ulcère et d'hémorragie digestive.
Aucune prescription d'AINS ne doit être faite sans un vrai questionnaire médical préalable.
L'ibuprofène en dessous de 1800 mg reste un des AINS ayant le moins d'effets indésirables. Au délà de 1800 mg / 24h, les probabilités d'effets indésirables augmentent considérablement.

- Règles de prescription :
Drug Therapy in Dental Practice: Nonopioid and
Opioid Analgesics (Daniel E. Becker and James C. Phero)
Cette étude précise que dans le soulagement de la douleur, la méthode de prescription importe autant que la molécule choisie : l'aspect psychologique importe beaucoup. Il est donc préconise de prescrire un antalgique en précisant la fréquence de prise selon la durée d'action de la molécule (et non pas "3 fois par jour", "un matin, un midi, un soir" ou "en cas de douleur"). Le but étant de ne pas laisser la douleur s'installer. Paracétamol et Ibuprofène ayant 30 minutes de délai d'action, il est intéressant de commencer un traitement antalgique un peu avant un acte.
Ex : Ibuprofène, 400 mg : prendre un comprimé toutes les 4-6 heures, ne pas dépasser 4 par jour.

=> Les auteurs indiquent qu'un traitement antalgique de 1ére intention ne doit utiliser que des AINS et/ou du paracétamol (AINS et paracétamol agissant sur deux sites différents, les deux molécules peuvent être utilisées conjointement).
Un tel traitement, combiné au fait de rassurer le patient, en utilisant une posologie adaptée et avec une prescription de prise continue à horaires fixes, doit suffire à la majorité des douleurs dentaires.
Pour les auteurs, un traitement par opioïde mineur ne doit être conduit qu'en 2ème intention, en cas d'échec.



Canin

24/08/2008 à 23h09

palier I : paracétamol ou ibuprofène 200

palier 1,5 : idarac et acupan


en palier II : paracétamol + codéine bien toléré généralement

un peu plus fort : le tramadol mais souvent mal toléré

sinon l'ibuprofène 400 peut être équivalent à un palier II

palier 2,5 qui peut être utilisé de manière tout à fait exceptionnelle : temgésic ou buprénorphine sur ordonnance sécurisée uniquement

tout dépend de l'acte, de la personne, des contre-indications...

faut jamais oublier que dans 75% des cas il faut faire un geste pour soulager ton patient.

comme dit précédemmnet réfléchir autour des concept d'antalgie anticipée et multimodale.


sans oublier les moyens simples comme l'application de froid.

tu peux commander sur internet pour 5 euros le guide de la douleur dentaire éditée par l'ADF. c'est bien et simple et suffisant.


Sigyn

29/07/2016 à 14h28

> tu peux commander sur internet pour 5 euros le guide de la douleur dentaire
> éditée par l'ADF. c'est bien et simple et suffisant.

Bonjour Canin,
Je sais que le post date mais le livre que tu as mentionné m'intéresse. Saurais-tu où je pourrais me le procurer (il ne figure pas malheureusement dans la liste de l'ADF) ou si depuis un livre équivalent a été publié?
Merci d'avance :)