Tous les forums
meulage sélectif
04/02/2009 à 16h16
Un confrère recommande le meulage sélectif pour solutionner un problème sur un autre post.
Voici deux extraits de courrier adressé au médecin traitant par le CMF. La patiente se plaint de douleurs sinusales max droit.
Courrier 1
Honoré confrère,
J'ai vu à la consultation du 20/8, votre patiente... qui présente une douleur sinusienne maxillaire droite...
(...)
En conclusion de l'examen clinique, absence d'étiologie dentaire. Cependant j'ai effectué un meulage des dents maxillaires et mandibulaires droites pour réaliser une sous-occlusion à ce niveau.
Courrier 2
Honoré confrère,
J'ai revu à la consultation du 20/9 votre patiente...
Le meulage des dents droites a engendré un cortège de symptômes : hemmage, tension au niveau de la tête et de la gorge, bourdonnements d'oreille, (...)
Sur base des symptômes engendrés par les meulages, il est vraisemblable qu'une partie des symptômes énumérés par la patiente soit due à un trouble de l'occlusion dentaire...
Je pense qu'une réhabilitation occlusale globale serait fort profitable à la patiente.
Commentaires.
Le CMF est minimaliste dans sa description pcq le meulage a plongé la patiente dans un syndrome dépressif avec prise en charge psychiatrique et psychothérapeutique. Perte d'emploi suite à l'absentéisme et douleurs max droites toujours présentes. Deux endos inefficaces.
Toutes les dents sont sur l'arcade, pas de problème paro. Les signes buccaux de l'hyperviscosité sont présents.
La réhabilitation occlusale globale proposée risque fort de négliger ce que l'écoute de la patiente révèle : un vécu relationnel difficile (inceste) et professionnel désastreux (harcèlement).
Ne pas en tenir compte et ne pas traiter définitivement l'effet musculaire de ces inscriptions mentales dirige le praticien droit sur l'échec.
Le meulage dit sélectif est dangereux parce qu'il n'a pas d'objectif clairement défini et mesurable.
04/02/2009 à 16h27
isaïe écrivait:
---------------
[...]
> Le CMF est minimaliste dans sa description pcq le meulage a plongé la patiente
> dans un syndrome dépressif avec prise en charge psychiatrique et
> psychothérapeutique.
[...]
> l'écoute de la patiente révèle : un vécu relationnel difficile (inceste) et
> professionnel désastreux (harcèlement).
Quel est la cause la plus vraisemblable de la pathologie psychiatrique, les traumatismes incestueux et de harcèlement professionnel ou le meulage de quelques dents ?
> Ne pas en tenir compte et ne pas traiter définitivement l'effet musculaire de
> ces inscriptions mentales dirige le praticien droit sur l'échec.
Comment "traiter définitivement" ce types de pathologies psychiatriques ? En quoi est-ce du ressort du praticien dentaire (au delà du dépistage et de l'orientation vers des spécialistes).
> Le meulage dit sélectif est dangereux parce qu'il n'a pas d'objectif clairement
> défini et mesurable.
OUI, c'est pour ça que primum non nocere, il faudrait s'abstenir de pratiquer des mutilations irréversibles dont l'intéret et l'objectif n'ont pour l'instant rien de scientifique.
Mais est-ce que ça ne revient pas à balancer toute l'occluso à la poubelle (ou du moins sa partie prétendant soigner les troubles à distance, même articulaires?) ?
04/02/2009 à 17h14
> Quel est la cause la plus vraisemblable de la pathologie psychiatrique, les
> traumatismes incestueux et de harcèlement professionnel ou le meulage de
> quelques dents ?
Le traumatisme incestueux est ancien, le harcèlement est plus récent.
On ne peut pas dissocier le vécu de la patiente et son engrènement dentaire. Elle est déjà à la dérive : son problème maxillaire ne trouve pas d'origine organique objectivable, elle tourne en rond et les soignants aussi.
Mais la modification sauvage de l'occlusion a dérangé complètement son outil, déjà plus très performant, d'annulation des effets musculaires de ses évocations mentales. C'est dans ce sens que l'occlusion est importante, par cet effet musculaire indirect et à distance.
04/02/2009 à 17h35
"Comment "traiter définitivement" ce types de pathologies psychiatriques ? En quoi est-ce du ressort du praticien dentaire (au delà du dépistage et de l'orientation vers des spécialistes)"
Il y a deux effets à un traumatisme : une inscription mentale difficile à assimiler et un effet physique, musculaire, mesurable.
Le patient doit gérer les deux pour continuer à avancer.
L'acceptation mentale peut se faire de différentes façons, religion, psychothérapie, contexte résilient ...
L'effet musculaire associé non seulement au traumatisme mais également à l'évocation du traumatisme, fait partie du non-accessible au cortex, de la boîte noire. Aucune thérapie n'y donne accès. Aucun médicament. Parce que ce n'est pas de nature neuro-musculaire au sens strict.
C'est cet effet musculaire qui est la difficulté majeure du patient, et son point d'appel.
Le traitement de cet effet musculaire est de notre ressort pcq c'est l'info acoustique de l'occlusion qui le gouverne.
Dans le cas de la patiente, l'évocation du viol à l'âge de 6 ans cad il y a +/- 40 ans déclenche une hypo-viscosité immédiate qui lui vaut un tableau clinique strictement équivalent à une destruction unilatérale du noyau du XI.
04/02/2009 à 17h48
isaïe écrivait:
---------------
> Mais la modification sauvage de l'occlusion a dérangé complètement son outil,
> déjà plus très performant, d'annulation des effets musculaires de ses évocations
> mentales. C'est dans ce sens que l'occlusion est importante, par cet effet
> musculaire indirect et à distance.
Je suis d'accord avec tout ce que tu as écrit, sauf ce passage.
Quelle preuves as-tu que la dentition soit un "outil d'annulation des effets musculaires" ?
Tu nous dis toi même que ses dysfonctionnements musculaires ont une origine psychique, je ne comprend pas ce que la dentition vient faire dans ce schéma.
04/02/2009 à 18h08
Le Choixpeau magique écrivait:
------------------------------
> Je suis d'accord avec tout ce que tu as écrit, sauf ce passage.
> Quelle preuves as-tu que la dentition soit un "outil d'annulation des effets
> musculaires" ?
> Tu nous dis toi même que ses dysfonctionnements musculaires ont une origine
> psychique, je ne comprend pas ce que la dentition vient faire dans ce schéma.
dans ce cas tu nies le composante psychique des origines de bruxomanie....par exemple...
si un patient bruxe... c'est souvent un "stressé"...pourquoi et par quoi est il stressé??? et pourquoi cela engendre des tensions musculaires??? et que cherche t-il à faire en usant ses dents de telle manière???
je pense qu'il faut te poser ces questions...
et ensuite écoutes ce qu'a à t'apprendre isaïe...avant de critiquer...et oui, il faut faire un trait sur de nombreux concepts occlusaux qui reposent généralement sur des dogmes pas vraiment scientifiquement vérifiables...
04/02/2009 à 18h12
En premier lieu, il faut abandonner le concept "contact mal mis = muscle et atm de travers" qui n'a pas de sens puisque le contact ne dure que +/- 0,5 sec par minute ou à peu près.
Si le contact était responsable, il ne devrait pas y avoir de problème pendant les 59,5 secondes restantes. Ce concept est la base de toutes les interprétations occluso-ostéo-posturo... Il n'est pas défendable.
Il faut ensuite s'interroger sur la nature du lien entre l'information mentale et la réaction musculaire unilatérale.
Quelques observations intéressantes :
Primo le lien est systématique : à chaque évocation du trauma, il y a réaction musculaire.
Deuxio, on peut bloquer la réaction par un champ électrique oscillant à moyenne ou haute fréquence si on injecte plus de 40 mV dans le circuit ouvert.
Tertio, on peut obtenir le même effet musculaire avec du champ oscillant très basse fréquence.
Ceci commence à ébranler l'hypothèse d'une relation neuro-musculaire au sens habituel.
04/02/2009 à 18h21
isaïe écrivait:
---------------
Dans le cas de la patiente, l'évocation du viol à l'âge de 6 ans cad il y a +/- 40 ans déclenche une hypo-viscosité immédiate qui lui vaut un tableau clinique strictement équivalent à une destruction unilatérale du noyau du XI.
> Deuxio, on peut bloquer la réaction par un champ électrique oscillant à moyenne
> ou haute fréquence si on injecte plus de 40 mV dans le circuit ouvert.
> Tertio, on peut obtenir le même effet musculaire avec du champ oscillant très
> basse fréquence.
> Ceci commence à ébranler l'hypothèse d'une relation neuro-musculaire au sens
> habituel.
Désolé, mais je me pose la question si c'est normal que je ne comprenne rien.
ça m'inquiète. viscosité? champ électrique oscillant? Même avec de l'imagination...
Ça parait intéressant mais si obscure, n'y a t-il pas moyen d'être juste un peu plus clair (pas forcement lumineux) pour les idiots comme moi? (ou orienter vers des lectures qui aiderai à comprendre?)
:)
Merci
04/02/2009 à 18h45
TuBerculosis écrivait:
----------------------
>
>
> Désolé, mais je me pose la question si c'est normal que je ne comprenne rien.
oui...faut être souvent un peu initié pour tout comprendre...mais je vais tenter de traduire un peu pour que tu suives...corrige moi isaïe s'il le faut...
> ça m'inquiète. viscosité?
on peut traduire par "détendabilité" musculaire...en hypo viscosité....on est contracté...un peu comme pour un trismus...vu?
champ électrique oscillant?
onde électromagnétique sinusoïdale ou carrée générée par un petit générateur d'ondes...ou même par ton micromoteur électrique de ton unit...par exemple...mais le mieux est le générateur, car on peut descendre à de très basses fréquences (8 hz) qui permettent de générer tous les multiples harmoniques (16 hz, 32hz, 64 hz, etc...)
Même avec de
> l'imagination...
> Ça parait intéressant mais si obscure, n'y a t-il pas moyen d'être juste un peu
> plus clair (pas forcement lumineux) pour les idiots comme moi? (ou orienter vers
> des lectures qui aiderai à comprendre?)
> :)
> Merci
de rien...
04/02/2009 à 19h05
pluton écrivait:
ses dysfonctionnements musculaires ont une origine
> > psychique, je ne comprend pas ce que la dentition vient faire dans ce schéma.
>
> dans ce cas tu nies le composante psychique des origines de bruxomanie....par
> exemple...
> si un patient bruxe... c'est souvent un "stressé"...pourquoi et par quoi est il
> stressé??? et pourquoi cela engendre des tensions musculaires??? et que cherche
> t-il à faire en usant ses dents de telle manière???
> je pense qu'il faut te poser ces questions...
;)Bande de constructivistes ;)
On peut tout a fait se demander ce qu'il cherche a faire; et se demander aussi si le symptome psychosomatique est idiot: i.e. n'a pas de sens. Peut-etre que le bruxisme en a un. Peut-etre pas. je doute personnellement que ce soit la quête du Saint contact perdu.
des pbs dermato, par ex ça n'a pas de sens en soi. Et on peut en egrener tout un chapelet comme ça. C'est l'avis des Balint, et j'ai tendance a croire qu'ils sont, sur le sujet, bcp plus savant que moi.
Peut-etre ( et mm probablement ) les idées d'Isaîe fonctionneront assez bien pour reguler les consequences musculaires de certaines formes de "l'erreur flottante ". Ce n'est pas une gouttiere qui reglera ça.
Par contre, l'ecologie d'une pathologie de ce type est si complexe, et regie par tellement de systemes en feedback
qu'il est peu probable que cela marche sur tous le patients.
04/02/2009 à 19h21
hallboy écrivait:
> ;)Bande de constructivistes ;)
>
> On peut tout a fait se demander ce qu'il cherche a faire; et se demander aussi
> si le symptome psychosomatique est idiot: i.e. n'a pas de sens. Peut-etre que le
> bruxisme en a un. Peut-etre pas. je doute personnellement que ce soit la quête
> du Saint contact perdu.
> des pbs dermato, par ex ça n'a pas de sens en soi. Et on peut en egrener tout un
> chapelet comme ça. C'est l'avis des Balint, et j'ai tendance a croire qu'ils
> sont, sur le sujet, bcp plus savant que moi.
en fait tu ne crois pas en l'origine psy de certaines maladies...non?
juste en passant...j'ai eu un eczéma récidivant (et récalcitrant) sur ma main droite durant toute la grossesse de mon épouse....et qui à maintenant presque totalement disparu sans traitement depuis la naissance de ma fille (le 19 janvier...c'est pas vieux...)
>
>
> Peut-etre ( et mm probablement ) les idées d'Isaîe fonctionneront assez bien
> pour reguler les consequences musculaires de certaines formes de "l'erreur
> flottante ". Ce n'est pas une gouttiere qui reglera ça.
qui t'as parlé de gouttière??
>
> Par contre, l'ecologie d'une pathologie de ce type est si complexe, et regie par
> tellement de systemes en feedback
> qu'il est peu probable que cela marche sur tous le patients.
là tu te trompes...çà marche pour tout le monde...et tu serais surpris à quel point...
04/02/2009 à 20h07
"et se demander aussi si le symptome psychosomatique est idiot"
Il est probablement idiot la plupart du temps, il n'a pas de sens quant à sa localisation.
Mais il y a des localisations qui se transmettent entre générations. Il ne faut pas nécessairement y voir du sens, mais chercher les paramètres qui se sont transmis.
Les dynasties de rétrognathes ne seront jamais en surcharge incisive et ne connaîtront pas les ennuis liés. Mais ils feront autre chose. Mécaniquement.
04/02/2009 à 21h06
isaïe écrivait:
---------------
> Primo le lien est systématique : à chaque évocation du trauma, il y a réaction
> musculaire.
> Deuxio, on peut bloquer la réaction par un champ électrique oscillant à moyenne
> ou haute fréquence si on injecte plus de 40 mV dans le circuit ouvert.
> Tertio, on peut obtenir le même effet musculaire avec du champ oscillant très
> basse fréquence.
Est-ce que tout cela s'observe en double aveugle ?
04/02/2009 à 22h13
***
Il est probablement idiot la plupart du temps, il n'a pas de sens quant à sa localisation.
Mais il y a des localisations qui se transmettent entre générations. Il ne faut pas nécessairement y voir du sens, mais chercher les paramètres qui se sont transmis.
***
Maman se fait agresser, ça lui file un torticolis,
quelques années plus tard, sa gentille fillette qui est en pleine construction d'elle même, qui a 4ans et pas encore d'idée de comment s'intégrer dans le monde, prend exemple sur sa douce mère.
Ceci dit, comme maman a le cou tordu, la fifille l'imite.
Quelques années plus tard, fifille, devenue maman, décide d'aller voir un psy:
Depuis que sa fillette est né, elle a un de ces torticolis; mais ça c'est accessoire, en fait elle déprime.
Habituellement elle sait faire face à ces problèmes mais là, elle ne trouve pas l'origine du pb et n'arrive rien à régler.
A un moment, la fifille pensera s'être fait violer mais bizarrement ça colle pas au reste...
Avec un peu de réflexion, fifille comprend que ça pourrait bien être un faux souvenir et d'ailleurs cette idée lui convient bien et provoque une certaine satisfaction.
Après ça, elle ne déprime plus. Qu'en est il de son torticolis ?
On peut aussi parler de maman un peu (une troisième):
Peu après que maman se soit fait agresser, elle a eu un torticolis, mais le torticolis s'est résolu et c'est juste le souvenir de 15jours de minerve; néanmoins quelques années après cette agression, maman est devenue cardiaque.
Accessoirement, elle vit toujours relativement mal son agression mais ne fait rien; ça ne lui pèse plus vraiment même si elle s'en souvient brièvement de temps en temps.
Elle n'a pas trop peur, etc, etc, donc elle a "toutes les raisons" de ne pas chercher à se préoccuper de cet évènement plus que cela.
Après quelques années de plus, l'agression n'est plus qu'un vieux souvenir par contre elle a toujours ces problèmes de coeur.
Un jours, elle décide d'aller voir un osté, l'ostéo est très pressé, il lui tripote les jambes, lui tripote le ventre, arrive autour du coeur et continue de tripoter. D'un seul coup, maman a un souvenir qui surgit avec une vivacité digne d'un flashback. Le souvenir en question, s'est celui de son viol.
Deux possibilités:
-elle fait une décompensation psychotique, prend l'ostéo pour son violeur et fini à l'HP
-elle dégage l'ostéo et chiale à grosse goute pendant 2heures, par la suite, son coeur ira éventuellement mieux.
Maman aura réussi à préserver quelques années de sa vie de tout les jours après cette agression, et (normalement) aucun rapport entre le coeur et l'agression. A moins que le coeur ne soit dans "prolongement" du torticolis ?
Les exemples restent factices.
Au plaisir de vous lire.
05/02/2009 à 07h27
"Est-ce que tout cela s'observe en double aveugle ?"
Dans la construction d'un modèle différent, l'étape du double aveugle est intéressante. Mais elle n'est pas la première
- Il y a avant tout le premier filtre de la raison : est-ce que l'hypothèse est raisonnable, est -ce qu'elle n'est pas contredite par les bases élémentaires des sciences exactes.
- Ensuite, il est utile de la soumettre, pour nous cliniciens, à la critique de la confraternité.
- Après, on la contrôle par l'expérimentation et les mesures objectives.
-Etc...
-Le double aveugle, en pharmaco est quasiment la fin du processus.
Il est étonnant de constater que la pratique occlusale passée et actuelle n' a jamais passé la première étape : personne n'a encore avancé aucun argument recevable pour valider la qualité d'un contact entre deux dents antagonistes.
Mais nous fermons les yeux sur les incohérences et nous ne voulons pas voir les résultats médiocres, doubles aveugles que nous sommes.
05/02/2009 à 11h28
> choipeaumagique écrivait:
> ---------------
> OUI, c'est pour ça que primum non nocere, il faudrait s'abstenir de pratiquer
> des mutilations irréversibles dont l'intéret et l'objectif n'ont pour l'instant
> rien de scientifique.
> Mais est-ce que ça ne revient pas à balancer toute l'occluso à la poubelle (ou
> du moins sa partie prétendant soigner les troubles à distance, même
> articulaires?) ?
Quid des meulages pour équilibrer les afmp de Planas?
05/02/2009 à 11h57
Vu le nombre de dents mises en jeu, Planas est potentiellement bcp + delabrant que d'autre theories occlusales.
Il est impossible de demontrer qu'elle permet d'obtenir de meilleurs resultats.
Des tonnes de gens fonctionnent correctement pour ce qui est paro/sadam alors qu'ils se trouvent en dehors des criteres planassiens
06/02/2009 à 10h47
Nous devons réfléchir à nos pratiques.
L'occluso suppose, et c'est le cas de mon CMF dans son courrier, que dans les points de contact révélés par le papier bleu, il y en a un ou plusieurs qui posent problème.
Inconsciemment, derrière cette option thérapeutique, il y a l'idée que l'engrènement des dents du patient est fixe peut-être parce que c'est l'élément le plus dur de la chaîne atm-muscles-dents. La pose d'une gouttière procède d'un raisonnement analogue : je place une gouttière ou un plan pcq je pense qu'il faut faire sortir le patient de sa configuration occlusale actuelle pathogène.
C'est cette idée qui est probablement fausse. La position mandibulaire est variable parce que la tonicité musculaire l'est. Donc la carte des points bleus l'est aussi.
Mais nous pouvons montrer aussi que les contacts interdentaires modifient la rigidité musculaire.
Nous sommes alors plus que certainement dans un système interactif, et dans lequel le comportement musculaire est l'élément le plus important.
A ce stade nous connaissons plusieurs facteurs (alcool, botox, myorelaxant, contact dentaire, information sensorielle de longue durée, anesthésie, champ électrique, électromagnétique...) qui influencent la rigidité musculaire, ce qui ne veut pas dire qu'ils sont toujours tous actifs, mais justement cette variabilité d'effet selon l'élément que l'on introduit dans le système va nous donner des indices sur la nature de la rigidité.
Si le myorelaxant est actif, on peut supposer une cause neuro-musculaire, si l'alcool est actif, idem. Mais si l'alcool n'est actif que d'un côté ? Et si le champ oscillant n'est actif que d'un côté ? Et si c'est une info électromagnétique à haute fréquence que les synapses ne peuvent pas transporter ? Et si j'augmente la rigidité en augmentant l'intensité de mon champ à 1000 Hz ? Etc...
C'est cette complexité musculaire qu'il faut analyser et comprendre pour chaque patient avant de proposer une "correction" d'un relief dentaire. Sinon nous modifions une entrée du contrôle de la rigidité musculaire sans savoir si elle est en cause dans le dysfonctionnement du patient et si elle ne l'est pas, nous rajoutons une altération supplémentaire qu'il devra gérer... s'il en a les moyens.
Dans le cas de la patiente du CMF, elle ne les avait pas et elle est entrée en décompensation invalidante.
06/02/2009 à 11h00
isaïe écrivait:
---------------
> -Le double aveugle, en pharmaco est quasiment la fin du processus.
Oui, mais nous ne sommes pas en pharmaco. En pharmaco, la plupart du temps on part d'une formule qui provoque des résultats quantifiables avec des instruments de mesure validés, puis ensuite on cherche à se demander avec le double aveugle si c'est bien le principe actif qui a provoqué les différences mesurées.
Là, arrête moi si je me trompe, on a des théories ou des hypothèses qui sont déduites uniquement de l'observation: je fais ceci et mon patient réagit comme cela. Je lui dis ceci et il réagit comme cela. A aucune étape il n'y a d'instrument fiable de mesure du résultat, on a un stimulus incertain qui provoque une réponse qu'on n'est pas bien sûr d'observer vraiment. Difficile de se baser là dessus pour avancer. A moins d'apprécier de passer toute sa vie à disserter sur des choses qui n'existent peut être même pas, sans jamais dépasser le groupuscule. Comme dit la chanson de Souchon "et si en plus, il n'y a personne"
06/02/2009 à 12h53
"on a des théories ou des hypothèses qui sont déduites uniquement de l'observation"
C'est exactement de cette manière que procède la toute la médecine expérimentale qui fait la gloire de l'occident rationnel. Ensuite on contrôle l'hypothèse par l'expérimentation.
Essayons de ne pas nous en éloigner.
"qui provoque des résultats quantifiables avec des instruments de mesure validés"
Mesurer une distance, un oscilloscope, un voltmètre restent des outils appréciés en recherche.
La respiration crânienne ne passerait pas cette barre. Ni hélas la façon dont tu détermines la DV ou la relation centrée. Deux praticiens = deux DV
Celui-ci, qui est mon quasi-voisin n'est pas un comique ésotérique. http://www.springerlink.com/content/fxkl42506v0833m5/
"on a un stimulus incertain"
L'application d'un champ oscillant, les stimulations sensorielles sont couramment utilisées en neurophysiologie. Exiger le double aveugle dans la percussion destinée à évaluer le réflexe d'Hoffman serait grotesque.
"sans jamais dépasser le groupuscule"
Une erreur bien répandue et ancrée dans les esprits ne fera jamais une vérité. Je pense à ton enseignement de l'occlusion. L'argument de l'autorité et du nombre n'a pas sa place dans le débat. Ce que disait déjà Claude Bernard et que les adeptes de la pensée libre ne contesteront pas.
06/02/2009 à 20h52
Daniel,
Je te garantis mon soutien sans faille, la stricte application des procédures définies au sein du CRROC a transfiguré mon activité professionnelle.
70 heures par semaines, un agenda démentiel, mais ça tu connais aussi.
Le mouvement est devenu tellement puissant que je m'inquiète pour l'avenir. Il me faut trouver un associé qui travaille avec le même esprit. Une associée m'irait aussi, une blonde, libre, pas jalouse, l'esprit large quoi, les yeux bleus est la bienvenue.
Pour en revenir à ton abnégation je salue ton courage devant tant d'incompréhension de la part de nos confrères.
C'est à se demander s'il ont une cervelle ?
Mes amitiés
07/02/2009 à 10h09
isaïe écrivait:
---------------
> La respiration crânienne ne passerait pas cette barre.
Je me trompe peut être, mais il ne me semble pas que la respiration cranienne fasse partie des "données acquises de la science".
> Ni hélas la façon dont tu
> détermines la DV ou la relation centrée. Deux praticiens = deux DV
Là aussi, ce sont des notions très décriées, on est d'accord.
> "on a un stimulus incertain"
> L'application d'un champ oscillant, les stimulations sensorielles sont
> couramment utilisées en neurophysiologie. Exiger le double aveugle dans la
> percussion destinée à évaluer le réflexe d'Hoffman serait grotesque.
Je n'entend rien à la neurophysiologie ni au réflexe d'Hoffmann.
En cherchant un peu apparemment c'est une boucle réflexe provoquée par un courant électrique appliqué directement au nerf, c'est ça ?
Je connais mal tes expériences, mais il me semble qu'on en est loin.
Si je ne me trompe pas, vous exercez différents stimuli sur un patient, et mesurez la réponse au moyen du "test des bras". Apparemment, vous avez tout de même trouvé un paquet de façons de modifier le résultat au "test des bras", si bien qu'il y a quand même un moment où il me semble légitime de se poser un minimum de questions sur l'influence de l'examinateur sur ces variations. Je ne comprend pas qu'on puisse passer des années à étudier des phénomènes qui pourraient modifier un test, sans avoir validé à aucun moment la pertinence de ce test par un double aveugle.
> Je pense à ton enseignement de l'occlusion.
J'ai bénéficié d'un "enseignement de l'occlusion" dispensé par des enseignants très attachés à la preuve, et j'en ai retenu qu'il ne fallait pas pratiquer d'équilibration pour soigner des pathologies ne concernant pas directement les dents.
> L'argument de l'autorité et du
> nombre n'a pas sa place dans le débat
L'autorité non. La preuve et la méthode scientifique oui. Au bout d'un certain temps le nombre doit découler du deuxième point par le consensus.
07/02/2009 à 14h10
J'ai de la sympathie pour ton scepticisme et je comprends que tu ne comprennes pas.
Par contre, penser que l'occlusion ne peut pas avoir d'impact à distance est une position dogmatique, difficilement compatible avec le doute scientifique, mais bon...
Un groupuscule d'allumés, fort critiqués, sans écho pendant des années, un des participants et pas le moindre l'a qualifié de "sabbat de sorcières".
07/02/2009 à 20h16
isaïe écrivait:
---------------
> Par contre, penser que l'occlusion ne peut pas avoir d'impact à distance est une
> position dogmatique, difficilement compatible avec le doute scientifique, mais
> bon...
Je ne sais pas ce que c'est que le "doute scientifique". Toute connaissance scientifique peut être invalidée à tout moment, des phénomènes ignorés peuvent être découverts. Si par doute scientifique tu entends la créativité du chercheur, je suis d'accord avec toi. Par contre, si cette notion consiste à tout considérer avec un relativisme forcené consistant à dire "on n'est sûr de rien, alors pourquoi par croire à des choses non prouvées", je ne peux pas te suivre.
Aujourd'hui, on n'a pas de preuve scientifique de l'existence des extraterrestres. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'existent pas quelque part. Mais si je dis qu'on n'a aucune preuve de l'existence des extraterrestres, je suis dans le vrai.
De même, personne n'a réussi à démontrer le lien entre occlusion et pathologies à distance. Peut être qu'un jour, quelqu'un réussira à prouver ce lien, mais en attendant, ce n'est pas dogmatique de ne pas croire à des choses qui n'ont pas été prouvées.
> Un groupuscule d'allumés, fort critiqués, sans écho pendant des années, un des
> participants et pas le moindre l'a qualifié de "sabbat de sorcières".
Ca va les chevilles :)