Médecine trop chère: faites comme moi, resquillez!

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27/09/2009 à 00h25

Quentin est un étudiant parisien de 24 ans. Autant dire que ses revenus demeurent proches du néant pour l'instant. Et quand il doit consulter des spécialistes médicaux, culotté et sûr de lui, il n'hésite pas a s'y rendre sans carte bleue ni carte vitale, avec seulement un peu d'argent liquide en poche.

Pour Le Post, cet étudiant livre un témoignage édifiant, qui montre surtout que la Sécurité Sociale permet en fait bien des libertés...

Épisode 1 : chez le cardiologue, rabais obtenu : 90 €.

"Je précise qu'au moment de cette consultation, j'étais presque à la rue financièrement, et je devais vraiment me rendre chez un cardiologue pour un problème de santé. Ce jour-là, je n'ai qu'un billet de 10 € en poche...

La consultation se passe normalement, le médecin est souriant et détendu avec moi. Vient le moment de payer. 'Cela fait 90 € en tout', m'annonce-t-il. Je lui dis que je n'ai que 10 € sur moi.

Là, il commence à s'énerver, à me crier dessus. 'C'est scandaleux ! Si tout le monde faisait comme vous, vous imaginez ? C'est l'argent, c'est sacré ! (sic)' J'essaye de me défendre tant bien que mal en argumentant sur la crise actuelle, sur le fait que je sois actuellement vraiment fauché...

Après sa colère, il se reprend, me donne les papiers et me jette de son cabinet : 'C'est bon, allez, partez maintenant !' Je lui demande alors si je peux repasser un autre jour pour le payer, et là il me sort : 'C'est bon, c'est bon, je vais m'arranger avec la Sécu'. Je sors de là sans avoir rien payé, mais avec une consultation nickel en poche."

Épisode 2 : chez le radiologue, rabais obtenu : 18 €.

"Je dois faire une radio des poumons. Une fois mes papiers et documents obtenus, la secrétaire me demande 50 €. Confiant après ma visite chez le cardiologue, je lui sors seuleument 2 billets de 20 €.

Elle commence par me faire tout un speech comme quoi ce tarif n'est pas négociable. Voyant que je ne lâche pas comme ça, elle va demander au médecin. Elle revient quelques minutes plus tard avec de la monnaie dans les mains.

Je suis surpris. 'Finalement, c'est bon, on vous le fait au tiers payant. Ça sera 32 €', me dit-elle le plus naturellement du monde en me rendant 8 €. J'allais presque me faire arnaquer en fait !"

Épisode 3 : chez le rhumatologue, rabais obtenu : 10 €.

"Après la consultation qui s'est très bien déroulée, je dois passer au secrétariat pour régler. La dame me demande 80 €.

Je regarde dans mes poches et je n'ai que 70 €. J'avais pris cette somme en partant, ne pensant pas qu'une consultation me reviendrait plus cher que ça.

Je lui montre les sous. Elle me dit : 'ok, on va faire une nouvelle feuille de soin où je vais marquer 70 à la place de 80.' Du coup, je paie 70 € avec une nouvelle feuille de soin. Hop, 10 € de réduction !"

Note : Tous les spécialistes mentionnés dans le témoignage exercent dans le XVIIe arrondissement de Paris.

Médecin en consultation avec une patiente

Plaçons-nous maintenant du côté du corps médical. Rica est un posteur assidu sur le site, mais il est surtout médecin de profession. Il nous livre son avis sur ce genre de pratiques, qui arrivent beaucoup plus souvent qu'on ne le pense...

Chez les resquilleurs, plusieurs types de patients

"Il y a tout d'abord les gens qui n'ont pas ou plus de couverture sociale. Ensuite, ceux qui préfèrent payer leurs cigarettes ou s'acheter un portable dernier cri plutôt que payer leur médecin. Enfin, ceux qui nous prennent pour des nantis et qui ne souhaitent pas nous enrichir..."

Deux types de réactions face au mauvais payeur

"Il y a une première catégorie : les patients honnêtes et vraiment malades. Pour eux, je me fiche complétement de savoir s'ils peuvent payer ou non. Je les soigne, je les revois s'il le faut, sans tenir compte du défaut de paiement.

Dans la deuxième catégorie, j'inclue tous les patients qui me traitent comme un chien. Ceux qui, par exemple, vous annoncent qu'ils iront jusqu'à porter plainte pour 'non assistance à personne en danger' si vous ne les soignez pas... Eux, je ne les revoie pas deux fois. Je me couvre en disant d'aller voir un confrère ou carrément d'aller à l'hôpital. Ils sont assez nombreux au final..."

Une anecdote de cabinet

"Un dimanche, le samu prend un appel d'une mère dont la fille tousse. Elle reçoit quelques conseils au téléphone et on lui propose de consulter éventuellement un médecin le lendemain. Elle crie alors au scandale et parle de 'non assistance à personne en danger'... Le samu craque et me renvoie la balle.

La mère et la fille viennent donc toutes les deux à mon cabinet dans la journée. J'ausculte la petite : elle n'a quasiment rien, juste une petite trachéite qui ne nécessite même pas d'anti-toussifs, mais plus du Doliprane pour la forme. Tarif de la consultation le dimanche : 39 €. La mère me répond : 'Vous plaisantez ? Pour du Doliprane? De toute manière, je n'ai que 20 €.' Au final, elle me donnera donc ses 20 € et se fera ensuite rembourser 39 € par la Sécu...

C'est une parmi tant d'autres... Il arrive assez souvent aussi que des patients viennent sans argent, chèque ou carte car 'ils ont oublié'. Je serais étonné de savoir si ça leur arrive souvent quand ils vont acheter à manger ou un disque à la Fnac..."

SOURCE : http://www.lepost.fr/article/2009/09/25/1711875_medecine-trop-chere-faites-comme-moi-resquillez.html

De votre côté comment gérez vous ce genre de situation?