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Composites en technique directe ou indirecte
02/08/2011 à 23h37
Bonjour à tous.
Je me pose actuellement des questions quant aux indications des composites directs et des inlays/onlays.
En dehors des cas où je vais proposer sans hésitation l'un ou l'autre (perte de cuspide --> Onlay, 1 face occlusale ou collet ---> compo direct), reste tous les cas intermédiaires.
Typiquement, les cavités proximales, 2 faces, sans perte de substance importante au niveau des parois.
Objectivement, je ne pense pas que choisir l'un ou l'autre influencera la durée de vie de la restauration. Un composite direct réalisé proprement (sous digue, matrice anneau pour le point de contact, sculpture correcte), sera alors aussi performant qu'un inlay, et tout aussi esthétique (sauf peut-être pour le maquillage des sillons, dont le patient se tape).
Au final, qu'est-ce qui change? Mes honoraires. Clairement à 28.92 les 30/45min, je ne fais pas mon chiffre.
Cette après-midi, dans ce cas-là, j'ai choisi de faire un inlay. Ben honnêtement, j'ai eu l'impression de me faire dicter mon attitude thérapeutique par la convention, et je me sens vaguement véreux. (quoiqu'un peu plus riche/moins pauvre)
Je me doute que je n'aurais pas de réponse tranchée, mais certains pourront peut-être m'indiquer comment ils ont eux-même résolu ce dilemme, qui me semble plus économico-moral que thérapeutique.
@+ Sethef
03/08/2011 à 00h15
Ben oui, tout est dans la tête. Ce n'est pas rentable si on ne fait que ça, mais déjà il faut optimiser le rendement, et ensuite, se rattraper sur d'autres travaux plus rémunérateurs. A vouloir gagner sur tous les tableaux, on se damne quelque part.
03/08/2011 à 01h41
fracture d'angle,gamin ch... = indirect sans hesitation et sans culpabilité (parce que le temps de fauteuil sera plus court en 2 fois)
03/08/2011 à 20h45
C'est effrayant de voir à quel point nous sommes formatés par notre convention: allé jusqu'à culpabiliser de gagner sa vie en travaillant plutôt que d'en perdre car le rapport coût/avantage thérapeutique prônait par notre système de santé est a l'avantage du traitement direct et non des Inlays/Onlays, alors même que la prise en charge sécu est la même dans les deux cas. Tout travail mérite salaire, c'est une base de psychologie du travail, sinon......c'est la porte ouverte au manque de motivation, à la chute de la qualité et au compromis pour s'en sortir. Mon conseil si ta patientele peut se le permettre, travail de manière a donner le meilleur de toi même sans arrière pensée, pour cela fait toi payer à ta juste valeur, et si quelqu'un voit une escroquerie ici, récupère le tableau édité par Kingston Zoulou cela devrait te rassurer. Arrêtons de culpabiliser parceque nous trouvons des chemins de traverse pour gagner des sous, et au contraire profitons en pour réinvestir dans de meilleurs outils de travail et/ou renforcer notre équipe soignante (Y a pas que les Ouature dans la vie!!!).
03/08/2011 à 20h57
Je suis d'accord, mais dans 90% des cas, pour les pertes de substances petites à moyenne, je suis plus satisfait par un beau compo direct que par un inlay céram, et pourtant mon prothésiste est bien costaud. Peut-être que le cerec serait un plus dans ce genre de cas.
Mais c'est pas une question d'avoir honte de gagner sa vie ou pas. Je pense être plus honnête envers mon patient si je ne force pas l'indication d'un inlay dans le seul but de lui prendre 500€ alors qu'un beau compo sous digue avec vrai point de contact (même si on lui fait payer 100€, c'est toujours 400€ d'économie) est la meilleur indication.
Mais non la convention préfère un bon amalgame dans la salive, car pour 28,92€, je vois pas ce qu'on peut proposer d'autre.
Et je ne pense pas que le tableau des tarifs puisse émouvoir Monsieur Sécu en cas de contrôle. Le patient est près à les mettre ces 100€ si il voit que ça lui évitera une futur couronne à 700€, c'est la sécu qui refuse, au nom de l"égalité d'accès au soin, que certaines personnes soit bien soignées...
03/08/2011 à 21h00
Danta, Ton raisonnement est fallacieux : si gagner sa vie exige de proposer des travaux qui n'ont pas lieu d'être, ce n'est pas éthique. Maintenant, si tu pratiques ton métier comme un commerce de luxe, libre à toi de faire ce que bon te semble.
Nous avons suffisamment de marge de manoeuvre sur l'ensemble de nos prestations pour équilibrer les rentrées. Sinon, la moitié ou plus, des dentistes feraient faillite.
Je suppose que dans le commerce normal (pas de luxe), il y a des articles sur lesquels les marges bénéficiaires sont importantes, et d'autres qui se vendent quasi à prix coûtant. Je ne suis pas assez connaisseur pour l'affirmer, mais d'après ce que j'ai entendu, c'est le cas.
Il faut cesser de penser vivre sur un nuage sans se rendre compte des réalités socio-économiques environnantes, sous prétexte que nous sommes des professionnels de santé, donc au dessus de ces misérables considérations matérielles.
Chaton, c'est idiot et malhonnête d'estimer que pour 29 € on ne peut faire qu'un amalgame dans la salive. Grâce à ça, les dentistes passent pour de gros cons, et c'est parfaitement justifié.
03/08/2011 à 21h08
Marc Apap écrivait:
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> Chaton, c'est idiot et malhonnête d'estimer que pour 29 € on ne peut faire qu'un
> amalgame dans la salive. Grâce à ça, les dentistes passent pour de gros cons, et
> c'est parfaitement justifié.
Pardon tu as raison, je corrige.
Pour 29€ tu peux faire un beau compo selon les règles de l'art, mais il te coûte 20€.
Après je sais bien que c'est la couronne de M. Dupuis qui paie le compo de Mme Duchmolle mais proportionnellement je fais plus de compo que de couronne, donc M. Dupuis ça va commencer à lui coûter cher cette histoire.
03/08/2011 à 21h12
Les patients ne sont pas responsabilisés car gratuit, et les mutuelles vont bien. Disputons nous!
03/08/2011 à 21h42
chatondecarte écrivait:
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> Marc Apap écrivait:
> -------------------
>
> > Chaton, c'est idiot et malhonnête d'estimer que pour 29 € on ne peut faire
> qu'un
> > amalgame dans la salive. Grâce à ça, les dentistes passent pour de gros cons,
> et
> > c'est parfaitement justifié.
>
> Pardon tu as raison, je corrige.
> Pour 29€ tu peux faire un beau compo selon les règles de l'art, mais il te coûte
> 20€.
> Après je sais bien que c'est la couronne de M. Dupuis qui paie le compo de Mme
> Duchmolle mais proportionnellement je fais plus de compo que de couronne, donc
> M. Dupuis ça va commencer à lui coûter cher cette histoire.
A peu près d'accord, même si on peut discuter les chiffres. Pour ce qui me concerne, ma marge sur la couronne est suffisante pour équilibrer le faible bénéfice sur les compos, même si j'aimerais mieux que ce soit autrement. J'espère que c'est pareil pour toi aussi
03/08/2011 à 22h10
Marc Apap écrivait:
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> A peu près d'accord, même si on peut discuter les chiffres. Pour ce qui me
> concerne, ma marge sur la couronne est suffisante pour équilibrer le faible
> bénéfice sur les compos, même si j'aimerais mieux que ce soit autrement.
> J'espère que c'est pareil pour toi aussi
Et c'est la que commence les compromis: ne serions nous pas alors tenté de proposer plus de couronne que nécessaire, ou de préférer une couronne à un Onlays car mieux remboursé bien que plus délabrant etc....pour équilibrer les pertes des soins conservateurs, et tout le beau panier opposable. Cette discussion est sans fin, et n' a rien a voir avec du commerce de luxe, ni a du commerce tout court comme lu plus haut, mais simplement à un dogme déjà cité : tout travail mérite salaire, sur le plus humain comme financier, et à sa juste valeur.
03/08/2011 à 22h29
ploc écrivait:
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> fracture d'angle,gamin ch... = indirect sans hesitation et sans culpabilité
> (parce que le temps de fauteuil sera plus court en 2 fois)
>
Marrant ça, je n'ai jamais songé à faire de restaurations indirectes pour des fractures d'angle... Tu gères ça comme un inlay? Le résultat esthétique est valable?
danteyeah écrivait:
>allé jusqu'à culpabiliser de gagner sa vie en travaillant plutôt que d'en perdre car le rapport coût/avantage thérapeutique prônait par notre système de santé est a
l'avantage du traitement direct et non des Inlays/Onlays
C'est bien là le problème: pour gagner sa vie, il faut faire du ED, mais quand ça ne présente aucun intérêt pour le patient?
chatondecarte écrivait:
>Je pense être plus honnête envers mon patient si je ne force pas l'indication d'un inlay dans le seul but de lui prendre 500€ alors qu'un beau compo sous digue avec vrai point de contact (même si on lui fait payer 100€, c'est toujours 400€ d'économie) est la meilleur indication.
Ça, ce serait évidemment la solution idéale... Hélas, il semblerait que ce soit toujours illégal, et la perspective de me faire allumer par la sécu ne m'enchante pas plus que ça. Timoré, je sais.
Marc Apap écrivait:
>Nous avons suffisamment de marge de manoeuvre sur l'ensemble de nos prestations pour équilibrer les rentrées. Sinon, la moitié ou plus, des dentistes feraient faillite.
Oui et non. De la prothèse, j'en fais de moins en moins depuis que je suis dans ma nouvelle collab. Les patients sont sérieux, ils n'attendent pas la pulpite pour venir me voir, et je ne dévitalise donc que peu de dents: peu d'endo, peu de couronnes.
Typiquement le cas dont je parlais, j'ai passé plus de 10 minutes à faire mon éviction tout doucement, histoire de ne pas taper dans une pulpe asymptomatique que je voyais par transparence. A une maladresse près, mes revenus augmentaient significativement. J'ai proposé l'inlay, pour ne pas être pris de pulsions perforatrices la fois suivante.
3 heures plus tôt, cas très exactement semblable, j'ai préféré un compo direct. Pourquoi? La patiente était tellement casse-couilles que ne me voyais pas la supporter 2 séances de plus.
Dans les 2 cas, rien pour me rattraper au niveau finances, et pas de soins à grouper.
Je sais, je ne suis d'accord avec personne; même pas avec moi-même semble-t-il.
Après vos avis, j'ai l'impression qu'il s'agit surtout d'un choix de mode d'exercice. Si on fait beaucoup de compos, on permet à plus de gens de se faire soigner, avec le risque de se voir un jour se relâcher sur les exigences de qualité.
Si on fait beaucoup d'inlays, on se donne les moyens de pratiquer une dentisterie au top par ailleurs (sans assurance pour autant d'ailleurs: seuls les moyens sont là, encore faut-il en avoir la volonté). Mais on exclut de fait toute une part de la population, passant alors de soignant à artisan de luxe. Sans jugement de valeur d'ailleurs, puisque ça ne me déplairait pas de me considérer comme tel.
Continuez, continuez, vos avis me donnent matière à réflexion.
@+ Sethef
03/08/2011 à 22h41
danteyeah écrivait:
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> Et c'est la que commence les compromis: ne serions nous pas alors tenté de
> proposer plus de couronne que nécessaire, ou de préférer une couronne à un
> Onlays car mieux remboursé bien que plus délabrant etc....pour équilibrer les
> pertes des soins conservateurs, et tout le beau panier opposable. Cette
> discussion est sans fin, et n' a rien a voir avec du commerce de luxe, ni a du
> commerce tout court comme lu plus haut, mais simplement à un dogme déjà cité :
> tout travail mérite salaire, sur le plus humain comme financier, et à sa juste
> valeur.
C'est bien entendu vrai, et je pense qu'il faut être doté d'une volonté hors-norme pour ne faire aucun compromis sur la qualité des soins non-rémunérateurs, surtout sur le long terme.
Actuellement, je prends toujours le même plaisir à sculpter une jolie obturation, ce qui me suffit en soi. D'un autre côté, je n'ai pas de gosses, pas de charges, pas de crédits, une vie d'artiste en vrai. Et dans 10 ans?
Par ailleurs, j'aimerais réellement pouvoir proposer le mieux pour le patient, sans arrières-pensées. Ne pas penser au coût financier. Mais si moi je n'y pense pas, il semblerait que le patient y soit plus attentif, allez comprendre...
Un de mes profs de prothèse nous disait que dans son cab, toutes les couronnes étaient au même prix, CCM, CCC, couronne partielles, 3 quarts, CIV...
Comme ça, il choisissait ce qui lui paraissait le plus adapté, sans s'emmerder à devoir négocier l'un plutôt que l'autre. Mais ce n'était valable que pour les couronnes...
@+ Sethef
04/08/2011 à 01h01
Marc Apap écrivait:
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> Danta, Ton raisonnement est fallacieux : si gagner sa vie exige de proposer des
> travaux qui n'ont pas lieu d'être, ce n'est pas éthique. Maintenant, si tu
> pratiques ton métier comme un commerce de luxe, libre à toi de faire ce que bon
> te semble.
Hein, quoi, on a prononcé mon nom dans ce topic ?
Je ne suis pas d'accord avec toi Marc.
En quoi coller un inlay sur une dent cariée plutôt qu'un composite en technique directe, c'est "proposer un travail qui n'a pas lieu d'être" ? Tu nettoies et tu rebouches le trou. Bon, certes, le fait que la considération financière vienne dans la décision nous éloigne un peu d'Hippocrate (encore que, si l'on en croit Platon, je n'en suis même pas plus sur que ça...). Mais si tu estimes que ton inlay fait au labo sera, ne serait-ce (je me mets à faire des figures de style, mauvais ça), qu'un peu mieux, why not ?
Je serai parfaitement d'accord avec toi si il avait eu été question de déposer une ancienne restauration propre et asymptomatique pour foutre un inlay qui rapporte des sous à la place, par contre.
04/08/2011 à 01h34
Si l'on se place uniquement d'un point de vue technique ou "médical", la réalisation d'un inlay en composite plutôt qu'une restauration directe se justifie seulement dans un petit nombre de cas : volume important de la cavité, difficulté à reproduire une face proximale.
La pose d'une restauration indirecte exige une mise de dépouille, et donc une moindre conservation de structures dentaires. Le composite est un matériau qui s'use avec le temps et dont la résistance mécanique n'est pas à toute épreuve (surtout les composites de laboratoires, souvent à charges microfines). Il est plutôt recommandé d'avoir des surfaces externes assez petites, pour limiter cette usure.
Quant à faire des inlay en céramique, c'est une technique luxueuse inutile également lorsque la perte de substance est faible.
Donc, je pense qu'il faut se sortir de la tête l'idée que la restauration indirecte est systématiquement supérieure à la restauration directe. Elle ne l'est que si la restauration directe ne remplit pas sa fonction pour des raisons mécaniques, anatomiques, ou de pérennité. Grâce aux composites en méthode directe, on peut au contraire beaucoup mieux préserver les structures dentaires que lorsqu'on réalise une restauration indirecte. Cette dernière ne doit pas se justifier pour des raisons économiques, ou parce que c'est trop long de faire un composite direct selon les règles de l'art.
04/08/2011 à 02h05
Marc Apap écrivait:
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> Si l'on se place uniquement d'un point de vue technique ou "médical", la
> réalisation d'un inlay en composite plutôt qu'une restauration directe se
> justifie seulement dans un petit nombre de cas : volume important de la cavité,
> difficulté à reproduire une face proximale.
Tout à fait d'accord.
> La pose d'une restauration indirecte exige une mise de dépouille, et donc une
> moindre conservation de structures dentaires.
Ou un comblement des contre-dépouilles, par verre-ionomère ou composite.
Le composite est un matériau qui
> s'use avec le temps et dont la résistance mécanique n'est pas à toute épreuve
> (surtout les composites de laboratoires, souvent à charges microfines). Il est
> plutôt recommandé d'avoir des surfaces externes assez petites, pour limiter
> cette usure.
Je me trompe peut-être, mais l'usure d'un inlay ne doit pas être plus importante qu'un compo classique, si? Et son état de surface, ainsi que son taux de conversion seraient même plutôt meilleurs je pense.
> Quant à faire des inlay en céramique, c'est une technique luxueuse inutile
> également lorsque la perte de substance est faible.
Inutile mais pas iatrogène... Ici je ne suis pas d'accord. L'inutile ne reflète que la vision du patient, largement influencé par celle du praticien. Certains diraient qu'un composite est inutile par rapport à un amalgame, pourtant je crois savoir que tu n'en utilises plus depuis longtemps?
Luxueuse certes, mais le jour où je devrais me faire faire un 2 faces, il ne me déplairait pas d'avoir du luxe en bouche. (quoi qu'à titre personnel, j'ai une certaine inclinaison pour l'or... mais devant leurs regards effarés, j'ai arrêté d'en proposer aux patients)
> Donc, je pense qu'il faut se sortir de la tête l'idée que la restauration
> indirecte est systématiquement supérieure à la restauration directe. Elle ne
> l'est que si la restauration directe ne remplit pas sa fonction pour des raisons
> mécaniques, anatomiques, ou de pérennité.
Dans les cas intermédiaires, supérieure, non. Inférieure non plus. Seuls diffèrent la technique et le prix. D'où mon dilemme.
Grâce aux composites en méthode
> directe, on peut au contraire beaucoup mieux préserver les structures dentaires
> que lorsqu'on réalise une restauration indirecte.
Voir ci-dessus, comblement contre-dépouilles.
Cette dernière ne doit pas se
> justifier pour des raisons économiques, ou parce que c'est trop long de faire un
> composite direct selon les règles de l'art.
L'inlay ne devrait effectivement pas se justifier par des raisons économiques. Le composite non plus d'un autre côté. Du coup, on favorise l'économie de qui? Et si on faisait au cas par cas? A la tronche du patient, somme toute? Bof, suis pas vraiment doué pour ça. Me voilà bien avancé...
@+ Sethef
(proposition de traitement: inlay pour ceux qui gagnent plus que moi, compos pour les autres: pour une plus juste répartition des richesse!)
04/08/2011 à 02h10
Mis à part ça, je contredis, afin de mettre en lumière les failles du raisonnement, mais tes écrits sont d'or pour moi (et je le dis sans ironie), car clairs, argumentés, et prenant en compte le médical avant le financier, ce qui reste la base.
Mais c'est pas pour ça que je suis d'accord sur tout, faut pas pousser.
@+ Sethef
04/08/2011 à 02h16
king_zoulou écrivait:
---------------------
Mais si tu estimes que ton
> inlay fait au labo sera, ne serait-ce (je me mets à faire des figures de style,
> mauvais ça), qu'un peu mieux, why not ?
C'est bien tout le problème. Si tu estimes que ton inlay fait au labo sera parfaitement égal à ton compo, tu fais quoi?
(et encore une fois, le maquillage des sillons, pour une 7 du haut, ne me paraît pas un argument valable ;-))
@+ Sethef (salut!)
04/08/2011 à 12h48
Ah bah si tu estimes que ton composite sera aussi bien qu'un inlay mais que tu vas choisir l'inlay pour des raisons économiques, ce n'est pas très déontologique !
Perso, sous digue, faire un composite parfait, je ne sais pas faire.
Pourquoi ? Parce qu'après avoir passé 20 minutes à sculpter mon truc micro-couche par micro-couche, le polir soigneusement pour qu'il brille et que pas un micropète de streptocoques ne puisse passer à travers le joint, je dépose ma digue, je demande au patient de serrer les dents et là, je me rends compte que mon superbe composite sur lequel j'ai perdu temps et argent, c'est une belle merde totalement non fonctionnelle ;)
D'ailleurs, tu constateras dans les conférences et autres que les superbes composites pris en photo le sont généralement avant l'étape "dépose de la digue" ;)
PS: je ne fais jamais d'inlay composite. comme je l'ai dit ailleurs, les seules fois où je colle un inlay c'est quand, regardant le trou que je vient de faire, il me vient à l'esprit cette petite remarque: "mais comment je vais faire pour faire tenir un truc là-dedans ???"
04/08/2011 à 14h06
C'est une vue de l'esprit de croire qu'on peut achever une restauration sous digue : c'est à la fois impossible et une perte de temps. Quand tu penses avoir fait au mieux, il faut retirer la digue et utiliser le papier à articuler, puis ajuster la forme avec des fraises rouges sur CA multiplicateur. Polir à outrance n'apporte pas grand chose de plus dans le temps.
J'ai commencé à faire des composites postérieurs vers 1985 et je mettais beaucoup de temps au début. Aujourd'hui, je vais bien plus vite et même sans digue (pourvu que l'isolation soit très bonne), les résultats que j'ai après plusieurs années sont excellents en postérieur. En antérieur, il arrive d'avoir des éclats de matériau dans la masse.
Là où les résultats sont les plus décevants, c'est au niveau cervical à cause d'infiltrations, mais cela est dû à la position de l'obturation, et la moindre adhésion à la dentine dans ces régions.
Je trouve désolant que les jeunes praticiens se précipitent vers des "formations" en dentisterie esthétique parce que c'est prestigieux, alors qu'ils ne maîtrisent pas les techniques de base. C'est pareil en prothèse, quand on lit toutes leurs questions sur les empreintes. En France, les dentistes sont trop snobs pour avouer être perfectibles dans les activités fondamentales, et du coup, il n'existe pas d'enseignement post universitaire qui leur apprennent comment faire bien tout en gagnant du temps dans les situations de tous les jours. C'est aussi une des raisons pour lesquelles ils estiment ne pas être rentables au quotidien, à moins de pratiquer une dentisterie de haut niveau technologique.
04/08/2011 à 15h46
Marc Apap écrivait:
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> Je trouve désolant que les jeunes praticiens se précipitent vers des
> "formations" en dentisterie esthétique parce que c'est prestigieux, alors qu'ils
> ne maîtrisent pas les techniques de base. C'est pareil en prothèse, quand on lit
> toutes leurs questions sur les empreintes. En France, les dentistes sont trop
> snobs pour avouer être perfectibles dans les activités fondamentales, et du
> coup, il n'existe pas d'enseignement post universitaire qui leur apprennent
> comment faire bien tout en gagnant du temps dans les situations de tous les
> jours.
Parce que tu crois que si on crée un DU sur l'amalgame il y aura beaucoup de candidat??
Faire de beau composites c'est bien mais je ne suis pas sûr que perdre un peu moins d'argent sur cet acte soit un argument qui remplisse les formations post universitaires.
De plus que tu m'as critiqué quand j'ai dit qu'il était impossible de faire un compo dans les règles de l'art pour 29€, or j'ai cru comprendre dans ton message précédant que tu n'y mettais pas la digue. Sans digue, c'est pas dans les règles de l'art (obligation de moyen, tout ça tout ça).
04/08/2011 à 16h30
Encore une fois, un gros mélange pour ne pas voir ou comprendre les réalités:
Je ne parle pas de DU, mais de "formations" comme il y en a tant en ce moment. Je mets des guillemets, parce que pour moi, payer plusieurs milliers d'euros pour recevoir cet enseignement, c'est complètement disproportionné par rapport au bénéfice qu'on peut en retirer. Idem pour les "coaching" d'ailleurs.
Ensuite, ça devient lassant cette forme d'argumentation qui consiste à prendre des extrêmes et à généraliser pour déformer la pensée de son interlocuteur et le faire passer pour un idiot (DU d'amalgame).
Enfin, et finalement, ça se rejoint, croire que rien n'est bon qui ne se fait pas exactement comme c'est enseigné en faculté est une absurdité. Les enseignants se doivent de montrer le nec plus ultra, la vie de tous les jours amène à composer. Il faut juste comprendre ce que l'on fait, et savoir jusqu'où un compromis devient inacceptable. Pour exemple, les propos précédents de King Zoulou : mettre xxx couches successives ultrafines prends plus de temps et donne une obturation plus hétérogène que deux ou trois couches seulement. Polir à outrance et s'apercevoir qu'on est en surocclusion, est une autre procédure contre-productive.
Je mets la digue ou pas selon les cas, mais je sais très bien isoler de la salive avec une aspiration bien placée, des cotons etc..On va rétorquer que l'humidité ambiante compromet le collage. Les résultats avec ou sans digue ne sont pas significatifs au bout de plusieurs années, sinon, tous les composites seraient à refaire, ce qui est très loin d'être le cas. Evidemment, si l'on travaille sans précaution parce qu'on ne sait pas gérer le problème, il faut au contraire s'attendre à des catastrophes.
Tu as vu le film les Ripoux (à moins que tu ne sois pas né quand le premier est sorti)? Et bien la vraie vie, ce n'est pas tout à fait celle qu'on apprend à l'école de police.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11000319
Clin Oral Investig. 2000 Sep;4(3):148-52.
Influence of the isolation method on the 10-year clinical behaviour of posterior resin composite restorations.
Raskin A, Setcos JC, Vreven J, Wilson NH.
Source
Université Catholique de Louvain (UCL), Ecole de Médecine Dentaire et de Stomatologie, Service de Pathologie et Thérapeutique, Av. Hippocrate, 15, 1200 Brussels, Belgium. [email protected]
04/08/2011 à 16h51
La provocation était volontaire, je l'avoue.
Mais tu sera obligé d'admettre que la nomenclature amène à des compromis qui n'existeraient sans elle.
Même si le bénéfice n'est pas évident, j'ai décider de mettre la digue sur tous mes composites et toutes mes endos. Pourquoi la sécu me rend ce choix d'exercice si compliqué??
04/08/2011 à 17h09
Parce que tu vis dans la vraie vie, et pas en rêve comme on te l'a enseigné en faculté : pour tout, c'est pareil, il faut s'adapter.
04/08/2011 à 18h08
Donc on a le droit de ne pas faire de concessions sur les couronnes et les implants, mais on est obligé d'en faire pour les compos et l'endo? C'est ridicule.
Ce qui me choque c'est quand un patient veut du travail sans concession, qu'il est demandeur, qu'il a l'argent pour te payer... Et non, interdit de prendre l'argent... C'est débile. Et même toi tu seras obligé d'admettre que quelque chose ne va pas.