Ils ont pas des choses à dire, les dentistes?

Marc Apap

18/03/2012 à 15h24

Tu penses que pour les moldovalques et les autralo-bosniaques c'est différent ?
Aucun humain n'aime qu'on l'oblige à se prendre en charge. Mais tu l'avoues toi-même, toutes ces pathologies iatrogènes sont la conséquence d'un manque d'hygiène des patients (enfin, c'est pas toujours exactement ça à l'origine, mais on ne va pas chipoter)

alapex

18/03/2012 à 15h43

Bref les français ont des problèmes aux dents parce qu'en France les dentistes sont mauvais , qu'il n'y a pas d'hygiénistes , enfin toute raison qui empêche de leur mettre le nez dans leur caca en disant la vérité : ils s'en foutent complètement , ne se brossent pas parce que tant que ça va , ça va ...
C'est dans les chromosomes , on va pisser , on se mouche et on te tend la main ... Quel est l'enfant d'salaud qui est responsable de cet état d'esprit de cochon ? A part l'intéressé bien entendu , ne cherchez pas dans sa direction vous feriez fausse route , les pauvres ...
Meuh , vous allez bien nous trouver une raison ...comme pour le reste , non ?

mark

18/03/2012 à 15h45

Et si à l'instar des militants qui se répandent sur la toile pour vanter leur candidat présidentiel au gré des forums blogs et autres, chaque praticien prenait sa part, ailleurs que dans notre microcosme, remplaçant jérémiades ou braillements respectifs par des mises au point auprès des journalistes, blogueurs, patients inconnus, "penseurs" divers de notre société?

alapex

18/03/2012 à 15h50

On va en avoir du monde convoqué au conseil de l'ordre ...
Je pense pas qu'en dehors de nos institutions nous ayant le droit d'intervenir individuellement , si ?
On peut faire une guerre de sécession , mais va falloir trouver des volontaires ...)))

post-scriptum

18/03/2012 à 16h02

alapex écrivait:
----------------
> On va en avoir du monde convoqué au conseil de l'ordre ...
> Je pense pas qu'en dehors de nos institutions nous ayant le droit d'intervenir
> individuellement , si ?
> On peut faire une guerre de sécession , mais va falloir trouver des volontaires
> ...)))

Alors ça c'est une question intéressante! Est-ce qu'on a le droit?
Parfois je parle de mes doléances concernant les problèmes de remboursement et d'accès aux soins à mes patients, en me demandant si j'ai le droit, d'un point de vue "deontologique", et en me disant qu'il vaudrait mieux faire avancer les choses (alors j'ai signé un chèque de cotisation syndicale qui a achevé de me foutre à découvert pour ce mois-ci).
Et je me demande si je peux afficher en salle d'attente une explication très factuelle sur ces choses que j'en ai assez de réexpliquer trop souvent en consult: "il y a trois types d'actes en dentaires = opposables, non opposables, HN. les tarifs sont imposés/libres. la secu rembourse 70%/0%. votre mutuelle complète plus ou moins selon votre contrat avec elle. Dentaire à 100% ne signifie pas qu'il ne vous en coutera rien, loin de là."
Et je me demande si je peux afficher une pétition "contre le désengagement de la Secu dans les soins dentaires", ou une information "le protocole MGEN est illégal, votre dentiste refuse d'être inclus dans un protocole pour préserver votre libre choix d'un praticien".
Et je me demande si un jour, quand je serai grande et courageuse, je pourrai écrire à des journalistes et des politiques et à l'ordre en mon nom en disant "putain, les mecs, ça sent pas bon par ici, faudrait faire un truc quand même"...

Alors, pour de vrai, qu'est-ce qu'on a pas le droit de dire ou faire en notre nom propre (à part signer des conventions :-p )?

Marc Apap

18/03/2012 à 16h46

On a tous le droit de s'exprimer, mais pas de diffamer. Critiquer publiquement des instances professionnelles, je ne pense pas que ce soit non plus de bon aloi (cf Bessis).
Maintenant, c'est comme pour tout : pour être entendu et compris, il faut parler la même langue que son interlocuteur.
Pas sûr que beaucoup ici sachent le faire.

P.S. : J'ai par exemple écrit un message à un de mes patients qui m'a adressé la coupure de l'article du Monde sur les soins dentaires inabordables. Il a parfaitement compris mon point de vue.

Il était poli le message?

alapex

18/03/2012 à 16h55

@ post-scriptum ,

Pfff , t'es tombé dans le travers de la profession !
Ta publication , ta salle d'attente , ton cabinet ...

Tu voudrais pas demander si on a le droit de faire une vidéo pour mettre partout sur le ouèb ?

Merki .

Zeb

18/03/2012 à 17h21

@alapex: S'il n'y avait qu'un seul travers dans lequel je risquais de tomber...!
Le défaut, ce serait de penser à des initiatives individuelles plutôt que collectives, ou bien de parler de mon cab plutôt que des patients, tu veux dire...?

Et à la demande générale d'alapex, je pose la question: a-t-on le droit de faire une vidéo pour mettre partout sur le ouèb, à votre avis?

(tiens, la question de la diffamation des instances, ça mérite d'être réfléchi, quand même...)

--
Zeb (ex post-scriptum)

Marc Apap

18/03/2012 à 17h29

kingofdogs écrivait:
--------------------
> Il était poli le message?

Bien sûr. Nous nous connaissons depuis longtemps. Je ne vois pas pourquoi j'aurais été impoli. J'ai écrit que le vrai problème, c'est qu'on ne développe pas assez la prévention, que les journalistes disent des mensonges car les soins sont complètement pris en charge, que les patients qui sont montrés comme des victimes qui ne peuvent se payer des prothèses parce qu'ils ont perdu leurs dents à 30 ou 40 ans, ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas les moyens de se payer des prothèse, c'est parce que la plupart du temps de sont des gens qui ont peur, ignorants et sales, avec parfois de gros problèmes psy. et que s'ils avaient été pris en charge avant, ça ne leur aurait pratiquement rien coûté. Mais que c'est plus valorisant en France, de dire qu'on est pauvre plutôt qu'on a peur et qu'on est ignorant.
J'ai dit qu'on veut faire de nous des boucs émissaires parce que c'est plus facile que de dénoncer les vrais problèmes. Qu'en France, les soins sont les moins chers d'Europe et que si on ne veut pas faire faillite, il faut trouver les moyens de rentabiliser notre exercice autrement que par des soins. Que la sécu fixe les honoraires en fonction de ce qu'elle peut payer et pas de ce qu'ils valent. Que depuis 20 ou 30 ans, leur prix n'a pas suivi l'évolution du coût de la vie. Que leur qualité aujourdui et les moyens à mettre en oeuvre ont augmenté en flèche par rapport à ce qu'ils étaient il y a 20 ans. Que c'était lamentable de nous obliger à produire des soins de haut niveau pour un tarif dérisoire, et que nous étions scandalisés de l'attitude des médias qui nous font passer pour des voleurs quand on pratique ces "dépassements d'honoraires".

plutôt pas mal.
mais le jour ou l'on sera capable de dire à nos patients que comme les anesthésies(entre autre), quelle que soit la technique, n'étant pas du tout intégrée dans le coût du soins il va falloir s'en passer (ou payer plus non remboursé).on aura vraiment fait notre coming out!.

Marc Apap

18/03/2012 à 19h18

Il faut agir en faveur de nos patients, pas le contraire. Sinon, comment être compris et approuvés ?
Regarde comme ça nous fait plaisir quand on doit partir en vacances et qu'il y a grève chez Air France. Les usagers se fichent pas mal des revendications des grévistes.

et les grévistes se fichent des usagers...
pour eux tous les moyens sont bons.(RATP SNCF AIR FRANCE),ils font grève d'avance avant mème les prises de décisions .les attitudes conflictuelles sont toujours mal resenties, mais dans notre système francais il semble que l'anticipation soit un terme inconnu.on ne sait trouver des solutions que dans le conflit et donc souvent des compromis merd...q

Zeb

18/03/2012 à 20h50

En ce qui concerne les grèves... Vous pensez tous comme ça? Je sais pas, depuis quelques jours, les poubelles s'amoncellent sur les trottoirs de Lyon: grève des éboueurs. Pour des problèmes de réorganisation des planning entre service de la ville et sociétés privées, de ce que j'ai compris...
En tant que riverain, évidemment, j'espère que ça va pas durer trop longtemps, j'ai pas envie de vivre dans des montagnes de détritus, mais mon premier réflexe, c'est quand même de me dire qu'ils doivent être sacrément en colère pour en arriver là: ces mecs, je les croisais le matin en partant au cab, ils abattent un boulot énorme, pas facile, ils sont toujours super souriants... Je sais pas exactement ce qu'il se passe, mais j'ai tendance à considérer qu'ils sont pas en grève pour le fun...
Et si un jour je faisais grève, ce serait à contrecoeur, en sachant qu'il y a un désagrément immédiat pour le patient, mais en espérant que ça apportera une amélioration pour tout le monde à la fin de l'affaire...

--
Zeb (ex post-scriptum)

En parlant du revenu moyen des dentistes ... est ce que les orthodontistes, et autres exclusifs sont inclus dans les chiffres ????
Il y a un truc bizarre ! avec les chiffres indiqués ... j'ai l'impression que la grande majorité des confreres sont en dessous de ces chiffres moyens !

Zeb

19/03/2012 à 00h15

Bon ben au niveau des axes de communication, grosso modo, j'en suis là (et je suis à 300% pour le fait de communiquer sur l'avantage patient...):



*** Rétablir quelques vérités (combattre les contre-vérités assénées dans les médias) – à l'attention des journalistes et de ceux qui les écoutent/croient

- Dentaire, c'est cher ? Comment ça marche, les honoraires ? (tableau explicatif à prévoir pour expliquer: qui décide des tarifs? A partir de quoi? Où va l'argent?)
- Dentaire, c'est cher ? Petit comparatif avec les autres pays
- Dentaire, c'est cher ? Petit comparatif avec les tarifs « tourisme dentaire » (comment se passe la prise en charge des extractions "simples" à 150€, d'ailleurs...?)
- Dentaire, c'est cher ? Petit comparatif avec les tarifs « low cost » à long terme (sans doute un peu difficile à réaliser... comment avoir des données sur la proportion conservateurs/prothèse, le taux de réintervention, et l'impact sur le coup des mutuelles...?)
- Qui paye vos soins dentaires ? (tableau explicatif de l'usine à gaz NGAP-opposable-ou-non-et-HN-avec-ou-sans-complementaire en cours de montage)

- Ne mélangeons pas tout : comprendre de quoi on parle dans les reportages
=> petit lexique : nomenclature = liste des actes, classement selon la prise en charge Secu et le type de tarif mais sans rapport avec le bénéfice médical => opposable (soin conservateur, chirurgie, radio, consult, det...), non opposable (prothèse, inlay-onlay), hors nomenclature (implant, paro, rescellement hors de notre responsabilité...)
=> une couronne, un implant, c'est différent ! Ne nous trompons pas sur les mots dans les reportages.
=> un soin conservateur, une prothèse dentaire, c'est différent !
=> augmentation vertigineuse des tarifs : mais de quels tarifs ? Les honoraires en général ? Les soins ?
=> « escrocs » en caméra cachée : n'aurait-on pas oublié de montrer les honnêtes praticiens ?
=> « escrocs » en caméra cachée : qui dit que le devis le plus élevé est forcément une arnaque, et pas un acte à un prix juste, mais bien plus pérenne dans le temps... ?


*** « J'aime mon dentiste » (savoir montrer qui nous sommes vraiment, au-delà de l'imaginaire collectif – un peu d'information pour redéfinir notre rôle/mission)

- Un dentiste, pour quoi faire ?

Eviter la douleur.
Eviter les infections locales.
Eviter les infections générales d'origine dentaire
Eviter le déséquilibre d'une pathologie chronique
Connaître vos facteurs de risque
Adapter votre prise en charge bucco-dentaire à votre vie (santé gé, habitudes, sport...)
Vous proposer un projet de soin personalisé

Mission de santé publique

Une micro-entreprise française
Une source d'emploi (assistants, prothésistes, fournisseurs de service, de matériel...)
Une source de cotisations sociales
Une source de revenus fiscaux pour l'Etat

- A bas les clichés : tordre le coup aux idées reçues

Le film « le dentiste » est très loin de la réalité, venez dans les cabinets pour vérifier
« menteur comme un arracheur de dents » : on n'arrache plus, on enlève. Avec une anesthésie, pour que tout se passe bien. Avec des cachets après, voire avant si il faut, pour que tout se passe bien. Alors on n'a même plus besoin de raconter des bobards...
« ça fait mal, je me souviens de la roulette à poulie, en 1974... » : Les. Temps. Ont. Changé. Longue vie à l'anesthésie. Et aux soins non traumatiques...
« j'ai trop peur pour être soignable » : Il existe des tonnes de solutions – réflexions, explications, prémédications, sédation...
« je n'y vais pas, c'est trop cher » : Un contrôle, un bilan, faire le point... 21€ ! De 0 à 6.3€ à la charge du patient
« les soins dentaires flambent » : évolution des honoraires comparée à l'inflation
« les soins dentaires ne sont pas abordables » : les soins conservateurs, si. Et avec une bonne hygiène et des contrôles réguliers, on peut grandement limiter ses besoins !


*** Comment limiter ses dépenses en dentaire ?

- Brosse à dents et dentiste, vos meilleurs alliés
- Petites leçons de prévention
- Plus vous venez tôt, moins c'est cher
- Choisir une complémentaire santé adaptée si besoin
- Faire confiance à son soignant : s'il vous conseille un soin, c'est pour votre bien...
- Devenir un patient responsable : respect des conseils, des prescriptions, des rendez-vous, ne pas reporter les soins précoces, comprendre qu'attendre d'avoir mal c'est attendre qu'il soit trop tard...


*** Préserver l'avenir de vos soins – donnez-nous les moyens de vous soigner au mieux

- Le point sur la situation en France
(données épidémio)
- Face au casse-tête « comment vivre de son activité en donnant des soins consciencieux et pris en charge », quelles solutions les dentistes ont-ils ?
- Préserver la qualité des soins :
Redonner une vraie valeur aux soins conservateurs, c'est donner les moyens au praticien de vous soigner mieux, d'éviter la dégradation de votre état, et donc de limiter les dépenses de santé ultérieures.
- Maintien de la prise en charge par le régime obligatoire
Le désengagement de la Sécurité Sociale concernant dentaire-optique est flagrant (courbes remboursements/inflation). La santé bucco-dentaire fait partie de la santé, elle ne peut pas être abandonnée au profit des assureurs privés
- Limiter le reste à charge : militons pour une classification des actes simple, et un système de remboursement clair
- Soutenir les cabinets de proximité axés sur la prévention et les soins conservateurs
Redonner une vraie valeur aux soins conservateurs, c'est donner les moyens aux cabinets ne faisant pas de prothèse (soins en zone défavorisée, soins aux enfants, cabinets « classiques » à proximité d'un low cost, etc...) de survivre
- Préserver le libre choix du praticien : choisir un soignant, c'est important. Méfiance face aux protocoles, une mutuelle ne doit pas influer sur ce choix !






--
Zeb (ex post-scriptum)

Zeb

19/03/2012 à 00h42

Et voilà quelques pistes de projets de communication ou sur lesquels communiquer pour améliorer les choses (c'est très long malgré des efforts de compaction, sans doute un peu simpliste, la plupart des choses sont déjà prévues en cours ici et là... Bref, critiques constructives bienvenues!)

Des projets ?
- il FAUT des tarifs clairs pour oser franchir la porte d'un cab sans crainte. Il FAUT des bases de remboursement claires pour choisir ses contrats complémentaires éventuels sans se tromper (100% remboursé : lol? Plafond, aïe !)
- deux enquêtes d'opinion pour compléter nos analyses : que ressent la population des dentistes en général? nous sommes un groupe pas très représentatif car tous issus du même endroit (nonol). Et la population générale? Qu'est-ce qui ressort vraiment du ressenti des gens (est-ce qu'on est réellement si mal perçus que ça ? Est-ce qu'il y a des gens qui ont conscience de certaines de nos difficultés ? Qui aiment leur prat ? Qui sentent qu'il y a un problème autre que « ouh les méchants dentistes voleurs et bourreaux »)
- Une campagne « stop aux amalgames » (attention jeux de mots) pour dire qu'il faut se méfier des apparences (dentiste/voleur, dentaire/cher, ...) ?
- Une incitation financière (mais issue de quelles poches...?) pour les dentistes ayant de « bonnes pratiques »: digue, dentisterie atraumatique, etc...
- Donner plus d'infos aux patients pour comprendre ce qu'est une « bonne pratique », l'intérêt de la prévention, et le rôle de santé pub du CD... Pour qu'ils aient les armes pour déterminer objectivement si ce qu'on leur propose les satisfait...
- La responsabilisation du patient : une meilleure prise en charge de la prévention, un encouragement pour ceux qui se font contrôler régulièrement (meilleure prise en charge des soins éventuels, voire d'un petit bonus esthétique...), etc... Pour cela, se méfier du 1/3 payant systématique qui fait oublier le coût des choses: qui se rend encore compte de ce que vaut un médicament ? Est-ce que ça n'améliore pas le soin, de devoir fournir un effort, comme dans certaines psychanalyses, ou au moins d'être systématiquement informé de ce que ça représente... ? Ou est-ce qu'il vaut mieux faciliter l'accès au maximum maximum maximum en levant toute barrière financière... ?
- la création d'un réseau de « dentistes éthiques », comme pour les labos d'analyse qui se battent pour ne pas se faire bouffer par les groupes financiers ( http://www.touchepasamonlabo.com/php/index.php )? D'une association « dentistes et patients unis pour une meilleure prise en charge de la santé bucco-dentaire » ?
- Un peu plus d'affichage en salle d'attente : comment marchent les tarifs actuellement, et quelles sont nos craintes ? (pas compliqué, pas cher, et ça peut rapporter beaucoup sur la population (réduite) qui fréquente déjà les cabinets), voire une enquête d'opinion en salle d'attente (et si on leur disait qu'on ne fait pas que se plaindre, mais qu'on s'inquiète d'eux, aussi?). Qu'est-ce que le contrat de soins (les droits du patient, mais aussi leurs devoirs) ? (par contre ça ne touche pas toute la frange de population qui nous évite comme la peste...)
- Améliorer la rémunération des dentistes pour permettre d'employer toujours plus d'assistants, de secrétaires, de prothésistes, de fournisseurs, de services, voire d'hygiénistes qui sait ?
- Parler avec des gens intelligents : aller sur des forums type Arrets Sur Images pour discuter des reportages moisis nous concernant ? Ou demander une enquête parlementaire (?) (j'ai vu ça tout à l'heure dans « Islam » France 2 sur l'islamophobie : proposition d'une enquete dans le but de créer un regroupement d'experts, de philosophes, etc... pour réfléchir en profondeur à un sujet)
- Faire bosser des professionnels sur la question : des journalistes, des communicants, des publicitaires, des enqueteurs d'opinion, des gens de la santé pub, etc...
- La transparence des tarifs moi je veux bien... Si on indique les coûts horaires, main d'oeuvre, tout le bazar... Qu'on remet TOUT à plat pour ne plus rougir...
- Créer des actes de prévention dans les nomenclatures, qu'ils soient pris en charge ou non (mais plutôt oui, soyons cohérents) payés correctement, pour que les dentistes puissent être fiers de dire « mes patients n'ont pas de carie, et je les y aide »
- Une campagne positive du genre « j'aime mon dentiste »... Où on montrerait ce qu'on fait, ce qu'on aime, et ce qu'en pensent les patients sympas, ceux qui apprécient qu'on s'occupe d'eux, qu'on s'inquiète de leur santé, et qui ont conscience qu'on est pas là pour les prendre en otage. Ou bien « les dentistes sont gentils », parce qu'une anesthésie, c'est pas une punition, c'est un service qu'on rend au patient (pour pas plus cher), et qu'on tente de rendre le moins désagréable possible, en plus...

--
Zeb (ex post-scriptum)

C'est le vecteur de ton message qui m'intrigue, le fond y est.

Tu comptes être entendu comment? Il faut des moyens conséquents. La priorité reste le questionnement des confrères. Si suffisamment sont motivés les choses peuvent se faire, mais j'en doute sérieusement, trop de mous.

Zeb

19/03/2012 à 10h31

@kingofdogs

Vecteur de communication? Bonne question! Mon premier objectif avec ce post était de réfléchir, à échelle individuelle et en petit groupe, au contenu... En profiter éventuellement pour développer un embryon de réflexion sur les faiblesses de cette réflexion et les moyens de l'améliorer (parce qu'on ne sait pas tout), puis sur les moyens/vecteurs d'expression enfin...
Je crois que quelque part, écrasée par mes envies d'initiative, j'espérais qu'on allait me dire "ah, tiens, c'est marrant ton idée, ça me fait penser à tel projet qu'on a en cours à tel endroit, allez viens, faisons ça!"

On ne sait pas tout: je pense comme toi que la priorité, c'est de prendre la température comme il faut. Enquête d'opinion, auprès des dentistes (est-ce nous, nonoliens, qui nous montons le bourrichon? est-ce nous, nonoliens, qui craignons à tort que les confrères sont "mous"?) et des gens... C'est la deuxième priorité importante pour moi: si les autres confrères sont motivés, on progresse ensemble, si les autres sont mous, il faudra créer un village d'irréductibles gaulois, et je suis persuadée que ça peut répondre à un besoin de la population (des praticiens qui expriment leur désir de s'occuper de leur santé et constituent un réseau "éthique", "conscient", etc...).
Est-ce que ces enquêtes existent déjà? J'imagine... Mais où?

Ce que j'imagine:
- Pour le chapitre "rétablissons la vérité", j'ai envie de parler de demander dès maintenant, systématiquement, un droit de réponse systématique après les reportages-articles mensongers, de conférence de presse, de demande d'intervention dans des médias "ouverts" (Arret Sur Image?)...
- Pour le côté "j'aime mon dentiste", ce serait un travail à très long terme, avec un (plusieurs) site internet "les dentistes vous expliquent tout" compilant informations sur la santé buccodentaire (prévention etc), comment marche la prise en charge, nos difficultés et nos cas de conscience glissés au milieu, et ce nos pistes d'amélioration... ET un forum "patients et praticiens, partageons nos idées pour améliorer votre santé", un vrai espace de discussion (par contre comment éviter le trolling "baissons vos tarifs bande de salauds"...?)... J'aimerais assez une campagne d'affichage type abribus (une affiche avec une brosse à dents, une autre avec un dentiste: "votre meilleur allié pour diminuer le coût de votre santé orale")... Au pire, si on arrive à être assez à être motivés, pourquoi pas distribuer des mini-tracts "www.dire-la-verite-comme-un-soigneur-de-dents.com: les dentistes vous conseillent pour dépenser moins en soins dentaires" dans la rue, les commerces, chez les autres soignants?

Dans les deux cas, c'est beaucoup, beaucoup de boulot, et... on ne sait pas tout faire. L'idée de faire appel à des professionnels de la comm et de l'analyse ressort régulièrement, je crois que ce sera inévitable... Il faut passer par les syndicats...?

Je suis jeune, sans doute un peu trop pleine d'espoir, mais j'ai l'impression que si on arrive à avoir un discours clair, cohérent et BIENVEILLANT, on peut combattre et retourner l'opinion: en montrant qu'on veut parler avec les gens, qu'on est prêt à discuter avec les associations de consommateurs, et même qu'on souhaite le faire... Ne plus être ceux qu'on montre du doigt mais ceux qui tirent la sonnette d'alarme...

Conclusion pour ta question sur le vecteur: je ne sais pas. Help?


--
Zeb (ex post-scriptum)

Zeb

19/03/2012 à 10h48

Interrogation bonus sous-jacente (et vlan, un axe de plus): est-ce qu'on ne devrait pas bosser auprès des autres professionnels de santé? Se récréer une place dans le monde des soignants, leur rappeler qui nous sommes et à quel point notre activité est complémentaire de la leur...
Rappeler aux généralistes/endocrino/cardio/etc l'importance du suivi dentaire chez leurs patients pour que les pathologies générales (diabète, etc) se stabilisent, la nécessité de nous adresser les patientes avant de prescrire de l'acide alendronique... Redonner des éléments d'information anti-caries aux nutritionnistes... Dire aux gastro de nous envoyer leurs patients avec des problèmes de reflux pour prévenir les problèmes d'usure... Et leur demander s'il y a des choses qu'ils voudraient qu'on fasse pour améliorer leur pratique (on voit les gens annuellement, en théorie... on doit avoir des rôles de détection, non?)
Pour ça, reprendre une réflexion solide sur notre impact sur la santé (ressortir les études détartrage régulier => moins d'AVC), et contacter les médecins (Revues médicales? Ordres? Syndicats? Génaralistes vers chez nous?) avec un résumé clair et sympathique... Un soignant bien informé, c'est un bon vecteur d'information, non?

(une amie jeune généraliste m'a un jour demandé à qui elle devait adresser après avoir filé des antibio sur une petite cellulite: stomato? ORL? ou alors dentiste? y'a des bases à reprendre...)

--
Zeb (ex post-scriptum)

C' est moi qui ai alerté mes associés généralistes sur les effets secondaires des biphosphonates lorsque NOTRE presse a tiré la sonnette d' alarme; ils n'étaient pas au courant et en prescrivaient à tour de bras chez les femmes ménpausées en " prévention" de l'ostéoporose. Et pourtant ils sont jeunes et se recyclent, mais victimes du message publicitaire des labos pharmaceutiques dans ce cas précis, comme sans doute pour avoir donné du Médiator aux personnes en surpoids.

barbabapat

19/03/2012 à 12h35

http://www.newsring.fr/societe/493-les-dentistes-ont-ils-abandonne-leur-mission-de-service-public/7479-probleme-complexe-qui-ne-peut-se-satisfaire-danalyses-simplistes

par contre trouvé au hasard, visibilité peu importante.

Zeb

19/03/2012 à 13h56

Je viens de tomber sur le truc de newsring aussi... (On en parlait sur http://www.eugenol.com/sujets/396234-les-dentistes-ont-ils-abandonne-leur-mission-de-service-public?page=2 , d'ailleurs...)

A creuser? Peu de visibilité, accusation de lobbying inévitable à partir du moment où on défend notre activité, mais au moins on peut s'exprimer... (ce que certains confrères ont fait joliment, d'ailleurs)

--
Zeb (ex post-scriptum)