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c'est la crise!!
04/04/2013 à 21h03
Hello eugénoliens de tout bord,
me voici petite débutante de quelques mois à peine, déjà blasée blasée de son métier! 7 foutues années d'études pour ça!
Blasée de payer payer , mettre des sousous de côtés pour payer Monsieur Ursaff, Dame Carchident (oui pour vos retraites mes chers vieux praticiens, quand moi-même je n'aurai point de retraite!)et Damoiseau Impôt!! Que mon compte pro est plein à craquer quand je peine à mettre moins d'un smic par mois sur mon compte perso...bref le loyer, la tuture payés, reste plus que lidl pour manger!
La vie était plus douce quand j'étais étudiante avec les jolies réductions qui me permettaient ciné, forfaits de ski et même entrées à l'opéra pour une modique somme!
Je rêvais, dans ma candide période estudantine de tout ce que j'allais pouvoir m'offrir: un grand lit 200*200 pour dormir dans toutes les positions avec mon chéri (dormir j'ai dit, dormir, non mais! esprits mal tournés!), une voiture, non point une grosse berline, mais juste quelque chose qui tienne la route qui ne nécessite pas 300 euros de réparations tous les 4 mois, et surtout un grand sac à dos et une bonne paire de chaussure pour aller faire un petit bout de grand monde en globe trotteur!!
Et me voici, courant après les patients, peinant à remplir un agenda, essayant de trouver un quelconque intérêt dans ma profession de fossoyeur (boucher des trous!).
Messieurs les professeurs, cliniciens publicateurs, auteurs d'articles, plus passionnants les uns que les autres, faites nous rêver avec vos plans de traitements idéaux, prise en charge globale et patient rudement motivé au portefeuille garni comme il se doit!!
L'art dentaire comme cela me laisse pensive, j'aimerai exercer comme de cette façon, je vois les choses de manière gobale, les dizaines d'alternatives de traitement, la façon de les présenter au patient, de le motiver, de lui rendre le sourire! Je leur chiade le plan de traitement qui tue tout, je leur vend du rêve avec des implants que je ne sais pas poser, je vois de la paro, de l'aménagement gingival, je vois des mômes que je motive pour le brossage des dents, l'abandon de la sucette-coca, je vois mes petits vieux, tout contents d'avoir leur appareil tout neuf pour Noel, je vois le montagnard qui descend de là haut "pour se faire faire la totale" parce que le reste de l'année, il n'a pas le temps...
je vois je vois,...je rêve surtout!!
En contrepartie je détartre, j'amalgamise, je composite, je motive à l'hygiène (il faut brosser avec le côté où il y a les poils!)...je remplace des maladies et des futures mamans, je supporte une ambiance qui n'est pas au beau fixe, et je pédale dans le semoule voire les grains de riz!
caissière à carrouf, c'est pas plus mal, tu rencontres des gens, et au moins ils risquent pas de te coller un procès parce que leur céramique est pas de la bonne couleur, et la caissière ne supporte pas le poids d'une erreur de prescription!
Je suis une soignante, je veux bien aider, faire mon boulot du mieux possible, j'essaie de "me faire la main" de m'améliorer, de trouver l'intérêt là où il est, d'y croire, que c'est juste les débuts, qu'après ce sera mieux...
Il me reste à faire une croix sur mon tour du monde, d'aller m'installer bien gentiment dans une "zone sous-dotée" pour me garantir une patientèle digne de ce nom, et de me conforter dans la vie "avoir mon cab -acheter maison -faire les gosses-faire 1 ou 2 formations- tourner en rond autour de mon fauteuil"...
Dites-moi que j'ai tort, faites-moi rêver!
04/04/2013 à 21h08
dis-moi galinett, tu ne te serais pas installée à Paris ou autre grande ville à tout hasard, comme beaucoup de jeunes, au lieu d'aller là où il manque des dentistes ?
04/04/2013 à 21h14
Moi je suis à 30 mn de paris, et ça carbure du tonnerre! Il faut aller la ou il y a de la demande!
04/04/2013 à 21h14
Cherche un mari riche ... un dentiste par exemple ! ( et merde on est reparti dans les clichés).
04/04/2013 à 21h16
Ma femme en pâti de ce cliché, pour tout le monde c'est la femme du dentiste! Donc elle ne travaille pas, et vit avec ma cb!
04/04/2013 à 21h25
et oui
messieurs les professeurs
à force de répéter à tous vos étudiants qu'ils sont les plus forts en sortant, que les patients vont TOUS signer des gros devis, qu'ils vont vite devenir riches
les malheureux nouveaux dentistes en bavent vraiment
revenez sur terre mesdames, messieurs les maitres de conférences..
04/04/2013 à 21h27
tu as l'activité que tu choisi.. quand tu es chez toi..
ce n'est pas facile d enchainer les remplas..manque de reconnaissance des patients que tu ne vois souvent qu'une fois..
quand tu seras chez toi tout ira mieux !
tu ne vois que les 'mauvais cotés'..
je te conseille vivement de faire une formation dans un domaine que t une connais pas et qui t'attires.. implanto, ortho..
c'est peut être aussi l'entrée dans le monde des grands qui te fait peur.. c'est sur que ça change!!
en revanche ne pense pas être la moins bien lotie.. on râle ici et la sur notre condition (qui est de moins en moins cool), mais nous ne sommes pas les plus malheureux.. loin de la..
tu auras encore un métier qui pourras te permettre de voyager et de te faire plaisir..
04/04/2013 à 21h58
Avec du temps, l'assurance et la confiance des patients grandissent. Si tu profites de cette progressive montée en puissance pour prendre du recul sur tes connaissances, et analyser ta pratique idéale, tu devrais arriver à gagner ta vie mieux que ce que tu décris.
Après, il faut éviter les grands centres villes si tu n'as pas tes entrées...
Soit patiente, et confiante : il n'est pas bon de "grandir trop vite" ;)
(d'ailleurs pour ma part, je suis loin d'avoir fini de commencer à grandir)
04/04/2013 à 22h06
galinett écrivait:
------------------
> Messieurs les professeurs, cliniciens publicateurs, auteurs d'articles, plus
> passionnants les uns que les autres, faites nous rêver avec vos plans de
> traitements idéaux, prise en charge globale et patient rudement motivé au
> portefeuille garni comme il se doit!!
Ce n'est pas de la faute de tes professeurs si tu n'arrives pas à faire tes plans de traitements. la prise en charge globale est la méthode enseignée dans tous les pays Développés, cependant, le système de santé économiquement parlant est incompatible avec cet enseignement.
Les véritables coupables se payent ta gueule à chaque fois que t'allume ta tv. pour être plus claire les mutuelles sont pour les professionnels de santé ce que les grandes surfaces sont pour les agriculteurs.
> L'art dentaire comme cela me laisse pensive, j'aimerai exercer comme de cette
> façon,
Je te conseille de faire beaucoup de cas simples avant de te lancer dans les cas de réhabilitation globale, ça demande une certaine expérience clinique quand même
04/04/2013 à 22h34
Dentiste n'est pas un métier facile, mais bon, quand tu gagnes de l'argent, tu n'as pas le droit de te plaindre.
Belle maman est prof et beau papa syndiqué, alors ...
Bonsoir
04/04/2013 à 22h53
Trouve un poste de collab dans un cabinet sympa et intéressant, avec une demande importante de la part des patients (ok selon les endroits faut chercher plus ou moins longtemps mais on finit par trouver à force de chercher!) et tu découvriras le coté sympa du métier, des patients qui reviennent TE voir, la famille ou les amis qu'on T'envoie, les devis qui sont acceptés qq mois ou l'année d'après.... et l'expérience qui rentre...
Si tu changes de cab tout le temps je comprends ton ras le bol, il faut qq mois pour faire son trou, se sentir à l'aise dans le cab et avec la patientèle... et le CA devient plutot régulier aussi, ce qui permet d'etre bcp plus serein...
Haut les coeurs c'est un beau métier meme si parfois on en a ras la casquette!
04/04/2013 à 23h22
Courage, après 3 mois de collab dans un cabinet où j'avais déjà mes habitudes (stage actifs et multiples rempla) je vais tout juste commencer à faire de la prothèse... Beaucoup de devis donnés, expliqués, mais tout le monde ne revient pas c'est comme ça...
En attendant de se fixer permet d'avoir des patients réguliers qui viennent me voir, beaucoup sont nouveaux dans le cabinet et donc pour eux je ne suis pas la remplaçante/assistante/stagiaire (au choix).
Le planning est rempli, bien qu'il reste de la place la semaine suivante.
Je débute une autre collab actuellement (avec projet d'installation si ça colle) et mon planning est plein pour 3 semaines déjà...
Je ne vais pas en cambrousse totale mais à 30mn d'une grande ville, patientèle sympa, ambiance des cabinets aussi.
Il faut trouver le cabinet qui nous va
04/04/2013 à 23h33
3 idées, qui ont déjà probablement été évoquées en ces lieux un certain nombre de fois:
-va voir bosser des praticiens dont le cabinet tourne: des gros chiffres, des chiffres moyens, si possible fournissant un travail de qualité. C'est à mon avis le meilleur moyen d'apprendre les 2 faces de ce boulot: la technique et la commerciale. Beaucoup accepteront avec plaisir.
-nous ne sommes pas médecins. Je ne pense pas qu'il soit possible de vivre correctement de notre métier en ne faisant que des remplacements. Les chiffres augmentent rapidement après 6 mois d'exercice au même endroit. Notre métier est sédentaire.
C'est d'ailleurs logique, la prévention et la santé publique se construisent sur la durée.
-enfin, c'est un métier qui demande une certaine implication. Même si nous ne sommes plus aux 70h par semaine de nos prédécesseurs, il faut à un certain moment accepter que notre job est une part constituante de notre identité personnelle, pas un taf en dilettante. Ça implique certains avantages, mais aussi un certain nombre de contraintes. Il va te falloir penser, manger et dormir dentaire pendant quelques années avant de pouvoir être plus sereine dans ton travail.
04/04/2013 à 23h35
Pour la part de rêve, tu pourras rapidement te payer 10 semaines par an de vacances au soleil, t'organiser comme tu le désires, et faire un métier intellectuellement et manuellement gratifiant.
Si tu veux faire le tour du monde, engage toi dans la légion.
04/04/2013 à 23h46
Mouais, la crise a bon dos. c'est surtout la crise de la rémunération des actes opposables et ca ne date pas d'hier. Si tu ne fais que ca autant bosser comme caissière à carrefour, au moins tu n'auras pas à n'encaisser que le stress des patients. Mouarf !!!!!
05/04/2013 à 00h26
Je vais aller dans le meme sens que les confrères : les remplacements à répétition, ça ne marche pas vraiment dans notre branche. Si tu veux faire ton trou, il te faut une collaboration durable !
C'est logique après tout : qui aurait envie de confier sa bouche à un remplaçant qui, par définiton, ne sera que de passage dans le cabinet ? Non, les patients ont envie de trouver LEUR dentiste, celui qui les suivra longtemps si possible, et c'est bien normal.
Après c'est sur que pour la majorité d'entre nous il faut prendre un peu de distance avec les beaux plans de traitement qu'on nous montre à la fac. Tous les patients n'ont ni les moyens ni l'envie de mettre tant de temps et d'argent dans leur bouche, et tous les praticiens ne savent pas vendre de tels devis non plus ! Il ne faut pas oublier que les professeurs qui te montrent ça sont bien souvent non conventionnés et/ou travaillent dans des supers cabinets très bien situés avec une patientèle hors norme. Pas étonnant qu'ils arrivent à vendre des devis de dingue dans ces conditions, leur nom est leur adresse sont pratiquement des marques déposées qui vendent les prothèses automatiquement.
Tu peux tout à fait t'épanouir dans ton job à ta façon, il n'y a pas 2 cabinets qui se ressemblent. Sois fidèle à tes principes, garde bien ta façon de voir le boulot et peu à peu tu finiras par avoir les patients qui te ressemblent. Tu ne feras surement pas que des traitements globaux que tu publieras derrière, c'est sur, mais tu auras bien des cas qui t'intéresseront et te donneront envie de repousser un peu tes limites.
Et puis tu sais, tu verras que parfois on est plus fier d'avoir fait des endos et des composites à un malheureux polycarieux que d'avoir fait des facettes pour raison esthétique à une fille à papa... Ca dépend de ta façon de voir le métier...
05/04/2013 à 01h33
Encore une petite bourgeoise qui se la coulait douce durant ses études et découvre d'un seul coup la vraie vie ! D'ici quelques années, tu auras acquis maturité, expérience et peut-être sagesse. Tu pourras enfin redevenir l'enfant gâtée que tu étais, avec tous les avantages dus à ton rang. Si ça peut te consoler, l'immense majorité des jeunes d'aujourd'hui en chient largement plus que toi avec un avenir autrement plus bouché.
05/04/2013 à 01h46
Marc Apap écrivait:
-------------------
> Encore une petite bourgeoise qui se la coulait douce durant ses études et
> découvre d'un seul coup la vraie vie ! D'ici quelques années, tu auras acquis
> maturité, expérience et peut-être sagesse. Tu pourras enfin redevenir l'enfant
> gâtée que tu étais, avec tous les avantages dus à ton rang. Si ça peut te
> consoler, l'immense majorité des jeunes d'aujourd'hui en chient largement plus
> que toi avec un avenir autrement plus bouché.
et puis n'oublies pas tous les jours repens toi ensuite tu te flagelles un peu, porte ta croix, ouvre toi un petit peu les veines et repete : " c'est ma faute" j'aurai pas du etre riche ,intellectuellement avantagé et pensé apporter un service de qualité . POLPOT REVIENT
05/04/2013 à 02h05
C'est sûr que question intellectuellement avantagé, les candidats ne se bousculent pas au portillon ici.
Tu as des gamins Jean 57 ? Tu connais la vie des jeunes d'aujourd'hui en âge de travailler ?
05/04/2013 à 02h19
oui bien sur et leur condition n'est pas materiellement si desavantageuse ils sont pleins d'energie d'idée et d'entousiasme, beaucoup d'aide soit de leurs parents soit de l'etat , je dirai que la plus grande difference reside dans les contraintes imposées par les multiples couches de reglement etatique que ne peuvent s'empecher de pondre chaque année nos tres "cher" dirigeants rognant de plus en plus leurs espaces de liberté et de responsabilité.
je prefere de loin acquerir la sagesse grace à de multiples echanges que de l'acquerir à coup de trique
05/04/2013 à 02h35
Tu acquiers ce que tu peux avec ce que la vie d'offre.
Je suis juste un peu énervé et finalement triste que les dentistes jeunes ou vieux ne soient préoccupés ici, que de leur condition personnelle qu'ils estiment misérable.
Personne ne se lamente de découvrir des patients avec des bouches dévastées et aucun moyen pour se faire soigner correctement. Ce qui, pour un professionnel de santé est la chose la plus désolante qui soit.
Malgré nos problèmes, nous devons être heureux de la vie que nous avons par rapport à celle de bien d'autres personnes dans la société française. Et lorsque l'on débute, il est normal que l'on soit confronté aux difficultés de notre métier.
Tout axer sur son (relatif) inconfort matériel et s'estimer au niveau d'une caissière de chez Carrefour est au mieux idiot, disons bébête, au pire, indécent.
05/04/2013 à 03h48
l'argent n'est pas synonyme de bonheur, la preuve une fois de plus :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Automobile-Pierre-Louis-Trebaol-Pelleau-n-est-plus-_29019-avd-20130315-64748576_actuLocale.Htm
Valeur de ses parts dans l'entreprise estimée à 50 millions d'euros, deuxième vendeur de voitures en france. J'aime bien le pudique "décédé brutalement" au lieu de "pendu dans son garage" et on peut rajouter le jour de l'anniversaire de sa fille de 14 ans. Encore un à bout dans ce pays de M.....