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Parasitologie en parodontie
16/10/2013 à 23h21
"Les chercheurs utilisant le microscope à contraste de
phase ont identifié le protozoaire parasite E. gingivalis
à partir des poches parodontales infectées depuis près
de 100 ans."
Prélèvements sur Jeanne Calment de son vivant ?
06/09/2014 à 23h59
Je viens de tomber dessus en faisant des recherches...Ca fait beaucoup réfléchir quand même et ça explique surtout la grande propension héréditaire/familiale de la paro... Les résultats s'ils sont vrais sont pas loins d'être révolutionnaires...
D'autres avis de costauds de la paro?µ
parceque si l'on en croit les auteurs la parodontite serait en fait une maladie parasitaire à laquelle se surajoute une composante bactérienne... Ca fait beaucoup réfléchir. et j'avoue que j'aimerais me plonger dedans.
07/09/2014 à 00h03
youn écrivait:
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> Je viens de tomber dessus en faisant des recherches...Ca fait beaucoup réfléchir
> quand même et ça explique surtout la grande propension héréditaire/familiale de
> la paro... Les résultats s'ils sont vrais sont pas loins d'être
> révolutionnaires...
>
> D'autres avis de costauds de la paro?µ
>
> parceque si l'on en croit les auteurs la parodontite serait en fait une maladie
> parasitaire à laquelle se surajoute une composante bactérienne... Ca fait
> beaucoup réfléchir. et j'avoue que j'aimerais me plonger dedans.
>
Exactement, ça à l'air révolutionnaire, bizarre que personne nait plus relevé cet article...
07/09/2014 à 12h26
Au moins on trouve 1 publi de l'auteur sur pubmed :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24983705
A télécharger ici :
http://www.parasite-journal.org/articles/parasite/pdf/2014/01/parasite130116.pdf
Ca reste descriptif, mais ça change de Pelé!
Est-ce une nouvelle école de paro? Qu'en pensent les spécialistes?
07/09/2014 à 13h09
Nous y voilà :
Coût global de la formation pour 2014 : 3700€ pour les 5 journées.
C'est pas tant que le Dr. Bonner ait quelque chose à vendre qui pose problème, après tout pourquoi pas. C'est plus que l'approche semble un peu... détournée.
Bon, ceci dit, 3700 Euros, c'est pas non plus le bout du monde.
Et encore une fois, respect pour l'effort concernant la publication (celle ci-joint), même si ça reste de la biologie moléculaire très très basique.
07/09/2014 à 15h32
Outre la formation, les résultats cliniques annoncés dans ce papier sont remarquables, la véracité mérite tout de même un peu d'attention.
Plusieurs pistes comme celle-ci mériteraient peut être que l'on s'y intéresse un peu plus à mon avis. Je ne comprends pas qu'avec une telle prévalence cette maladie n'intéresse pas plus la recherche, malgré ces incidences avérées sur la santé générale. C'est de plus le modèle le plus accessible que nous ayons de l'inflamation/infection chronique, ce qui concerne beaucoup de maladies. Idem pour le modèle de maladies à biofilm. C'est une endémie.
Excusez mon ignorance : mais comment explique-t-on :
-L'augmentation de la prévalence avec le temps?
-L'augmentation de la prévalence avec l'âge?
-l'immunité totale de certaines personnes, malgré une hygiène déplorable?
-la quasi inexistance de phénomènes paro chez l'adolescent?
Est-ce seulement une augmentation de la détection?
Plusieurs pistes de facteurs : - parasito (nouveau je n'en avait jamais entendu parlé)
- Silicium (je sais ça fait rire au premier abord...) : celui-ci diminue avec l'âge et serait impliqué dans la cicatrisation osseuse, ainsi que de façon non négligeable dans l'activité des fibroblastes (leur différentiation notamment) et donc du collagène. Ce minéral présent dans le corps reste assez mystérieux faute d'intérêt, mais prenez cet article :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23830471 dans biomaterials (impact factor de 8.312 ce qui commence à être sérieux) il montre un intérêt certain dans la cicatrisation, notamment des tissus kératinisés... La carence en silicium aurait-elle un rôle? Son absorbtion semble très inégale dans la population, diminue avec l'âge et l'alimentation moderne en contient de moins en moins...
Avis?
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07/09/2014 à 16h18
Je ne sais pas vraiment comment structurer ma réponse... Je vais essayer de ne pas partir dans tous les sens.
La maladie paro est finalement assez semblable à la maladie carieuse: il s'agit d'une pathologie à progression lente, continue, évoluant par poussées, dont la principale cause est le facteur bactérien, associée à un paquet de cofacteurs favorisant.
A la différence de la carie, cependant, les dégâts ne sont pas causés par les bactérie mêmes, mais par la réaction de l'organisme à ces bactéries. Par ailleurs, là où la carie évolue en quelques années, la paro évolue en quelques décennies.
On trouve bien entendu un paquet de pathologies paro chez les ados: il ne s'agit alors généralement que de gingivite, qui est le point de départ de toute parodontite (mais reste réversible à ce stade là).
La maladie paro n'apparaît pas à un âge avancé, elle se contente d'être plus marquée... Les facteurs de risque augmentant, et les défenses diminuant, elle évolue également plus vite.
Certains patients donnent effectivement l'impression d'être "immunisés", d'autres particulièrement sensibles. Cela s'explique principalement par la conjonction ou l'absence de plusieurs facteurs de risques, certains facilement identifiés (en particulier la concurrence bactérienne, le tabac, le stress...), d'autres moins (le facteur génétique en particulier, et bien d'autres plus ou moins exotiques).
Pour le sujet initial, à l'instinct et sans avoir approfondi le sujet outre mesure:
Les parasites identifiés dans l'article joue probablement un rôle dans la maladie. Après quelques recherches, je suis certain qu'ils iront rejoindre l'interminable liste de cofacteurs, à moins qu'ils ne finissent par être identifiés comme de simples marqueurs se développant avec la maladie paro mais sans pathogénicité.
Dans le meilleur et le plus improbable des cas, un simple traitement antiparasitaire permettra la guérison de toutes les maladies paro. Peu de chances mais qui sait? On en reparle d'ici 10 ans, quand d'autres auront testé. Je laisserai les autres passer en premier.
07/09/2014 à 16h29
Oui pour la gingivite, mais qu'est-ce qui fait que certains dépassent le stade de la gingivite pour arriver à la parodontite et d'autres non, pourtant avec une hygiène insuffisante, quelque chose doit jouer.
Donc pour expliquer l'augmentation avec l'âge tu nous dis que c'est une augmentation de la détection (puisque moins de signes avant)
Mais l'augmentation avec le temps tu la met aussi sur le compte d'une augmentation de la détection (moins de connaissances avant?)
C'est l'inflammation chronique de certains et le fait que d'autres en soit immunisés qui interpelle, on peut dire que ça vient de différentes espèces du biofilm, et chercher les bactéries qui différencient un biofilm sain d'un biofilm malade, mais comment être certains que les bactéries de biofilm malades ne sont pas là justement car la maladie est présente (l'inflammation chronique qui favoriserait ce type de bactéries. L'inverse quoi)?
On ignore quasi tout d'une maladie endémique et pas grand monde se penche sur le sujet, c'est hallucinant.
--
www.dentaltradegroup.com
07/09/2014 à 17h08
youn écrivait:
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> Oui pour la gingivite, mais qu'est-ce qui fait que certains dépassent le stade
> de la gingivite pour arriver à la parodontite et d'autres non, pourtant avec une
> hygiène insuffisante, quelque chose doit jouer.
Tu cherches une réponse unique, alors qu'elle est multiple.
Les complexes bactériens, le tabac, le stress, le gène de l'IL1, les déficits immunitaires, les carences alimentaires, et des dizaines d'autres...
Tu additionnes le tout, et si ça déborde les capacités de défense de l'organisme, tu passes au stade paro. Dès lors que tu as création de poches, l'hygiène ne peut plus être assurée efficacement, et ça continuera d'évoluer.
La maladie paro est actuellement bien décrite, même si il reste comme toujours des choses à découvrir. Un gène par-ci, un facteur environnemental par-là, un parasite retrouvé trop fréquemment pour être dû au hasard... Les chercheurs s'y attellent bien entendu, mais qu'est-ce que cela changera à nos thérapeutiques? On finira toujours par gratouiller d'une manière ou d'une autre et par dire au patient de se frotter les ratiches.
Il est important de comprendre les mécanismes de la maladie, mais cela n'aura pas forcément d'intérêt réel en terme de santé publique. Le vaccin contre la carie a régulièrement été annoncé, on attendra également celui contre la paro.
>
> Donc pour expliquer l'augmentation avec l'âge tu nous dis que c'est une
> augmentation de la détection (puisque moins de signes avant)
L'évolution est continue, et s'aggrave donc mathématiquement avec l'âge. Passé le stade gingivite, il n'y a pas de guérison spontanée, tout au plus des périodes de stabilité.
>
> Mais l'augmentation avec le temps tu la met aussi sur le compte d'une
> augmentation de la détection (moins de connaissances avant?)
Aucune idée. Qu'est-ce qui te fait dire qu'il y avait plus de paro maintenant qu'il y a 50 ans?
>
> C'est l'inflammation chronique de certains et le fait que d'autres en soit
> immunisés qui interpelle, on peut dire que ça vient de différentes espèces du
> biofilm, et chercher les bactéries qui différencient un biofilm sain d'un
> biofilm malade, mais comment être certains que les bactéries de biofilm malades
> ne sont pas là justement car la maladie est présente (l'inflammation chronique
> qui favoriserait ce type de bactéries. L'inverse quoi)?
On sait quand même relativement bien quels sont les mécanismes d'action des différents micro-organismes impliqués. Si tu veux, j'ai des centaines de pages de description détaillée des différents pathogènes. Certains sont opportunistes, d'autres colonisateurs. Toutes sont dépendantes du biofilm. C'est pour ça que la base de toute thérapeutique reste la désorganisation du biofilm afin de favoriser sa recolonisation par des espèces compatibles avec une bonne santé paro. Sensibilité génétique ou pas.
>
>
> On ignore quasi tout d'une maladie endémique et pas grand monde se penche sur le
> sujet, c'est hallucinant.
Il reste certes beaucoup à découvrir, mais cette maladie n'est endémique que par manque d'hygiène. Encore une fois, maladie carieuse et maladie paro sont extrêmement semblables, et c'est souvent le seul facteur bactérien qui fera basculer d'un côté ou de l'autre.
07/09/2014 à 20h53
Franchement, je sais tout ça et pourtant, cette sensation qu'un truc cloche complètement ne me quitte pas du tout. Mais je veux bien tes études sur le biofilm et les pathogènes impliqués. Le coup de L'IL 1 ok mais tu vas avoir plein de petits soucis idem avec IL 6 et 17 on s'y attend, mais la prédisposition n'explique pas la maladie tout au plus il s'agit d'un facteur favorisant. Tant qu'on ne pige pas les biofilms ce qui fait la sélection de telle ou telle souche on n'avance pas. Le mode de phagocytose de cet amibe apporte tout de même un peu de lumière sur la constitution de ce biofilm, si ça suffit à le déstabiliser pourquoi pas?
Franchement la compréhension que l'on a des biofilms est plus que limite. Même chose pour le silicium, il semble avoir un rôle important dans de nombreux tissus: osseux, collagenique et kératine, comment peut-on l'écarter si facilement? Tu te contentes d'une explication mécanique, mais rien n'est moins certain. Je m'en contentais également, mais sincèrement je trouve que ça ne colle pas trop.
Sur un sujet un peu différent, je galère à trouver des informations: la parodontite existe-elle chez l'animal sauvage? Pas en captivité.
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03/11/2014 à 12h10
http://www.sfparo.org/espace-praticiens-et-membres/les-recommandations-de-la-sfpio/64-position-de-la-sfpio-les-parasites-et-maladies-parodontales.html
Position prudente.
Avec, à mon avis, un bémol dans les critères de pathogénicité qui sont dépassés.
"Pour être qualifié de « parodontopathogène » un micro-organisme doit remplir les 5 critères édictés par Socransky et coll. en 1979 (19):
1) être présent dans les sites malades,
2) observer une réponse positive suite à l’élimination de l’agent potentiel,
3) être capable d’induire des lésions dans le modèle animal,
4) produire des facteurs de virulence
5) stimuler la réponse immunologique de l’hôte."
La borrélia est très difficile à mettre en évidence, à éradiquer, ne génère que peu de réponse immunitaire (infection froide). Des chercheurs suédois auraient trouvé un moyen de faire sortir le loup du bois et à la lumière de ces observations directes, le pourcentage des porteurs explose.
Un "avantage" par rapport à l'amibe est qu'elle est intra-cellulaire et intra-tissulaire.
03/11/2014 à 13h50
Bonjour
Si je peux me permettre...
Si vous regardez bien la litterature vous allez bien observer que l'amibe repond a tous les postulats de Koch.
De plus l' amibe possede toutes les capacites a provoquer une pathologie. Nourriture : phagocytose, adhérence, facteurs lytiques; envahissement : locomotion et adhérence ; adaptation à un nouvel environnement : échappe a la reponse de l'hôte, module sa réponse, et modifie son métabolisme.
A lire: Kofoid, Lyons, Trim.
Parasite Journal :
"Detection of the amoeba Entamoeba gingivalis in periodontal pockets"
http://www.parasite-journal.org/articles/parasite/full_html/2014/01/parasite130116/parasite130116.html
chez Dentoscope :
"Parasites. La guerre est déclarée"
http://dento-reseau.com/posts/parasites-la-guerre-est-declaree
chez AOS
Traitement antiparasitaire des maladies parodontales et péri- implantites : suivi multicentrique à 12 mois
http://www.aos-journal.org/articles/aos/pdf/2013/01/aos2013261p22.pdf
La guérison parodontale est relativement facile a obtenir. Regardez surtout ce qui est dans votre chemin, ce qui vous bloque. Etes vous intéressé par la guerison parodontale ?
Amicalement
Mark
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MB
06/11/2014 à 10h20
On trouve aussi des virus chez les porteurs de parodontopathies, epstein barr, cytomegalovirus, herpesvirus....
Or ceux là on peut pas les voir en microscopie à contraste de phase.
Et ceux là on en est tous porteurs ou presque.
Et ceux là sont plus facilement invasifs si la muqueuse intestinale est poreuse.
Et ceux là sont sensibles à certains mycellium de champignons.
On a parlé des lymphocytes T.
Les TH1 sont là pour combattre l'infection mais cela se traduit par destructions tissulaires associées.
Si, au bout de 3 semaines ils n'ont pas reussi à eliminer l'envahisseur (virus, bacterie) les dégâts occasionnés à l'organisme deviennent alors le facteur déterminant la survie, entrent alors en jeu les T regulateurs qui vont alors inhiber les Th1 et amener à une action des Th17, la lutte active cesse et on passe aux "negociations", l'agresseur est dès lors toléré par l'organisme afin de se préserver.
En gros mieux vaut mourir sous quelques décennies de l’infection plutôt qu'à cause des dommages collatéraux....
Le souci c'est que Th17 réduit l'immunité...
Quand aux parasites.... les amibes vivent dans les marigots, ce sont, selon moi, avant tout des charognards qui bouffent de tout et bien sur aggravent la maladie paro mais...
On peut aussi voir des trichomonas si on examine des lames de plaque fraiche en contraste de phase, ainsi que des champignons, dont en particulier des candida albicans.
Certains pensent qu'on va trouver aussi des ascaris ou d'autres vers mais en ai personnellement jamais vu ni lu d'étude sérieuse là dessus.
Les antibiotiques:
Les parasites sont sensibles, comme la plupart des bacteries impliquées en paro, à l’association spyramicine-metronidazole mais pas les champignons....
D'autre part j'ai entendu dire par un gastro plutot serieux que l'utilisation au long terme ou de façon recurrente à cet antibio avait un effet cumulatif toxique, comme les rayons ionisants mais impossible de retrouver un lien sur ça....
Methode à appliquer selon moi:
Évidemment brosser dents, gencives et poches pour éliminer et désorganiser le biofilm au maximum.
Traiter localement avec antiseptiques efficaces sur bactéries, parasites, champignons et virus....
L’antibiothérapie au long cours me parait une belle connerie, surtout si par voie générale.
L'eau oxygénée associée ou pas au bicarbonate et au sel a fait ses preuves, une piste similaire est l'ozone.
Les huiles essentielles sont une approche intéressante mais ne suffiront pas car peu sont anti tout ce qui a été donné ou alors sont trop agressives.
Je m'oriente actuellement dans mes protocoles sur utilisation d'huiles essentielles+eau oxygénée + poudre de certains champignons comme le coriolus.
Ensuite y'a le "terrain".... et là ça se complique car il faut alors s'interesser à tout le reste: stress, alimentation, activité physique, emotionnel..... tout un programme.
A+ là j'ai du monde.
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On a toujours le choix mais entre quoi et quoi?
Vas-y boulégue et l'avenir te le dira!