Cookie Consent byPrivacyPolicies.comCe cas-ci est un cas rosse! - Eugenol

Ce cas-ci est un cas rosse!

PAL

13/02/2014 à 10h09

Je m'étais juré d'arrêter mes chroniques après une centaine d'épisodes. Mais là, j'ai un Cas qui tient méchamment la route. Et j'ai pas le choix: soit je vous raconte le sketch, soit je commets un massacre à la hache avant ce soir.
La sujette nous vient d'Afrique noire. Elle se radine à son premier rencard avec un plombe de retard. Dans ces cas-là, notre assistante-stérilisatrice-réceptionniste se fait fort d'éconduire, mais aussi de catéchiser l'inconvenant à une rigoureuse ponctualité, ceci en usant d'explications délivrées avec tact mais fermeté. Nous attendons la seconde incartade pour les franches menaces.
La greluche ouvre de grands yeux bêtas et nous pigeons qu'elle ne cause pas le français. Quand je dis causer, je devrais dire beugler, car le niveau décibelique de ce qu'elle baragouine ferait sauter les tympans d'un centenaire.
Suite au mime de l'assistante, elle sort enfin sa carte vitale, réparée au scotch devant et derrière, et une attestation CMU pas à jour qui a dû emballer du poisson. On lui file un autre rendez-vous et elle se targe en faisant la tronche.
La semaine suivante, même plan, elle déboule 50 minutes après l'heure H, avec la même face ahurie quand on lui signifie que c'est trop tard.
Dix jours plus tard, miracle, elle débarque... non non, pas à l'heure, vous pensez!, mais une heure en avance, avec deux mioches, une poussette et un mètre-cube de fourbi. Car la gonze a beau n'avoir que vingt quatre piges et un look d'ado des banlieues ( tignasse rasta, breloques multiples, gloss visqueux, string apparent, écouteurs...), elle a déjà dépoté trois gluants, le premier à seize ans.
Quand je vais la chercher dans la salle d'attente, vu le vacarme, je m'attends au pire, et j'ai raison. Les gniards font du trampoline sur les fauteuils, le morveux hurle dans son landau, la mère est avachie. Elle a déplacé de deux mètres une table en verre pour poser son bordel dessus!
Je lui indique à l'index la piste à suivre et, avant de refermer la lourde sur la tribu, je prends ma face de Belzébuth fulminant et secoue un peu la main pour leur intimer l'ordre de se calmer sous peine de taloches!
Comme y a pas moyen de biter un seul mot, je la somme, pas plus aimable qu'elle ne l'est, de s'installer sur le billard. Elle laisse trainer une guibole à terre, juste pour m'énerver. Je lui demande de s'installer correctement, elle me jette un regard de vache, alors, pour l'aider, j'y tapote sèchement le cuissot de la main. A ce moment, son portable sonne, une musique de sauvage à 500 watts. J'y crois pas, elle s'éjecte du fauteuil et court ouvrir son sac pour répondre! Je la stoppe net par un NIET tranchant, et je lui montre le trajet retour vers le fauteuil d'un geste circulaire impératif. Elle s'exécute avec toujours cet air estomaqué qu'on puisse contrarier ses instincts primaires
A peine assise, elle montre le gobelet pour se rincer le goulot. Je réponds d'un mouvement de tête horizontal de droite à gauche. La seule fois où je lui verserai une rasade, elle se rincera bruyamment les amygdales pendant trois minutes en en foutant partout. Et elle restera en position assise, le regard interrogatif, toute prête à se casser. Tu bougeras quand on te le dira!
Comme de juste, tout est pourri intra-buccal. Dans l'état de nerfs où elle m'a foutu, je me contente d'un rapide bilan du désastre. Je n'essaie même pas de lui annoncer que la brosse à dents a été inventée, je refile la patate chaude à ma pauvre assistante et referme ma porte pour me mettre en position du lotus.
J'entends que ma courageuse collaboratrice sue sang et eaux pour lui faire comprendre qu'on va faire une pano, qu'elle doit se débarrasser de ses piercings, boulons et autres serre-joints et ne pas bouger d'un poil.
On lui dit « Mardi prochain! », elle répète : «  mâwdi pwochin? ». On sent bien qu'on aurait pu lui dire aussi bien « tarte aux pommes » ou « tracto-pelle », l'effet dans son cortex aurait été le même.
« Oui, et à 10 heures pile! »
«  Dizeupil? »
Soudain, sans frapper, elle ouvre ma porte de cabinet et fait irruption avec son gamin de huit ans. Lui attrapant la mandibule, elle lui ouvre la gueule de force pour me montrer un chicot de lait qui se balade dans le fond. Ok, on va lui mettre un rendez-vous... dans six mois! Et tout le monde s'arrache dans un barouf infernal. Putain, ses voisins, les pauvres, ses voisins!
Cotation conventionnelle de la séance: 16 €. Ça paie même pas la boîte de Tranxène 20!


Images jm2g2g - Eugenol
dr_0le

13/02/2014 à 11h13

pourquoi vouloir redonner des rdv a cette patiente??
un tour chez bihnas et elle sera équipée.. il les aime comme ca lui !


145 kssowa - Eugenol
Chicot30

13/02/2014 à 11h45

Mouahahah j'en avais une comme ça.... bizarrement venue une fois puis plus jamais...
La dame qui se radine avec la smala qui se balade partout ça me rends dingo !!!! J'expédie vite fait en expliquant que la prochaine fois c'est sans les mioches ou j'en fais mon 4h.
Sinon j'envois à Steichen !!!

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"C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son que certains paraissent brillants avant d'avoir l'air cons."


G-P

13/02/2014 à 15h24

Haha putain pas mal.
Perso les nouveaux patients qui se pointent avec 1h de retard je redonne pas de RDV ;)


lachmar

14/02/2014 à 12h45




moi dans ce ca je donne un RV le lundi

le cabinet est ferme le lundi


Amibien

14/02/2014 à 17h31

Mort de rire...