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Abou m'a mis à bout!
23/06/2015 à 17h17
Il paraîtrait, dixerunt deux ou trois aminches à mézigo, que pour éviter les prises de tronche, coups de nerfs et claquages de fusibles, y a un truc sensass, c’est le bouddhisse. Mouais…Permettez-moi de circonspecter, les gars. C’est bien gentil d’être fringué en crevette et d’agiter des grelots, mais quand tu tombes sur un gus comme Abou, c’est râpé, la zénitude ! Lui, j’ te garantis qu’en moins de deux et sans forcer, il te foutrait en pétard un monastère entier de rinpochés tibétains.
Ce mec est né pour m’entortiller les cylindraxes, ou il est payé pour ! Déjà, pour me mettre en conditions favorables, il zappe trois rancarts sur quatre. Ce matin, c’est le quatrième, alors il se radine, comme d’hab à la bourre de vingt minutes, bénaise, tranquillos, sans presser la démarche ni esquisser un soupçon d’excuse. Mais que vois-je, là derrière ? Enfer !!! Il a ramené toute la tribu ! Oh nooon !
En moins de deux, ma salle d’attente - la pôvre, ma salle d’attente- est bourrée à craquer avec ses grosses frangines, sa meuf et quatre ou cinq gniards surexcités et braillards, qui entament déjà un championnat de trampoline sur mes chauffeuses sans que les nénesses en grand blabla n’y voient rien à redire !
Inutile de préciser, mais je le fais quand même, que je boue intérieurement à gros bouillon avant même de mater dans le gicleur du gazier. Lequel gicleur n’est pas fait pour me décrisper. M’est avis, vu le fumet âcre qui s’en dégage, que le zigomar doit se laver les ratiches avec ses chaussettes.
La première fois, je m’étais pété la sorbonne à essayer de lui vulgariser les bases de l’hygiène, mais j’ai jamais rebiffé. Il n’y a pas l’ombre d’un frémissement du commencement d’un fifrelin d’une petite présomption de doutance, il est con comme la lune, et avec lui, t’as jamais une éclipse !
Pas moyen de me concentrer une seule seconde en esgourdant le Pinder Circus qui baroufe au bout du couloir. Mon diagnostic (trou dans l’ chicot) étant posé en un clin d’œil, j’y plâtre un eugénate à la volée, en l’enjoignant de se pointer tout seul et à l’heure la prochaine fois. Mais, réflexe à la con, je lui demande si mon « plâtrage » ne le gêne pas. Merde, j’avais oublié qu’en plus, c’est le genre indécis, mais qui n’en est pas sûr ! Il me sort aussitôt son sketch habituel : il lève les yeux au plafond - enfin, pas les yeux, l’œil, parce qu’il a les chasses à l’estorgue, et tellement divergents que le second se balade tout seul au niveau des plinthes- et il se fout à gigoter du système manducateur dans tous les sens. On dirait qu’on lui a filé un gorgeon de picton millésimé à la déguste ! Le hic, c’est qu’il est cap de faire ce cinoche sans rien dégoiser pendant dix minutes ! Faut lui beugler dans le pavillon : « Alooors ?! » pour obtenir toujours le même verdict vaseux : « Ben, non… ça va… j’ crois… enfin, c’est …difficile à dire... »
Moi j’ dis que ça va ! Reste plus qu’à le lourder vite fait :
- « Bon, M’sieur, on se revoit la semaine prochaine ?
- « A quelle heure ? »
- « Attendez… d’abord, quel jour pouvez-vous ? Mercredi ? Jeudi ?… »
- « A quelle heure ? »
- « Je sais pas, moi, dix heures ? »
- « Non, j’ peux pas, j’ travaille. »
- « Bon ben alors lundi ? »
- « A quelle heure ? »
- « Mais…. à quelle heure vous pouvez ? »
- « Quand, lundi ? »
- « Bé oui lundi. »
- « Non pas lundi…. »
- « Mrfrsk…Mardi, alors ? »
- « A quelle heure ? »
- « Ffff…j’ai qu’une place, à quinze heures. »
- « Quinze heures ? »
- « Oui, trois heures l’après-midi, si vous préférez. »
- « Trois heures et demi, plutôt. »
- « Mais non !! Je viens de vous dire que je n’ai qu’une place !! »
- « Bon, d’accord, trois heures…..Quel jour, vous dites ? »
- « Ahhrrrr !! MARDI !!! »
- « Mardi ? »
- « C’est ce que je viens de dire. (T’as d’ la merde dans les écoutilles, z’ou quoi ?) Bon alors, ça va, mardi 15 heures ? »
- « Attendez…. »
- « J’attends… (léger sifflotement). Alors ? »
- « C’est pas possible, jeudi ? »
- « Jeudi ? Si, mais bord…vous venez de dire que vous trav… »
- « A quelle heure ? »
- « Bon, écoutez, z’allez voir ça avec l’assistante, hein, parce que là, moi …. »
Allez, raousse, je le pousse dans le corridor et claque la lourde. Mais déjà, derrière, le pataquès a envahi tout l’espace, ça vocifère, ça tonitrue, ça sprinte dans tous les sens, ça ouvre les portes, ça escalade la banque d’accueil. L’assistante, la pôvre, l’assistante…
Enfin, la horde sauvage se débine. Ah, le silence ! J’ suis rincé. Tiens, si j’avais un p’tit tapis, je me foutrais en position du lotus pour faire dix minutes de méditation transcendantale.
Mais pas le temps de glander ! Y a saccage et dévastation, faut rénover le cabinoche à toute biture avant l’arrivée du suivant. C’est Waterloo dans la salle d’attente : stores ouverts et bistournés, sièges en vrac avec traces de semelles, magazines déchirés, miettes éparses, schlipotage insupportable de l’atmosphère. Quant aux goguenots, ils sont maculés d’éclaboussures d’origines diverses piétinées avec entrain.
Bon, si y a un lama à tambourin qui connaît une technique pour ne pas faire un pic de tension dans des conditions pareilles, je me convertis illico !
24/06/2015 à 09h07
ah le bouddhisme Zen tibétain !! convertissons nous tous mes frères et nous aurons enfin la paix (ou pas)
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http://www.dentisfuturis.com
24/06/2015 à 11h55
PAL écrivait:
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> pour me mettre en conditions favorables, il zappe trois rancarts sur quatre.
Connais pas ce genre de patient.
2 RV loupés, c'est le maxi lol
> Enfer !!! Il a ramené toute la tribu !
J'ai pas ce genre de patient très longtemps.
> grosses frangines, sa meuf et quatre ou cinq gniards
> surexcités et braillards, qui entament déjà un championnat de trampoline
J'ai pas ce genre de patient. Il s'auto élimine.
> - « Bon, M’sieur, on se revoit la semaine prochaine ?
A ben oui mais non !
Evidemment, ya faute là !!!
Carton rouge ! Et définitif.
> Bon, si y a un lama à tambourin qui connaît une technique pour ne pas faire un
> pic de tension dans des conditions pareilles, je me convertis illico !
au choix:
RV dans 6 mois, devis pharaonique, 'tout va bien pas besoin de revenir', 'il y a des dentistes plus compétents que moi pour votre cas', 'vous me rendez nerveux là', 'oulaaaaaalaaaaaa, ça va pas le faire là, je ne soigne personne dans ces conditions !'
Maintenant et à mon age, c'est direct la dernière !