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Je n'y crois plus.. et vous ?
14/10/2015 à 16h45
"vaut mieux habiter dans le nord de marseille que dans le sud de lille" disait je saisplusqui
14/10/2015 à 16h51
seespan écrivait:
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> Bref un changement rapide et profond des conditions d'exercice est à prévoir en
> France. Vue que c'est changement vont dans le mauvais sens il est fortement
> déconseiller d'investir.
>
Merci Cassandre, mais je vais investir plutot.
14/10/2015 à 18h12
G-P écrivait:
-------------
> seespan écrivait:
> -----------------
>
> > Bref un changement rapide et profond des conditions d'exercice est à prévoir
> en
> > France. Vue que c'est changement vont dans le mauvais sens il est fortement
> > déconseiller d'investir.
> >
>
> Merci Cassandre, mais je vais investir plutot.
Je parle pour un relativement jeune qui voudrait faire une creation, ou pourquoi je n'envisage pas de rentrer en France.
Pour un confrere ayant deja fais son trou avec de lourd investissement derriere lui la problematique est differente.
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หมอจัดฟัน
14/10/2015 à 18h57
seespan écrivait:
-----------------
> Je parle pour un relativement jeune qui voudrait faire une creation, ou pourquoi
> je n'envisage pas de rentrer en France.
>
> Pour un confrere ayant deja fais son trou avec de lourd investissement derriere
> lui la problematique est differente.
>
Je suis profondément en désaccord mais je vais pas m'étendre sur le sujet. Chacun voit midi à sa porte.
15/10/2015 à 02h29
Nous nous écartons un peu du sujet proposé… c’est pas grave.
Y croire ou ne pas y croire , telle est la question.
Pour y croire, il faut certes avoir foi en un lendemain meilleur que notre quotidien… certes , ce n’est pas gagné mais nous sommes aussi conditionné par des médias qui se gavent de catastrophisme.
Je continue de penser qu’il vaut mieux vivre aujourd’hui qu’entre les années 1915 et 1945 par exemple !
Pour en revenir à l’avenir de notre profession, à la « réalisation de soi » à « l’épanouissement professionnel » je pense qu’il reste utile d’investir dans la formation à condition de pouvoir réaliser des actes à haute valeur ajoutée à des patients qui en ont les moyens, soit par eux même, soit du fait d’une protection sociale performante. Les classes moyennes, donc…Et Il faut être très à l’aise dans la relation d’argent .
Il manque un secteur social performant car la structure libérale ne peut plus répondre à ces enjeux.
Un dispensaire est forcément déficitaire ! les communes qui en ont le savent. Je suis sur que de jeunes ou moins jeunes praticiens seraient tentés par une activité d’omnipratique propre et honorable avec un salaire fixe.
Parvenu à ce stade j’ai lâché le libéral pour le public et je peux passer une heure sur une endo sans me poser de questions. Mais le « tout céram » j’oublie … il faut accepter une pratique basique et peu évolutive. En contrepartie on a la satisfaction de se sentir utile sans pour autant avoir une pratique de compétition .
Est-ce suffisant pour « y croire » … ben non … mais c’est mieux que de travailler à perte sur plus de la moitié de son temps de travail en attendant le "gros devis".
15/10/2015 à 03h11
C'est sur que ca fait un peu cassandre tout ça. On fait quand même partie des 10% les plus aisés. D'un autre coté je suis bien d'accord que la situation va tendre vers le merdique. La question n'est pas d'investir ou pas. La question est de choisir sa cible. Le cabinet d'omni "normal" a vécu.
nos choix:
_ ne pas investir, signer des contrat avec des assurances et mutuelles, piquer les cas rentables aux autres. La méthode CNSD. Elle a l'avantage d'une prise de risque minime et un besoin en formation/investissement minimum. Inconvénient: se feront asservir progressivement pour arriver dans la situation espagnol. Ca sera long, mais ça fera mal.
_ l'investisseur: se lancer dans un beau cab, se former, faire de la dentisterie a minima, implant, paro, ortho. L'avantage: du bon boulot, du plaisir, revenu restant stable car clientèle élitiste. Inconvénient: prise de risque financière (si un centre ouvre en face de chez vous), de la paperasse a gogo car vous serez la cible des mutuelles. Des heures à discuter de vos plan de ttt et à vous justifier.
_ le salariat: Perdre une partie de votre liberté pour la tranquillité. Ne signifie pas forcement faire de la merde d'escroc, ça dépend chez qui vous signez. Dans certains cas, pression managériale pour faire du chiffre. La salaire diminuera au fur et à mesure des années, pour atteindre le niveau espagnol.
_ désert médical- méthode normale: la liberté au prix du lieu d'installation. Inconvénient: risque de saturation par les urgences (non rentable). Risque: numerus clausus+facs privées+immigration cee. Avantage: si un gus n'est pas content avec votre prix, il y en a 100 qui seront ok.
_ alternative: spécialisation avec déconventionnement: pédo, endo etc. Je pensais aussi au déconventionnement dans les déserts médicaux: en ne prenant que les urgences et les actes non rentables (sc12, dc16 etc) des confrères saturés qui les adresserait. Difficile, limité comme exercice, mais pas l'impression de se faire enfler.
- sans éthique: Par un moyen ou un autre, appliquer la même méthode que les centres: gicler les enfant, cmu, patients CAO 0 avec détartrage annuel, adresser ses dds et se concentrer sur la prothèse/implant/paro/ortho.
15/10/2015 à 12h59
Salamandre écrivait:
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Diverses analyses intéressantes, mais avec des erreurs.
> Le cabinet d'omni "normal" a vécu.
Il n'est pas mort et ne mourra pas, mais devra s'adapter à de nouvelles organisations, poussé par les patients et par les modifications sociales-politiques (sécu, systèmes de santé, aléas économiques, besoins de santé...)
D'où la difficulté : on croit pouvoir tout faire et tout décider dans notre organisation,... et on veut que les patients s'adaptent aux changements que nous voulons. Nous devrons suivre les changements que veut la société, et non les changements que nous imposons à la société.
> _ ne pas investir, signer des contrat avec des assurances et mutuelles,
Mouais, ce sont les changements voulus par les commerciaux-assureurs. On passe dans la dépendance. On n'a plus la sécu qui permet une liberté relative mais on devient un exécutant qui est aux ordres d'un payeur.
C'est le principe premier de l'économie libérale qui est à la mode : le payeur décide ce qu'il veut payer-acheter, et pas l'exécutant-ouvrier. Le dentiste-ouvrier est aux ordres du payeur, ou il n'est pas payé.
> Des heures à discuter de vos plan de ttt et à vous
> justifier.
Oui, c'est la conséquence directe de cette liberté économique. La bureaucratie n'est pas (et n'a jamais été) une contrainte étatique, mais une contrainte libérale qui permet d'ajuster-réguler la concurrence : il faut des normes et un respect des normes décidées par les payeurs. Il y a assez de bouquins de socio et d'éco pour le montrer ! Je suggère celui de Beatrice Hibou qui est un régal, cynique mais drôle et documenté.
> _ le salariat: Perdre une partie de votre liberté pour la tranquillité. Dans certains cas, pression managériale pour faire du chiffre.
Oui et non ! Sur le court terme, tu as raison... mais sur le moyen terme on n'en sait rien, on ne peut que deviner.
Car les méthodes changent et s'adaptent aux contextes sanitaires, sociaux et économiques.
La question est : comment faire du chiffre ? A-t-on une raison médicale ou commerciale ? La sécu acceptera-t-elle de cofinancer (ou de refuser) le commercial et de financer le sanitaire ? Il y a un choix à faire, et il sera fait (avec lenteur-douceur-douleur ?).
Par contre, il y a des conséquences dans la pratique. Le salariat fera du sanitaire-médical financé par la sécu (bien ou mal) ou du commercial financé par l'assurantiel ou le patient (bien ou mal, mais sous obligations-dépendances). Le salariat changera, en fonction des projets des entreprises qui emploient.
> _ désert médical- méthode normale: la liberté au prix du lieu d'installation.
> Inconvénient: risque de saturation par les urgences (non rentable).
Tu décris la situation aujourd'hui, mais connais-tu l'avenir ? Les "urgences" ou le suivi des cas médicaux sont ils condamnés à rester sous-payés ?
Tout semble démontrer le contraire : la sécu va très probablement changer ses bases, car elle a vu le problème des dépenses "médicales-hospitalières" à moyen terme qui sont les conséquences de la mauvaise prise en charge du début.
Exemple : pourquoi ces observations sont elles en discussion avancée actuellement (y compris les paiements, non par actes, mais par patient présent) pour la gestion des centres de soins ?... parce que la sécu veut payer, mais pas n'importe quoi pour n'importe qui !
Je le redis, les méthodes vont changer, et les méthodes de paiement aussi.
> _ alternative: spécialisation avec déconventionnement: pédo, endo etc.
Système qui restera ce qu'il est : exceptionnel
> - sans éthique: Par un moyen ou un autre, appliquer la même méthode que les
> centres:
Centres sans éthique qui deviendront minoritaires. Les ARS (qui ont peu de pouvoirs administratifs sur des organismes "commerciaux-libéraux", au nom de la liberté) sont entrés dans la danse. Les refus "d'agréments" arrivent vite (va vérifier, tu seras surpris par les difficultés d'ouverture de certains centres : on ne peut pas les fermer, mais on les contrôle et leur pourrit la vie).
De plus, les paiements sécu vont changer, donc les recettes des centres qui excluent certains patients vont baisser, très fort et très vite.
Tout est fait (mais pas assez !) pour les freiner... : la santé publique redevient présente, et je constate avec regrets que les dentiste l'oublient.
Les nouvelles méthodes de paiement "santé publique" (complémentaires, par patient et non par actes) qui se feront à court terme pour ces centres, entreront dans tous les cabinets à moyen terme. Ces centres vont "essayer" puis on diffusera et adaptera.
15/10/2015 à 13h02
Merci Salamamdre et GuillaumeT pour vos analyse fines et pertinentes, qui résument bien la situation actuelle, que je partage entièrement,
et on peut rajouter d'autres difficultés qui n'existaient pas il y a 20 ans.
Le copinage: quand par exemple un maire donne un terrain municipal pour son copain et bloque la construction pour l'autre, sans autre raison 'logique'.
En désaccord avec Ameli, parce qu'il ne connait pas les problêmes actuel du libéral.
Mais que je remercie pour essayer de mettre un peu de logique-santé dans le bazar actuel.
En quelques années, il y a eu une avalanche de contraintes pour nous sans aucune contre partie pour les financer.
Un exemple: autour de moi, les praticien prennent leur retraite à 60/62 ans, alors qu'ils me juraient il y a 3 ans de bosser jusqu'à 70 ans..
ici, on est pas loin du désert médical.. à 200m de la méditerrannée !!
Les jeunes ont ils autres choix que de poser de la couronne ou des implants à outrance , comme en Hongrie ?
Les groupes financiers apportent une solution interressante pour les élus et les financiers, et catastrophique pour les patients.
C'est la partie sale du capitalisme.
15/10/2015 à 14h45
paradoxe écrivait:
------------------
> Quand par exemple un maire donne un terrain municipal pour son copain et bloque
> la construction pour l'autre, sans autre raison 'logique'.
J'ai vu... et pas seulement pour le "libéral". Mais les maires oublient (et j'ai rappelé dans certains cas) que les financements sont soumis à des règles lors de commissions pilotées par l'ARS et auxquelles les politiques participent. Si un projet est flou, incompréhensible ou caché, les aides possibles ou les "subventions" sautent... et le maire assume les conséquences juridiques possibles.
L'état ne peut pas tout gérer, en aurait il le droit car nous ne sommes pas en dictature ... mais il analyse et voit. Parfois, il bloque un truc vaseux, à juste raison. Mais une ARS n'est pas la police.
Je me suis déjà sérieusement accroché avec certains politiques (maires, députés ou sénateurs) qui poussaient à des constructions particulièrement floues. Je me suis même fait engueuler par mon employeur pour avoir utilisé des mots très impolis (magouille, enrichissement personnel, triche, détournement de fonds...) lors de certaines réunions en sous-préfecture. Ma forme était attaquée, mais pas le fond ! On ne dit jamais quand on travaille pour l'état que le politique magouille, on a le droit de l'envisager comme une éventualité mais pas de le dire. J'ai un souci, j'adore foutre la merde.
Le meilleur, c'est que je suis connu, et apprécié pour ma franchise, mais certains me détestent avec enthousiasme. C'est dommage, dans l'administration, cette réserve usuelle me gène...
15/10/2015 à 15h35
paradoxe écrivait:
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> En désaccord avec Ameli, parce qu'il ne connait pas les problêmes actuel du
> libéral.
Je les connais bien, très bien, c'est mon monde ! ... mais par mon métier actuel j'ai une vision (ou une lecture) différente, plus globale, plus inter-professionnelle et forcément plus variable car le monde change.
La politique, la sociologie, l'économie, tout change.... et on s'adaptera à ces changements, on ne les décidera pas. C'est un reproche que je fais aux syndicats : ils n'ont que la vision "dentaire", et n'ont pas vu qu'il va falloir s'adapter, et modifier nos habitudes, notre comportement, le financement. Il ne faut pas rêver, on ne restera pas dans le passé.
Je ne dis pas que je connais l'avenir... mais je vois qu'il y a une lutte engagée entre l'assureur public (la sécu) et les assureurs privés. La liberté, c'est les assureurs privés, mais c'est aussi la dépendance absolue et l'esclavage.
Si j'ai un accident de bagnole, c'est mon assureur qui choisit le garage réparateur. En dentaire, ce sera pareil. Disons que la liberté, c'est pour les uns, et pas pour les autres. Donc, il faut défendre ce qu'on fait, et adapter notre fonctionnement pour ne pas être obligés de se vendre.
15/10/2015 à 19h19
ameli écrivait:
> c'est les assureurs privés, mais c'est aussi la dépendance absolue et
> l'esclavage.
> Si j'ai un accident de bagnole, c'est mon assureur qui choisit le garage réparateur. En dentaire, ce sera pareil.
Non non, c'est fini depuis la loi Hamon, votée par les socialistes:
https://www.news-assurances.com/videos/garagiste-mecanicien-carrossier-assures-auto-choississez-librement-votre-reparateur/016781801
Toutes les lois scélérates peuvent être abrogées ... même par les socialistes.
Les patients Français n'accepteront pas de perdre leur liberté de choix du praticien.
15/10/2015 à 20h30
Ameli
" mais par mon métier actuel j'ai une vision (ou une lecture) différente, plus globale, plus inter-professionnelle et forcément plus variable car le monde change.
La politique, la sociologie, l'économie, tout change.... et on s'adaptera à ces changements, on ne les décidera pas. C'est un reproche que je fais aux syndicats : ils n'ont que la vision "dentaire", et n'ont pas vu qu'il va falloir s'adapter, et modifier nos habitudes, notre comportement, le financement. Il ne faut pas rêver, on ne restera pas dans le passé."
Tu me gonfles souvent par tes raisonnements trop inspirés d'une certaine idéologie , parfois ton recul et ta position devraient nous ouvrir les yeux... La, je suis entièrement d'accord. +++
15/10/2015 à 20h37
ameli écrivait:
---------------
> Je les connais bien, très bien, c'est mon monde ! ..
Les emmerdes, celui qui les vit ne les voit pas de la même façon que celui qui les regarde.
> La liberté c'est les assureurs privés
Je pense que tu fait une erreur de réthorique.
Assureurs privés (ou mutuelles, c'et pareil) c'est la fin de la liberté, c'est bien l'esclavagisme comme tu dit.
Puisque par définition, le financier cherche toujours à avoir des esclaves.
> Si j'ai un accident de bagnole, c'est mon assureur qui choisit le garage
Il y a un scandale actuellement avec cette histoire. Les assureurs se sont mit d'accord avec leur répérateur agrées pour réparer avec de la merde.
On s'adaptera.. et moi je ferai le voyage pour aller me faire soigner chez chicot29 lol
15/10/2015 à 21h55
J'en ai appris une bien bonne ce matin:
il a été dit recemment que le deficit de la secu sera de 13 milliards d'€ en 2015, en baisse donc.
C'est bien mais.... cette baisse on sait comment elle est obtenue sur le dos des liberaux entre autres mais on ne sait pas tout....
Mon épouse est médecin du travail et avait une reunion d'information hier avec une economiste de la santé.....
Les accidents du travail c'est son taf quotidien ou presque.
Ce sont les patrons et en particulier le MEDEF qui negocient avec le gouvernement les conditions de leurs cotisations pour financer la caisse des accidents du travail et des MALADIES PROFESSIONNELLES....
Or elle a appris hier que sont exclues des maladies professionnelles toutes les pathologies psy....
Donc les salariés victimes de harcelement, les burn out, les depressions et autres ne sont pas pris en charge par cette caisse financée par le patronnat.
Ces gens sont neanmoins malades et donc vont consulter et ensuite prennent des medocs, vont voir le psy, font des infarctus ou des avc.... tout ça a un cout.
Ce cout est estimé à 7 MILLIARDS d'€.
Ce cout de maladies liées au travail les patrons ne veulent pas le payer(ou ne peuvent pas, je ne fais pas de l'anti chef d'entreprise primaire) et se retrouve donc pris en charge par..... le régime général de la securité sociale....
D'autre part il parait aussi que les medecins controleurs des maladies professionnelles ont pour consigne de ne pas traiter (ou le moins possible) ces cas et en tout cas de refuser ou en tout cas minimiser au maximum toute participation de leur caisse, renvoyant le bébé à la secu générale via envoi chez le psy conventionné.....
Il paraitrait que pour arrondir les angles, le medef rétrocéde en douce 2 miliards à la secu (comme quoi y'a pas que les copains de yobi qui aiment les petits arrangements mais au medef ils sont plus efficaces pour leurs syndiqués)mais chez moi 7-2 ça fait 5, le compte y est pas....
Bref sans ce tour de passe passe on diminue le deficit de la secu de moitié....
Et on revient aux 1% les plus riches..... qui non content de squatter 50% des richesses nous entubent sur les cotisations des entreprises et sans doute aussi sur les impots.
Ameli, s'te plait tu peux confirmer?
--
L’extrémisme est le culte sans la culture ;
le fondamentalisme est la croyance sans la connaissance ;
l’intégrisme est la religiosité sans la spiritualité.
On a toujours le choix mais entre quoi et quoi?
Vas-y boulégue et l'avenir te le dira!
15/10/2015 à 22h33
Moi aussi j'ai appris un truc ce matin, je pensais travailler dans un cabinet libéral, que nenni le terme officiel c'est cabinet de ville. Les mots ont un sens, l'histoire aussi visiblement.
15/10/2015 à 23h08
paradoxe écrivait:
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> On s'adaptera.. et moi je ferai le voyage pour aller me faire soigner chez
> chicot29 lol
Ouais moi aussi j'irai chez chicot29 me faire soigner lol
16/10/2015 à 04h20
Ca devient intéressant !
Mais ne sous-évaluons pas la dimension psychologique de la question.
Pour avoir simplement envie d’aller au taf le matin, il faut effectivement « y croire », « avoir envie ».
Or ce que je crois est toujours plus vrai que ce que je sais ! Et quand on perd la foi, la rhétorique n’est plus d’aucun secours.
Vous souvenez vous de la pyramide de Maslow ? Actuellement, nous vivons dans la maximalisation des objectifs personnels… c’est la tarte à la crème de la « réalisation de soi » . Or quels sont les critères de la réussite professionnelle, puisque il faut en passer par là pour atteindre la « réussite » tout court…
En gros , pour atteindre la satiété, faut-il un gros, chiffre, une grosse baraque, une grosse bagnole ? je caricature , je sais… La satiété génère une satisfaction, mais pas un bonheur.
La réussite n’est pas une somme de succès, c’est beaucoup plus complexe que ça.
Pour éprouver un peu de bonheur en travaillant, il faut de l’éthique, du sens… et là on peut y croire à nouveau.
Je suis passé par là ! en libéral, j’avais doublé mon fichier patient en réduisant mon chiffre par deux ! belle performance, hein ?! Ben oui, trop, con … je faisais des bite-wing , des soins précoces et du suivi … baisse de motivation, je n’y « croyais » plus . Je n’ai pas trop envie d’en parler, ça me fout encore des crampes au creux du bide.
Après, j’ai à peu près tout essayé… sans plus trop y croire.
Toutes les « issues » évoquées par Salamandre et pour lesquelles Ameli nous a apporté son regard très documenté, je les ai étudiées sous toutes les coutures.
Ce serait trop long de commenter tous ces points mais je suis d’accord sur le fait qu’il faut pouvoir anticiper l’évolution future de la profession.
Seul dans un désert médical ? Ah non ! Burn out assuré et impossibilité de gérer son temps de travail. A deux ou trois, sans pour autant aller vers l’hyperspécialisation il devient possible de procéder à un partage des tâches … La prise en charge d’une urgence dentaire en « non conventionné » ne me semble pas acceptable. Un urgentiste salarié de la structure ? une répartition des vacations d’urgences à tour de rôle ? Ainsi les urgences ne sont pas négligées, le travail planifiable est planifié et le recrutement de personnel devient possible… sans compter que l’image du cabinet est grandement valorisée. Mais il faut être au moins trois…
Pour y croire il ne faut plus être seul… et être bien entouré !
J’ai trouvé « une » solution dans le secteur public mais même en étant admis PH je me suis trouvé confronté à « l’opacité » su recrutement et des vacances de postes … alors je bosse dans un dispensaire et je trouve une certaine satisfaction dans la gestion de l’urgence, de la participation aux programmes de santé publique, sans bâcler mon endo .
Mais passé cinquante balais il est difficile de retrouver la foi ! c’est peut être pour ça que les DRH jettent les quinquas !
16/10/2015 à 04h28
@ameli
(...)devra s'adapter à de nouvelles organisations(...)
C'est ce que j'entendais par les cabinets traditionnels ont vécu.
"(...)On passe dans la dépendance. On n'a plus la sécu qui permet une liberté relative mais on devient un exécutant qui est aux ordres d'un payeur. (...)"
version usa. On est d'accord.
"La bureaucratie n'est pas (et n'a jamais été) une contrainte étatique, mais une contrainte libérale"
Tu m'as convaincu dans un autre fil. Suis d'accord. Mais cela ne change en rien le problème.
_ le salariat: Je n'avais pas trop développé car il en existe plusieurs versions:
-l’étatique/municipale/dispensaire et autres de ce type. Probablement la ou travaille guillaume T. Ces structures sont financées par la sécu mais disposent aussi de rallonges de différents organismes pour compenser le manque de rentabilité. Elles bénéficient aussi si je ne me trompe, de coefficients majorés sur les soins déficitaires. Elles seront toujours financées. Pas de craintes la dessus. Pour bosser dans une zone avec de nombreux dispensaires, les dentistes "planqués" y sont nombreux. Attention, il y a des bons et motivés. Mais il y en a beaucoup à deux doigts de la retraite ou de jeunes mères pas motivées qui bossent tranquilou et, disons... sans faire de zelé. Ce n'est même pas un jugement, ils et elles le disent ouvertement. Une bonne planque. Après pour les gars tel que guillaume ou un autre de mes pote, ce peut etre un bon endroit pour bien bosser en dehors de la pression de la rentabilité.
_ les mutualistes et quand la droite prendra le pouvoir, les assuranciels, voir les supermarchés. Comme dans l'exposé sur l’Espagne qu'un eugenolien avait posté. Il y aura des manageurs qui seront la pour pousser au cul et être ultra rentable.
Ceux la ne seront jamais régulés. Les mutualistes sont les corrupteurs (financeurs) de la gauche et les assurentiels les corrupteurs de la droite. Ils n'ont rien a craindre. En plus avec la dérégulation total du traité transatlantique ou de l'europe en général, ça va être du pain béni pour eux.
Pour les dentistes, c'est compliqué. Il faut rester rentable, sans pour autant tomber dans la boucherie 1901. Il faut de la qualité pour ne pas que les patients se plaignent à la mutuelle, sans pour autant faire perdre de l'argent à celle ci. Pas toujours simple. Un peu comme en libéral en fait, sauf qu'au lieu d'avoir le risque financier du libéral, on a la pression du manageur.
- les 1901: dans ce cas la oui, je veux bien croire qu'ils finiront par subir une régulation. Mais pour être de la génération qui a toujours piraté les cd, les jeux etc, j'ai bien compris une chose: les pirates ont toujours 5 ou 10 ans d'avance. La bande à pascal S se fera réguler? Peu de temps après, ils trouveront une nouvelle feinte qu'ils utiliseront 10 ans de plus.
Pour le dentiste: grosse, grosse pression au chiffre. Travail de boucher.
"Tu décris la situation aujourd'hui, mais connais-tu l'avenir ? Les "urgences" ou le suivi des cas médicaux sont ils condamnés à rester sous-payés ? "
Tu parles de discussion sur la capitation en centres de soins. Je veux bien te croire. Mais je reste loin d’être convaincu que cela sera extrapolé au dentistes libéraux. Pour la même raison que les médecins généralistes sont payés 23E: on est deontologiquement+conventionnellement obligé de prendre des urgences à prix cassé, et moins c'est cher, plus on est obligé de bosser.
Ton dernier paragraphe: cf les pirates. Vous ferez de la capitation? Et bien, ils utiliseront une autre méthode pour pirater la capitation. L'optimisation des escrocs c'est vieux comme le monde.
Comme j'aime bien jouer avec le feu, perso je pense qu'en rentrant en métropole je vais essayer de faire le plan déconventionné dans un désert médical où il y a un an d'attente pour avoir un RDV. Rencontrer mes confrères et leur demander de m'envoyer tout ce qu'ils ont de non rentable qui pollue leur agenda: urgence, extraction, détartrage sans rien derrière, endo (j'adore ça) etc.
Si ça prends pas, je me conventionnerais en désert médical et ferais ma pute en ne prenant que ce qui est rentable. Ça sera difficile car j'ai un fond marqué de gauchiste, mais je me rends compte que la profession n'a plus que 10 ou 15 ans à vivre et qu'il faut que je mette de coté pour la retraite (que je n'aurais pas puisque je viens de faire 8 ans sans cotiser (à l’étranger) mais aussi pour financer une réorientation (investissement dans une entreprise).
@guillaume: Au sujet du burn out dans les déserts médicaux. En effet je ne comprends pas que les praticiens sursurbooké ne se déconventionnent pas. Ça réglerait leur problème de trop plein de patients.
16/10/2015 à 10h17
Salamandre écrivait:
--------------------
> @guillaume: Au sujet du burn out dans les déserts médicaux. En effet je ne
> comprends pas que les praticiens sursurbooké ne se déconventionnent pas. Ça
> réglerait leur problème de trop plein de patients.
Ca fait vraiment longtemps que tu n'as pas exercé en France. C'est un peu comme si tu disais que tu allais t'installer en non conventionné à Madagascar en pensant que ca marcherait à fond car il y a pénurie de dentistes. -))))
Améli est un étatiste. Son but est que les dentistes soient tous salariés dans de grosses structures pour mieux les controler et les taxer. Rien à voir avec le médical. Il ne supporte pas les indépendants plus difficiles à aligner dans leur coin trop de cibles à traiter qui ont la bougeotte en plus ! -))))
16/10/2015 à 10h51
Et concernant les milliards perdus, gaspillés par la secu, on peut en parler?
J'ai abordé la non participation du medef aux maladies professionnelles psy mais on peut aussi reposer la question des medocs inutiles, sans efficacité ou toxiques remboursés qui, selon Even et Debré s'ils étaient déremboursés feraient gagner quelque chose comme 8 milliards à la secu...
"Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" que je vous conseille vivement d'acheter plutôt que de lire le Vidal sponsorisé par les labos mais qu'on doit payer, nous dentistes, et bien plus cher...
Non seulement leur bouquin n'a pas fait bouger grand chose mais ils ont été remerciés par l'ordre des medecins en se voyant interdits d'exercice pour un an!!!!
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/03/18/les-mediatiques-pr-even-et-debre-interdits-d-exercer-pendant-un-an_4385317_3224.html
Et pour finir aller voir les interview de Nicole Delepine, pediatre canceroloque qui explique comment, sous pretexte de faire avancer la recherche contre le cancer, des protocoles expérimentaux beaucoup plus onereux sont financés par la secu, aggravant encore son deficit. Protocoles permettant aux labos de tester in vivo sans y mettre un sou et reduisant les depenses de l'hopital.
Tout le monde y gagne, le labo et l'hosto. Y perdent la secu (nous) et le patient....
Là aussi elle estime que c'est une bagatelle de quelques milliards qui sont ponctionnés à la secu....
Bon ben j’arrête pasque je vais pleurer.
--
L’extrémisme est le culte sans la culture ;
le fondamentalisme est la croyance sans la connaissance ;
l’intégrisme est la religiosité sans la spiritualité.
On a toujours le choix mais entre quoi et quoi?
Vas-y boulégue et l'avenir te le dira!
16/10/2015 à 11h00
Sur mon ile (caledonie), la densité de dentiste est équivalente à paris. Les prix des ccm aussi. On a un praticien qui s'est déconventionné. Il ne manque pas de patients et c'est de loin celui qui a le plus gros CA de l'ile.
Dans un bled de +200 000 hab, avec un an pour avoir un rdv, je pense qu'il y a largement moyen de se déconventionner. Vous êtes juste paralysé par la peur (et les charge ursaff et carcd). Les français se payent bien des tas de soins alacon type osteo, acupuncture, homeo, touché rectal energisant qui ne sont pas remboursés.
Bref je suis prêt à tenter l’expérience, si l'un d'entre vous accepte de me prendre en collab dans un désert med...
16/10/2015 à 11h03
Algi écrivait:
--------------
>
> Et pour finir aller voir les interview de Nicole Delepine, pediatre canceroloque
> qui explique comment, sous pretexte de faire avancer la recherche contre le
> cancer, des protocoles expérimentaux beaucoup plus onereux sont financés par la
> secu, aggravant encore son deficit. Protocoles permettant aux labos de tester in
> vivo sans y mettre un sou et reduisant les depenses de l'hopital.
> Tout le monde y gagne, le labo et l'hosto. Y perdent la secu (nous) et le
> patient....
>
> Là aussi elle estime que c'est une bagatelle de quelques milliards qui sont
> ponctionnés à la secu....
>
Il y a longtemps avant la mise sur le marché des médicaments, tu avais des études cliniques qui étaient réalisées par l’État. ca avait aussi un cout et cela n'as pas empêche de mettre sur le marché des médicaments dangereux.
De plus avec l'epidemie de sida, cela prenait du temps qui rendaient les traitements non accessibles aux patients.