Cookie Consent byPrivacyPolicies.comAbou m'a mis à bout - Eugenol

Abou m'a mis à bout

PAL

01/07/2016 à 07h01

Il paraîtrait, dixerunt deux ou trois aminches à mézigo, que pour éviter les prises de tronche, coups de nerfs et claquages de fusibles, y a un truc sensass, c’est le bouddhisse. Mouais…Permettez-moi de circonspecter, les gars. C’est bien gentil d’être fringué en crevette et d’agiter des grelots, mais quand tu tombes sur un gus comme Abou, c’est râpé, la zénitude ! Lui, j’ te garantis qu’en moins de deux et sans forcer, il te foutrait en pétard un monastère entier de rinpochés tibétains.

Ce mec est né pour m’entortiller les cylindraxes, ou il est payé pour ! Déjà, pour me mettre en conditions favorables, il zappe trois rancarts sur quatre. Ce matin, c’est le quatrième, alors il se radine, comme d’hab à la bourre de vingt minutes, bénaise, tranquillos, sans presser la démarche ni esquisser un soupçon d’excuse. Mais que vois-je, là derrière ? Enfer !!! Il a ramené toute la tribu ! Oh nooon !
En moins de deux, ma salle d’attente - la pôvre, ma salle d’attente- est bourrée à craquer avec ses grosses frangines, sa meuf et quatre ou cinq gniards surexcités et braillards, qui entament déjà un championnat de trampoline sur mes chauffeuses sans que les nénesses en grand blabla n’y voient rien à redire !
Inutile de préciser, mais j’ le fais quand même, que je boue intérieurement à gros bouillon avant même de mater dans le gicleur du gazier. M’est avis, vu le fumet âcre qui s’en dégage, que le zigomar doit se laver les ratiches avec ses chaussettes.
La première fois, j’ m’étais pété la sorbonne à essayer de lui vulgariser les bases de l’hygiène, mais j’ai jamais rebiffé. Il n’y a pas l’ombre d’un frémissement du commencement d’un fifrelin d’une petite présomption de doutance, il est con comme la lune. Il est pas le seul, d’accord, mais avec lui, t’as jamais une éclipse !
Pas moyen de me concentrer une seule seconde en esgourdant le Pinder circus qui tonitrue au bout du couloir. Mon diagnostic (trou dans l’ chicot) étant posé en un clin d’œil, j’y plâtre un eugénate à la volée, en l’enjoignant de se pointer tout seul et à l’heure la prochaine fois. Mais, réflexe à la con, je lui demande si mon « plâtrage » ne le gêne pas. Merde, j’avais oublié qu’en plus, c’est le genre indécis, mais qui n’en est pas sûr ! Il me sort aussitôt son sketch habituel : il lève les yeux au plafond - enfin, pas les yeux, l’œil, parce qu’il a les chasses à l’estorgue, et tellement divergents que le second se balade tout seul au niveau des plinthes- et il se fout à gigoter du système manducateur, des lippes et de la bavarde dans tous les sens. On dirait qu’on lui a filé un gorgeon de picton millésimé à la déguste ! Le hic, c’est qu’il est cap de faire ce cinoche sans rien dégoiser pendant dix minutes ! Faut lui beugler dans le pavillon : « Alooors ?! » pour obtenir toujours le même verdict vaseux : « Ben, non… ça va… j’ crois… enfin, c’est …difficile à dire... »
Moi j’ dis que ça va. Reste plus qu’à le lourder vite fait :
- « Bon, M’sieur, on se revoit la semaine prochaine ?
- « A quelle heure ? »
- « Attendez… quel jour pouvez-vous ? Mercredi ? Jeudi ? »
- « A quelle heure ? »
- « Je sais pas, moi, dix heures ? »
- « Non, j’ peux pas, j’ travaille. »
- « Bon ben alors lundi ? »
- « A quelle heure ? »
- « Mais…. à quelle heure vous pouvez ? »
- « Quand, lundi ? »
- « Bé oui lundi. »
- « Non pas lundi…. »
- « Mrfrsk…Mardi, alors ? »
- « A quelle heure ? »
- « Ffff…j’ai qu’une place, à quinze heures. »
- « Quinze heures ? »
- « Oui, trois heures l’après-midi, si vous préférez. »
- « Trois heures et demi, plutôt. »
- « Mais non !! Je viens de vous dire que je n’ai qu’une place !! »
- « Bon, c’est bon, trois heures…..Quel jour, vous dites ? »
- « Ahhrrrr !! MARDI !!! »
- « Mardi ? »
- « C’est ce que je viens de dire. (T’as d’ la mouise dans les écoutilles, z’ou quoi ?) Bon alors, ça va, mardi 15 heures ? »
- « Attendez…. »
- « J’attends… (léger sifflotement). Alors ? »
- « C’est pas possible, jeudi ? »
- « Jeudi ? Si, mais bord…vous venez de dire que vous trav… »
- « A quelle heure ? »
- « Bon, écoutez, z’allez voir ça avec l’assistante, hein, parce que là, moi …. »

Allez, raousse, je le pousse dans le corridor et claque la lourde. Mais déjà, derrière, le pataquès a envahi tout l’espace, ça vocifère, ça sprinte dans tous les sens, ça ouvre les portes, ça escalade la banque d’accueil. L’assistante, la pôvre, l’assistante…

Enfin, la horde se débine. Ah, le silence ! J’ suis rincé. Tiens, si j’avais un p’tit tapis, je me foutrais en position du lotus pour faire dix minutes de méditation transcendantale.
Mais pas le temps de glander ! Y a saccage et dévastation, faut rénover le cabinoche à toute biture avant l’arrivée du suivant. C’est Waterloo dans la salle d’attente : stores ouverts et bistournés, sièges en vrac avec traces de semelles, magazines déchirés, miettes éparses, schlipotage insupportable de l’atmosphère. Quant aux goinces, ils sont maculés d’éclaboussures d’origines diverses piétinées avec entrain.

Bon, si y a un lama à tambourin qui connaît une technique pour ne pas faire un pic de tension dans des conditions pareilles, je me convertis illico !


sagito

01/07/2016 à 07h59

ne pas confondre abou m'a mis a bout avec abou m'a mis le bout


Morgan ztbb1b - Eugenol
BONNET jc

01/07/2016 à 08h55

Dans une semaine je pars en Birmanie, j'te ramène un moine?


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fistule 69

01/07/2016 à 13h30

Là, c'est raciste contre les cons et les mioches !
Pal, tu doit te ressaisir.


Capture d  cran 2015 03 12 12.28 - Eugenol
chicot29

01/07/2016 à 15h03

Moui tu aurais du l'appeler Jacques ou Philippe mais pas Abou. Ca rime moins dans le titre mais c'est plus politiquement correct. -)


Vw campersurfvan bmnk1q - Eugenol
enlaye

01/07/2016 à 15h08

BONNET jc écrivait:
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" Dans une semaine je pars en Birmanie, j'te ramène un moine? "

quoique ,l'abou ne fait pas le moine :-)


Totor06

03/07/2016 à 21h06

Merci PAL ! ;-))


dedent

06/07/2016 à 15h46

Oui merci Pal , j'ai bien ri mais quelque part, cela doit être nerveux.