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les revenus des chirurgiens-dentistes
12/03/2017 à 14h54
Vendredi 3 mars, j'étais à la manifestation. Bravo aux organisateurs : CNSD, UD, FSDL,syndicats étudiants.
De retour à la maison, la consultation des médias, des réseaux sociaux a été une douche froide. Pour le public qui s’intéresse au sujet, l'oxymore est le champ lexical de prédilection des revendications syndicales, ce qui plus simplement s'énonce :
- grève de la SNCF -Sud Rail, CGT- ils font grève pour défendre le service public.
- grève des dentistes - CNSD, UD, FSDL, étudiants- ils font grève pour que les techniques de soins d'aujourd'hui soient accessibles au plus grand nombre et non celles des années 80.
La lecture des internautes n'est pas celle-ci. Elle est diamétralement opposée. Leurs commentaires dénoncent une profession qui pleure la bouche pleine avec un revenu moyen de 95 000 euros. On ne saurait leur en vouloir. Par le passé, notre attitude a été la même vis à vis des grévistes de la SNCF. Et en l'absence de réponses de nos représentants à leurs questions légitimes, le bien fondé de leurs soupçons est confirmé.
Nous commettons une faute en ne donnant pas les explications qui s'imposent.Sur ce sujet brûlant, quel est la réalité?
Tout d'abord si le revenu moyen des chirurgiens-dentistes est de 95 000 euros, le revenu médian- plus objectif et en lien avec le réel- est de 84 000 euros.
Donnons donc la parole à nos meilleurs avocats : les 4 inspecteurs des finances, fine fleur de l'intelligence française, auteurs du rapport sur les professions réglementées - dit rapport Macron-. Ils ont écrit que le revenu médian de 84 000 euros correspondait à un résultat net comptable rémunérant le travail et le capital - p7 de l'annexe sectorielle 12 de la profession de chirurgien-dentiste -. Rien ne vaut un exemple. Pour un cabinet dentaire disposant d'un plateau technique de 250 000 euros il convient alors de distinguer sur un revenu moyen de 84 000 euros les 61 000 euros qui sont les revenus du travail des 24 000 euros qui rémunère l'engagement capitalistique de 250 000 euros au taux usuel de 8%. Macron est vilipendé sur Eugénol, les hauts fonctionnaires méprisés, alors qu'une lecture attentive nous donne les moyens d'argumenter sans que ne soit remis en question l'impartialité de notre parole puisqu'elle trouve ses sources chez le camp dit adverse.
De plus, il convient de préciser qu'un chirurgien-dentiste doit épargner car il n'a pas de bouclier social : chômage, arrêt maladie, retraite à 67 ans. Si l'on compare avec un salarié, le revenu mensuel d'un chirurgien-dentiste est proche des 4 500 euros - 55 000 annuel-. Est-ce scandaleux ? Ce n'est pas uniquement à nous de donner la réponse à partir du moment où il est demandé à la société de participer au financement des soins, mais encore faut-il que les données du problème soient clairement exposées. A nous d'utiliser leur dialectique afin de la renverser.
Précision : Dans un but de simplification, on dit rapport Macron alors qu'en réalité c'est le rapport Moscovici puisque commandé par Moscovici. Ensuite, Macron a déposé sur les bases de ce rapport son projet de loi sur les professions réglementées... d'où la confusion!
Interrogation : L'écart de plus en plus important entre le revenu médian et le revenu moyen n’entraîne t'il pas un risque pour la profession d'être inaudible car trop disparate ? Avec une formulation différente, une parole commune est-elle possible quand le coefficient multiplicateur entre le premier décile et le dernier décile des revenus est passé de 5 en 1980 à 13 en 2015 ?
12/03/2017 à 18h43
Pas tête en l'air le Thêta !
Bien vue la dissociation du revenu du capital et du travail.
Peut-être pas facile à faire passer dans une discussion de bistro mais parfaitement valide.
12/03/2017 à 19h17
thêta 23 écrivait:
------------------
>
> De plus, il convient de préciser qu'un chirurgien-dentiste doit épargner car il
> n'a pas de bouclier social : chômage, arrêt maladie, retraite à 67 ans. Si l'on
> compare avec un salarié, le revenu mensuel d'un chirurgien-dentiste est proche
tu as parfaitement raison , et je pense qu'il faut aller encore plus loin dans le raisonnement . Il faut additionner les revenus du travail mais aussi ceux de la retraite ( à louche 30% pour nous). Avec une espérance de vie en inflation , les sommes acquises tout au long de la vie nous rapprochent du commun des mortels ;o))
12/03/2017 à 20h04
Excellent raisonnement. La meilleur preuve c'est que si on fait un bénéfice médiocre on ne peut pas investir dans le cabinet.
Et si on parlait un peu des salaires des cadres de la sécu qui n'ont aucun investissements à faire et qui ne produisent rien ? Hein ?
Il y en a plein le cul de s'en prendre plein la tronche !
http://alliancedesprofessionsdesante.fr/salaire-cadres-de-securite-sociale-2014/
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En cas d'échec des négociations conventionnelles, seriez-vous prêt à suivre la promotion d'un déconventionnement massif de la profession par les syndicats représentatifs ? OUI - NON
Participez, anonymement, sur https://goo.gl/forms/nAO0htnsVmxotjYm1
12/03/2017 à 20h04
Très juste analyse de la situation mais je pense qu'il faut faire le distingo entre le revenu moyen et médian des CD Omnipraticiens et celui des CD ODF qui ne sont pas du tout comparables.
Les revenus moyens (95000€) et médians (84000€), que tu cites, regroupent les 2 catégories de praticiens.
Or les problèmes actuels ne touchent que les omnipraticiens dont le CA moyen (dixit la cour des compte voir PJ) est d'environ 230000€ soit un revenu moyen de 80000€ grand max (si BNC à 35% du CA) soit un revenu médian plus proche de 60-65000€ max.
Et ta phrase "Ce n'est pas uniquement à nous de donner la réponse à partir du moment où il est demandé à la société de participer au financement des soins, mais encore faut-il que les données du problème soient clairement exposées. A nous d'utiliser leur dialectique afin de la renverser." résume exactement ce que nos représentants syndicaux doivent faire.
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En cas d'échec des négociations conventionnelles, seriez-vous prêt à suivre la promotion d'un déconventionnement massif de la profession par les syndicats représentatifs ? OUI - NON
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12/03/2017 à 20h44
C'est dans un but de simplification que je n'ai pas opéré de distinguo entre CD omnipraticiens, orthodontistes et implantologistes - ils ne seront pas oubliés-.
Je partage ton avis sur la situation de l'omnipraticien mais je ne voulais pas décourager l'éventuel lecteur avec un texte trop long.
Merci.
13/03/2017 à 17h03
çà veut dire quoi la rémunération de l'engagement capitalistique?
j'achète un panoramique et je fais des radios?
