Tous les forums
On ne mange ni ses encaisses ni son avoir en banque
05/12/2017 à 13h39
https://www.tdg.ch/news/news/sante-retraites-paroles-sages/story/31312255
".........
Quelques économistes de poids font entendre leur voix sur deux sujets de première importance réservés à ce jour au monde politique: la réforme de la prévoyance et celle, tout aussi urgente, du système de santé.
L’une et l’autre ont ceci de particulier qu’elles représentent des enjeux évidemment politiques et supposent donc un traitement parlementaire puis, cas échéant, une ratification populaire. Mais elles impliquent toutes deux une appréhension suffisante des mécanismes sous-jacents, ce qui est loin d’être le cas de l’immense majorité des députés, et a fortiori de la population appelée à se prononcer.
On ne mange ni ses encaisses ni son avoir en banque. L’argent n’est pas comestible René L. Frey, Professeur honoraire à l’Université de Bâle
Emberlificotée dans un tissu de considérations réglementaires et actuarielles, l’approche de la prévoyance telle qu’elle a été pratiquée jusqu’ici a perdu complètement de vue une notion fondamentale que l’on a tenté à maintes reprises d’expliquer dans ces colonnes et qui tient à cette simple évidence: une population donnée – en l’occurrence, la nôtre – ne peut consommer que ce qu’elle produit dans l’année courante.
Comme le rappelait joliment dans la NZZ (30 novembre) René L. Frey, professeur honoraire d’économie nationale à l’Université de Bâle, on ne mange ni ses encaisses ni son avoir en banque. L’argent n’est pas comestible («Geld ist nicht essbar»), si bien qu’il n’y a, de ce point de vue, aucune différence entre le financement par répartition (propre à l’AVS), la capitalisation (propre au 2e pilier) et l’épargne volontaire. Si, du fait du vieillissement démographique, la production de biens et services, y compris la part consommée par les rentiers, ne satisfait plus l’ensemble des besoins, les prix ne peuvent que monter. À moins, en déduit logiquement Frey, que la croissance s’accélère sous l’effet de gains suffisants de productivité (pourquoi pas grâce aux robots), que l’on ait recours à davantage d’immigration (et à l’inverse que l’on s’accommode de l’exode de rentiers AVS allant consommer ailleurs…), et enfin que l’on parvienne par le truchement d’incitations diverses à repousser l’âge de la retraite.
Rappel identique de notions économiques élémentaires pour extraire la santé de l’emballement des coûts dans lequel, année après année, son financement se trouve enfermé: c’est cette fois-ci au tour de la paire Bernd Schips et Silvio Borner (anciens professeurs d’économie, le premier à l’EPFZ, le second à l’Uni de Bâle) de s’atteler aux nécessaires démonstrations. Hors de la concurrence, démontrent-ils dans un livre qui vient de paraître, point de salut.
En substance, il faudra bien un jour rompre avec le principe sacro-saint de l’obligation de contracter, s’accommoder d’un alignement des primes d’assurance sur l’importance des risques liés à l’âge, et mettre fin au financement différencié des soins stationnaires et ambulatoires, faute de quoi le carrousel des hausses tournera de plus belle. Toutes ces directions, déjà envisagées par le Conseil fédéral mais d’emblée écartées par les lobbies médicaux, sont les seules qui réconcilieraient le système avec un minimum de logique, et permettraient d’en reprendre le contrôle.
Les paroles d’économistes ne sont pas paroles d’évangile, mais elles ont le mérite de placer dans le bon ordre les causes et les effets, et de proposer de la cohérence là où la défense d’intérêts particuliers brouille les cartes au grand dam du payeur final, qu’il soit cotisant ou assuré, futur patient ou rentier. Seront-elles écoutées? Si seulement. (TDG)
......."
05/12/2017 à 14h01
quand je lis "économiste" et "reprendre le contrôle" ... ben j'ai un peu la chiasse...
on peut demander à un historien un éclairage sur l'actualité mais il n'est pas plus qualifié que Roro du pmu d'a coté pour imaginer une marche à suivre.
L'économiste c'est pareil, les mec sont très bon et très intéressant pour expliquer ce qui se passe par rapport à ce qui c'est passé, mais quand il s'agit de parler du futur force est de constater que ceux qu'on entend font moins bien que le hasard (ce qui est déjà une prouesse).
putain... je suis sur qu'il ont du prononcer "pilotage" au moins 30 fois/heure :D
sur ce, je retourne finir mon 421 avec Roro
05/12/2017 à 14h29
Tu as toujours deux choses.
Les diagnostiques qui sont "globalement" moins problématiques puisque se basant normalement sur des éléments objectifs quand on ne cherche pas à maquiller la vérité.
Les pronostics, où là on rentre dans la politique et les prophéties auto-réalisatrices.
"..........
Si, du fait du vieillissement démographique, la production de biens et services, y compris la part consommée par les rentiers, ne satisfait plus l’ensemble des besoins, les prix ne peuvent que monter. À moins, en déduit logiquement Frey, que la croissance s’accélère sous l’effet de gains suffisants de productivité (pourquoi pas grâce aux robots), que l’on ait recours à davantage d’immigration (et à l’inverse que l’on s’accommode de l’exode de rentiers AVS allant consommer ailleurs…), et enfin que l’on parvienne par le truchement d’incitations diverses à repousser l’âge de la retraite.
........."
Comment financer une augmentation du nombres de pensionnés qui nécessitent plus de soins dans une économie en décroissance pour répondre aux besoins écologiques.
Si l’économie doit produire moins et que les taxes doivent elles produire plus, il faut donc que les prix augmentent.
05/12/2017 à 15h04
facile , tu les soignes pas comme maintenant ou tu les soignes pas tous :D
pour moi c'est de la crap ce truc. Si les besoins sont facile à prévoir ( démographie + épidemio on va dire), les moyens pour y répondre sont amenés à de tel bouleversements ( qui ont déjà lieu, par exemple la poste pourrait se lancer dans la télémedecine ) que faire des prévision à plus de 10 ans à technique constantes perd pas mal de son sens. Le faire avec ce que l'on pense que seront les techniques est tout aussi stupide.
Quand ça bouge trop vite dans un sens inconnu mieux vaut pas trop se prendre le choux et y aller à l'aveugle ( ou poser son cul en regardant ses chaussure, c'est pareil).
-Il faudra quoi ?
-Des ronds !
-Combien ?
-Entre beaucoup et très beaucoup, on est pas d'accord.
- Ah ok... on en a pas.
-Bon ok
05/12/2017 à 15h52
Le gros soucis c'est que même si les techniques évoluent, la baisse de tarifs est globalement mangé par l'inflation au cours de la période.
L’intérêt de travailler à technique constante permet alors d'avoir potentiellement un maximum et les gains te permettent de garder une liberté de mouvement.
La technique française du sous financement est compliquée à l'avenir, car même les gains en productivité ne compensent pas l'inflation et on reste en sous financement à courir derrière un équilibre jamais atteint.
05/12/2017 à 16h32
on peut avoir de très gros gain de productivité si on accepte un peu de casse ( truc à domicile, technicien qui collecte des donnée plutôt qu'un médecin, recours à l'IA etc).
Est ce que ça va passer? on sait pas, ça va se jouer sur des truc que l'on ne peut pas prévoir aujourd'hui.
Par exemple on a des Iphones qui font des ECG exploitable et exploité, aujourd’hui c'est encore un medecin qui les a sous les yeux quand c'est bizarre, pour combien de temps quand on sait qu'un programme fera mieux? Qui fera la prescription quand on sait que plus c'est complexe plus l'IA nous met la pâtée pour donner le protocole le plus adapté? pourquoi faire intervenir un pharmacien quand c'est ton facteur qui passe cet aprem avec les cacheton et la valise pour les examen complémentaire ?
ou bien aux premiers morts on va tout arrêter pour des raisons d'assurance et de législation ?
Les inconnues sont tellement nombreuses et vastes que je ne vois pas trop quoi prévoir pour la medecine dans 20 ans.
D’ailleurs dans 20 ans c'est décidé je suis un hologramme ! rien à battre de vos truc de santé, envoyez les KW et les pépés virtuelles ! :D
05/12/2017 à 17h01
lardonbis écrivait:
---------
> Qui fera la
> prescription quand on sait que plus c'est complexe plus l'IA nous met la pâtée
> pour donner le protocole le plus adapté?
Le problème n'est pas de faire la prescription mais de faire prendre le traitement par le malade.
pourquoi faire intervenir un pharmacien
> quand c'est ton facteur qui passe cet aprem avec les cacheton et la valise pour
> les examen complémentaire ?
>
Pour le pharmacien, c'est simple. Le facteur n'est pas capable d’être responsable financièrement en cas de problème avec la prescription. Donc il ne peut qu’être laissé à un rôle d’irresponsable de drone sur patte qui discute avec le patient et prend une liqueur.
Pour les examens complémentaires, tu as le précédent des infirmiers qui faisaient les prélèvements aux domicile des patient. Pour des raisons de normes il faut que les prélèvements soient réalisés aujourd'hui au cabinet infirmier. On voit bien le problème avec les générateurs radios portable ou la gestion des dasri au domicile du patient. Quand on ne parle pas des problèmes de contrôle des matériels comme pour les balances à partir du moment ou leur utilisation est à des fins professionnelles.
05/12/2017 à 17h13
voilà on est bloqué...ou pas si la législation évolue.
Le facteur ne fera peu être que livrer pour le compte de la seule pharmacie du département.
Il y aura des précédents au niveau assurance pour guider le législateur. Par exemple si on ne tient pas Renault pour responsable d'un accident d'une de ses voitures autonomes pourquoi ferait-on chier IBM pour une prescription raté sur un million?
on sait vraiment pas de quoi demain sera fait niveau médical... cool
05/12/2017 à 19h08
Barba, le facteur peut pas payer l'assurance de cette activité certe mais amazon oui...
pareil avec IBM, Y'a un blem sur une ordo de Watson? IBM sort le chéquier.
Et vu le pactole que ça représente, l'assurance sera proportionnellement extrêmement faible par rapport a un libéral.
La double peine pour l'économie française ? Bin, ca va supprimer des emplois et c'est que l'IA sera américaine ou chinoise, et le drone sera américain ou allemand.
La ou on peut réaliser la mutation qui est entrain de s’opérer c'est quand on voit uber acheter pour un milliards de dollar de Volvo autonome (qui est devenu chinois)...
La gréve des VTC de lundi parait tellement anachronique.
05/12/2017 à 19h15
Pour l'instant tu as la jurisprudence aérienne. Tu as la compagnie qui utilise les avions et les entretiens, le constructeur, l'opérateur de contrôle technique et pourtant la plupart du temps le responsable en cas de problème c'est le pauvre con qui se retrouve à récupérer l'avion en perdition lorsque l'IA ne comprend plus la situation.
05/12/2017 à 19h21
la question de la responsabilité peut encore se poser mais la question de l'utilité de l'homme ne se pose plus.
06/12/2017 à 17h07
barbabapat écrivait:
----------
> On ne mange ni ses encaisses ni son avoir en banque. L’argent n’est pas
> comestible René L. Frey, Professeur honoraire à l’Université de Bâle
>
> Emberlificotée dans un tissu de considérations réglementaires et actuarielles,
> l’approche de la prévoyance telle qu’elle a été pratiquée jusqu’ici a perdu
> complètement de vue une notion fondamentale que l’on a tenté à maintes reprises
> d’expliquer dans ces colonnes et qui tient à cette simple évidence: une
> population donnée – en l’occurrence, la nôtre – ne peut consommer que ce qu’elle
> produit dans l’année courante.
>
> Comme le rappelait joliment dans la NZZ (30 novembre) René L. Frey, professeur
> honoraire d’économie nationale à l’Université de Bâle, on ne mange ni ses
> encaisses ni son avoir en banque. L’argent n’est pas comestible («Geld ist nicht
> essbar»), si bien qu’il n’y a, de ce point de vue, aucune différence entre le
> financement par répartition (propre à l’AVS), la capitalisation (propre au 2e
> pilier) et l’épargne volontaire.
Etonnant que des "économistes" puissent écrire ceci car cela implique "toutes choses égales par ailleurs".
Or le choix entre répartition et capitalisation modifie fondamentalement la production. La répartition entraîne de fait la nécessité de l'immigration ou une forte natalité, la capitalisation fournit le volume colossal de capital nécessaire pour robotiser et maintenir et développer la production d'une population décroissante.
09/12/2017 à 04h40
lardonbis écrivait:
---------
pourquoi faire intervenir un pharmacien
> quand c'est ton facteur qui passe cet aprem avec les cacheton et la valise pour
> les examen complémentaire ?
> ou bien aux premiers morts on va tout arrêter pour des raisons d'assurance et de
> législation ?
Aucun soucis pour faire intervenir un facteur qui livre les médicaments, cela existe déjà. Mais cela ne change rien au fait qu'il faudra TOUJOURS un pharmacien pour vérifier et valider les traitements prescrits (et non prescrits), notamment quand il y a plusieurs prescriptions de plusieurs médecins différents, parfois non-pertinentes. Et là faudra bien un mec responsable sur le plan juridique, en cas d'accident, et ça ne peut pas être le facteur.
Ensuite c'est pas le facteur qui pourra répondre aux (nombreuses !) questions, parfois pointues, des patients sur l'utilisation de leurs médicaments... Sans compter les questions que les autres professionnels de santé (médecins, infirmiers) sont amenés à poser au pharmacien d'un patient sur l'utilisation possible ou non d'un médicament.