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De la frangine à son frangin...
04/07/2019 à 22h10
04/07/2016
Ça y est mon loup.
Là, c'est fait.
L'année, la toute première, l'année de ton absence est "écoulée." Manque presque un R dans ce mot-ci, furieusement placé à la droite du C...
Ta révérence, frangin, tu l'as tirée aux prémices de l'été. En y réfléchissant un poil, c'était pas vraiment la période idéale pour aller voir ailleurs qu'on n'y était pas. Parce qu'en été, mon Loup, y'a les chiens à garder. Chaque fois qu'on part, tu t'en occupes. Suis pas certaine qu'Irish et Nefer aient apprécié de pas te voir. Z’ont pas été préviendus, ca s'fait pas. Nous lâcher début juillet, avec Axel qui n'est pas encore au collège, c'est pas très judicieux. Tu aurais dû attendre l'automne. C'est mieux, l'automne. Les beaux jours sont passés ( même si en 2015 z'ont trainaillé), c'est la rentrée, ca speede, moins le temps de pleurer, le cervelet est occupé, Non?
Bon ok. L'automne n'est pas idéal non plus pour tirer sa révérence, alors que les feuilles des arbres tombent dans une si jolie danse.
Tu aurais dû attendre l'hiver. L'hiver c'est déjà triste. L'hiver c'est déjà froid. L'hiver donne envie de se mettre au chaud, et d'étaler en toiles d'araignées, au dessus de la cheminée, les doigts écartés de nos mains gelées.
Au printemps suivant alors? Oui voilà. Fallait partir au printemps suivant. Quand la nature insolente nous balance son renouveau d'odeurs et couleurs, quand les jours hésitent encore à bousculer par leur présence les (trop) longues nuits bien installées...
Quoi que... sans y être préparé, personne n'accepte le départ d'un être aimé.
Alors faut être honnête: c'est de rester qui aurait été le plus apprécié.
Mais voilà. C'était à première vue pas très possible.
Alors je vais être franche avec toi, mon frère: Aujourd'hui je vais enlever ta photo de mon écran d'accueil.
Pendant 11 ans c'est mon fils qui en a eu la primeur, tu me pardonneras j'en suis certaine, car ton visage est gravé dans mon coeur, et ce souvenir-là est bien plus balaize qu'un écran d'iphone.
Il est inaltérable.
Je pourrai télécharger toutes les versions logicielles de mon esprit, compresser les kilogs octets de ma mémoire, coller le meilleur anti-virus sur mon palpitant, rien ne t'enlèvera à moi.
Ca fait un an aujourd'hui que j'ai découvert que tu étais parti.
Un an aujourd'hui que je pense à toi non pas souvent, mais tout le temps.
Je n'ai donc pas besoin de te voir à chaque sortie de mise en veille téléphonique.
Ton absence est une insolence, un uppercut dans le sac de ma tolérance: rien ne pourra changer ça.
Mais chacun se soigne comme il peut... aucune thérapie dans ce cas n'est critiquable.
Je reste dans l'auto-médication, ne vais voir aucune blouse blanche, aucun disciple d'Hyppocrate, n'accepte aucune ordonnance en dehors des prescriptions que la belle personne que tu étais a laissé à chacun de ceux qui t'ont aimé.
La sixieme d'Axel est terminée,
2015 est passée, 2016 très entamée,
C'est sans toi qu'il faut laisser défiler à présent le compteur des années.
Mais toutes celles passées à tes cotés ne termineront jamais.
Je t'aime
( Et non, je n’ai aucune pudeur sur NONOL, en tout cas dans sa cour de récré... c’est ici que j’ai toujours trouvé les plus belles marques d’affection, les plus indéfectibles soutiens. Et ce soir, ben c’est un jour sans...)
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"On a deux vies, la seconde commence quand on comprend qu'on en a qu'une"
05/07/2019 à 05h50
Très joli hommage. C'est bien d'oublier la pudeur.
Je t'embrasse.
Ah... l'automne, seule dans une chambre d'hôpital avec la pluie de novembre, ça devrait pas se faire de partir comme ça... avis personnel.
05/07/2019 à 07h24
>Ton absence est une insolence, un uppercut dans le sac de ma tolérance<
Ce n'est en aucun cas de l'impudeur, ma grande, c'est juste de la tres bonne littérature; les jolis mots mots et phrases bien ciselées décernés a ceux qu'on aime peuvent etre adressés en priére pour les croyants , en pensée pour les agnostiques, en poeme ou en essai pour les amoureux de l'ecriture, et peu importe le support.
Tres beau texte, ma rocky.
05/07/2019 à 07h29
Bravo Rock
je ne te savais pas doué pour la poésie
et une pensée au cher disparu
05/07/2019 à 07h40
Oui très joli texte , snif mais bon, snif, on est vendredi et pis les chats c'est plus rigolo ;-)
(déjà mis par ailleurs mais ça me fait trop marrer) et pis vendredi, quoi merde !
05/07/2019 à 09h57
Nous avons tous, j'espère, des personnes en nous qui sont encore douloureusement présentes un an, dix ans, trente ans, quarante ans après leur départ, leur disparition. Celles qui n'avaient pas le droit de disparaitre, un manque de savoir vivre de leur part.
J'aime penser souvent que chaque personne que je rencontre, que je soigne à dans son sillage d'autres personnes, qui n'existe que par le souvenir de chacun, que chaque individu vitentouré de son panthéon personnelle...
Merci Rockblues !
05/07/2019 à 10h15
>'aime penser souvent que chaque personne que je rencontre, que je soigne à dans son sillage d'autres personnes, qui n'existe que par le souvenir de chacun, que chaque individu vitentouré de son panthéon personnelle... <
La, quand meme, vernal, ca fait vraiment beaucoup trop d'ectoplasmes à soulager par nos pensées affectueuses :-))))
05/07/2019 à 10h38
T'inquiètes, Adhoc ! A la deuxième disparition, la première devient définitive...