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Burn out et reconversion

Eilik

05/10/2020 à 16h38

Bonjour,

Voici un article sur le témoignage d'un dentiste ayant vécu un burn out, et sa reconversion. Si ça peut aider certains...

Du burn-out à la reconversion : portrait d’Antoine Staumont

Dès son plus jeune âge, Antoine baigne dans le milieu dentaire grâce à son père, lui-même dentiste. C’est ainsi qu’il s’oriente naturellement vers ce métier et s’inscrit à la faculté dentaire de Lille où il rencontre sa femme, de deux promos sa cadette. En 2004, ils ouvrent un cabinet ensemble à Boulogne-sur-Mer. Le planning se remplit très vite et ils se retrouvent rapidement débordés par l’afflux de patients. Ils s’investissent énormément dans le cabinet et construisent en parallèle leur vie familiale, 3 enfants voient le jour. Mais en 2012, alors que leur fils ainé a 7 ans, le diagnostic d’autisme tombe. La femme d’Antoine arrête de travailler pour s’occuper de lui et Antoine doit alors gérer seul le cabinet. Le rythme de travail devient effréné et la présence d’un collaborateur n’y change rien : amplitudes horaires et délais d’attente augmentent, tout comme la culpabilité de ne pas pouvoir soigner tout le monde. Antoine est littéralement absent de son domicile. L’accumulation de fatigue et la surcharge de travail commencent à créer des tensions au sein de son couple et le cabinet est maintenant un lieu de labeur infernal.

C’est un matin de 2014 que l’inévitable arrive, Antoine ne peut plus se lever. Il est cloué au lit épuisé physiquement et moralement. Il se reproche de ne pas aller travailler, mais son corps refuse. Et pour ne rien arranger, la pression du cabinet reste constante, les assistantes appelant sans cesse pour avoir une date de reprise.

Antoine ne retourne jamais au cabinet. Il fait un burn-out.

Il ne souhaite que dormir et fuir le stress. Seulement l’exercice libéral s’impose à lui comme une prison. Les démarches administratives liées à sa maladie sont un parcours du combattant : les charges courent et les aides sont difficiles à obtenir. En 2014, le burn-out est encore une maladie taboue et peu reconnue (mauvaise couverture par les prévoyances et ignorance de la CARCDSF, il faudra 2 demandes pour voir acceptée la reconnaissance en maladie professionnelle). Antoine reste cloitré à la maison pendant plus d’une année, honteux de ce qu’il considère comme un échec et six mois de chiffre d’affaire seront passés en impayés lors du licenciement du personnel et de la déclaration de faillite, inéluctables. Son couple ne s’en relèvera pas.

Antoine doit maintenant se reconstruire et adapter son train de vie à ce que ses pensions lui autorisent, en veillant à ce que ses enfants ne manquent de rien. Le temps fait une partie du travail mais il faut aussi se reconvertir. Seulement, si le métier de dentiste nécessite une grande polyvalence, il n’existe pas de reconnaissance officielle de ces compétences, ce qui rend cette dernière compliquée. C’est ainsi qu’Antoine finit par s’intéresser au domaine des technologies, décidant de suivre une formation de développement Web. Il acquiert alors une vision entrepreneuriale, c’est le début d’une seconde vie : voici maintenant Antoine, créateur de start-ups et partie-prenante à des projets dans la France entière. Mais il n’oublie jamais vocation de soignant et axe ses initiatives sur la santé. Il lance tout d’abord MedEntraid, une plateforme de mise en relation et d’écoute entre personnes se trouvant en détresse, en burn-out. En 48H, les serveurs saturent sous le nombre de témoignages et il préfère fermer le site, ne pouvant assumer seul une tâche aussi lourde. Il prend alors le poste de Directeur technique – Chef de projet à Autisme Info Services et décide en parallèle de partager son expérience de vie et son burn-out afin de faire avancer la reconnaissance et la prise en charge de cette maladie. Ainsi, il témoigne à l’Assemblée Nationale au sujet du burn-out des professionnels libéraux, s’implique au sein de l’association SPS (Soins aux Professionnels de Santé - qui a pour utilité de créer des unités de soins type maison de repos pour permettre aux professionnels de santé de gérer leur burn-out et de se reconstruire dans un environnement serein) et a pour projet la mise en place d’un service d’aide d’urgence aux professionnels de santé (qui permettrait de se substituer aux dentistes en burn-out : prendre les rênes du cabinet, pour assurer la gestion de l’arrêt du praticien et des démarches administratives).
Le dernier projet d’Antoine est de mettre ses compétences nouvellement acquises au service de la création d’une coopérative dentaire créée et gérée par et pour les dentistes qui fournira du matériel et des services… aux dentistes, à un coût juste et maîtrisé. Il a désormais suffisamment de recul et d’expérience dans l’entreprenariat pour porter ce projet avec l’équipe de volontaires qu’il a su fédérer au côté de Yacine Corbin et il mettra toute son énergie et ses compétences pour lui permettre de voir le jour.

Le burn-out est une maladie trop souvent mal perçue nécessitant du temps pour s’en sortir - 2 à 3 ans – et entrainant un isolement. A cette situation de profonde détresse s’ajoute pour nous professionnels libéraux, une charge administrative et la difficulté de la reconversion. Il est nécessaire de parler de cette maladie afin d’améliorer sa prise en charge, d’aider les personnes atteintes et de permettre la mise en place de programmes de reconversion. C’est pourquoi nous espérons que le portrait d’Antoine, qui a su rebondir et mettre a profit ses expériences aura pu vous ouvrir les yeux et vous aider.


Adresse de correspondance :
[email protected]


Utilisateur banni

05/10/2020 à 16h55

J’ai un jeune confrère qui depuis le déconfinement a fermé son cabinet. Je ne sais pas si c’est un burne out mais en tout cas le confinement a sans doute été une révélation pour certains...


Morgan ztbb1b - Eugenol
BONNET jc

05/10/2020 à 19h27

moi aussi, c'est le même?