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🧠Consentement, assentiment : comment faisons-nous réellement chez le patient âgé ?
29/12/2025 Ă 19h51
Bonjour Ă toutes et Ă tous,
J’aimerais ouvrir ici une réflexion qui me semble centrale en odontologie gériatrique, et pourtant rarement discutée de manière concrète : le consentement aux soins chez le patient âgé, et la place éventuelle de l’assentiment.
Dans notre pratique, nous sommes régulièrement confrontés à des situations où le consentement “classique” (libre, éclairé, pleinement compris) devient difficile à apprécier :
Troubles cognitifs débutants ou avancés, fatigue, anxiété, douleur, pression du temps ou du contexte (EHPAD, hospitalisation), présence d’un entourage très impliqué, parfois décisionnaire
Sur le terrain, la question n’est souvent pas “le patient comprend-il tout ?” mais plutôt ; comprend-il suffisamment pour ne pas s’opposer, pour adhérer, pour faire confiance ?
C’est là qu’intervient la notion d’assentiment, encore peu formalisée en odontologie :
Le patient ne peut pas toujours donner un consentement pleinement éclairé, mais il manifeste une adhésion, une absence d’opposition, parfois simplement par l’attitude, le regard, la relation
Personnellement, j’ai le sentiment que l’enjeu n’est pas seulement juridique, mais profondément éthique et clinique : soigner sans imposer, expliquer sans infantiliser, renoncer parfois… mais aussi éviter le renoncement systématique..
Comment gérez-vous ces situations dans votre pratique ?
Jusqu’où allez-vous dans l’information ?
Quelle place donnez-vous à l’entourage ? Malheureusement les accompagnants ont des spécificités qu'on ne retrouve pas en pédiatrie donc la gestion n'est pas facilement transposable...
Vous arrive-t-il de renoncer à un soin pourtant indiqué par doute sur le consentement ? Je l'ai fait à plusieurs reprises, mais dans la foulée je me faisais presque "grondé" par l'IDEC ou le medco qui me dit que je suis gentil mais qu'en gros c'est eux qui gérent au quotidien les douleurs et tout ce qui va avec..
Je serais vraiment intéressé par vos retours d’expérience, qu’ils soient en cabinet, en EHPAD ou en milieu hospitalier.
29/12/2025 Ă 21h44
Il n'y a pas de notion "d'assentiment" légalement. Soit le patient peu consentir, soit il est sous tutelle/curatelle.
C'est rarement le cas des personnes âgées et ce qui a mon avis rebute la plupart des dentistes a effectuer une prise en charge, même ceux qui s'éclatent comme moi avec les handicapés adultes. Ces derniers sont sous curatelle/tutelle qui valide les devis et paie les factures sans aucun problème (quitte a envoyer des feuilles de soins par mail ). Je n'ai jamais eu de refus sur un devis, une seule fois, pour un implant on m'a dit "elle pourra se le permettre l'année prochaine cette année je paie ses dettes". Effectivement vu que c'est la tutelle qui gère l'argent on est surs d'être réglés et on a un cadre légal pour le consentement. Et maintenant le supplement 100euros par séance compense un peu la difficulté.
Avec les vieux, c'est plus compliqué. Nombreuse est la descendance qui ne prends jamais de nouvelles du vieux mais qui a bien les yeux sur l'héritage et qui t'accusera facilement de rouler une personne âgée pour un complet rac0 + stellite. Ou alors, on te supplie de visiter à domicile ou en ephad mais au moment de régler c'est toujours "l'autre frère" qui lui te dira qu'il t'as rien demandé.
J'envisageais un exercice exclusif ephad, mais à moins d'être salarié de la maison de retraite comme certains médecins je ne m'y risquerais pas.
Comme tous, je reçois des personnes âgées au cabinet et la plupart des aidants étant également mes patients je n'ai aucun problème : on est d'accord pour faire au mieux selon la volonté du patient tout en respectant les recommandations actuelles. C'est même plus facile à gérer que les parents en pédo (la seule chose qui m'empêche d'etre pedo exclusif c'est les parents, jveux bien un supplément 100 euros seance juste pour eux).
Sinon je pense sincèrement qu'à moins d'être un barbare équipé d'une papoose board et d'une cale, les soins sans consentement n'existent pas en dentaire. Le patient ouvre la bouche : il est d'accord. Il est pas d'accord ? Il te mord. Ya un enfant autiste qui ne pas dit qu'il consentait pas : il m'a mis une gifle. C'est clair.
Sinon y'aurait pas besoin d'AG pour les phobiques, les gosses et les handicapés. On le fait essentiellement parce que la contrainte n'est pas une option, à la fois pour la qualité du soin, et la sécurité du patient et du praticien.
Et les gens qui te disent de pas renoncer en absence de consentement : demande leur qui couvre le risque légal si quelqu'un vient se plaindre. Bizarrement ça sera pas eux, mais toi. Ca peut être assimilé à de la torture.
Soit t'es inhumain et tu considères que t'es pas assez payé pour ça, soit t'es humain et tu refuses.