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normale lassitude
17/05/2005 à 14h04
Jean Nèmaroçi a écrit:
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> Alhoun,
>
> t'as un email, pas un MP
adresse spéciale eugénol supprimée. MP bienvenu.
17/05/2005 à 14h25
Comment faire durer la passion ?
C'est une vaste question ça...je viens juste de tomber sous le charme de ce métier, mais dans X ans avec les habitudes qui seront en place, moins d'imprévu, de stress, moins de premières fois, moins d'envie de bien faire...
Je crois que ce sont nos vies personnelles qui peuvent faire qu'on soit moins "motivé", et puis comme on l'entend souvent les habitudes sont néfastes à la passion...
Quand je vois les eugénoliens un peu plus agés que moi, toujours aussi passionnés, à courir derrière les formations, à sauter sur les nouveautés, je me dis qu'il est là le secret, ne pas rester en place, ne jamais se contenter de ce qu'on sait faire, chercher à faire toujours mieux.
Je sais plus qui a dit ça mais bon cette discussion m'y fait penser : le bonheur n'est pas le bout du chemin, mais c'est le chemin.
Ou un truc du style.
17/05/2005 à 14h48
Athos, ma situation est toujours aussi "tendue" et justement je crois que sans cette petite flamme qui ne demande qu'à devenir un vrai feu de joie, alors j'aurais déjà renoncé à me battre.
17/05/2005 à 20h53
la flamme j'essaie de l'entretenir malgré la sur-réglementation qui se met en place peu à peu et ce sentiment que nous sommes de moins en moins des libéraux responsables de nos actes.
Mais je confirme pour l'avoir vécu que le pépin de santé de nous même ou d'un proche fait sérieusement réfléchir.
parfois je me dis que si j'avais mis autant d'énergie dans une autre entreprise ou activité que celle que j'ai consacré à la dentisterie, je me porterai mieux...
bonne soirée à toutes et tous
@+
18/05/2005 à 11h01
"
parfois je me dis que si j'avais mis autant d'énergie dans une autre entreprise ou activité que celle que j'ai consacré à la dentisterie, je me porterai mieux... "
voilà, c'est exactement là ou je voulais en venir. je me suis toujours arrangé pour éviter la routine au cabinet, et sans être amateur de gadgets, ce sont les techniques et les visions du traitement que j'ai sans cesse mis à jour. malgré ça, la dimension ingrate du métier me pèse parfois. je suis éberlué par le discours de certains, que je trouve franchement hallucinant, sur les chiffres d'affaires, le traitement global, l'humanisme et d'autres âneries du même acabit. où l'on se rend compte que très peu de gens travaillent pour l'argent, mais essentiellement pour leur qualité de vie. j'estime pour ma part que la qualité de vie précisément, commence là même où on passe le plus clair de son temps.avoir une qualité de vie à l'heure de l'apéro et pendant le week-end, et s'emmerder le reste du temps est une notion pour moi assez absurde. je me demande vraiment comment ces gens peuvent supporter leur travail dans ces conditions. et quel genre de personnes ils sont en dehors du boulot. je crois sincérement que tout est lié, que si on fait son boulot à la petite semaine, c'est qu'on a simplement un esprit et une vie à la petite semaine. il ne s'agit de forcer personne à adhérer à une vision, à un plan de traitement ou à un plan de carrière, je me pose simplement la question: quelle est ma valeur en tant que thérapeute? quel est le meilleur moyen pour moi d'aider une personne qui sollicite mon savoir et mon savoir faire? et dans quelle mesure est-ce que je parviens à faire oeuvre utile. et quid du contrat gagnant-gagnant? la relation doit-elle toujours être perçue comme au détriment de l'une des parties? je ne suis pas seul, mais nous qui partageons cette vision, sommes nous vraiment des extra-terrestres? les critiques des petits esprits vous laissent-elles vraiment froid? j'avoue que parfois ça m'affecte, et ça me met en colère.
18/05/2005 à 11h28
Alhoun
Je suis entièrement d'accord avec ta vision de l'existence et voilà pourquoi j'ai complètement changé ma façon d'aborder le travail en faisant en priorité ce qu'il me plaisait de faire au risque de ne pas accueillir tout le monde comme je le faisais auparavant et mon poste de collaborateur me permet de savoir dire non.
18/05/2005 à 12h00
alhoun a écrit:
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> voilà, c'est exactement là ou je voulais en venir.
> je me suis toujours arrangé pour éviter la routine
Ai-je besoin de te répéter que nous partageons les mêmes valeurs :)
Mrd alors pas moyen de pas être d'accord.
18/05/2005 à 14h21
L’arbre sensé pousser droit, se tord et se déforme,
pour chercher sa raison de vivre, la lumière.
Elle ne tue pas ses semblables plus faibles à ses pieds,
lesquels pour survivre, briguent une brèche pour foncer enfin,
vers la merveilleuse aventure de la vie
18/05/2005 à 16h07
incisive a écrit:
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> Comment faire durer la passion ?
> C'est une vaste question ça...je viens juste de
> tomber sous le charme de ce métier, mais dans X
> ans avec les habitudes qui seront en place, moins
> d'imprévu, de stress, moins de premières fois,
> moins d'envie de bien faire...
>
J'arrive au bout de ma vie professionnelle et pourtant j'ai toujours des
-imprévus
-du stress
-des premières fois
-des envies de bien faire
Et tu seras semblable plus tard.
A+
18/05/2005 à 17h27
Et qu'en cela ne va pas, déprime, lassitude que faites vous?
De même perfectionnisme ou... manque de confiance en soi = Stress
Alhoun, ce n'est pas bien de se moquer des anciens, je vais me plaindre.
Amitiés.
18/05/2005 à 19h33
une bonne thérapie pour se remonter le moral est de faire l'amour si tu n'y arrives pas prends une bonne cuite , ou les 2 en même temps ...........mdr
18/05/2005 à 19h36
oui, mais boire seul c'est ch...
le reste aussi me diras tu...
et les 2 a la fois ça devient pathetique!
18/05/2005 à 19h38
je crois qu'il y a maldonne: je parle de lassitude et d'envie de changer de métier, avec le sourire. il ne s'agit pas de coup de blues. c'est juste de savoir si dans dix ans j'ai encore envie de me faire traiter d'escroc, de voir des bouches dégueulasses, et d'entendre des confrères pleurer pour la troismillionième fois sur le protocole signé avec la mutuelle des pompes funèbres, par un syndicat dont la représentativité se limite au quartier du panier à Marseille. tous les bons cotés, je les connais, j'en profite pleinement, ce qui à l'évidence n'est pas le cas de tout le monde ici.
voilà tout.
18/05/2005 à 19h55
On est quand même nombreux à s'amuser... et apparement cela peut durer toute une carrière... si la retraite arrive avant 85ans...
18/05/2005 à 20h34
alhoun a écrit:
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> je crois qu'il y a maldonne: je parle de lassitude
> et d'envie de changer de métier, avec le sourire.
Changer de métier il faut le faire ( comme pour sa femme) avant quarante ans, après on fait avec..
A+
>
20/05/2005 à 00h06
Le moteur : le même qu'au début, il y a 20 ans : la vocation et son corollaire, la passion. Avec un zeste d'amour propre.
PS: pourquoi insulter gratuitement un confrère ?
En l'occurence, les posts d'Aldo étaient tout à fait cohérents et de bon aloi. Alors où est le problème ???
21/05/2005 à 06h24
Un p'tit coup de blues ? je fréquente ce forum avec une assiduité plus ou moins régulière mais je commence à m'y retrouver : Alhoun, tu aimes ton boulot ! alors "mouch mouchkila" ! un mars et ça repart.
On l'a choisi, notre job ! on est à l'abri du chômage et des DRH, il nous fait bouffer, et si on aime bien ses patients ils nous le rendent bien , alors ? ...
Dans tous les métiers, il y a un effet d'usure !
Par un sinistre mois de novembre 99 j'a cru raccrocher la turbine pour la dernière fois ! fin de bail pro en plein Paris, deux ans après travaux ! moral dans les chaussettes, galères pour trouver à se transférer dans l'urgence enfin bref...
J'ai eu envie de changer de métier et l'ai fait en passant de l'autre côté de la D.E.P, puis je suis parti faire le cakos dans "les îles" mais au bout du compte, j'en reviens à l'idée du bon vieux cab !
21/05/2005 à 09h04
ZORBECA a écrit:
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> Et quand cela ne va pas, déprime, lassitude que
> faites vous?
Je me rappelle la promesse faite à ma maman sur son lit d'hôpital trente secondes avant qu'elle ne décède des suites d'un cancer qui a duré quinze années...
Je ne pourrai jamais oublier ce regard intense, plein de larmes, et si révélateur de ce qu'est la vie...
Le témoignage instantané d'un mourant, qui sait qu'il est en train de mourir et que rien ne peut empêcher le voyage, qui sait que dans quelques secondes il ne verra plus le visage de ses enfants ni de son conjoint, qui n'a plus le temps de dire toutes les choses qui lui reviennent en tête et qu'il aurait voulu dire... l'effroi sacré ressenti à ce moment là laisse une empreinte indélébile dans la psyché et devient un moteur formidable pour celui ou celle qui a la chance d'être en vie et en santé...
Il faut naturellement éviter de se prendre imaginativement en pitié devant les impondérables de la vie et tâcher d'accepter l'inchangeable...
Je répondrai à Alhoun que le danger pour les êtres humains doués d'une grande énergie vitale est de vouloir changer le monde en une génération, et cela est compréhensible et dans une certaine mesure révélateur d'une âme belle et forte...
Cependant l'évolution positive et durable au niveau des sociétés humaines ne peut se faire qu'au travers de multiples générations, de multiples souffrances et de multiples prises de conscience, et le meilleur chemin, à mon avis, est de chercher à montrer un exemple par une vie bien réussie et bien remplie...
Cet exemple peut servir de modèle à d'autres plus jeunes qui pourront faire de lui un acquis et qui permettra d'aller encore plus loin encore...
Sachons modérer notre colère quand nous voyons autour de nous des choses que nous voudrions voir tourner autrement... malgré l'horreur de certaines situations extrêmes...
Tournons-nous vers nos enfants qui sont le sel de la vie, la seule manière pour nous de prolonger notre existence et à qui nous avons le devoir de donner tout, absolument tout, et de transmettre notre expérience mais certainement pas l'image de quelqu'un qui échoue devant l'essentiel...