Cookie Consent byPrivacyPolicies.comProchaine balade - Eugenol

Prochaine balade

ameli

06/10/2010 à 00h42

En avant-première de ce que vous lirez dans Auto-Hebdo, voici mes commentaires.

Sur le rallye, et l'organisation :
Un énorme événement, une affluence comme on n'en a pas vu depuis des années à ce niveau. Une seule spéciale annulée, c'est finalement pas beaucoup compte-tenu de cette difficulté. La foule a été très raisonnable, et bien maintenue. Dès que quelqu'un s'aventurait trop près de la route, il était hué par les autres ! Chaque spectateur était conscient du risque d'annulation.
Mais les spéciales de Bitche ont été une erreur : les militaires n'ont ouvert qu'une partie infime du camp, et la foule s'est concentrée en un endroit. Donc, les bouchons étaient inévitables. La course aurait pu avoir lieu... mais les autos n'auraient jamais pu atteindre la dernière spéciale télévisée dans les délais impartis ! J'ai mis 2 heures pour sortir du parking...
L'année prochaine, il faudra rester dans les Vosges centrales, et pourquoi pas dans la superbe spéciale de Corcieux.


ameli

06/10/2010 à 00h45

Les pilotes.
Seb était impérial. Il a fait comme il a voulu, et enfoncé la concurrence là où il l'avait décidé. Son pilotage est précis, il freine tard, glisse peu. Il n'est pas spectaculaire, et plutôt calculateur, pas du genre à prendre à un risque non nécessaire.
Sordo n'a pas de chance. Il est extraordinaire sur asphalte, plus vif, plus nerveux que Loeb, plus violent avec sa machine, plus en glisse aussi. Son handicap, c'est qu'il doit lutter contre quelqu'un qui est intouchable sur asphalte.
J'adore Sohlberg. Avec lui, c'est le spectacle, tous les virages sont en dérive. Un vrai plaisir pour le spectateur.
Latvala a fait de gros progrès sur asphalte. Il peut désormais regarder la route par le pare-brise, et non plus par la vitre latérale comme il y a deux ans. Il s'est assagi, est plus précis, moins en dérive, mais il lui manque encore un poil de vitesse pour lutter avec les meilleurs.
Hirvonen a fait du tourisme. Largué, carrément lent. Souriant aux points stop, affable, pas déprimé comme je l'ai lu ou entendu, mais absolument pas concerné. A mon avis, il a du se prendre une soufflante à l'arrivée.
Seb Ogier manque d'humilité. Il est excellent, mais trop pressé. Il sera champion du monde mais veut se mesurer avec Loeb dès maintenant. Il ne comblera pas la marge qui le sépare du patron en se comportant comme un gamin ambitieux, il est dans le stress et ça se voit au pilotage. Dans une interview, il a dit qu'il ne respecterait pas les consignes d'usine s'il en recevait ! Il n'a toujours pas compris que le rallye est un sport d'équipe, et c'est grave à ce niveau. Fréquelin, qui a toujours du pouvoir, va se charger de le remettre en place.
Résultat, à force de vouloir rattraper Loeb le boss, il a commis des boulettes : il surpilote. Dans la première du samedi, une courte, il se prend ½ seconde au km et fulmine, accusant la route d'être ininteressante. Dans la 3è, il fouette les chevaux, vexé, tient tête à Loeb jusqu'au ¾ de la spéciale, puis sort contre un arbre, et a la chance de ne rien casser. Dans la 6è, rebelote, mais ce coup-ci, il casse la chapelle d'amortisseur. En tentant de réparer à coups de marteau, il se blesse... Trop de stress...
Raikonnen devrait retourner en F1. Rapide sur le sec, il ne comprend pas le système du pilotage avec notes, surtout quand les conditions sont extrèmes comme celles du samedi. Il est très brouillon, très nerveux, au point qu'on sait d'avance qu'il finira pas sortir.
Un mot sur deux grands espoirs, qui finiront par percer. Sandell, un Suédois qui fait des miracles avec sa Skoda ; il la ramène toujours un peu chiffonnée, mais toujours au milieu d'autos qui font 50CV à 80CV de plus.
Et j'avoue mon admiration à un tout jeune Hollandais, Weijs, sur une petite C2, qui me rappelle beaucoup Loeb à ses débuts. A chaque fois qu'on le voit passer, on se dit qu'il a eu de la chance de sortir du virage. Mais maintenant, je l'ai vu passer des dizaines de fois, et il est toujours là, donc, c'est du talent. Il n'a fini que 2è de son groupe à cause d'une crevaison, pas de pot, il méritait mieux.



ameli

06/10/2010 à 01h33

Les autos.

Sur asphalte, les C4 sont au-dessus des Ford, c'est indiscutable. Le moteur est plus pointu, plus en charge, plus nerveux. La boite 6 est forcément plus courte, et les vitesses montent. Mais il faut doser à l'accélération, car elle peut vite survirer.
La Ford, avec sa boite 5, et son couple énorme, était plus à l'aise sur la boue, et ça s'est vu au chrono. C'est finalement logique.
Mais l'auto ne fait pas tout. L'importance du pilote est majeure, et les Finlandais ne sont pas à l'aise ni dans les trajectoires, ni dans les freinages. Ils paraissaient hésitants. Est-ce la spécificité de la surface, ou plus simplement une prise de notes inadaptée ?
Dans le championnat des marques, c'est la victoire de Citroen, mais c'est à ses pilotes qu'elle doit sa victoire.


ameli

06/10/2010 à 01h41

La course : un rallye vraiment très difficile, avec parfois des conditions de route dantesques.

Vendredi, beau temps relatif, mais il a plu pendant 2 jours, et les cordes sont boueuses, les sous-bois humides. Tout le monde est en slick.
Seb enfume tout le monde dès la première, une courte. Personne ne l'attendait sur celle-ci, mais comme elle est courte, il n'y a qu'un point de chrono intermédiaire, et il est trop tard pour réagir, 4 secondes en 10 km.
Puis, il gagne les suivantes, avec un écart faible, ce qui était prévu.
Pour le deuxième tour, 160 voitures sont passées, qui ont ramené la boue des cordes sur la route, et chaque virage est une épreuve. Seb assure. Dans le bas du Ballon, comme je l'avais prévu, c'est la baston : les derniers 8 km ne sont qu'un champ de boue et il faut rouler dans cette forêt sombre au ralenti.
Sordo était en avance à mon chrono avant de rentrer sur cette route forestière humide, et se fait reprendre par Latvala, le scénario était écrit. Pendant ce temps, Seb avait fait le trou, et assuré dans dans la forêt.

Samedi matin, il pleut sans discontinuer. Pneus mixtes pour tout le monde. Dans la longue d'Ormont, Seb fait exploser le chrono : 18s d'avance sur le 2è, un gouffre ! J'y étais, pas un geste ou une glissade de trop, la classe sans prise de risque. Les autres étaient à la rue, se battant en appels et contre-appels ou en ruades du train arrière, la différence était visible. A moins d'une sortie, et le bonhomme n'en a pas l'habitude, à midi, la course et le titre mondial étaient joués.
Pour le deuxième tour, il fait beau ! Mais la boue a fait son oeuvre. La longue est recouverte de boue sur toute sa longueur, on ne voit plus 1 cm d'asphalte. La preuve ? Le matin, sous la pluie, les meilleurs ont mis 2 minutes de moins que l'après-midi sous le soleil ! A chaque épingle, les autos étaient arrêtées et patinaient, surtout les tractions. A chaque freinage, c'est le tout droit... car bien sur, tout le monde était en slicks ! A ce jeu, les meilleurs se neutralisent, de crainte de s'embourber définitivement.

Dimanche, la course est finie. Ce sont les spéciales-spectacle. Mais Sohlberg manque de très peu de sortir pour le compte, il a eu chaud. Il a bien mérité son podium.


1 p3qrc4 - Eugenol
Bjc.

06/10/2010 à 14h33

celui qui vit sans folie(s), n'est pas aussi sage qu'on le croit

:-D


ameli

06/11/2014 à 02h43

mark écrivait:
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> Je ne m'apitoierais encore moins sur le sort d'un spectateur trop près du bord,
> en sortie de virage ou en contre-bas de la route au moment de la sortie de piste
> d'une spéciale.

4 ans de retard, mark ! mais faut raconter ce que j'ai vu... et provoqué.

Au départ d'une spéciale, le premier gauche est à fond, mais très serré-risqué, mais pas de raison de ralentir, car ça monte encore 150m avant une difficile épingle droite dans laquelle on freine très tard. Dans le gauche, je vois au dernier moment une fille à la corde. Si je ne prends pas la corde, si je ne la coupe pas, je me prends l'arbre en face, et à fond i Je prends donc la corde, et frôle la fille avec mon rétro... Il faut être con pour se mettre en plein dans la trajectoire !

Dans une spéciale longue, sous une pluie d'enfer, mon départ a été retardé, parce qu'un coureur précédent est sorti, et sa voiture gène et doit être dégagée. Je pars donc avec 10 minutes de retard sur le concurrent précédent. Pour les spectateurs, il y a un vide, une course terminée ou annulée ?
Près de la fin de spéciale, une descente à haute vitesse en grandes courbes, sur une route trempée et des glissades à chaque mouvement brusque et chaque gros freinage. C'est la trouille, les freins appuyés sont impossibles. Je vois à 200m des spectateurs marchent sur la route en me tournant le dos, ils n'entendent pas mon moteur, ça descend ! Pour moi, impossible de freiner, car j'irais à fond dans le ravin. Je klaxonne comme un fou, ils dégagent en courant, et je passe au milieu sans toucher personne !


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