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Mon pharmacien .....
05/03/2012 à 13h21
Bah quoi, c'est bien la dispensation, ça donne un côté religieux à la médecine.
Alors que dispense, ça fait plus fainéasse dispensé d'EPS en quatrième, c'est moins classe ;)
06/03/2012 à 01h45
Un pharmacien n'est pas habilité à discuter un diagnostic, et je ne le suis pas... Pourtant un diagnostic est-il infaillible? Un diagnostic infaillible implique-t-il une seule solution de soins?
Un dentiste a plus de connaissance que moi sur la technique à employer pour exercer son art. Ceci ne fait aucun doute. A-t-il plus de connaissances que moi pour exercer mon art?
Si je viens à lui suggérer que sa prescription ne me comble pas totalement, doit-il en déduire que je suis incompétent? Doit-il également en déduire que je cherche à le décrédibiliser? Je pense qu'à sa place, s'il m'expliquait qu'en lieu et place de mon conseil, une intervention chirurgicale ou autre était nécessaire je me rangerai à son avis. Au moins aurions nous pu discuter.
Première réponse à la question, un prescripteur a, a priori, toujours raison, car il agit dans l'intérêt du patient. Je ne me permets donc pas de discuter les prescriptions qui vont dans un sens évident de bénéfice. Pour tout avouer, je n'aurais même pas discuté l'aphte avec Solupred, quand bien même c'est taper avec un marteau piqueur sur une plaquette de beurre quand il n'y a aucune douleur. L'abstention thérapeutique étant dans ce cas précis la première option étant donné qu'en une semaine en général le problème est passé.
Deuxième réponse: j'ai découvert que la colchicine était très utilisée dans certaines régions du monde dans le cas mentionné... Je suis pragmatique, cette substance est peu chère et certainement accesible dans ces régions à moindre coût. Si nous parlons d'efficacité, à l'heure actuelle, rien ne réduit la durée de l'aphtose hors l'amlexlanox. La meilleure balance bénéfice risque est encore attribuable à la chlorhexidine, dans les cas courants.
Je vous renvoie à une synthèse de Prescrire revue indépendante de l'industrie pharmaceutique sur le sujet. (ou pharmadental comme vous semblez l'appeler)
http://www.prescrire.org/Fr/3/31/46308/0/2010/ArchiveNewsDetails.aspx?page=4
Rassurez vous l'immense majorité des pharmaciens, des médecins, et des infirmières pensent que les dentistes sont des gens très compétents.
J'ai suivi un peu par hasard le fil de cette conversation, et il est vrai que la question posée à l'origine m'a réllement interpellée. Si d'autres personnes en sont au stade du bilan des compétences, cela m'intéresse beaucoup moins.
J'aime beaucoup l'échange interdisciplinaire et apporter mes compétences. Je ne reviendrai donc plus pour Paul et Mickey sur des forums, qui, d'autre part me semblent être des mines d'informations indispensables,mais vérolés par certains groupes de discussions.
J'y reste inscrit avec plaisir si vous souhaitez solliciter des avis extérieurs à votre noble profession.
Avec toute ma cordialité,
le même pharmacien d'officine.
06/03/2012 à 13h12
Tu réponds sans répondre, ton propos est flou.
D'un côté tu dis que le prescripteur a toujours raison, et de l'autre que toi tu aurais donné un autre traitement... on n'y comprend rien.
Je ne conteste pas que dans un certain nombre de cas (les maladies qui te touchent personnellement ou un article bien foutu dans une des revues du Pharmacien), tu connaisses bien mieux que le médecin le traitement à donner. D'autant plus que les médecins sont bien souvent largués pour tout ce qui dépasse le quotidien.
Mais maîtriser les médicaments, ce n'est pas maîtriser la thérapeutique, ce n'est en connaître qu'une partie, si bien documentée qu'elle soit.
J'attendais un peu plus de clarté, même s'il est vrai que nos compétences croisées appliquées avec rigueur ne peuvent que se chevaucher et, dans le pire des cas, se contredire.
Je pense personnellement qu'en cas de conflit sur une thérapeutique entre prescripteur et pharmacien, c'est le pharmacien qui doit mettre le poing dans la poche, même s'il a raison.
Cordialement tout pareil.
07/03/2012 à 02h54
Aron écrivait:
--------------
> Tu réponds sans répondre, ton propos est flou.
>
> D'un côté tu dis que le prescripteur a toujours raison, et de l'autre que toi tu
> aurais donné un autre traitement... on n'y comprend rien.
>
> Je ne conteste pas que dans un certain nombre de cas (les maladies qui te
> touchent personnellement ou un article bien foutu dans une des revues du
> Pharmacien), tu connaisses bien mieux que le médecin le traitement à donner.
> D'autant plus que les médecins sont bien souvent largués pour tout ce qui
> dépasse le quotidien.
>
> Mais maîtriser les médicaments, ce n'est pas maîtriser la thérapeutique, ce
> n'est en connaître qu'une partie, si bien documentée qu'elle soit.
>
> J'attendais un peu plus de clarté, même s'il est vrai que nos compétences
> croisées appliquées avec rigueur ne peuvent que se chevaucher et, dans le pire
> des cas, se contredire.
> Je pense personnellement qu'en cas de conflit sur une thérapeutique entre
> prescripteur et pharmacien, c'est le pharmacien qui doit mettre le poing dans la
> poche, même s'il a raison.
>
> Cordialement tout pareil.
Aron, il faut décortiquer la mise en place d'une thérapeutique médicamenteuse en 3 étapes :
1) Diagnostic de la pathologie.
2) Détermination du traitement médicamenteux pour traiter la pathologie diagnostiquée.
3) Délivrance d'un médicament (ou une préparation) de qualité, stable chimiquement, conservé dans des conditions adaptées, et avec les conseils associés pour la bonne observance du traitement.
Pour les points 1 et 3, je pense qu'il n'y a pas de malentendus : le diagnostic est uniquement de la compétence des médecins (et des dentistes) et le pharmacien n'a pas le moindre avis à émettre là dessus. La délivrance de qualité est de la stricte compétence des pharmaciens. Là dessus, pas de problèmes.
Là ou ça se corse, c'est le point 2. Certains prescripteurs pense que vis à vis d'une pathologie donnée, le pharmacien n'est pas capable de déterminer un traitement : c'est faux, le pharmacien étudie les pathologies, et ça représente même une discipline de notre art : la pharmacie clinique. Après diagnostic, le médecin propose un traitement avec ces connaissances médicales, et le pharmacien propose un traitement avec ses connaissances pharmaceutiques. La confrontation des 2 propositions donne un traitement optimal pour le patient.
Certains CHU ont imposé le double accord médecin/pharmacien pour débuter une thérapie. Cette pratique a été jugée récemment par l'IGAS : cette institution en a conclu que cette pratique permettait non seulement d'améliorer la qualité des soins, mais qu'elle permettait également de faire des économies à la sécu. Après avoir lu ce rapport disponible sur internet, tu comprendras donc que les pharmaciens ont fait leurs preuves pour donner un avis sur les traitements qu'ils vont dispenser à leurs patients. Le pharmacien d'officine pourra pleinement remplir son rôle de clinicien lorsqu'il aura accès directement depuis l'officine au dossier complet du patient par l'intermédiaire du DMP (dossier médical personnel).
La dispensation est un acte pharmaceutique qui comprend :
- l'analyse pharmaceutique de l'ordonnance (sauf si médicament non listé)
- la validation ou l'invalidation de l'ordonnance
- la délivrance (ou non) du médicament
- les conseils associés à la délivrance
07/03/2012 à 10h37
Je ne savais pas. Merci pour ces infos, je vais revoir mon jugement.
Mais en cas de désaccord sur le point 2, ça se règle comment?
07/03/2012 à 12h00
pharmacien75 écrivait:
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> Certains CHU ont imposé le double accord médecin/pharmacien pour débuter une
> thérapie. Cette pratique a été jugée récemment par l'IGAS :
Etude confirmée recemment par une analyse des pratiques effectives (hopital militaire de Brest).
Mais cette analyse a aussi montré que certains commentaires des pharmaciens ont été mal interprétés par les patients, d'où des erreurs dans la posologie effective !
Faut vraiment être archi-clair !
Pharmacien est une profession médicale, au sens du code de la santé publique.
Comme dentiste, d'ailleurs.
Curieux comme on l'oublie en ce moment, sur le nonol...