Cookie Consent byPrivacyPolicies.com4 enfants:10000 euros d'impots en plus... - Eugenol

4 enfants:10000 euros d'impots en plus...

Gbazylo1 fvg1vg - Eugenol
Aron

18/01/2012 à 15h08

La crise de 2008 est une crise de l’absence de responsabilité autant que de la dérégulation à outrance:

Je suis une banque. Je prête de l'argent à des acquéreurs (parfois insolvables) de logements. Mais je m'en fous car ce n'est ni mon argent (je l'emprunte sur les marchés) ni moi qui paie en cas de problème (je me fais assurer par une compagnie cotée en bourse, notée AAA par les agences de notation, c'est dire si c'est du costaud).

Ça s'appelle une bulle: l'argent investi prend de la valeur parce que tout le peuple veut de ces emprunts "faciles", et parce que tous les financiers veulent vite croquer de ce gâteau qui gonfle tout seul.
Le prix se fixe donc "tout seul", selon la bonne règle de ton marché parfait, celui de Adam Smith, avec probablement une main invisible pour tout résoudre.

Seulement, patatras, il s'avère que de nombreux emprunteurs (insolvables, je l'avais dit) ne peuvent rembourser, que les prêteurs se retrouvent à faire jouer une assurance pour rembourser les marchés, mais que soudainement, l'assurance principale américaine se casse aussi la figure, bien que notée triple A. Plus personne ne peut rembourser, tous les édifices bancaires qui ont pris part au jeu revendent en catastrophe leurs passifs. Pour certains, c'est trop tard, des banques d'affaires font faillite.

Les banques encore vivantes récupèrent leurs biens, des maisons souvent pas ou mal finies, et les familles finissent dehors.

Quels sont les responsables?

Ceux qui font croire aux pauvres que les crédits c'est magique, ceux qui pensent que les banques font bien de prêter de l'argent qui ne leur appartient pas en fonds propres, assurés qu'ils sont par des assurances qui ne peuvent pas payer les montants qu'ils assurent, et qui prennent des assurances d'assurances qui ne peuvent pas payer non plus, mais heureusement ceux ci sont notés AAA par S&P, Fitch, Moodys et consorts, on est sauvés.

Seulement quand tout ça se casse joyeusement la figure, toute cette chaîne de joyeux lurons (les copains de wakrap) nous disent "on savait pas, on est désolés, c'est pas notre faute, voyez plutôt avec notre cousin". Les agences de notation nous disent "oh ben nous vous savez on donne notre avis, on peut se tromper vous n'êtes pas forcés de nous croire". Voir à ce sujet l'excellent "Inside Job", qui révèle dans toute sa splendeur la nullité crasse, le ridicule de tout ces partisans de la dérégulation à outrance.

Le point commun de tous ces gens là c'est que dès l'année d'après, non seulement ils ne payent pas les dégâts, mais ils se resservent des bonus colossaux dès que les banques ont été renflouées par les Etats.


king_zoulou

18/01/2012 à 15h48

Je te corrige sur trois points:
-ce ne sont pas vraiment les copains de wakrap, bien au contraire
-dans les faits, oui, les prix se régulent d'eux-mêmes sur le long terme puisque la bulle finit toujours par exploser
-ça fait belle lurette qu'Adam Smith n'est plus à la base de l'idéologie libérale


Gbazylo1 fvg1vg - Eugenol
Aron

18/01/2012 à 16h46

Adam! Pourquoi ai-je mélangé Adam Smith et le coturne gay de DSK en prison? Faut-il y voir le symbole de l'enculage et des finances enfin réunis?
(j'ai édité le premier message)

Je te confirme que ADAM Smith n'est plus à la page, c'est pourtant ce que semble croire wakrap: laissons les marchés s'autoréguler et ce genre de choses, c'est du Smith.

Bon si tu me dis que wakrap n'est pas comme ça, en vrai, je te crois.


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wakrap

18/01/2012 à 17h35

Aron,

Tu mélanges beaucoup de concepts avec beaucoup de bonne foi.

Ca devient trop long de répondre à tout.

Je retiens deux points:

Tout d'abord : à un moment tu dis que mon système n'est pas parfait.

Mais c'est justement la prétention du système libéral que d'assumer le fait de n'être pas parfait et c'est justement pour cette raison qu'il prétend qu'il faut au contraire le laisser vivre pour que ses erreurs soient le plus vite possible corrigée par la concurrence et les faillites.
Le libéralisme a seulement la prétention d'être le système qui en plus de respecter les droits humains est justement celui qui corrige le plus vite les erreurs humaines, avant leur accumulation.

C'est exactement l'inverse du socialisme qui se veut scientifique et parfait car il prétend réguler.
Quand tu prétends réguler tu prétends justement faire mieux, et c'est là l'erreur.

Et j'en viens au deuxième point qui est ton message assez long sur la crise que tu conclues par : "Qui sont les responsables"
Justement les responsables sont les Etats et les capitalistes qui vont avec (c'est du bon gros socialisme bien lourd, et il n'y a pas la moindre parcelle de libéralisme dedans): un bon dossier est ici
http://www.objectifliberte.fr/2008/08/subprimes.html

Prend le temps de lire cet article et d'autres éventuellement.

Ah et j'oubliais, concernant la Suède, justement non, les mouvements ne sont pas partis ailleurs, ils ont été détruits, et la fonction libérale d'information par le prix libre a disparu et a participé à la faillite de la Suède, car sans bonne information on prend de mauvaises décisions. Tout ceci a 'imposé" les réformes de la décennie suivante.
La Suède est toujours un pays très fortement socialiste au sens redistributeur, mais ils ont compris que rien ne valait une fixation libre des prix, ils ont donc privatisé les services publics, tout en maintenant ces services.


Gbazylo1 fvg1vg - Eugenol
Aron

18/01/2012 à 18h21

Intéressant, cet article.

ON n'est pas si éloignés, en fait.

Maintenant, tu peux me montrer 10 situations ou l'Etat et ses représentants se trompent en prenant des décisions plus ou moins électoralistes et plus ou moins inspirées, dans ces 10 situations il y aura toujours des dirigeants de banques, de compagnies d'assurance qui sauteront sur les occasions pour se faire un max de blé. Je crois qu'il faut aussi les fustiger, eux.

Tu en déduiras certainement, toi, que la seule solution c'est la dissolution des Etats et de leurs décisions.
J'en déduis aussi que ces dirigeants du public/du privé sont des sacrés rapaces. Serais-je différent? SI j'étais responsabilisé, certainement. Sinon...

Partant, j'en déduis que je ne suis CERTAINEMENT pas prêt à leur laisser les clés d'un marché complétement dérégulé.
C'est comme dans la vie: il y aurait des plumeurs et des plumés.

De la même manière que je crois foncièrement que l'Etat (et ses lois) est nécessaire pour niveler les injustices "naturelles" (sans quoi JCVD et Chuck Norris gouverneraient), je crois qu'il devrait aussi surveiller les agissements des financiers.

Bon, cela dit, la nullité des décisions prises par nos dirigeants jusqu'ici est avérée.

En fait, la solution, c'est d'être la Chine: un marché bien fermé et des individus à qui on ne promet pas la Lune.


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wakrap

18/01/2012 à 18h47

Evidemment que quand on est de bonne foi on n'est jamais vraiment éloigné.

"Partant, j'en déduis que je ne suis CERTAINEMENT pas prêt à leur laisser les clés d'un marché complétement dérégulé.
C'est comme dans la vie: il y aurait des plumeurs et des plumés."

Un marché dérégulé ressemblerait à ceci :

Pas de monnaie légale mais des monnaies en concurrence. (FIAT , non FIAT, or, autres métaux...)

Pas de banque centrale

Réserves des banques de l'ordre de 100% de ses engagements (ce qui était le cas avant le XXieme siècle et le monopole des banques centrales.)


Un version soft, régulée par les monétaristes dit qu'une banque ne doit pas dépasser en bilan 10% du PIB du pays de la banque centrale à laquelle elle rattachée. C'est en gros le cas aux USA, malgré tous les travers de corruptions et collusions existantes.

En Europe, nos gosbank dépassent parfois les 100% du PIB comme la BNP.

Tu ne peux avoir de fonctionnement normal avec un tel volume. Les Etats eux-même tremblent face aux montres qu'ils ont créés.
Et elles ont pris ce volume pour financer les déficits monstrueux des Etats , dans nos social-démocraties dont l'action principale a été de détruire le capital individuel par une fiscalité délirante.
Quand les individus n'ont plus de capital, ce sont les institutions qui restent. Je pense que l'Europe est foutue et ne se relèvera pas de son socialisme mortifère.


king_zoulou

18/01/2012 à 18h58

D'ailleurs, c'est assez drôle de voir comment les USA (pays soit-disant libéral) ont traité les créateurs de bitcoin: des "dangereux terroriste", qui ont pondu "la pire invention depuis internet" ;)

PS: le système des réserves fractionnaires est une bonne chose, il permet la croissance. Mais il faut déterminer un taux de réserve crédible, fixe et imposé par une loi non-figée parce que basée sur des calculs ayant un seul objectif: la non-explosion du système. Calcul impossible à faire of course.


Gbazylo1 fvg1vg - Eugenol
Aron

19/01/2012 à 09h26

L'affaire Bitcoin est d'ailleurs le sujet du dernier épisode de "the Good Wife", excellente série que je ne saurais trop vous recommander si vous ne la connaissez pas.