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philo
23/09/2006 à 08h09
Et on va avoir des milliers de citations piquées , copiées collées du net, bof, sade, bof.
Au moins, avant cette géniale idée, ton fil était une boite de trésors originaux et personnels.
25/11/2006 à 23h29
Ca fait un moment qu'on me l'avait demandé, celle-là...Je n'avais pas oublié !
Certitudes, convictions, et doute.
De Cro-Magnon au Parisien du XXIème siècle, quand les prairies assumaient leur destin sous les dents des gazelles, et les gazelles le leur sous les dents des lions, à quoi donc les hommes employaient-ils leur esprit ? ... à assumer leur destin sous les flèches de leurs semblables, oui, mais aussi, car ils pensaient, à se composer des visages, ou des masques.
Dans leur angoisse de savoir qu'ils étaient mortels, et d'être les seuls à le savoir, ils cherchaient à mettre un beau masque sur la mort, pour la supprimer, ou au moins, la justifier.
Ces visages sont de deux familles, mystique, ou rationaliste. L'esprit contre la matière, quel beau duel !
Dans ce combat, l'esprit, prétentieux, parie pour lui-même, sur de vaincre.
Le sourire de Bouddha et celui d'Appolon se fondent en un seul : celui de l'homme qui a vaincu les terreurs surnaturelles et les oppressions naturelles, le sourire de l'homme satisfait.
C'est la béatitude par la certitude. Le miracle du paganisme a réconcilié l'homme et le monde, sacrés païens !
Quoi, mais c'est inadmissible, un scandale auquel il faut trouver remède. Une certitude doit être organisée, codifiée, soumise et hiérarchisée. Elle doit être un lien, doit relier(du latin "religare") les hommes en communauté. L'état doit être plus puissant que les puissants, les bourgeois doivent être aventureux, et les pauvres doivent être stoïques, vertueux et rester pauvres.
Le yin et le yang s'organisèrent dans le tao, et vint l'utopie, la société établie et bien ordonnée, l'ordre après le chaos.
Nous sommes passés de la certitude privée à la certitude communautaire, publique. née dans une clinique, la certitude va mourir dans un hopital.
la certitude ? Non, les ! Ces certitudes, qui n'ont guère de raisons d'être plusieurs, devraient trinquer à la soif de survivre qu'elles ont insufflée à l'homme, mais leurs verres s'entrechoquent, et elle finissent par s'épouser en noces sanglantes.
Tel le babancier du métronome, aussi obstiné que lui, l'ordre retourne au chaos.
L'utopie spiritualiste fait faillite. la certitude trace son chemin parmi des voies où l'abscons le dispute à l'obscur.
Allumons les lumières.
Qu'est devenu le matérialiste, celui qui recouvre son masque de terre et refuse l'éther ? Ce paysan aurait-il du bon sens ?
Ce sceptique n'est pas spirituel, c'est un analyste. Paranoïaque, il doute toujours, même de ses sens. Inlassablement, il démonte les rouages, recherche les causes pour trouver les effets. Les seules certitudes qu'il reconnaït sont les lois naturelles et elles ne fourmillent pas. Sa transcendance, sa certitude, c'est le peu de confiance qu'il accorde à ses neurones, mais ils sont à lui, et il se sent libre.
Alors que tous les mystères qui l'entourent devraient le pousser à l'humilité, il ne peut s'empêcher d'être ccondescendant envers le spiritualiste drapé dans son manteau de certitudes. Serait-il jaloux, car lui n'a que sa liquette sur le dos ?
Le doute est son moteur, et c'est un diesel. A force de doutes et d'échecs, il bâtit des théories. Quand la théorie semble se confirmer, elle devient conviction; Quand la conviction est confirmée, elle devient loi, et c'est incontournable. Tout gravite autour. C'est épuisant, mais c'est la rançon de la liberté.
Le mystique s'est construit une chimère pour affronter la mort, le rationaliste s'en fout. Il ne croit ni à la récompense ni à la punition post-mortem. Le mystique redoute le Jugement, pas lui, donc, autant chercher le plaisir maintenant.
Le rationaliste sait que sans la mort, la vie n'existe pas, alors, en l'attendant, il remplit sa vie. Sa seule crainte est de partir avant d'avoir fini son travail et mis les siens à l'abri, car comme le mystique, et pourquoi pas, c'est un sentimental.
On dit parfois qu'ils ont foi en l'homme... Absurdité, incohérence ! Ce n'est qu'une conviction fondée sur une analyse, pas une certitude. On sait (le livre le prouve), que le monde s'est construit en 6 jours. On oublie trop que Cro-Magnon n'est né qu'à la fin des 6 jours, il y a 2 secondes à peine. Il n'a pas glandé en 2 secondes, l'homme. Ce n'est pas une certitude non plus, car dans une seconde, il fera peut-être péter la planète...
28/11/2006 à 07h13
"... il doute toujours, même de ses sens. Inlassablement, il démonte les rouages, recherche les causes pour trouver les effets. ... Sa transcendance, sa certitude, c'est le peu de confiance qu'il accorde à ses neurones, mais ils sont à lui, et il se sent libre. ...
Le doute est son moteur, et c'est un diesel. A force de doutes et d'échecs, il bâtit des théories. Quand la théorie semble se confirmer, elle devient conviction; Quand la conviction est confirmée, elle devient loi, et c'est incontournable."
Du doute, de l'incertitude qui est un, si pas le moteur de toute évolution (la bactérie doute et cherche une meilleure stratégie, non?) on devrait passer à l'élaboration d'une conviction, d'une loi incontournable, renonçant ainsi au moteur? C'est dommage.
La seule certitude est l'incertitude et les lois philosophiques sont des obstacles au progrès, elles sont antinomiques de la vie qui n'est que progrès dans l'adaptation aux contraintes externes.
Se servir du doute pour établir une loi, c'est se mordre violemment la queue. Mais c'est une distraction pascalienne comme une autre.
Mort aux lois.
28/11/2006 à 07h59
Sade Ecrivait:
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> voilà, c'est fait, je me suis effacée, puis, je
> n'enchainerai pas, hein, microbe .. pas sur ce fil
> !
>
viens chez moi Sade, tu es la bienvenue.
"La critique est aisée, l'art est difficile."
Combien de critiques descendent en fléche un livre, un film, une chanson ?
Sont ils seulement capables de produire le millième de ce qu'ils critiquent ?
Parce qu'ils disent ce qu'ils pensent, ils sont persuadés avoir raison.
Ne pas être d'accord est une chose, ne pas écouter et descendre systématiquement en fléche en est une autre.
28/11/2006 à 13h58
chez elle c'est là ou on s'efface, ou on s'oublie soi meme pour ecouter l'autre, ou on se retient de dire et s'applique a ecouter, ou la retenue ne cesse que pour l'ecoute, et ou remercie simplement celui qui a parlé, sans rien ajouter, et enfin, ou jamais on ne repond a l'insulte
c'est difficile, peu y arrivent aussi bien, et je suis sur, microbe qu'en fait tu y es sensible, peut etre trop du reste,alors, inconsciemment ça t'agace
28/11/2006 à 14h30
ce qui m'agace c'est les gens qui parlent pour ne rien dire.
je ne viens presque jamais sur ce forum de toute façon je me fais zapper pour oser dire certaines choses.
c'est très présomptueux de se permettre pareille réponse sur un forum dentaire, quand on n'est ni CD,ni AD, ni Prothé.
On a le droit tout de meme, de ne pas adhérer à toutes les conneries.
28/11/2006 à 14h32
mais oui te fache pas, d'ailleurs tu parles et on t'ecoute tu vois bien, le zapping tout le monde y passe t'angoisse pas
28/11/2006 à 14h42
athos Ecrivait:
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> chez elle c'est là ou on s'efface, ou on s'oublie
> soi meme pour ecouter l'autre, ou on se retient de
> dire et s'applique a ecouter, ou la retenue ne
> cesse que pour l'ecoute, et ou remercie simplement
> celui qui a parlé, sans rien ajouter, et enfin, ou
> jamais on ne repond à l'insulte
si c'est comme ça chez moi, c'est grâce à vous.
Alors, on dit "chez nous" .
21/12/2006 à 00h34
L’autorité
L’autorité protège.
Les hiérarchies existent dans tout le règne animal, aussi bien chez les chimpanzés que chez les fourmis. Les dominants ne sont pas nécessairement des mâles musclés, et cette domination s’exerce sans autre conflit que quelques coups de griffes peu appuyés ou quelques grognements.
L’autorité est naturelle, elle ne se discute pas. Pendant que les lionnes chassent la gazelle, le lion chasse les mouches et attend, se fatiguer n'est pas son rôle.
Le rôle de celui qui détient ce pouvoir est lié d’abord à la protection du groupe, c’est le prédateur de l’ennemi potentiel.
Mais parfois, trop souvent, le prédateur s’emballe, et il devient prédateur de son propre groupe, de sa propre famille, et en détruisant son groupe, il se nuit à lui-même.
L’autorité est responsable.
Etymologiquement, dans "autorité", il y a "auteur". L’auteur est le signataire de son uvre, le garant. L’autorité est donc une garantie, une garantie de pouvoir aider et subvenir aux besoins de ceux qu’il a accepté de dominer. L’autorité est une énorme responsabilité.
L'auteur peut avoir son nègre, mais c'est lui qui est critiqué et qui touche le chèque.
L’autorité valorise.
L’auteur valorise le sujet dont il traite. Celui qui détient l’autorité a le pouvoir immense d’augmenter l’intelligence, la force, l’efficacité de celui sur laquelle il l’exerce. Celui qui est autoritaire valorise, celui qui terrorise n’est qu’un tyran, et ce tyran doit être destitué ou quitté.
L’autorité valorise aussi la liberté de celui qui la subit, car en augmentant son intelligence et son efficacité, il gagne en autonomie et en liberté d’action.
On nage en plein paradoxe. L’autorité a gagné lorsqu’elle se meurt, lorsque celui sur laquelle elle est exercée est devenu autonome.
21/12/2006 à 07h59
merci Améli de faire remonter ce post.
C'est toujours un bonheur de le lire et de le relire.
21/12/2006 à 11h10
ameli Ecrivait:
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> tiens je vais le coller chez les AD, celui-là !
!!!!!!!!!!!!
21/12/2006 à 11h13
Ca ne rate jamais ! Quand un péquin apprend mon taf par la bande, il me sort à tous les coups : « C’est marrant, t’as pas une tronche de dentiss ! »
Un zio, je vois pas ce qu’y a de marrant, et deux zios, je me demande bien comment je dois le prendre ( le propos, pas le péquin !)
« Et c’est quoi, d’abord, une tronche de dentiss ? » que j’ y demande. Et là, c’est recta, il me brosse un connard auto-satisfait, un trouduc bégueule et cupide essentiellement préoccupé par lui-même, sa prochaine béhème et les cours de la bourse. Et pourtant, je le jure, j’ai pas des masses de relations chez les trosko-mao-coco-FO-gauchos !
Suis ben content de pas avoir cette tronche-là, mais allons plus loin (c’est une image, les gars, restez là !)
Y a pas de fumée sans feu, comme y disent au crématorium. Faut être lucide, des cons, y en a aussi dans la corpo. Et j’en ai croisés pas mal depuis vingt berges !
Le classique frimeur qui confond doctorat d’état et certificat d’intelligence ; l’esbroufeur convaincu qu’en avoir plein les fouilles est la preuve d’un talent particulier ; l’infatué qui s’imagine être une lumière dans tous les domaines parce qu’il a retenu quelques vagues brides de notions parcellaires mal digérées d’une niche minuscule de la pauvre connaissance humaine ; le frustré vengeur qui, infoutu de tenir un cab privé et sans doute écrapouti chez lui sous le joug de sa virago, se replie à la fac pour avoir lui aussi des assujettis à tyranniser ; le péteux qui plastronne sur estrade avec la suffisance doctorale de celui qui consent, sous réserve qu’on le flatte suffisamment, à livrer aux ignares une parcelle de sa haute science ; le gogo en manque de pouvoirs paranormaux qui gobe le baratin fumeux de charlatans beaux-parleurs et se fantasme ensuite des dons de guérisseur holistique…
Bref, des mégalo-men, embullés dans le mirage de leur importance, qui exigent pour leur personne infiniment plus d’égards qu’ils n’en accordent aux gens « ordinaires » !
Vous me direz : c’est plutôt fendard de les voir ainsi exhiber partout cette absence de lucidité sur soi qui est la marque des imbéciles.
D’accord, mais le hic, c’est qu’on passe tous pour les rois dèc !
Alors message à la bleuzaille : la vie se charge de nous démontrer qu’on est tous le minable d’un autre. Les échecs nous ramènent à notre faiblesse, la maladie à notre fragilité, la mort à notre néantise.
Gardons toujours conscience que nous ne savons rien, que nous ne sommes rien, nous en serons grandis.
03/01/2007 à 02h41
Le sable et le roupillon
Avertissement : La lecture de ce petit texte peut se révéler fatigante.
Le mot travail vient du latin tripalium, instrument de torture à trois pieux. C’est pour ça qu’il y a des bourreaux de travail…. Des bourreaux, mais aussi des fous, car j’en connais qui travaillent comme des fous, et d’autres plus malins, qui paressent comme des sages.
Le travail se décline en temps plein, en temps partiel, mi-temps,.. à l’opposé, la paresse est indéfinie, c’est du temps libre, sans obstacle, sans durée.
Taylor n’était pas riche, et Stakhanov était un bourreau.
C’est pourquoi les congés payés sont la plus grande conquête du travail. Les vacances sont ces périodes de repos pendant lesquelles certains fous pensent au travail.
Le paresseux est conscient, il ne remet jamais son travail au lendemain, car il sait qu’il aura deux fois plus de besogne à accomplir. Il y a toujours du besogneux chez le travailleur, il y a souvent du talent chez le paresseux. Le sage ne fait rien, et il en sort quelque chose, l’agité fait quelque chose et il n’en sort rien.
Il faut de l’intelligence et de l’imagination pour pratiquer la vraie paresse. La paresse stimule l’intelligence, comme le prouvent les valises à roulettes ou la télécommande.
Les abeilles font le miel, l’ours attend, elles travaillent pour lui. Qui est le plus intelligent ?
La paresse vient et plus rien ne presse. Paresse, presse, l’a manque et tout se précipite.
Les marmottes, grandes paresseuses, hibernent, je les envie. Elles vivent lentement, mais pas au ralenti. Boulot, pas trop, dodo, plutôt.
Un canapé, la douceur de l’air, un peu d’obscurité, le calme, quelques rêves en réserve, et le reste n’existe plus.
Sous le dormeur, la plage. Le nez au ras du sable, je glande. Au dessus de mon corps assoupi, mon esprit vagabonde. Je me prélasse, je me délasse, je la délace, elle est salace et on s’enlace. Je fantasme comme le pape, et comme lui, je bulle.
Je prends les grasses matinées, je laisse les aubes faméliques aux agités. Ne pas prendre son temps, c’est le laisser filer.
L’eau du torrent se la coule douce, elle ne se force pas. Le vrai paresseux jouit de sa paresse, il n’en est pas victime.
Farniente : faire néant. Quel orgueil métaphysique ! Par le seul pouvoir de ma pensée, je passe dans l’état poétique du monde, c’est l’extase mystique par le vide.
Quand on parle de paresse, apparaissent les termes de sagesse, bonheur et sérénité. L’indolent n’est pas violent. Il profite de la douceur du temps suspendu entre deux frénésies. Le temps devrait paresser pendant ces moments de bonheur, et prendre son temps.
Ne rien faire, c’est laisser le monde entrer en soi et le connaître. On peut regarder l’avenir de son transat.
Bien savoir ne rien faire n’est pas à la portée de tous. Il faut se dépouiller de ses faux besoins pour parvenir à la paresse. Le dilettante se disperse, le paresseux fait un choix. C’est un acte volontaire, que ne pratique pas le fatigué de naissance qui n’est qu’un imposteur.
Les paresseux restent éveillés, ils ne connaissent pas l’ennui, sinon, ils travailleraient. Ils sont trop peu actifs pour être méchants, et les seuls corps à corps qu’ils connaissent sont ceux de l’amour.
Les fanatiques sont des agités, pas des paresseux. D’ailleurs, les sectes ont horreur de la paresse, car elle est le temps de la pensée, du bien-être et de l’intimité.
La paresse est la liberté ultime : celle de ne rien faire. Le droit au repos concerne le corps. Le droit à la paresse concerne l’esprit, l’esprit libre.
03/01/2007 à 03h02
j'adhère à cette liberté ultime mais je n'arrive pas à me classer tout à fait selon ta terminologie
C’est un acte volontaire, que ne pratique pas le fatigué de naissance qui n’est qu’un imposteur.
j'ai un doute
03/01/2007 à 03h19
PAL écrivait
Gardons toujours conscience que nous ne savons rien, que nous ne sommes rien, nous en serons grandis.
Oui on peut l'espérer,mais cette évaluation peut aussi amener la déprime
Il serait plus judicieux d'essayer de se positionner à sa juste valeur,sans se complaire à pavaner devant ceux qui nous surestiment,ou de béatifier ceux que l'on pourrait surestimer
Chaque individu a ses forces et ses faiblesses les meilleurs ne sont pas meilleurs toutes catégories,et à ta phrase,je prefererais,gardons conscience que nous sommes loin de tout savoir,même pas ce que nous sommes,à tenter de le savoir nous en serons grandis
ç'est moins démoralisant je trouve!
03/01/2007 à 14h36
annie Ecrivait:
> C’est un acte volontaire, que ne pratique pas le
> fatigué de naissance qui n’est qu’un imposteur.
>
> j'ai un doute
Enlève ton doute. Le fatigué de naissance est un malheureux, il subit le monde. Le paresseux est un jouisseur, il en profite.