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philo
13/01/2007 à 22h37
la menteuse a certainement apprécié le troisième coup....
ouuuuuuuuuupsssssss..je sors..
13/01/2007 à 22h57
Etude symbolique
Le symbolisme est à la mode. Des rumeurs disent qu’on s’en sert maintenant en dentaire ! Je n’ai pas l’intention de laisser agir seuls quelques symbolâtres aux raisonnements fumeux. Je peux en faire autant : la preuve.
Alcofrybas Nasier, alias François Rabelais, moine médecin, a commis quelques ouvrages dont on a n’a retenu souvent que l’esprit grivois, gras, paillard. Arouet, alias Voltaire, n’a d’ailleurs retenu que ça. Pourtant la préface signée de l’auteur est transparente : « l’habit ne fait pas le moine », « faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est déduit. Lors connaitrez que la drogue dedans contenue est bien d’autre valeur que ne promettait la boite (…) ains a plus haut sens interpréter ce que par adventure cuidez dit en gaîté de cur »
Rabelais est un auteur symboliste et le revendique. Donc, tentons l’interprétation de la naissance de Gargantua, je présume que vous connaissez, et je résume.
La conception ; et faisaient eux deux souvent la bête à deux dos joyeusement se frottant le lard.
La grossesse : et le porta jusques à l’onzième mois.
La ripaille : la scène de goinfrerie de tripes et la beuverie jusqu’à pisser partout « mais si ma couille pissait telle mine, la voudriez vous bien sucer ? »
L’accouchement : le fondement lui échappe, et l’enfant naît par l’oreille.
Passons à l’exégèse du texte saint, l’explication ésotérique. Elle est secrète. Soyez discret.
La conception :
La bête à deux dos, c’est la position du missionnaire, qui sied bien à un moine coincé. On ne peut pourtant prétendre que Rabelais, médecin des nobles et des prostituées n’en connaissait pas d’autres. Cette grande classique, qui fait toujours plaisir a donc été choisie à dessein. Il s’agissait d’insister sur les plaisirs simples : la baise, la bouffe et la beuverie, dans la joie, en faisant fi des raffinements de la levrette, du califourchon, et des exploits sportifs.
Si le doute pouvait persister, il est bien précisé que le membre de Grandgousier est à l’origine de la conception. Au sommet de la douleur, Gargamelle demande qu’on le coupe !
… mais où est le symbolisme ? Il arrive
Les tripes :
Les tripes sont des conduits qui conduisent la merde jusqu’à son évacuation. Débarrassées de leur contenu, elles sont une nourriture fort appétissante. Une fois ingérées et digérées, ce contenant devient contenu d’un contenant similaire.
Lors d’un processus alchimique complexe, ésotérique, la tripe devient étron, qui suit le lent chemin initiatique vers la lumière.
A la fois contenu et contenant, l’extérieur et l’intérieur d’un même corps, les tripes sont le symbole de l’unité et de la réunification : tout est un, un est tout. C’est le symbole de Dieu.
Manger des tripes, c’est manger Dieu, c’est l’hostie. L’enfourner, c’est sa mort dans le noir du corps. Mais Dieu ne s’arrête pas, il continue son chemin, lentement, vers la lumière, à l'autre bout du corps.
Et quand Gargamelle lâche le fondement, quand l’étron arrive par le boyau culier, c’est la résurrection, la renaissance.
La résurrection arrive donc au même moment que la naissance de Gargantua. Intéressant !
La naissance :
Gargantua naît par l’oreille ! Quel est le chemin mystérieux qui relie le vagin à l’oreille ?
Pourtant Rabelais était un bon médecin, féru d’anatomie, pourquoi inventer une telle fable ?
Il savait, comme nous tous, que la femme est une impasse, on en sort toujours par où on est entré, et ce n’est pas une accélération frénétique qui pourra y créer une autre issue.
Cette fable est donc une référence à une autre fable.
Il y a quelques siècles, un ange, Gabriel, postillonna dans l’oreille d’une vierge, et par le même chemin, mais à rebours, le postillon se déplaça et la vierge enfanta par voie naturelle un homme qui devint Dieu.
Cette symétrie n’est pas un hasard. L’auteur se moque, raille, et présente son personnage comme un Dieu symétrique, pas comme un anti-Dieu.
Au fait, l’hymen a-t-il été lésé ? Non, comme le tympan, d’ailleurs…
La grossesse :
11 mois ! Le 3 février, ce sera l’anniversaire de Gargantua !
Un coup d’il sur le calendrier montre que le festival de bête à 2 dos a eu lieu un mois avant le coup du postillon. La naissance du Dieu irrévérencieux a eu lieu un mois après celle du Dieu sérieux.
L’irrévérencieux encadre parfaitement le sérieux. C’est lui qui gagne, il fait pareil, en mieux.
C’était ma contribution à l’étude su symbolisme, à la recherche de la parole cachée, ou perdue. L’humeur rabelaisienne est contagieuse, mon verre pleurait, et la soif n’avait de trêve. J’avais « la pipée à flaccons », et je crains que la parole retrouvée ne se répande, et que le serveur ne la ramasse à coup de serpillière.
Arrêtons là.
Mais le 3 février, j’irai beluter, puis je mangerai des tripes jusqu’à « boursoufler de matière fécale ».
14/01/2007 à 00h24
haro sur améli
tu frises l'excommunication pour des raccourcis aussi osés et anticléricaux:)
mais.....le raisonnement était savoureux
14/01/2007 à 12h29
Je ne pense pas avoir exagéré dans cette interprétation.
Rabelais dit lui-même qu'il faut aller au-delà du texte, donc, j'y vais. J'ai beau torturer le texte, je ne vois pas d'autre explication crédible.
Je ne suis surement pas le seul à avoir lu ce texte de cette manière puisque, sans la protection royale, les curés de la Sorbonne auraient réussi à enfermer l'auteur dans une geole, et pas à cause de la paillardise ou de quelques histoires de fesses...
Ce qui m'effraie un peu, c'est que jamais on n'apprend durant la scolarité, à lire entre les lignes et à rechercher le sens caché d'un texte, à "en sucer la substantificque mouelle".
On en parle, mais on ne le fait pas. On préfère survoler. Aurait-on peur de ce qu'il y a à découvrir ?
Je ne risque plus d'être excommunié, c'est déjà fait...
14/01/2007 à 12h31
Tiens, en passant: je me suis remis à Voltaire, je suis en train de relire Candide...
Super intéressant de redécouvrir ça 30 ans après, on a vraiment une autre lecture.
14/01/2007 à 13h54
dentinole Ecrivait:
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> peut être qu'Améli a voulu
> nous dire que l'éducation des enfants passe par
> une transmission de valeur, tel que le respect de
> l'autre, l'acceptation des codes et des lois de
> notre société..
> Améli ? me trompé-je ?
C'est ce que je pense, oui. Mais cela va au-delà de la transmission de valeurs. C'est la transmission de toutes les valeurs de la société, c'est aussi la copie de modèles : nous mêmes. La reproductibilité de la société, sa stabilité, passe par la reproductibilité de ses membres. Nous sommes des reproducteurs...
Refuser de reproduire ces liens, c'est fabriquer des exclus. Une société stable est par définition une société conformiste. Elle se conforme aux critères de valeur de la génération précédente, et les évolutions sont lentes.
14/01/2007 à 20h42
ploc Ecrivait:
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> tu frises l'excommunication pour des raccourcis
> aussi osés
mes raccourcis sont très sages et prudents.
Si j'étais vulgaire et incroyant, je me serais interrogé sur la présence de spermatozoïdes dans un postillon buccal d'un ange. Ca devait être un amour, ce Gaby.
Or, je ne l'ai pas fait, et je n'aurais pas osé le faire.
14/01/2007 à 20h58
ameli Ecrivait:
-------------------------------------------------------
> ploc Ecrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
>
> > tu frises l'excommunication pour des raccourcis
> > aussi osés
>
> mes raccourcis sont très sages et prudents.
> Si j'étais vulgaire et incroyant, je me serais
> interrogé sur la présence de spermatozoïdes dans
> un postillon buccal d'un ange. Ca devait être un
> amour, ce Gaby.
> Or, je ne l'ai pas fait, et je n'aurais pas osé le
> faire.
... excellent! ... à déguster.
14/01/2007 à 21h15
>
> C'est ce que je pense, oui. Mais cela va au-delà de la transmission de valeurs. C'est la
> transmission de toutes les valeurs de la société, c'est aussi la copie de modèles : nous mêmes. La reproductibilité de la société, sa stabilité, passe par la reproductibilité de ses membres. Nous sommes des reproducteurs...
> Refuser de reproduire ces liens, c'est fabriquer des exclus. Une société stable est par définition une société conformiste. Elle se conforme aux critères de valeur de la génération précédente, et les évolutions sont lentes.
Tout d'abord, merci pour ton intervention truculente sur Rabelais..un vrai régal..
Ta réponse sur la société stable m'améne à te poser des questions qui n'ont rien de philosophique et sociologique :)..je fais ce que je peux..j'ai le neurone en surchauffe avec l'énigme de Raoul :)
Ne crois tu pas que l'on a confondu modernisation et évolution ?
Qu'en est il de la famille ? hier, noyau dur, aujourd'hui décomposée, recomposée...et quelles en sont les conséquences sur la transmission des valeurs ? L'éclatement de la famille n'a t'il pas conduit à une déliquescence des valeurs ?
Les exigences croissantes demandées à nos enfants, tant dans la cellule famililale, que dans le domaine scolaire ne conduisent elles pas à un individualisme forcené au détriment de la transmission des valeurs ?
Voilà....comme tout le monde, je me pose beaucoup de questions sur la société actuelle, mais aussi sur la société que nous sommes en train de construire pour nos enfant..
J'ai quelques inquiétudes balayées toutefois par l'intime conviction que l'homme n'est pas aussi..pourrite qu'on le croit..
>
>
27/01/2007 à 18h47
dentinole Ecrivait:
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> Tout d'abord, merci pour ton intervention
> truculente sur Rabelais..un vrai régal..
Le jour de la St Blaise, le 3 février, je serai injoignable.
> J'ai quelques inquiétudes balayées toutefois par
> l'intime conviction que l'homme n'est pas
> aussi..pourrite qu'on le croit..
>
Penses-tu que j'ai une compétence pour répondre à ces questions ? Je me pose les mêmes.
Une société évolue en permanence, en incluant les modes. La réputation des Grecs anciens n'est pas une légende, et cette mode est passée à Rome où le grand César l'a mise à profit. Dans les derniers siècles, on est passé du libertinage le plus fou au puritanisme le plus austère. Qui oserait parier sur ce que sera la société demain ?
Cette évolution est cependant conformiste, car elle est lente, et pratiquée par le grand nombre.
L'éclatement des familles n'est surement pas un facteur favorable à la transmission des valeurs, mais je ne pense pas que ce soit essentiel. C'est la responsabilisation de l'éducateur qui pose le problème. Lorsqu'il est seul, c'est une charge plus lourde et parfois décourageante. Mais le découragement ne fait qu'accentuer l'évolution actuelle de la société.
Car notre société évolue, il n'y a qu'à lire certains posts d'eugenol. De la devise française, la liberté et son corollaire l'individualisme prend le pouvoir. L'égalité se débat comme elle peut, et la fraternité est battue.
Le moi-je gagne, le nous perd. Or, le moi-je ne peut gagner sans nuire au nous ; et le moi-je fait partie intégrante du nous. Il se nuit à lui-même en agissant ainsi.
Mais l'histoire l'a montré, à une action succède une réaction. A une génération succède une autre qui rectifiera cela.
J'enseigne donc à mes enfants, ceux que je me connais, de mes différents mariages, qu'ils ne sont pas seuls au monde, et que les autres ont droit au plaisir aussi. Je crois que je suis un bon papa, même si je ne suis pas un exemple de stabilité familiale.
02/02/2007 à 08h39
Sade Ecrivait:
-------------------------------------------------------
> "Les trois quarts de notre vie sont cérémonie".
> Qu'en pensez-vous ?
>
>
Je pense ( une fois n'est pas coutume)
que chaque jour est une cérémonie puisqu'on a cette chance d'avoir vu le jour,
celui qui ne vit pas sa vie de cette façon comprendra au moment de mourir qu'il aurait dû, mais qu'il est trop tard.
Et donc, chercher chaque jour qu'elle est la fête du jour, permet d'offrir et recevoir un bonheur de vie à peine croyable,
vu le nombre qui traine leur journée en se plaignant, ne comprenant pas la chance formidable qu'ils ont entre les mains.
Même dans la galère, même dans la maladie, ou le désespoir ou sans le sous,
( ou sans bol)
on a cette chance d'avoir vu le jour, tachons d'en profiter pour en faire une chose unique.
Même dans la pire des souffrance, on a quelque chose, pénible certes, mais quelque chose à donner à son voisin, la vie est une chaine.
bon, j'arrête de dire des andouilleries, je vais être en retard.
@+
02/02/2007 à 12h37
Pour ma part, la céremonie évoque quelque chose de pesant, de protocolisé. Cérémonie n'est pas célébration, framboisine, mais plutot consécration selon un ordre et un schéma établis. Je pense que Sade déplore ce fait... Il ne reste en effet qu'un 1/4 de notre vie pour faire ce qu'on veut, sans cérémonie, sans tralala, sans chichis, sans contraintes.
La cérémonie de la toilette du matin, des éventuels transports, du fait de dire bonjour aux collègues, de bosser, d'etre gentils... bref... rien sur lequel nous n'ayons une réelle prise sur comment ça devrait se faire.
Maintenant, ce qui est sur c'est que beaucoup sont rassurés par l'enchainement de ces cérémonies...
02/02/2007 à 17h38
..je n'avais pas osé, cher LdL, convertir et me rendre à l'évidence : 1/4 de liberté, d'insoumission c'est peu pour rester fidèle à ce que l'on est, pour ne pas plier sous le poids des règles, des contraintes, des jugements , des préjugés
( les lois doivent cependant demeurer nous sommes des individus au sein d'une société, elles évitent parfois de se nuire )
A la lecture du Sujet, j'ai également associé le terme " cérémonie " à parade ou mise en scène. Une forme d'hypocrisie, d'habit, de déguisement que l'on porte pour se persuader que l'on ressemble à ce que nous ne sommes pas ... elle rassure l'image que l'on se doit de projeter au quotidien
C'est marrant en fait la philo, elle a ce pouvoir, cette force d'élargir l'horizon, de donner une clé qui ouvre et débouche toujours sur une autre porte .. un domaine où rien ne se ferme. La philo c'est un goût de liberté de pensée, d'expression, un sentiment d'éternité, d'infini
Framboisine, tu as lu dans le terme " cérémonie" la célébration, le bonheur de fêter la Vie, c'est ta déclinaison, une autre approche mais tout aussi juste
pff! puis Merci pour ta participation matinale ! pas évident quand même de se lancer la première avec encore une tasse de café à la main avant de parti bosser
Nous avons de la chance, encore ici, pas de Maître de cérémonie juste de gentils rebelles, aux différentes identités, personnalités qui s'ajoutent sans trop se diviser
02/02/2007 à 17h41
LdL Ecrivait:
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Cérémonie n'est pas
> célébration, framboisine, mais plutot consécration
> selon un ordre et un schéma établis. Je pense que
> Sade déplore ce fait... Il ne reste en effet qu'un
> 1/4 de notre vie pour faire ce qu'on veut, sans
> cérémonie, sans tralala, sans chichis, sans
> contraintes.
Dans ce cas,
je ne réponds que c'est fête chaque jour tout de même parce que je fais ce que je veux, tous les jours,
même si mon corps est contraint, ma tête est libre,
le physique joue le jeu, mais jamais, jamais ma cervelle,
je crains juste la maladie qui efface le disque dur, c'est la seule chose terrible qui pourrait nous arriver, puisque dans ce cas, c'est le physique qui reste et qui devient maitre.
PS: je crois que Sade ne déplore rien, elle pose juste les questions ;)
02/02/2007 à 17h42
Bon elle fait exprès de répondre quand j'écris qu'elle ne répond pas :))
02/02/2007 à 17h43
gai-luron Ecrivait:
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> quand est-ce qu'on mange?
c'est près au moins ?
02/02/2007 à 17h44
j'espère... je bosse encore, j'espère que ça se prépare...
là, je fais mon narik...
02/02/2007 à 17h55
gai-luron Ecrivait:
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> framboisine Ecrivait:
> > c'est près au moins ?
>
>
> c'est prêt...
>
>
>
ça y est, t'as fini d'être désagréable ?
c'est malpoli de faire remarquer les fôtes.